Le 4 octobre, une délégation de l'Union Créditiste des Électeurs, de la ville de Québec, rencontrait le conseil municipal de cette ville. Elle demandait au maire et aux échevins de prendre les moyens de faire pression sur le gouvernement provincial pour que le gouvernement établisse dans la province de Québec une politique qui a donné de si bons résultats en Alberta.
Les délégués étaient Paul-Émile Caouette, Rosaire Proulx, Adélard Bélair, Lucien Paradis et Maurice Richard.
Les surpris furent les échevins.
L'un d'eux, Arthur Poulin, y vit une espèce d'ultimatum ou de chantage. Pensez donc : à la veille d'élections municipales, aller demander aux échevins de se mettre au service des créditistes ! S'ils refusent, que vont faire les électeurs créditistes ?
Un autre, Joseph Matte, trouve que le temps est mal choisi. Sans doute pour la même raison. Puis, dit-il, c'est une question provinciale.
Durant les élections provinciales, les candidats libéraux ou unionistes disaient que c'était une question fédérale. Pendant la campagne fédérale, on dira évidemment que c'est une question internationale.
Pour les créditistes, cependant, c'est une question vitale pour les individus, les familles, les municipalités, la province, la nation. Et, qu'elle se résolve à Québec ou à Ottawa, la demande doit partir de partout.
L'Union Créditiste des Électeurs de la vieille capitale ne demande pas à son conseil municipal d'établir le Programme Intérimaire d'Alberta ; elle ne lui demande même pas de l'expliquer au gouvernement. Elle lui demande de regarder et faire regarder ce qui se passe en Alberta, et de faire pression, avec les électeurs et en leur nom, pour que le gouvernement de Québec nous donne des résultats semblables.
C'est aux techniciens, auxquels le gouvernement confierait le soin de réaliser la même chose chez nous, qu'il appartiendrait de se renseigner sur la technique et les méthodes, et de les adapter à notre province.
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Veut-on quelques-uns des résultats obtenus en Alberta par l'application de la philosophie créditiste dans l'administration, même sans avoir pu établir le Crédit Social proprement dit, à cause de l'obstruction d'Ottawa ?
Diminution de la dette provinciale ;
Développement de l'industrie et de l'agriculture provinciales, par des octrois aux achats de produits albertains (le contraire d'une taxe de vente) ;
Routes modernes, payées jusqu'au dernier pied ;
Surplus de $5.00 à la pension de vieillesse ( $30.00) ;
Hospitalisation gratuite de TOUS les cas de maternité, sans enquête sur les moyens des familles ;
Tout cela, sans avoir emprunté un seul sou des banques et sans avoir établi une seule taxe nouvelle sous le régime créditiste.
Pourquoi ? Comment ? Et pourquoi pas chez nous ? Voilà ce qu'on demande au gouvernement provincial de Québec, et ce que la délégation conduite par M. Caouette demande au Conseil municipal de Québec de faire remarquer au gouvernement provincial.
Plus de 45 comtés sont sous la direction de commandants de districts et s'organisent progressivement pour la politique de pression. Comme nous l'avons déjà expliqué, ces comtés auront peu à peu une organisation dans chaque paroisse, et un lieutenant de comté qui remplira les fonctions de député hors-les-murs. Les députés hors-les-murs représenteront l'Union Créditiste des Électeurs pour faire pression sur les députés à fauteuils.
Nous espérons que ces comtés seront passablement avancés dès janvier ou février prochains.
Quelques-uns ne sont qu'effleurés, tels les quatre comtés à l'est de la Matapédia, qui vont bientôt être d'un accès difficile pour les communications. Qu'on jette un coup d'œil sur la carte, d'ailleurs, et l'on verra qu'il s'agit là de tout un continent. Pour aller de Mont-Joli à Matapédia, en faisant le tour de la presqu'île, il faut parcourir 455 milles. L'intérieur de ce continent n'est pas peuplé, et aucune route ne permet de passer d'un côté à l'autre à l'est de la Matapédia sans faire le grand tour.
Le domaine créditiste couvre surtout la partie de la province située entre le Richelieu et la Matapédia au sud du St-Laurent, entre le St-Maurice et le Saguenay au nord du grand fleuve, plus les régions dites du Saguenay et celles de l'Abitibi et du Témiscamingue. La région de Montréal est moins avancée. À l'ouest de Montréal, quelques groupes isolés.
Quant à la ville de Montréal, qui loge le tiers de la population de la province, nous ne pouvons évidemment la traiter comme les comtés ruraux ou semi-ruraux. Il faut l'entreprendre d'une autre manière. Nous comptons à Montréal un nombre intéressant de créditistes militants. Même s'ils semblent une quantité infime dans la grande métropole, ils y font tout de même un bon travail. Depuis quelques semaines surtout, ils alimentent appréciablement non seulement l'abonnement au journal, mais aussi le Trésor dont toute la province bénéficie.
À l'occasion du passage de Mon. Solon Low, nous convoquons à Montréal, pour le dimanche 22, à deux heures de l'après-midi, les représentants d'organisations de comtés : un de chacun des comtés dont il est question ci-dessus.
Cette importante réunion s'occupera :
1° Du programme éducationnel à poursuivre dans ces comtés, particulièrement au cours de l'hiver ;
2 De l'organisation en vue de la politique de pression à pratiquer concrètement par l'Union Créditiste des Électeurs.
3° De l'attitude à conseiller aux créditistes de la province en face de la prochaine élection fédérale.
M. Low aura sans doute aussi des questions à faire étudier par les délégués.
Les délégués sont convoqués par lettre personnelle. Il est évident qu'il ne s'agit pas de candidats choisis par les comtés, mais de délégués de l'organisation créditiste actuellement à l'œuvre dans ces comtés.
Nous avons retenu un quart d'heure à CHLT, de Sherbrooke. M. Low y parlera à 6.30 le samedi soir 21 octobre.
M. Low fera aussi, conjointement avec M. Ernest Grégoire et M. Louis Even, la causerie régulière à CHRC, Québec, à 7.00 p.m. dimanche 22 octobre. Comme ils sont à Montréal à cette heure-là, la causerie sera enregistrée sur disque. Cette même causerie sera reproduite par CKRN (Rouyn) le mardi suivant et par CBJ (Chicoutimi) le vendredi 27.
Au 1er octobre, le journal VERS DEMAIN enregistrait 32,807 abonnés en règle.
C'est le plus haut niveau atteint par notre journal depuis sa fondation. On a déjà eu des listes plus fortes en 1942, mais elles portaient des noms dont l'abonnement était expiré depuis plusieurs mois.
Aujourd'hui, nous mettons les listes à point chaque mois, et les 32,807 abonnés du 1er octobre étaient tous en règle.
Aux lecteurs réguliers, il faut ajouter les lecteurs d'occasion, les ventes à des dépôts et les numéros distribués pour la propagande. Le tirage dépasse 40,000.
Si nous sommes bien renseignés, cette circulation de VERS DEMAIN laisse de beaucoup derrière elle tout ce qui s'est jamais vu dans la province de Québec en fait de périodiques profanes d'idées. Nous ne mettons évidemment pas en ligne de compte les quotidiens que le public achète pour les nouvelles.
Ce résultat remarquable est dû à la fois au dynamisme de la doctrine créditiste elle-même et au zèle aussi tenace que désintéressé de notre armée de Voltigeurs, Défricheurs et propagandistes de toutes catégories.
Le Message aux Travailleurs est un petit journal hebdomadaire, miméographié, qui sera envoyé gratuitement aux travailleurs fidèles de toutes nos catégories : Défricheurs, Voltigeurs, Clairons, Épistoliers. Il commence avec une circulation au-dessus de mille.
Ce petit hebdomadaire interne donne, non seulement des directives, mais aussi des nouvelles qui ne sont pas dans Vers Demain, parce qu'elles sont plus utiles aux créditistes actifs qu'au public. Les Épistoliers y occupent un coin spécial, parce qu'ils reçoivent leurs instructions directement de M. Jean Grenier, tandis que les autres groupes ont la visite régulière des commandants de district.
À propos d'Épistoliers, ce corps de soldats de la plume est en voie de devenir très effectif. Il s'agit des créditistes qui s'engagent à écrire une lettre de pression par semaine. La lettre est adressée soit à un journal, soit à un poste de radio, soit à un député ou à un ministre, selon les événements. M. Jean Grenier indique les cibles aux Épistoliers dans son message hebdomadaire.
Recevront donc le Message tous les travailleurs enregistrés et tenaces. Le Défricheur y a droit à partir de son cinquième abonnement.
C'est l'équipe de Jules Leclerc, d'Almaville. Le dimanche 25 septembre, des Voltigeurs d'Almaville, de Baie Shawinigan et de St-Narcisse se rendirent à St-Louis de France pour une après-midi de visites. Mme Leclerc était de la partie. Arrivés à St-Louis, M. Leclerc décida M. Émile Morin de cette paroisse à l'accompagner pour le porte-en-porte. De son côté, Mme Leclerc prit avec elle Mme Morin. Résultat de la journée : 25 visites, 25 abonnements.