Passant en revue l'année 1942-43, le ministre de la santé d'Alberta, le docteur Cross, déclare que :
La province d'Alberta a eu 18,203 naissances et 6,077 décès. C'est le plus haut chiffre de naissance et le deuxième plus bas chiffre de mortalité dans toute l'histoire de cette province.
Les mortalités infantiles sont abaissées au taux de 38 sur mille naissances — le plus bas taux jamais connu en Alberta. (Il est de 66 par mille pour tout le Canada.)
L'Alberta fait soigner gratuitement 794 tuberculeux. La province s'occupe aussi des cas de paralysie infantile qui firent tant de ravages en Alberta dans le passé. Sur 39 cas traités aux frais de la province pendant l'année, 22 patients ont reçu une formation spéciale et sont maintenant à même de gagner leur vie. Grâce aux mesures préventives, il n'y a eu que huit cas nouveaux pendant l'année.
Le cancer est un grand tueur de vies. Le gouvernement créditiste d'Edmonton s'est vigoureusement attaqué à cette maladie. Pendant l'année en revue, 2,055 cas de cancer ont été examinés gratuitement, et 529 cas déclarés guérissables sont traités aux frais de la province.
En Alberta, un homme, même âgé et incapable de production matérielle, est placé au-dessus de l'argent.
On sait que les pensions de vieillesse sont d'institution fédérale, appliquées de concert avec les provinces.
La pension des vieux a longtemps été plafonnée à $20.00. L'Alberta fut la première province à insister pour faire hausser ce plafond. La province prit même les devants en accordant, de ses propres fonds, un supplément de $5.00 par mois, à chaque pensionné.
L'année dernière, le fédéral a haussé le plafond à $25.00 par mois. L'Alberta continue quand même son allocation supplémentaire de $5.00, ce qui permet à un Albertain de 70 ans une pension de $30.00 par mois. De plus, on y lésine beaucoup moins que chez nous le droit à la pension.
Cette année, l'Alberta inaugure un autre service pour ses vieillards.
La province veut leur faciliter le moyen de terminer leurs jours dans le milieu où ils ont passé leur vie, même pour ceux qui n'auraient plus de famille.
Au lieu de grands hospices centraux, où quelque 300 vieillards qui ne se connaissaient pas auparavant doivent vivre ensemble, un peu comme des détenus, le gouvernement provincial propose aux municipalités de créer des foyers municipaux, où les vieux de la place pourront s'établir et continuer leurs relations avec les voisins de toujours.
Dans l'ensemble, cela coûtera certainement plus cher que des grandes maisons centrales. Mais ce sera plus plaisant pour les vieux, et il est physiquement possible de construire ces foyers municipaux. Le bonheur des vieux doit passer avant les restrictions de l'argent.
Le gouvernement offre donc aux municipalités qui voudront s'en prévaloir un octroi mensuel de $9.00 par résident de ces foyers municipaux.
Les municipalités acceptent l'offre avec empressement, et le budget provincial de cette année, voté par l'assemblée législative d'Edmonton, renferme les crédits nécessaires à cette fin.
Cela se passe au pays des "utopistes" du Crédit Social.