Dans le Petit Journal du 1er octobre, page 4, le correspondant d'Ottawa termine une revue de la politique par cet alinéa :
"Quant aux créditistes, on ignore absolument dans quels sens ils dirigeront leurs activités politiques. Toutefois, la disparition de leur ancien chef, l'ancien premier-ministre Aberhart, d'Alberta, semble les avoir laissés dans un désarroi considérable. On ignore..."
Qui "on" ? Qui ignore ? Toujours pas ceux qui lisent le journal Vers Demain. Ni ceux qui voient les créditistes à l'œuvre plus que jamais, dans la province de Québec et dans d'autres provinces.
Puis, quel désarroi a suivi la mort d'Aberhart ?
Nous admirons tous ce premier ministre du premier gouvernement créditiste au monde. Mais il ne fut jamais le chef fédéral du mouvement. Il était chef provincial, en Alberta. Ce qui ne l'empêcha pas de faire de la propagande, à l'occasion, en Saskatchewan et en Colombie.
C'est lui qui lança, la dernière année de sa vie, le projet d'un mouvement créditiste national. Il n'eut pas le temps de le réaliser. Mais son successeur, l'Hon. Manning, et les autres créditistes de l'Ouest et de l'Est représentants de 8 provinces, ont accompli cette fondation à Toronto, en avril dernier.
Nous avons aujourd'hui l'Honorable Solon Low leader national, avec M. Ernest Grégoire, de Québec, comme vice-président national.
Dans notre province, l'Union Créditiste des Électeurs est plus vigoureuse que jamais, et elle sait où elle va, même si elle n'y est pas encore rendue. Dans les autres provinces, le mouvement a progressé, particulièrement en Colombie et en Saskatchewan, et dans certaines parties de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick. Il n'a reculé nulle part.
Pour du désarroi, nous voudrions bien savoir où il est, où en sont les indices. Sans doute est-ce le désir du désarroi qui fait le journaliste écrire qu'il y a désarroi. En anglais ; on appelle cela du "wishful thinking".