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Historique du Congrès du premier juillet 1944

le samedi, 15 juillet 1944. Dans La vie créditiste

Gare du Palais

L'Honorable Solon Low, leader de l'Association créditiste du Canada, est attendu le samedi, 1er juillet, à 1.35 heure, sur le train venant de Mont­réal.

Depuis midi et demi, les congressistes sont ren­dus à la gare. C'est le lieu de rendez-vous.

Les automobiles sont décorés de drapeaux, de banderolles et de timbres Nouvelle-France. Et qua­rante grands drapeaux flottent dans la gare, dans les mains des congressistes. Les autres congressis­tes portent de petits drapeaux.

Les grands drapeaux sont mis en deux rangées pour faire une allée à la rentrée des voyageurs.

Le train est trois quarts d'heure en retard.

On entonne des chants créditistes, des chants canadiens. Les drapeaux flottent. Les congressistes se donnent la main, et se félicitent de la magnifique température et de leur nombre — la gare est rem­plie.

Voilà que le train s'annonce.

Monsieur J.-E. Grégoire, vice-président de l'As­sociation créditiste du Canada, monsieur Louis Even, leader de l'Union créditiste des Électeurs, et mademoiselle Gilberte Côté, directrice, se rendent sur le quai, accompagnés du grand drapeau, le plus beau, celui qui fut bénit à Sherbrooke au congrès de 1941.

L'Honorable monsieur Low descend du train. Il s'occupe tranquillement de ses malles, sans voir autour de lui le groupe des directeurs avec le dra­peau.

Tout à coup, monsieur Low lève la tête. Il sur­saute. Il salue les directeurs, puis, avec eux, se di­rige vers la gare.

Les voyageurs sont très nombreux, puisque c'est la fête de la Confédération dans le Dominion.

On laisse défiler tout le monde sous les drapeaux. Puis, en tout dernier, les dignitaires du Crédit So­cial s'avancent, et passent la barrière d'entrée dans la gare.

Et les congressistes entonnent l'Ô Canada d'une voix qui remplit toute la voûte. Les drapeaux se lèvent et saluent. On applaudit de partout, Les curieux demandent qu'est-ce que cette fête. Ils se joignent aux créditistes pour se réjouir aussi.

Les créditistes sont les maîtres dans la gare du Palais. Ils s'en sont emparés. Ils sont heureux com­me le jour où ils distribueront le dividende à tout un peuple. Et les indifférents d'autrefois se mettent de la partie.

Sortie de la gare

Le cortège sort de la gare.

Un haut-parleur est installé. Monsieur Louis Even salue les congressistes. Sa voix est entendue de très loin, dans la ville de Québec.

L'Honorable Low dit quelques mots : son impression très vive et sa joie.

Monsieur Grégoire salue aussi.

Défilé vers Loretteville

Puis, les automobiles se mettent en marche vers le lieu du congrès.

Solennellement, sans tapage, elles roulent dans le soleil brillant du midi. Les grands drapeaux sont majestueux. Il y en a une soixantaine sur les autos.

Tout le monde s'arrête sur la route pour regar­der passer le Crédit Social.

On arrive à Loretteville, la belle Lorette sur la côte qui domine le fleuve si grand, si beau, et d'où l'on voit la vieille ville de Champlain.

Cela fait songer à la grande conquête du divi­dende.

Comme ce sera ce jour-là dans toute la Nou­velle-France, c'est aujourd'hui à Lorette, l'invasion douce, joyeuse, rafraîchissante du Crédit Social dans un monde à qui le bon Dieu avait donné tou­tes les richesses.

L'abondance de ce magnifique pays accueille les hommes, tandis que les hommes saluent l'abon­dance.

Le cortège défile deux fois dans les rues de la ville.

Première séance

On se rassemble dans la salle de l'Hôtel-de-ville. Les groupes sont mis en place autour de leurs commandants.

Monsieur Louis Even, président du congrès, sa­lue les congressistes et leur invité, l'honorable So­lon Low.

L'assistant du maire de Loretteville, monsieur Dunn Lanthier, souhaite la bienvenue aux congressistes.

Puis, 92 Voltigeurs sont proclamés décorés, avant le commencement du travail. Ceux qui sont présents viennent recevoir leur médaille de la main de monsieur Even. L'Honorable Low, monsieur Grégoire et monsieur Lanthier donnent la main à chacun et les félicitent. Il y en a de toutes les par­ties de la Nouvelle-France, de Parent (Abitibi), de La Sarre, de St-Augustin de Roberval, Péri­bonka, Hull, Coaticook, etc.

L'honorable Low lui-même est ensuite décoré par monsieur Even. Ainsi, le leader national porte maintenant sur sa poitrine le drapeau blanc de la démocratie, né en Nouvelle-France.

Monsieur Low, très ému, remercie et dit sa joie et sa surprise.

Monsieur Grégoire parle aussi, avec l'entrain qu'on lui connaît.

Les commandants

Puis, l'un des plus beaux numéros du congrès, celui qui nous donne le plus d'espoir et celui qui impressionne le plus l'Honorable Low, c'est le dé­filé de nos treize commandants, venant chacun sur l'estrade présenter sa délégation, et faisant un petit discours.

Le caractère spécial de chacun, ses talents pro­pres, sa personnalité marquée, la détermination de tous et leur valeur, sont la plus belle couronne de gloire de notre Union créditiste des Électeurs et notre plus solide assurance pour la victoire. Hon­neur et gloire aux commandants de Nouvelle-Fran­ce ! Ce sont les grands hommes d'État de notre pays racheté.

Soir du samedi

Puis, jusqu'au coucher, sont distribués les pro­grammes pour la grande journée du dimanche où l'on doit conquérir la région de Québec dans 25 paroisses.

On apprend ensemble le chant de "La Marseil­laise créditiste", composée pour le congrès par monsieur Even lui-même.

LES CONGRESSISTES A LORETTEVILLE,

Dimanche

Dispersion des congressistes dans 25 paroisses.

Retour à Giffard à 6|½ heures du soir.

Ensemble dehors, on y écoute l'émission de CHRC, à laquelle adressent la parole monsieur Even, monsieur Low, monsieur Grégoire et made­moiselle Côté. La voix du Crédit Social résonne dans tout Giffard.

La procession

À 7¼ heures, la procession se met en marche.

Magnifique déploiement de drapeaux et de ban­derolles dans les rues de Québec. Les tramways de la Quebec Power n'ont pas cru bon d'arrêter de circuler, mais ils n'en éprouvèrent pas moins un très grand retard. Malgré leur opposition, les trus­tards n'ont pas fini d'être dérangés par le Crédit Social.

Partout, sur le parcours, des petits drapeaux sont distribués.

Monsieur Armand Turpin, au microphone, ap­pelle la population et l'invite à venir au Palais Montcalm.

Palais Montcalm

L'arrivée au Palais Montcalm est un triomphe. Chaque automobile passe devant la porte principa­le pour être saluée par la foule.

Tous les drapeaux sont groupés. Les rues sont pleines de monde. La fanfare joue.

C'est une entrée triomphale, dans le plus beau théâtre de la ville de Québec.

Trois mille personnes, à l'intérieur et à l'exté­rieur, y assistent.

Trente grands drapeaux sont placés sur l'estrade autour des orateurs.

Un très grand drapeau est étendu et se détache sur le rideau rouge. Il semble descendre du ciel.

C'est de la joie sur tous les visages. On chante l'Ô Canada, la Marseillaise créditiste, etc.

L'assistance fait une ovation au président de l'assemblée, le vaillant et ardent pionnier des com­missaires du Crédit Social, Gérard Mercier.

Puis, ce sont les quelques paroles de mademoi­selle Gilberte Côté, et les discours de l'Honorable Low, monsieur Grégoire et monsieur Even.

Lundi

Le matin, monsieur Even expose les positions politiques de l'Union Créditite des Électeurs. Doctrines philosophiques, créditistes et politiques sont données avec une lumière et une vérité conquéran­tes.

Les créditistes constatent une fois de plus que leur maître en Nouvelle-France, monsieur Louis Even, est un génie.

L'après-midi, une motion est présentée et accep­tée avec un tonnerre d'applaudissements et une ovation, pour reconnaître monsieur Even comme leader de l'Union Créditiste des Électeurs.

Puis, l'état actuel de l'abonnement et de l'or­ganisation est donné par mademoiselle Gilberte Côté, qui définit ensuite et explique le plan de qua­tre ans.

L'honorable Low et monsieur Grégoire font leurs adieux aux congressistes.

On liquide la littérature du congrès. Puis, on se sépare très heureux et très encouragés pour l'ave­nir et bien décidés à redoubler d'efforts s'il y a moyen.

Accueil

La Direction aurait voulu voir en particulier chaque congressiste pour les mieux connaître Mais, la chose, on le comprend, était impossible. Il fallait se donner aux programmes et à l'ensem­ble.

Mais que chacun sache qu'il a notre confiance et notre estime, et que nous l'aimons bien.

Louis Even leader provincial

M. Louis Even s'est toujours contenté du titre de directeur, parce que ce titre, dit-il, exprime une fonc­tion qu'il accomplit : directeur du journal Vers De­main ; directeur de l'Institut d'Action Politique ; di­recteur de l'Union Créditiste des Électeurs.

Mais l'Union Créditiste des Électeurs entrant dans la politique directe, même électorale, il convenait, ont cru quelques-uns, de poser son directeur devant le pu­blic pour ce qu'il est véritablement depuis le début : le chef du mouvement créditiste dans la province de Québec.

Par ailleurs, Radio-Canada, qui est en train de trai­ter avec les mouvements politiques fédéraux et provin­ciaux, exige que le groupement politique ait un chef reconnu dans une convention provinciale ou fédérale, selon le cas, un programme d'envergure, et d'autres conditions encore, pour avoir droit à des émissions gratuites.

C'est ce qui a motivé l'intervention de M. Armand Turpin à la séance de clôture du Congrès.

S'excusant de manquer à la consigne d'un Congrès voué à l'action et aux programmes, plus qu'à des mo­tions et résolutions, M. Turpin présenta d'abord une motion de félicitations et de confiance à la direction pour la conduite du mouvement jusqu'ici. Sa motion recueillit les applaudissement de toute la salle.

Enhardi, il proposa immédiatement une seconde résolution pour reconnaître M. Louis Even comme le leader incontesté du Crédit Social dans la province de Québec. Ce fut une ovation spontanée.

Ce titre de leader ne changera pas la décision de M. Even, de n'accepter aucune candidature pour lui-mê­me dans la présente élection provinciale.

À l'étape actuelle de son développement, l'Union Créditiste des Électeurs a du travail plus urgent à faire en dehors du Parlement qu'au Parlement. Elle ne peut pas encore du tout prétendre façonner la légis­lation, mais elle compte éclairer et organiser l'électo­rat.

Le chef doit être avec son armée, sur le champ de bataille où se bat son armée. Le champ de bataille de l'Union Créditiste des Électeurs est encore tout entier en dehors du Parlement ; elle n'a encore aucun de ses soldats dans l'Assemblée Législative. D'ailleurs, le plan de quatre ans, pour la conquête créditiste de la Nouvelle-France, est un plan à exécuter en dehors du Parlement.

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