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Crédit Social et Socialisme

Gilberte Côté-Mercier le jeudi, 15 juillet 1943. Dans Crédit Social

Dans un monde nouveau, dans le monde d'après-guerre, il n'y a pas de place pour autre chose que pour le Crédit Social ou le socialisme.

Inévitablement, un bon jour, nous aurons des gouvernements qui prendront en mains la manufacture de l'argent nouveau. Le jeu des banques est trop connu maintenant du public, et leur système d'argent-dette va de moins en moins s'accorder avec l'immense progrès qui attend le monde dans un avenir rapproché.

Les gouvernements souverains seront obli­gés de reprendre cette prérogative souverai­ne de la fabrication de l'argent neuf.

Mais, comment donc distribueront-ils cet argent neuf ?

Voilà le grand problème qui n'appelle que deux solutions et qui va diviser la terre en deux parties : le monde socialiste et le monde créditiste :

* * *

Dans le monde socialiste.

C'est le gouvernement qui fait l'argent neuf. Il le fait parce qu'il en a besoin.

C'est aussi le gouvernement qui distribue l'argent neuf. Et il le distribue par les tra­vaux qu'il commande lui-même.

Le gouvernement commande lui-même les travaux. Il commande les travaux qu'il dési­re. Et puisque c'est le gouvernement qui com­mande, qui donne des ordres, c'est lui qui est le maître.

Le gouvernement est le maître des travaux qu'il commande.

Le gouvernement est le maître de l'argent neuf qu'il distribue par les travaux qu'il commande.

Le gouvernement est le maître des hommes qu'il emploie aux travaux qu'il commande.

Et le gouvernement deviendra toujours de plus en plus maître des hommes, parce que sous un régime de progrès immense comme celui qui nous attend après la guerre, l'argent neuf devra venir en abondance et toujours en augmentant.

Et comme, alors, les travaux de production pour la consommation demanderont de moins en moins de main-d'œuvre à cause de la ma­chine, les hommes qui demanderont leur gagne-pain au gouvernement seront toujours plus nombreux. Et le gouvernement sera en­core plus maître des hommes.

Pire que cela, le gouvernement qui com­mande ne peut faire autrement que de com­mander des choses, utiles à la collectivité seulement : des routes, des ponts, des mai­sons publiques. Toutes ces choses sont utili­sées par la société selon les règlements qui viennent de l'État et qui placent les individus sous le contrôle direct du gouvernement.

Le gouvernement qui commande peut com­mander aussi des choses inutiles comme la guerre. Et on sait que la guerre entraîne toutes sortes de restrictions qui sont loin de protéger la liberté.

Gouvernement qui commande la distribu­tion de l'argent neuf, gouvernement qui peut disposer de toutes les choses qni s'acquièrent avec de l'argent. Voilà un État qui peut dis­poser de toutes les personnes humaines soumises au régime de vivre au moyen de l'ar­gent. Voilà un État socialiste.

* * *

Dans le monde créditiste.

C'est le gouvernement qui fait l'argent neuf. Et comme sous le régime socialiste, le gouvernement fait l'argent neuf lorsqu'il y en a besoin.

C'est aussi le gouvernement qui distribue l'argent neuf. Mais, il le distribue par un di­vidende gratuit à toutes les personnes hu­maines.

Dividende gratuit à tout le monde. La seule condition à remplir, est d'être une personne humaine.

Lorsqu'un petit enfant vient au monde dans la sainte Église catholique, l'Église sait que c'est une personne humaine, et elle lui administre le saint Baptême gratuitement. L'Église ne se demande pas si l'enfant qui va grandir usera sagement ou abusera du sacre­ment qu'elle lui dispense ; l'Église se deman­de seulement s'il y a personne humaine avec une âme créée par Dieu.

Le dividende du Crédit Social, tout comme le Baptême, viendra chez le petit enfant, tout simplement parce qu'il est une personne hu­maine.

Et c'est la personne humaine, ce sont tou­tes les personnes humaines du pays, toutes et chacune des personnes humaines, qui com­manderont dans le pays.

Commander la production. Donner des ordres aux richesses du pays, voilà qui confère la souveraineté. Souveraineté de la personne humaine, dans l'ordre temporel.

Souveraineté d'autant plus grande que la personne humaine sachant très bien ce qui lui convient ne commandera que des choses bonnes pour elle, qui contribueront à la développer.

Souveraineté d'autant plus grande que toutes les personnes humaines se dévelop­pant, elles diminueront le prestige et la force de l'État, brutale collectivité, en augmentant la puissance des personnes humaines raison­nables et libres.

* * *

D'un côté donc, le socialisme qui met l'homme au service de l'État.

De l'autre côté, le Crédit Social qui place l'État au service des hommes.

Quelle formule est celle du bien commun ? Quelle formule est celle de la liberté ? Quelle formule est celle d'une humanité en progrès ?

Et point de milieu. Si on n'a plus les ban­quiers qui distribuent l'argent, on ne peut avoir que les gouvernements qui le distri­buent.

Et il n'y a que deux manières de distribuer l'argent : par les travaux publics ou par le dividende gratuit.

Les travaux publics mènent au socialisme. Le dividende gratuit est du Crédit Social. Lequel voulez-vous ?

Gilberte Côté-Mercier

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