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J'ai vécu auprès de Louis Even pendant 34 ans

Gérard Mercier le mercredi, 01 janvier 1975. Dans Citations

Quelle grande grâce Dieu a daigné me faire !

J'ai vécu aux côtés de Louis Even pendant 34 ans, partageant ses batailles, l'accompagnant dans ses allées et venues à travers le pays et en dehors, l'aidant de mes faibles talents.

Quel homme ! Son maintien, sa parole, ses mouvements, tout était un enseignement, même dans ses quelques heures de repos. Jamais de discours légers, d'histoires banales. Il était d'une pureté qui ne se démentait jamais. Véritablement un fondateur en tous points.

Il avait une mémoire qui nous surprenait toujours, une intelligence très supérieure, une logique et une sagesse au-dessus de tous. C'était un géant de la pensée, un génie. Et avant tout un grand catholique et un véritable apôtre.

Qu'il était donc heureux d'être chrétien, d'être catholique, et d'être un esclave total de Jésus par Marie selon la spiritualité de saint Louis-Marie Grignon de Montfort ! La Très Sainte Vierge, pour lui, c'était sa vie, son bonheur. Le rosaire, il l'a aimé et fait réciter autour de lui !

Et que c'était beau de l'entendre nous expliquer la valeur et la grandeur du saint Sacrifice de la Messe !

À l'âge de 50 ans, il devient créditiste. Ce qui l'a amené au Crédit Social, c'est son désir d'aider les pauvres, les plus délaissés, et son amour de la justice et de la vérité. Avec son intelligence, il a vite compris la grande vérité qu'est le Crédit Social, et le bien que l'application du Crédit Social apporterait à tous, le Crédit Social qui corrige une grande injustice.

Louis Even aimait les choses exactes, les choses vraies, la vérité. Il était si logique !

 À 50 ans, il part à travers le pays, à la conquête des esprits, pour leur enseigner cette vérité, le Crédit Social. Il en a donné des conférences ! Et c'est par milliers qu'il a formé des hommes !

Les premières années, il a dû bûcher fort. Tout était à faire. Bâtir une Œuvre ! Trouver des salles gratuites, où tenir les assemblées dans des cuisines ou des garages ; quêter ses repas, ses couchers ; passer le chapeau pour payer ses dépenses ; trouver des apôtres pour aider à bâtir l'Œuvre. Il était reçu par les ouvriers, les cultivateurs, les colons, les pauvres. C'était pendant la crise, à partir de 1935. Son lit était souvent un divan, un canapé. Et le lendemain, il changeait de localité, un autre lit de fortune. Quand il voyageait sur les trains, la nuit, il restait debout, il n'avait pas l'argent pour se payer une cabine.

Et combien de fois j'ai vu Louis Even après ses conférences, expliquer son cher Crédit Social à ceux qui le recevaient à coucher et à leurs amis, jusqu'à 2 heures du matin ! Il écrivait son journal et faisait sa correspondance, en voyage, tenant son clavigraphe portatif sur ses genoux !

J'ai connu Louis Even en 1940, et je l'ai toujours suivi. Quelqu'un qui rencontre un tel homme ne peut vraiment pas ne pas le suivre. Il n'enseignait que la vérité en tout ; en religion, en politique et en économique.

Et ceux qui l'ont suivi pendant un certain temps, et puis ensuite ont cessé de le suivre, pourquoi ont-ils agi ainsi ? Ce ne fut certes pas par fidélité, ni honnêteté. Ce ne fut pas non plus de la noblesse de leur part. Ils l'ont fait pour des intérêts personnels, pour se faire une carrière. Louis Even, lui, n'était pas de ceux qui trompent pour se faire une carrière... Parmi ceux qui ont abandonné Louis Even, il y a eu des trompeurs et il y a eu des trompés, comme il le disait lui-même. Les trompeurs, ce furent les vulgaires politiciens habiles à semer la confusion et bien payés pour le faire. Le mensonge et la cupidité sont leur pain quotidien.

Mais, malgré tous les lâches qui se trouvèrent sur son chemin, Louis Even a quand même pu lever tout un bataillon d'apôtres, de patriotes, de pèlerins, qui continueront son Œuvre dans le siècle et après. L'enseignement et l'exemple de Louis Even, furent assez forts pour cela.

Louis Even fut un grand maître. Sa lumière et sa force lui venaient du Ciel. Il avait la foi en Dieu. Il connaissait l'Évangile, le catéchisme. Il avait un grand culte pour la sainte Messe. Il aimait de tout son coeur l'Immaculée. Il comprenait que le Crédit Social permettait un grand épanouissement du christianisme. Et il nous donnait l'exemple d'un apostolat infatigable, courageux et vigoureux.

C'est ainsi que Louis Even forma des patriotes pour arracher la Nouvelle-France, le Canada, à la dictature bancaire, et pour combattre la révolution sous toutes ses formes. Ces patriotes sont en même temps des apôtres pour sauver les âmes. Patriotes et apôtres doivent commencer par se sanctifier eux-mêmes. Ce fut là l'école de Louis Even.

Dieu m'a fait la grâce de vivre auprès de lui pendant 34 ans. Je L'en remercie de tout mon coeur. Et que cette page d'hommages et de souvenirs soit mon humble chant d'action de grâces sur la tombe du grand Louis Even.

Gérard Mercier

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