Le Canada est le jouet de l'Angleterre, déclare le docteur Rioux à Rouyn-Sud. Et il conclut :
Donc, joignez le Bloc Populaire Canadien. Seul, le Bloc Populaire donnera à notre pays sa véritable autonomie et l'empêchera d'être le satellite de puissances impérialistes.
C'est fort bien. Mais, de qui le Canada était-il le jouet lorsque les Canadiens se privaient devant des magasins pleins à craquer, de 1929 à 1939 ?
Et où était le Bloc Populaire Canadien en ce temps-là ? Et que faisait son chef pendant 25 ans de politique libérale ? Et que faisaient les embourgeoisés de Rouyn et d'ailleurs, qui s'agitent maintenant avec de beaux discours devant des gens qui en savent plus long qu'eux et ont bougé plus qu'eux pour libérer leur pays ?
Va-t-on encore nous servir de la littérature anti-conscriptionniste pendant un quart de siècle, au lieu d'ouvrir aux Canadiens les trésors du Canada ?
Va-t-on se contenter de remplacer les libéraux infidèles par des hommes chocolatés qui les singent avant même d'être au pouvoir ?
Le Crédit Social n'est pas un parti politique, mais un groupement politique spécifié.
Des journalistes, qui n'y comprennent rien, écrivent que les créditistes ont fondé à Toronto un parti politique fédéral.
Après cela, relisant leurs propres écrits, ces journalistes raisonnent :
"Les créditistes sont un parti, puisqu'ils se sont réunis à Toronto pour donner des cadres nationaux à leur parti."
C'est logique : Je ne connais pas la couleur de cet objet ; mais j'écris qu'il est bleu. Désormais, il est bleu. La preuve : c'est que j'ai écrit qu'il est bleu..
Raisonnement de Pingouin dans La Frontière.
Notre organisme politique provincial est l'Union Créditiste des Électeurs.
Notre organisme politique fédéral est l'Association Créditiste du Canada.
Ceux qui n'ont jamais conçu que la politique de parti ne comprennent pas cela. Le parti libéral de M. King n'est pas une fédération de partis libéraux provinciaux. Il agit directement partout et étend directement son organisation partout. Il passe par-dessus les organisations libérales provinciales.
Il n'en est pas ainsi dans l'Association Créditiste du Canada. Chaque organisme provincial conserve son identité propre, ses tendances, ses méthodes, ses cadres propres.
L'organisme politique des créditistes de l'Alberta était et continue d'être la Ligue du Crédit Social de l'Alberta.
L'organisme politique des créditistes du Manitoba était et continue d'être l'Organisation Créditiste du Manitoba.
L'organisme créditiste de la province de Québec était et continue d'être l'Union Créditiste des Électeurs.
Lorsqu'on considérait tous les électeurs pour des actions diverses, on disait l'Union des Électeurs, tout simplement. Mais pour désigner le groupement politique spécifié autour de l'idée créditiste, il faut définir : L'union Créditiste des Électeurs. C'est ce que nous faisons, depuis qu'à Toronto, on a décidé l'organisation politique des créditistes comme créditistes.
Nous n'avons pas besoin d'ajouter : du Québec — puisque le titre purement français (Union Créditiste des Électeurs) suffit au Canada pour identifier la province de Québec.
Pour faire partie de l'Association Créditiste du Canada, dans la province de Québec ; il faut être de l'Union Créditiste des Électeurs. C'est l'Union Créditiste des Électeurs qui est le membre provincial reconnu de l'Association Créditiste du Canada.
On ne saurait trop exagérer l'importance de cette autonomie complète, reconnue aux organisations provinciales dans notre grande association fédérale. Et parce que c'est une innovation politique importante, il faut y veiller avec sollicitude.
Nos organisateurs locaux auront soin de bien expliquer aux créditistes qui joignent l'organisation, qu'ils sont membres de l'Union Créditiste des Électeurs. Sans doute que, parce qu'ils sont membres de l'Union Créditiste des Électeurs, ils deviennent, par le fait même, membres de l'Association Créditiste du Canada, et que M. Solon Low et M. Grégoire sont leurs chef et assistant-chef nationaux. Mais, si les organisateurs locaux ont l'air de former des groupements qui entrent de plain-pied dans l'Association Fédérale, en ignorant l'organisme provincial, ils orientent tout de suite les esprits vers un parti pur et simple. Il faut éviter ce panneau.
C'est donc, comme auparavant, l'Union Créditiste des Électeurs que nous formons dans la province. Et plus elle s'étend et, se fortifie, plus elle étend et fortifie l'Association Créditiste du Canada.
Quant à l'Institut d'Action Politique, il continue d'être le corps éducationnel qui instruit, propage l'étude, abonne, puis fonde, anime et oriente l'Union Créditiste des Électeurs. C'est en quelque sorte le "clergé" de l'Union Créditiste des Électeurs.
* * *
La direction de l'Union Créditiste des Électeurs n'a pas jugé jusqu'ici, et ne juge pas encore opportun de vendre des cartes de membres, comme cela se pratique dans maints groupements politiques.
Nous croyons que la meilleure identification d'un membre, c'est son abonnement au journal VERS DEMAIN.
Notre organisation politique est, en effet, centrée sur une doctrine. Des membres qui ne se renseignent pas sur la doctrine créditiste et sur le mouvement créditiste ne sont pas d'une grande valeur.
Au lieu donc de demander au créditiste un dollar et de lui donner, en retour, un petit morceau de carton attestant qu'il est membre de l'Union Créditiste des Électeurs, nous lui demandons un dollar, mais en retour il reçoit en une année 24 numéros du journal Vers Demain.
L'inscription des membres de l'Union Créditiste des Électeurs se trouve donc dans les listes des abonnés à Vers Demain.
Les salles sont retenues pour notre grand Congrès Provincial du 1er, 2 et 3 juillet.
En effet, la fête de la Confédération ayant lieu le lundi, 3 juillet, nous étendons le Congrès du samedi midi, 1er juillet, au lundi soir 3 juillet.
À deux heures de l'après-midi, le samedi, la salle municipale de Loretteville sera ouverte et le restera jusqu'au soir, pour les inscriptions des congressistes. Nous donnerons plus tard les détails de cette opération.
Les congressistes recevront en même temps leur programme d'action pour le lendemain, et on leur indiquera la maison où ils trouveront gîte et repas pour les trois jours.
L'après-souper, il y aura une réunion spéciale pour les chefs de territoires.
Le dimanche, chaque équipe fera sa journée : assemblée d'après-messe et visites d'après-midi, dans la paroisse assignée la veille.
Le soir, les congressistes se rendront en défilé de Loretteville au Palais Montcalm, à Québec, pour la grande assemblée publique.
Les chefs nationaux, M. Solon Low et M. J.-Ernest Grégoire, auront vu les Voltigeurs et Défricheurs à l'œuvre dans les paroisses et seront personnellement au programme pour la grande assemblée du Palais Montcalm.
Le lundi, les congressistes auront deux séances à la salle de Loretteville. Cette journée sera consacrée, non plus au public, mais aux Voltigeurs et Défricheurs eux-mêmes.
Séance d'avant-midi — Grandes directives : positions, attitude, doctrine.
Séance d'après-midi — Revue du travail accompli. Présentation des Voltigeurs et Défricheurs aux chefs. Tous les Défricheurs portant l'insigne 25 seront individuellement présentés à M. Solon Low et à M. J.-E. Grégoire. Puis, programme pour l'année.
Telles sont les grandes lignes du Congrès Provincial de l'Union des Électeurs Créditistes. D'autres détails intéressants seront donnés dans le prochain numéro.
Nous invitons pour l'occasion, non seulement les deux chefs nationaux, mais les dirigeants des organisations-sœurs de l'Association Créditiste du Canada.
Mais, ce sont les créditistes de la province de Québec qui vont faire le Congrès.
Le Congrès ne se résume pas à l'assemblée du Palais Montcalm. Cette assemblée est une affaire publique. Ce sont les activités des travailleurs le dimanche et leurs séances du lundi qui constituent le Congrès proprement dit.
Nous faisons les préparatifs pour au moins 500 Voltigeurs et Défricheurs. Tous auront un programme spécifique.
Songeons-y tout de suite et commençons à voir aux moyens physiques de venir au plus beau et plus grand congrès de toute l'histoire créditiste jusqu'à ce jour.