Quand aurons-nous enfin une politique au service du peuple ? des lois pour aider les citoyens et non pas pour les offrir en oblation aux exploiteurs ?
Quand aurons-nous enfin une économie au service des hommes, des femmes et des enfants ? Des produits alimentaires qui viennent sur la table autour de laquelle se groupe la famille ? Des étoffes, des habits, des chaussures, qui entrent dans les maisons où il y a des gens à vêtir et à chausser ? Du matériel de chauffage au service de ceux qui ont froid ? Des soins médicaux qui joignent les malades ?
Quand ? Quand tu voudras, créditiste.
S'il est une personne qui sait en quoi consiste la politique de bien commun, en quoi consiste l'économie ordonnée pour servir les besoins, c'est le créditiste qui est cette personne-là.
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Mais que peut un créditiste, que peuvent cent créditistes, que peuvent 1,000, ou même 10,000 créditistes, pour orienter les destinées de leur pays ?
La question suggère la réponse. Elle veut dire : Je ne puis rien seul ; ou bien : nous, petit nombre, sommes trop peu pour imposer la direction à qui tient le gouvernail.
C'est cela : il faudrait que bien d'autres voient comme nous, et qu'ils joignent nos rangs.
Conclusion : il faut aller aux autres, leur porter le message qu'on a reçu, éclairer leur esprit, échauffer leur cœur.
Et qui va faire cela, sinon toi, créditiste ? Sûrement pas l'adversaire qui ne désire rien tant que d'étouffer le Crédit Social. Sûrement pas, non plus, le voisin encore insouciant, parce qu'il n'a encore idée ni du problème, ni de son devoir.
Toi, rien que toi-même, créditiste.
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Celui qui se contente d'admirer le Crédit Social ne fait rien pour en hâter l'avènement.
Celui qui se contente d'être prêt à donner son nom pour recevoir un dividende ne mérite certainement pas le régime des dividendes. Le dividende est un droit sur la société. Mais celui qui ne se soucie pas de la société peut-il bien parler de ses droits ?
Mais toi, créditiste, qui as réellement compris la beauté et la portée de la philosophie créditiste, quels efforts fais-tu pour en gagner d'autres à ta cause ?
À combien de personnes en parles-tu par jour ? À combien par semaine ? Avec quelle flamme et avec quelle persévérance ?
Dans une de nos bonnes semaines, la dernière du mois de novembre, nous avons reçu 926 abonnements au journal Vers Demain.
Multiplions ce 926 par quatre, cela ferait 3,700 abonnements dans un mois.
Faudrait-il donc que seulement 3,700 créditistes de Nouvelle-France soient assez créditistes pour gagner un autre étudiant à la cause dans l'espace d'un mois ?
Un sur dix seulement bougerait pour sa cause ! Et que font les neuf autres ? N'ont-ils pas eux aussi reçu la lumière ? Que font-ils pour la répandre autour d'eux ?
Ajoutons que ces 926 abonnements ne nous sont pas venus de 926 personnes différentes. Oh ! non, des créditistes actifs en ont envoyé plusieurs, beaucoup même. Nous comptons des propagandistes ardents, très ardents, dévoués, très dévoués. Et ce sont eux qui sont les moteurs du mouvement.
Mais le nombre de ceux qui pourraient faire une part moindre, mais une part quand même, ce nombre-là pourrait être beaucoup plus élevé. Et alors, le Crédit Social ne tarderait pas à devenir une réalité.
La doctrine est aussi belle, aussi prometteuse de fruits, aussi riche de dynamisme qu'on la puisse désirer. Tellement riche et tellement dynamique, qu'elle balayerait le monde de son souffle inspirateur, si elle n'était ralentie par l'apathie, par l'attitude petit-bourgeois, par l'habitude trop courante de laisser le voisin faire l'effort.
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Créditiste, sois fier, oui, sois fier de ton mouvement. C'est bien encore, de tous les mouvements d'ordre profane, celui qui a suscité le plus de dévouement et réalisé les progrès les plus rapides en ces dernières années.
Mais il n'y a pas de plafonnement imposé à sa vitesse. Aucun gouvernement, aucune institution financière ne te défend de lui donner ton cœur et tes efforts. Et ce sont tes efforts seuls qui peuvent accélérer sa marche.
Le progrès du Crédit Social, créditiste, est entre tes mains.