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Finance du mouvement créditiste

le lundi, 01 mars 1943. Dans La vie créditiste

Deux questions :

1.—Avec quoi le mouvement créditiste se finance-t-il donc dans la province de Québec ?

2.—Que deviennent les $1.00 et les $5.00 sollicités par les propagandistes et organisateurs créditistes ?

Apparemment, ces deux questions procèdent de deux points de vue différents.

Le premier trouve le mouvement pauvrement financé par les créditistes eux-mêmes et soupçon­ne qu'il reçoit des argents d'autres sources, soit des trusts, soit des communistes, et que, par con­séquent, il n'est ni pur ni libre.

Le deuxième point de vue, au contraire trouve le mouvement trop grassement financé et soup­çonne enrichissement de ceux qui le conduisent, à même les souscriptions des créditistes.

Or, il est remarquable que les mêmes adversai­res du mouvement moussent tour à tour l'une ou l'autre de ces deux questions, en vue de détacher les adhérents.

C'est que, chez les adversaires, un seul point compte : nuire au mouvement créditiste. Et la note dominante de leurs méthodes, c'est la mau­vaise foi.

Aussi n'est-ce point pour eux que nous écrivons cet article. Nous écrivons pour les gens dé bonne foi, pour nos créditistes eux-mêmes, afin de les renseigner et de les affermir.

Beaucoup avec peu

Avant de parler de finance, nous tenons d'abord à signaler que le meilleur atout de la propagande créditiste, c'est le dévouement inlassable qui lui est acquis.

Un nombre considérable de créditistes consa­crent, tantôt quelques quarts d'heure, tantôt quel­ques heures, parfois presque tous leurs loisirs, à répandre la doctrine et son organe. Et ils le font sans aucune rémunération.

C'est pour cela qu'avec un dollar, le Crédit So­cial va beaucoup plus loin que tout autre mouve­ment profane avec le même montant. Aussi, de­vant l'expansion rapide et considérable du mouve­ment créditiste, les politiciens et d'autres, qui ignorent tout de notre organisation et ne croient pas que personne puisse travailler pour rien, soup­çonnent des recettes secrètes et s'écrient : Avec quoi donc le mouvement créditiste se finance-t-il dans la province de Québec ? Tant de résultats exigent beaucoup de dépenses : d'où vient l'ar­gent ?

L'abonnement au journal

Le Crédit Social est à base d'étude et d'action. Aussi a-t-il son organe, organe de doctrine pour éclairer, organe de liaison pour guider l'action.

Le journal Vers Demain demande à ses abonnés un dollar par année. Et Vers Demain ne vit que de l'abonnement. Il n'accepte aucune annonce payée, afin de conserver toute sa liberté et de gar­der toute sa surface pour le service de ses abon­nés.

Les frais d'impression, et d'autres, ont augmen­té pendant la guerre, mais l'abonnement est resté à un dollar par année. On comprendra facilement que tout le dollar de l'abonnement est nécessaire à la vie de Vers Demain.

Le dollar de Vers Demain est donc tout em­ployé au journal et il suffit pour le faire vivre sans annonce, grâce au dévouement des propagandis­tes qui aident gratuitement à entretenir les re­nouvellements ou à recruter de nouveaux abonnés.

Pour conserver le terrain acquis, ou même pour une expansion lente, le dollar de l'abonnement suffirait peut-être aussi, bien qu'il soit permis d'en douter à mesure que les conditions de la guerre multiplient les déplacements, dispersent des grou­pes et distraient les esprits.

Pour une action plus efficace, pour un dévelop­pement plus rapide qui permette de bâtir assez vite pour n'être pas devancé par les socialisants, il a fallu trouver une autre source de revenus, et c'est pourquoi nous avons fondé l'Association Créditiste.

L'Association Créditiste

L'Association Créditiste est une association de créditistes, d'hommes convaincus qui veulent hâ­ter l'avènement du Crédit Social en finançant la propagande et l'organisation.

L'associé est donc un créditiste qui veut aider le mouvement en lui fournissant cinq dollars par année.

L'associé recevant son journal du fait même de son association, on peut dire qu'un dollar sur les cinq est affecté au journal et que les quatre au­tres servent à financer l'expansion.

Puisque nous en sommes à parler de finance, nous insistons sur ce point : le premier objectif de l'Association Créditiste est de financer la propa­gande du Crédit Social et l'organisation des crédi­tistes pour obtenir des résultats.

L'associé donne, littéralement il donne $5.00 au mouvement créditiste. De ce cinq dollars, il n'at­tend absolument aucun retour en argent, ni en in­térêt ni en profit.

Le cinq dollars sera tout entier dépensé pour le Crédit Social et non pas pour l'associé lui-même.

Si donc l'associé, après avoir donné son cinq dollars, ne reçoit personnellement rien en retour, il n'en est nullement surpris : il n'attendait rien de son cinq dollars, sauf son instruction par Vers Demain et l'expansion du mouvement créditiste dans la province de Québec.

Nous dirons bien un mot un peu plus loin des avantages que les associés -tirent parfois de leur Association. Mais ces avantages n'ont rien à faire avec leur souscription de cinq dollars.

Que devient l'argent ?

Dans le mouvement créditiste, l'argent remplit la fonction pour laquelle il a été donné, et tout le monde est à même de s'en convaincre.

Il ne manque pas de gens qui cherchent à saper le mouvement et tournent autour d'une organi­sation qu'ils comprennent mal, pour chercher sur quel point ils pourraient frapper. Incapables de découvrir la moindre trahison chez ceux qui diri­gent, incapables de les induire dans des alliances ou des compromis qui saboteraient toute l'œuvre accomplie, incapables de les réduire à l'inaction, ils se tournent vers la masse des abonnés et des as­sociés et tâchent de semer des doutes dans les es­prits : Que fait-on de votre argent ?

La réponse logique de l'abonné est très simple : "Je paie un dollar à Vers Demain pour m'instruire. Je reçois régulièrement mon journal deux fois par mois. Je trouve qu'il m'instruit pour beaucoup plus qu'un dollar par année. Si quelqu'un est à même de le constater, c'est bien moi-même. Fichez-moi donc la paix. Est-ce que, après avoir payé 40 ou 50 sous un repas qui me donne satisfaction, je vais me tracasser, demander au restaurateur com­ment il a employé mon argent ? Allez-vous m'ap­peler naïf parce que je ne vois pas les factures d'achat du restaurateur ? C'est vous, le critique, qui êtes un naïf et qui ne savez pas encore qu'une chose s'apprécie par ses résultats ?"

D'ailleurs, quel abonné de quel journal peut être nargué parce qu'il ne connaît pas les détails de la régie interne du journal qui lui donne satis­faction ?

Et l'argent de l'Association Créditiste ? Que devient votre argent, monsieur l'associé, que fait-on de votre cinq dollars ?

La réponse logique de l'associé est, elle aussi, très simple : "Je donne cinq dollars par année,

1o Pour m'instruire par le journal Vers Demain ;

2o Pour l'expansion du mouvement, parce que, si nous ne sommes pas assez nombreux à nous instruire et à nous unir, nous n'obtiendrons pas les résultats désirés. Or, je m'instruis, je suis à même d'en ju­ger. Puis, le mouvement fait des progrès, je suis à même de le constater. Et vous aussi, monsieur le critiqueur, vous constatez les merveilleux progrès du mouvement, et c'est justement pour cela que vous essayez de m'en détacher".

Un argent sacré

S'il est un argent sacré, c'est bien celui que les pauvres donnent pour leur délivrance économique. Aussi, pas un dollar, pas un sou de cet argent n'est employé qu'à bon escient, pour hâter le triomphe de la doctrine libératrice.

Pas un seul de ceux qui travaillent au mouve­ment ne s'est personnellement enrichi par ce tra­vail. S'il l'avait fait, ce ne serait pas du crédit so­cial, mais une entreprise commerciale. Le Crédit Social cherche l'amélioration simultanée du sort de tous, non pas de quelques-uns avant les autres. Nous défions quiconque, parmi nos adversaires, de prouver qu'un seul directeur du mouvement se soit enrichi avec les souscriptions des créditistes.

La personne en charge de l'administration des fonds perçus des créditistes n'a pas elle-même pris un seul sou de salaire pour son travail ; et pour­tant, elle y donne tout son temps, 12 mois par an­née, depuis plus de cinq ans. Elle y a, de plus, con­sacré beaucoup de son argent personnel. Jamais administration ne fut confiée à des mains plus... pures. Cette personne c'est Mlle Gilberte Côté.

Quant au jugement exercé dans le choix des moyens employés pour la propagande, les résultats sont sous les yeux de tout le monde :

Où donc est l'autre mouvement qui a fait autant de progrès en notre province depuis 1939 ?

Le commerce entre associés

Nous avons plusieurs fois expliqué comment des associés qui achètent les uns des autres peuvent bé­néficier d'une augmentation de pouvoir d'achat de 2 pour cent ou de 5 pour cent.

Il s'agit là d'une autre fonction de l'Association Créditiste. Les associés, créditistes renseignés, veu­lent démontrer, par cette entente mutuelle, ce que peut faire un pouvoir d'achat augmenté directe­ment entre les mains des consommateurs et quelle orientation peut en recevoir la production natio­nale.

L'expérience est concluante. Qu'on enlève les rè­glements de guerre et l'on verra.

Mais cette augmentation du pouvoir d'achat, lorsqu'elle est possible, n'a rien à faire avec le cinq dollars de l'associé ; elle a tout à faire, et exclusi­vement, avec l'achat par un associé des produits offerts par un autre associé.

Il s'agit là, encore une fois d'une fonction éduca­tionnelle et expérimentale de l'Association Crédi­tiste. Mais la fonction dont nous avons parlé au­jourd'hui, sa fonction financière — la finance du mouvement créditiste en Nouvelle-France — est tout entière liée au cinq dollars du patriote qui veut libérer son pays et croit y bien contribuer en hâtant l'avènement du Crédit Social.

Il prie pour, la cause

Nous publions, sans commentaires, la lettre sui­vante, signée par le curé d'une paroisse de colons :

"Bien chers Vous Autres,

"Continuez votre beau travail et tapez dans le tas. Le premier chat qui sortira, vitres cassées, portes défoncées, peu importe, tout de suite un bon coup de pied à la bonne place. Je prie pour vous autres tous les matins. J'espère que le bon Dieu aura pitié de vous, un jour. Bonne chance. Bon succès. Vous savez que les curés doivent être...... obéissants. Je bénis votre œuvre. Après mon bréviaire, je lis Vers Demain. Ci-inclus $1.00. Si j'étais gros curé, je vous enverrais $10.00, mais je suis dans une petite paroisse de colons. Bonjour.

"Votre tout dévoué en N.-S."

N......,ptre, curé.

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