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Le "Serre-vis" des dettes publiques

Louis Even le samedi, 01 mai 1999. Dans Le Crédit Social enseigné par Louis Even

La grande partie des impôts et taxes ne paie que les intérêts

par Louis Even

Les taxes et les impôts produisent le même résultat sur le porte-monnaie des citoyens.

Impôts directs ou indirects, impôt sur le revenu fédéral, impôt sur le revenu provincial, taxe de vente sur les produits et services (TPS), taxe de vente du Québec (TVQ), taxe foncière municipale, taxe scolaire, etc. etc. En France, on parle de TVA, taxe sur la valeur ajoutée - tout cela c'est de l'argent enlevé aux individus ou aux compagnies.

Si c'est l'individu qui paie les taxes et les impôts, il est clair que son pouvoir d'achat est diminué d'autant. Il ne peut plus disposer de lui-même, à son gré, de l'argent qui lui a été enlevé. Privé de l'emploi de cet argent, il est par le fait même privé des produits ou services que cet argent aurait pu lui procurer.

Et s'il s'agit d'une compagnie qui paie l'impôt, le résultat est passablement le même pour les individus. La compagnie refile cet impôt aux consommateurs en en tenant compte dans les prix de ses produits.

Le mot "impôt" implique le mot désagréable d'obligatoire. Le dictionnaire Larousse dit de l'impôt : "C'est la somme que le citoyen doit payer annuellement à l'État, parce que le paiement de cette somme lui est imposé."

Et le mot "taxe", lui, évoque une prestation, une charge, comme dans l'expression "taxer les efforts, les forces physiques de quelqu'un". C'est ainsi que l'esclave est taxé par son maître, le vaincu par le vainqueur.

"Un vol légalisé"

Le fondateur de l'école créditiste, C.H. Douglas, a écrit que "La taxation moderne est un vol légalisé". C'est de la taxation moderne qu'il parle. Et il n'est pas difficile de montrer que, dans les conditions modernes, l'impôt est, au moins en grande partie, un vol, un dépouillement des individus par des corps publics (les gouvernements). Dépouillement non nécessaire ; vol injustifiable, même s'il est légalisé, établi par les lois du pays.

Le dictionnaire Larousse, cité tout à l'heure, dit encore de l'impôt :

"Cette somme est destinée à servir aux dépenses des services publics."

Si cet argent ne servait pas à payer des services publics, il ne devrait donc pas s'appeler impôt, mais concussion, vol perpétré sous une fausse allégation.

Service de la dette

Or, dans tous les budgets de nos corps publics, au fédéral, au provincial, au scolaire, etc., il y a un item - et pas des moindres qui n'est point du tout destiné à payer un service public. C'est celui qui porte la dénomination "Service de la dette".

La dette n'est certainement pas un service public. Bien plutôt le tribut à un asservissement public. L'argent attribué chaque année à cette fin ne construit ni n'entretient un seul pont, pas même un pouce carré de pavage.

C'est pourtant le point le plus sacré du budget. Le moins discuté, ou plutôt, pas discuté du tout. Dépense incompressible, dit-on. Incompressible, mais extensible car elle va généralement en grossissant avec les années. (NDLR On sait que la dette actuelle du Canada est de 580 milliards de dollars, et que le "Serre-vis de la dette" l'intérêt à payer chaque année, est de 41 milliards de dollars. La France, les États- Unis et tous les autres pays ont des dettes identiques).

Tout ce qui a été payé au pays, en fait de routes, de ponts, d'écoles, d'églises, d'établissements publics, l'a été par la population du pays : les uns y travaillant directement, d'autres produisant ce qu'il faut en toutes sortes de choses pour répondre aux besoins de ceux qu'emploie le secteur public. Fruit, donc, du travail collectif de la population. Et pourtant, c'est la population du pays qu'on taxe ainsi chaque année, pour servir des intérêts à des gens qui n'ont nullement mis la main à l'ouvrage, qui souvent même sont de parfaits étrangers.

En cela, le mécanisme de la taxation est un mécanisme de vol. Légalisé, mais vol quand même.

Au sujet du "Serre-vis" de la dette, (intérêts à payer sur la dette) toutes les cités, toutes les villes, tous les villages, y consacrent des 30, 40, 50 pour cent de leurs recettes. La moitié des taxes des contribuables sont dépensées sans rien fournir en retour à la population taxée. L'argent ainsi enlevé à la population ne sert qu'à augmenter la puissance des parasites qui la saignent.

Les voleurs font exactement comme cela. Avec la différence que les voleurs, ceux que tout le monde appelle voleurs, agissent sans autorisation. Ils courent des risques : ils risquent la prison, le pénitencier. Tandis que les voleurs, auxquels vont les taxes des citoyens, ne risquent rien. Ils n'ont pas à se déranger pour avoir le magot. Nos gouvernements fédéral et provinciaux, nos conseils municipaux, nos commissions scolaires se chargent d'exécuter le vol pour eux et de leur en passer dévotement le fruit. La police, les autorités, la loi, n'entrent en scène que contre ceux qui négligent ou qui refusent de céder ainsi leur argent. Le puni sera celui qui ose dire non aux agents de voleurs, aux percepteurs de taxes. Sa maison y passera. On ne lui dit pas tout à fait : "La bourse ou la vie !", mais: "Ta bourse, ou la rue pour ta famille !"

Le vice monétaire

La situation se résume à cette chose inconcevable. Tout l'argent qui est en circulation n'y est venu que par la banque. Même l'argent de métal ou de papier ne vient en circulation que s'il est libéré par la banque.

Or la banque ne met l'argent en circulation qu'en le prêtant et en le grevant d'un intérêt. Ce qui veut dire que tout l'argent en circulation est venu de la banque et doit retourner à la banque quelque jour, mais y retourner grossi d'un intérêt.

La banque reste propriétaire de l'argent. Nous n'en sommes que les locataires. S'il y en a qui gardent l'argent plus longtemps, ou même toujours, d'autres sont nécessairement incapables de remplir leurs engagements de remboursements.

Multiplicité des banqueroutes de particuliers et de compagnies, hypothèques sur hypothèques, et croissance continuelle des dettes publiques et donc du "Serre-vis" de la dette, sont le fruit naturel d'un tel système.

La dette publique

Le gouvernement ne fait pas l'argent. Lorsqu'il ne peut plus taxer ni emprunter des particuliers, par rareté d'argent, il emprunte des banques. La garantie, c'est tout le pays. La promesse de payer, c'est la débenture. Le prêt d'argent, c'est un compte fait avec une plume et de l'encre.

Par les taxes, le gouvernement doit retirer du pays autant d'argent qu'il a emprunté. Il lui faut en plus retirer le montant des intérêts réclamés par le banquier.

Passe encore que le gouvernement retrouve l'argent qui a été fabriqué par le banquier lors de l'emprunt, mais pour les intérêts comment trouver de l'argent qui n'a pas été créé ? Le fait est que le gouvernement ne le trouve pas et ajoute tout simplement à la dette publique. Et le "Serre- vis" de la dette, gruge toujours plus le budget des citoyens.

Louis Even

Seul le Crédit Social offre une vraie solution pour libérer les peuples des dettes publiques, des taxes et des impôts, qui leur enlèvent le pain de la bouche. Mais des économistes et des sociologues, formés dans les universités contrôlées par les magnats de la Haute Finance, au lieu d'attaquer le système financier malhonnête, cherchent encore des moyens pour créer des emplois, malgré le progrès qui prend la place de l'homme au travail, et ils accusent les pauvres d'être responsables de leur pauvreté. Nous faisons appel à ceux qui ont encore du bon sens, pour nous aider à dénoncer le mal là où il est..

Th.T.

Louis Even

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