Les assemblées que nous faisons amènent au Crédit Social ceux qui ont envie, ne fût-ce qu'une petite envie, d'apprendre quelque chose.
Mais, il reste la grande masse de ceux qui dorment encore et qui ne soupçonnent même pas que c'est à eux de se sauver eux-mêmes. Ceux qui ne comptent que sur les gouvernants pour sauver les peuples.
Ceux-là ne viennent pas aux assemblées, et n'y viendront probablement jamais.
Comment donc les atteindre ?
Si la montagne ne vient pas à nous, il faut que nous allions à la montagne.
Si ces gens-là ne viennent pas à nos assemblées, il faut que nous allions dans leurs maisons.
C'est pour eux d'abord que la visite des Voltigeurs dans les maisons est indispensable.
Puis, il y a ceux qui, des fois, de temps en temps, pourraient venir à une assemblée, qui même se sont abonnés au journal VERS DEMAIN en un moment de surprise, mais qui ne lisent pas leur journal et qui écoutent ici et là toutes les objections qui viennent contre le Crédit Social.
Ceux-là aussi, il faut aller les voir. Il faut aller les voir, parce qu'ils ne viennent pas souvent. Il faut aller les voir, parce que, lorsqu'ils viennent, ils ne disent pas ce qu'ils pensent. Ils n'en ont pas la chance.
Il faut les écouter, connaître leur état d'âme et d'esprit, afin de pouvoir redresser ce qui est croche.
Les visites aux maisons sont indispensables pour eux aussi.
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Enfin, il y a les intellectuels du Crédit Social, les bourgeois du Crédit Social. Ceux qui connaissent et aiment le Crédit Social, et qui se contentent de l'attendre en fumant leur pipe, les pieds aux chenets.
Ceux-là, il faut les dégourdir. Et c'est dans leur propre maison que cet ouvrage se fait. Le Voltigeur, l'apôtre, nez à nez avec le bourgeois. L'apôtre dévisageant l'égoïste, le questionnant, lui faisant honte habilement, et le décidant à sortir quelque chose de son gousset et quelque chose de son cœur.
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Ainsi, Voltigeur, les visites à toutes les maisons sont indispensables pour propager et maintenir le Crédit Social.