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Le passage de Solon Low

le mercredi, 01 novembre 1944. Dans La vie créditiste

L'Honorable Solon Low fut très occupé pendant les quelques jours passés dans notre province.

Arrivé à Montréal le 19 octobre, il eut des pre­miers entretiens avec son vice-président, J.-Ernest Grégoire, et avec les directeurs provinciaux : le leader Louis Even et l'organisatrice provinciale Mlle Gilberte Côté d'abord, puis avec les Comman­dants des districts organisés.

Le 20 octobre, il était le principal orateur à Sha­winigan. En cours de route, aux Trois-Rivières, M. Low s'arrêta au studio du poste CHLN pour faire enregistrer une causerie en français pour nos émis­sions régulières de la semaine à Québec et à Rouyn.

Le 21 octobre, le chef fédéral quittait la Mauri­cie pour se rendre à Sherbrooke, en traversant le fleuve de Trois-Rivières à Ste-Angèle.

Après une magnifique causerie d'un quart d'heu­re au poste CHLT, (voir page 5), l'Honorable So­lon Low, toujours accompagné de M. Grégoire et de M. Even, appartint au public à la salle de l'hô­tel-de-ville. Les auditeurs demeurèrent attentifs de huit heures à minuit et demi.

Le dimanche 22 fut la journée de Montréal. Deux numéros : la séance de l'après-midi avec les travailleurs, et l'assemblée publique du soir qui vit se remplir la grande salle St-Stanislas. Nous don­nons quelques détails supplémentaires sur cette journée sous d'autres titres en page 7.

L'Honorable Low laissa Montréal pour Toronto le 23 au matin. Mais il revint à Québec le 25, pour y rencontrer quelques personnages publics, et pour tenir conseil spécial avec MM. Grégoire, Even et Mlle Gilberte Côté.

Madame Low et Mlle Low accompagnaient le chef, ainsi que M. L. D. Byrne, le technicien crédi­tiste de l'Alberta.

M. J.-E. Grégoire dans l'Ouest

M. J.-Ernest Grégoire, devenu figure nationale dans le mouvement créditiste depuis la Convention de Toronto, où il fut élu vice-président de l'Asso­ciation Créditiste du Canada, accompagne le leader national, l'Hon. Low, dans une tournée qui les conduira jusqu'à Vancouver.

Nous apprécions le sacrifice que fait M. Grégoi­re en abandonnant son bureau pour une autre pé­riode dans les intérêts de la cause. L'été dernier, en effet, M. Grégoire consentit déjà des sacrifices con­sidérables sous ce rapport pour aider dans la cam­pagne électorale.

Les vœux de tous les créditistes de la province de Québec accompagnent leur cher monsieur Gré­goire, dont ils sont si justement fiers.

L'Association Créditiste du comté de Calgary (Alberta) fêtera M. Grégoire, en même temps que les Honorables Solon Low et E. C. Manning, le 2 novembre.

Le 10 novembre, M. Grégoire assistera, à Van­couver, à la convention provinciale de la Colom­bie-Britannique. Entre le 2 et le 10, il visitera des centres canadiens-français : St. Pauls et Grouard en Alberta, Prince-Albert et Gravelbourg en Sas­katchewan.

Sur son retour de Colombie, M. Grégoire arrê­tera au Manitoba, probablement à St-Boniface et à Ste-Rose-du-Lac.

Le journal "Vers Demain" publiera les détails de la tournée de M. Grégoire lorsqu'ils seront connus, et nous faciliterons aux créditistes des diverses ré­gions de notre province, l'occasion de l'entendre plus tard raconter ce qu'il aura constaté de visu chez nos confrères créditistes de l'Ouest.

Causeries discontinuées à CBJ

Nous discontinuons nos causeries hebdomadai­res au poste de Chicoutimi, parce qu'on nous chan­ge d'horaire trop souvent. On l'a fait une première fois il y a quelques mois. De nouveau pendant la campagne électorale. On recommence à l'occasion des émissions du gouvernement pour l'Emprunt de la Victoire. Puis, il faudra céder la place à des émissions politiques après l'Emprunt de la Victoi­re. Tout cela déroute les auditeurs et annule la pu­blicité faite par notre journal ou nos propagandis­tes autour du quart d'heure hebdomadaire.

Assemblée inoubliable

Pas une assemblée publique, mais un rassemble­ment de travailleurs du Crédit Social. Il s'agit de la réunion spéciale tenue à Montréal, le dimanche 22 octobre, après-midi, à l'occasion du passage de l'Honorable Solon Low.

On avait convoqué personnellement un repré­sentant de l'organisation de chacun des 54 comtés qui font partie des districts établis à date. Puis, étaient invités aussi les Voltigeurs fervents des équipes régulières.

Présents : 53 délégués attitrés, sur les 54 convo­qués. Avec les Voltigeurs qui les accompagnaient, l'assistance comptait 152 personnes.

Il en était venu jusque de la Matapédia, à 430 milles de Montréal. Tous étaient venus à leurs pro­pres frais ou en quêtant leur voyage autour d'eux.

Après quelques communications confidentielles données par le Directeur, la séance s'ouvrit officiel­lement sous la présidence de M. Grégoire. M. Low et M. Byrne y assistaient.

On étudia successivement la politique et l'orga­nisation de l'Union Créditiste des Électeurs.

La politique : Une allocution de M. Even, résu­mée ailleurs dans ce numéro, fut suivie d'une dis­cussion où chacun pouvait faire ses remarques et ses suggestions pour le bénéfice de tous.

Mais le temps passait vite. Il fallut abréger ; et lorsque Mlle Gilberte Côté eut exposé le plan d'or­ganisation pour prendre possession de la province, (également résumé dans ce numéro), il était déjà près de six heures.

Comme la réunion se composait de Voltigeurs, on avait mis des visites au programme.

Les visites se firent dans le quartier de Mont­réal où se trouve la salle St-Stanislas, pour ne pas éloigner les Voltigeurs du lieu de l'assemblée pu­blique du soir. Elles ne durèrent qu'une heure et quart, mais furent très fructueuses, comme le dé­montrent les résultats suivants :

139 Voltigeurs, par groupes de deux ;

184 visites ;

75 abonnements pris dans ces visites ;

 $43.50 levées pour la propagande.

Ajoutons que l'annonce personnelle de l'assem­blée du soir faite au cours de ces visites contribua au succès de la soirée, puisque la salle fut remplie.

Après l'assemblée publique du soir, un prix de présence, tiré au sort, fut gagné par Raoul Hébert, de Saint-Méthode (comté de Roberval).

Tais-toi ou meurs

Rosaire Proulx est créditiste. C'est même un Voltigeur dans l'équipe de Québec. Mais Rosaire Proulx gagnait sa vie comme employé du Service de l'Aide à la Jeunesse, sous l'autorité du Secré­taire de la Province.

Rosaire Proulx crut pouvoir allier deux choses : l'emploi au service du gouvernement et la liberté. Il paraît que c'est impossible.

Fonctionnaire, Rosaire Proulx ne parlait pas plus contre le nouveau gouvernement Duplessis que contre l'ancien gouvernement Godbout. Il parlait simplement pour le Crédit Social. On lui a dit : Tais-toi, ou va gagner ton pain ailleurs.

Notre fonctionnaire eut beau objecter que le Crédit Social n'est pas un parti politique, que n'importe quel parti politique pourrait avantageu­sement utiliser la technique financière du Crédit Social dans l'administration de la province — sa cause était perdue d'avance.

Rosaire Proulx avait jusqu'au 13 octobre pour faire son choix : rester au service civil en étouf‑

fant ses opinions, ou quitter le service civil pour exercer sa liberté.

Le 13 octobre, Rosaire Proulx était devant le ministre, Omer Côté. Il posa trois questions au ministre :

    1. Voulez-vous me laisser continuer à par­ler de Crédit Social ? — Réponse : NON.

    2. Voulez-vous me donner jusqu'au 15 janvier pour voir à mon affaire ; je pourrais don­ner ma démission le 15 janvier ? — Réponse : NON.

    3. Ne pouvez-vous pas considérer le petit journal VERS DEMAIN, que je propage, comme l'organe d'une organisation en dehors des partis politiques ? — Réponse : NON.

Rosaire Proulx reçut immédiatement son avis d'un mois. Le 15 novembre, il cessera d'être payé par la province.

Cela donne une idée de ce que sera la liberté d'opinion et de parole, lorsque la bureaucratie grandissante aura placé un nombre encore plus considérable de collets-blancs sur la liste du service civil. La liberté disparaîtra à mesure que se multiplieront les services gouvernementaux de sécurité sociale et autres. Comme dans l'étable : sécurité, oui, mais avec le carcan.

Voici le texte de la lettre remise par Rosaire Proulx à son ministre le 13 octobre :

Québec, le 13 octobre 1944

Honorable Omer Côté, Secrétaire Provincial, Hôtel du Gouvernement, Québec.

Monsieur le Ministre,

Vous vous souvenez sans doute des quelques mots que je vous ai dits en vous serrant la main pour la première fois lors de votre nomination comme Secré­taire de la Province. Si j'ai pris la responsabilité de vous dire que j'étais créditiste, c'est que j'ai l'espoir que vous donnerez ou que vous aiderez à faire passer une législation créditiste dans le sens de celle de la province d'Alberta.

Les 40,000 abonnés à notre petit journal "Vers Demain", ainsi que les 1,500 travailleurs dont je fais partie, seraient heureux d'être considérés par votre conseil des ministres comme une organisation perma­nente pour vous aider, en dehors du Parlement, à réaliser ce que les financiers vous empêchent de réaliser dans le Parlement, le dividende et l'escompte.

Espérant bien que vous admirerez plus l'attitude d'un homme qui se tient debout qu'un suiveux, j'ose croire que je demeurerai pour longtemps à votre service.

Je vous prie de croire, monsieur le Ministre, en mes sentiments dévoués.

Votre humble serviteur,

ROSAIRE PROULX,

Service de l'Aide à la Jeunesse

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