Les Financiers souhaitent qu’aucun pays ne soit véritablement souverain et auto-suffisant, et ainsi capable d’échapper à leur contrôle. Et le point crucial pour empêcher qu’un pays soit contrôlé par les banquiers internationaux est l’émission d’une monnaie nationale. Aucun pays ne peut prétendre être souverain s’il n’émet pas sa propre monnaie, sans intérêt et sans dette.
Aujourd’hui, les pays préfèrent emprunter à intérêt des banques privées l’argent qu’ils peuvent créer eux-mêmes sans intérêt, ce qui est un acte de haute trahison, car celui qui contrôle l’émission de la monnaie d’une nation finit par contrôler toutes les politiques de cette nation. Comme le disait Meyer Amschel Rothschild, le fondateur de la plus grande dynastie bancaire en Europe: «Permettez-moi d’émettre la monnaie d’une nation, et je me fiche de qui fait ses lois.»
On aimerait faire croire aux Canadiens que ce serait une bonne chose pour le Canada d’abandonner le dollar canadien pour la monnaie américaine – tout comme les pays membres de la communauté européenne ont abandonné leurs monnaies nationales pour l’Euro – mais ce serait alors la fin de la souveraineté du Canada, et l’application des principes du Crédit Social serait rendue pratiquement impossible.
Ceux qui comprennent les principes du Crédit Social savent tout le mal que l’abandon de sa monnaie nationale signifie pour un pays. Avec un système d’argent honnête, tel que préconisé par le Crédit Social, l’argent doit être émis par chaque nation, et être un fidèle reflet des réalités physiques: l’argent doit être émis selon la production, et retourner à sa source (la banque centrale de la nation) selon la consommation, pour qu’il y ait toujours un équilibre constant entre l’argent et la production (autant d’argent que de produits, ni plus ni moins), pour empêcher toute inflation des prix.
Il n’est donc aucunement question d’émettre de l’argent n’importe comment, sans limites, et ainsi créer une inflation galopante, comme les adversaires de toute réforme monétaire aiment à répéter pour effrayer les gens. Par exemple, l’industriel Henry Ford avait comparé un jour l’argent à un timbre-poste: tout comme la fonction d’un timbre est d’acheminer une lettre d’une personne à une autre, la fonction de l’argent est de faire en sorte que les produits rejoignent ceux qui en ont besoin.
Lorsque l’enveloppe atteint sa destination, le timbre est oblitéré, et ayant ainsi accompli sa fonction, il ne peut servir une deuxième fois. Il en serait de même dans un système de Crédit Social: de l’argent nouveau serait émis pour la production nouvelle, et «oblitéré», retiré de la circulation et retourné à sa source (la banque centrale qui l’a prêté sans intérêt) lorsque les biens et services seraient consommés.
Aujourd’hui les banques privées ont usurpé ce pouvoir souverain de créer l’argent (les banques centrales des pays occidentaux créant moins de 5% de tout l’argent de la nation), et cherchent à consolider leur pouvoir. En prêtant non pas du papier-monnaie mais de l’argent «scriptural» (chèques, ou chiffres n’existant même pas sur papier, mais seulement dans des cartes à puce et dans les ordinateurs, sous forme de signal électronique), les banques privées peuvent prêter plusieurs fois l’argent de papier-monnaie qu’elles ont réellement en réserve (au Canada, elles prêtent 100 fois leurs réserves, et aux États-Unis, 40 fois).
Les banques chargent un intérêt sur cet argent qu’elles créent d’une seule goutte d’encre (ou d’une seule touche sur un clavier d’ordinateur), alors que la valeur de cet argent est basée sur la production du pays, qui n’appartient pas aux banquiers, mais à toute la population du pays dans son ensemble. Ce que les lecteurs réguliers de Vers Demain savent depuis longtemps, et que tout citoyen devrait savoir, c’est qu’il est tout à fait ridicule, insensé, et criminel pour un pays d’emprunter à intérêt des banques privées de l’argent qu’il peut créer lui-même, sans intérêt. Encore une fois, on ne parle pas d’émettre de l’argent n’importe comment, mais selon la quantité de produits existants.
Alors, les gouvernements pourraient financer sans intérêt tous les besoins de la nation, et ils n’auraient plus d’intérêt à payer sur leurs dettes, puisqu’ils cesseraient de s’endetter. S’il survenait la moindre catastrophe naturelle nécessitant de l’aide financière pour la population et pour la reconstruction, le gouvernement souverain de chaque nation pourrait y suppléer en se servant de sa propre banque centrale pour créer de l’argent sans intérêt, alors qu’avec le présent traité de Maastricht, il est interdit à tout gouvernement de décider d’apporter la moindre aide.
L’objectif des banques privées n’est pas du tout d’émettre l’argent selon les besoins de la population, mais de faire plus de profits, et d’amener gouvernements, entreprises et individus à s’endetter encore davantage. L’oligarchie des banquiers sait très bien que si un seul pays reprend en main le contrôle de l’émission de sa monnaie, cela porterait un coup mortel à leur monopole de la création du crédit, car ce pays donnerait au monde entier l’exemple qu’un pays peut fonctionner sans emprunter des banques privées, et tous les autres pays emboîteraient le pas. C’est pourquoi, en installant une seule banque centrale pour tous les pays d’un continent, l’Europe ou bientôt les Amériques, les banquiers rendent alors impossible toute libération financière pour quelque pays que ce soit.
Pourquoi fermer des hôpitaux, réduire les services publics ou les privatiser, alors que les possibilités physiques de fournir ces services — matériaux et main-d’œuvre — existent? Avec un système d’argent honnête, il serait possible de financer sans intérêt et sans dette tout ce qui est physiquement réalisable, pour répondre aux besoins de la population. Non à une monnaie unique et à un gouvernement mondial! Oui à une monnaie honnête et nationale, émise sans dette, oui au Crédit Social.