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Comment voter - dans les 11 comtés choisis ? - dans les 80 autres comtés ?

le mardi, 01 août 1944. Dans La vie créditiste

Dans onze comtés seulement

L'Union Créditiste des Électeurs n'appuie offi­ciellement de candidats que dans onze comtés seulement. Ils sont maintenant connus de tous les lecteurs de Vers Demain :

Comté Candidat

Rouyn-Noranda

Gérard Mercier
Abitibi-Est J.-Robert Ouellette
Abitibi-Ouest Réal Caouette
Roberval Gabriel Lacasse
Lac Saint-Jean Edmond Major
Chicoutimi    Pierre Bouchard
Montmorency    Adélard Bélair
Shefford Roland Corbeil
Stanstead Roméo Gauthier
Beauce Laurent Legault
Frontenac René de Blois

 

Les portraits de ces onze candidats apparaissent aux pages 4 et 5 du présent numéro.

Dans ces comtés, aucun doute n'existe pour les créditistes. En votant pour les candidats ci-dessus, les créditistes votent pour le Crédit Social. Ils votent, en outre, pour des patriotes qui donneront tout leur temps à la cause, allant partout en Nouvelle-France où la direction de l'Union Crédi­tiste des Électeurs les enverra pour fins de propa­gande et d'organisation.

Et les créditistes vont se faire un devoir et une joie d'aller voter avec empressement et de bonne heure, le 8 août, dans ces comtés où ils auront enfin le privilège de voter pour eux-mêmes et non plus pour des clans politiques, pour le dividende national à tous et à chacun, et non plus pour des agents de la finance et pour des législateurs à restrictions.

Dans les 80 autres comtés

Dans les 80 autres comtés, l'Union Créditiste des Électeurs n'a pas jugé sage de disperser ses énergies, parce qu'elle n'y voyait pas de grosses chances de succès.

Mais il y a tout de même des créditistes dans ces comtés. Comment vont-ils voter ?

Un créditiste sincère ne peut pas voter contre le Crédit Social. Or, voter libéral, c'est voter contre le Crédit Social. Voter Union Nationale, c'est voter contre le Crédit Social. Voter Bloc Populaire, c'est voter contre le Crédit Social. Voter C.C.F., c'est voter contre le Crédit Social.

Quoi qu'en disent certains candidats pour essayer de capter les votes des créditistes, tous ces partis sont contre le Crédit Social, contre le dividende national.

S'il n'y a que des candidats de partis dans votre comté, vous ne pouvez voter pour aucun d'eux sans voter contre le Crédit Social.

S'il y a un candidat indépendant, toisez-le des pieds à la tête. Ce candidat entre-t-il dans la poli­tique pour la première fois ? Si oui, informez-vous de ses déclarations et de sa sincérité. Si non, s'il a déjà fait de la politique, jugez-le par ce qu'il a fait, et non pas par ce qu'il dit maintenant.

Si le candidat était dans la politique lorsque des milliers de familles vivaient dans la misère, et s'il ne se mettait pas en quatre pour dénoncer le régi­me et liguer les électeurs pour le faire changer, s'il restait bourgeoisement chez lui et ne se pro­duisait que pour se faire un capital politique, c'est un farceur. Traitez-le comme tel.

Mais alors, comment voter ?

Mais alors, s'il n'y a devant nous que des can­didats de partis, et que nous ne pouvons pas voter pour eux sans voter contre le Crédit Social, qu'allons-nous faire ?

Allons-nous nous abstenir de voter ? Rester chez nous ? C'est une manière de ne pas voter contre le Crédit Social. Mais elle est purement négative.

Un ami nous propose une autre manière, plus positive. La voici tel qu'il l'énonce :

"Aller au bureau de votation comme les autres. Recevoir votre bulletin et aller dans l'isoloir faire votre marque. Là, vous prenez le bulletin et vous commencez par barrer tous les noms : cela veut dire que vous les reconnaissez tous comme des adversaires du Crédit Social, indignes de votre vote, puisque vous ne voulez aucun d'eux. Puis, vu qu'il n'y a sur le bulletin aucun nom de can­didat répondant à votre idéal, vous écrivez votre vote : CRÉDIT SOCIAL.

"Vous pliez soigneusement votre bulletin, com­me d'habitude, de façon à ce que le scrutateur puisse en détacher le talon sans déplier le bulletin lui-même ; vous le remettez au scrutateur et vous le regardez détacher le talon et déposer le bulletin plié dans la boîte de scrutin. Vous pouvez sortir content : vous avez voté pour le Crédit Social."

Si vous suivez le conseil de cet ami, votre bulle­tin sera évidemment déclaré nul. Mais cela ne changera rien au résultat qui aurait eu lieu si vous étiez resté chez vous, faute de candidat à votre choix. Puis vous aurez sûrement voté selon vos convictions.

Votre vote, fait de cette manière, ne sera pas enregistré. Le pays ne le proclamera pas. Vous ne pouvez enregistrer un vote créditiste conforme aux règlements, parce que votre comté, insuffisamment préparé, ne vous en fournit pas l'occasion. Alors, ne faites-vous pas ainsi ce que vous pouvez faire de mieux dans les circonstances ?

— Mais la loi permet-elle cela ?

— La loi exige d'abord un vote secret. Si votre vote est réellement secret, qui peut vous accuser d'avoir agi de telle ou telle manière ?

La loi défend de maculer un bulletin dans l'in­tention de le faire déclarer nul. C'est pour protéger l'électeur, pour empêcher quelqu'un de maculer le bulletin d'un autre dont il veut annuler le vote.

Dans le cas proposé par notre ami, vous ne maculez pas du tout le bulletin d'un autre électeur ; vous ne maculez même pas votre propre bulletin dans l'intention de le faire déclarer nul ; vous ne demanderiez pas mieux que de le voir compter.

Diable ou diable ?

Les vrais créditistes, ceux qui savent ce que signifient les partis politiques, de n'importe quelle couleur, de n'importe quel nom, de n'importe quel âge, saisiront parfaitement le raisonnement de l'ami qui propose cette manière d'exprimer un vote créditiste sans candidat créditiste. Que le gouver­nement soit libéral, union nationale, ou bloc popu­laire, c'est la même chose pour les créditistes.

Vieux reptiles pas encore repus, ou jeune reptile très affamé, la préférence est-elle possible ? Si l'on vous mettait à choisir entre trois noms pour diriger votre conscience : Lucifer, Béelzébub, Asmodée — lequel choisiriez-vous ? Si le choix devait s'exprimer par un vote aux polls, vous auriez sans cloute deux manières à votre disposi­tion : la manière négative, rester chez vous ; la manière positive, aller au poil, barrer les trois noms de démons et écrire crânement : Je suis chrétien. C'est tout le sens du vote créditiste suggéré par notre ami dans les comtés où il n'y a de choix qu'entre des instruments au service du même régi­me. Quoi qu'on pense de la suggestion, on admettra qu'elle va à un cœur créditiste.

Résolution

Mais, soit que vous vous absteniez de voter, soit que vous vous fassiez ainsi un bulletin en accord avec vos convictions, vous n'allez pas en rester là.

Pour être conséquent avec vous-même, vous allez prendre et tenir une résolution : celle de vous démener tant que vous pourrez, sans perdre une occasion, tous les soirs si possible, tous les diman­ches certainement, pour grossir, le mouvement créditiste dans votre région. Ce sera le moyen d'être à même, une prochaine fois, de pouvoir mettre sur les rangs un candidat créditiste et de donner un vote créditiste qui jouira de tous les droits de la légalité.

Louis EVEN

L'apôtre

Roland Corbeil est fait pour répandre des idées. Il n'a jamais travaillé à d'autres choses.

Il fut propagandiste pour le journal "L'Action Catholique", parce qu'il avait compris qu'il ne saurait mieux répandre des idées qu'en diffusant le bon journal.

Mais, un jour, il rencontre VERS DEMAIN, au moment même où il commençait, à avoir certains doutes sur la valeur objective de son travail. Sans hésiter il se lance dans l'abonnement à VERS DEMAIN.

Il se fait commissaire du Crédit Social, avec tous les sacrifices d'argent, de séparation familiale et de santé que cela comporte.

Roland fut, parmi nos commissaires mariés, celui qui resta le plus longtemps dans la vie nomade : deux ans.

Les circonstances l'obligèrent à prendre un em­ploi pour les trustards. Mais les trustards le remer­cièrent bientôt de ses services. Roland faisait du Crédit Social en dehors de ses heures d'esclavage. Et les patrons n'aimaient pas cela. Simple caprice de grands seigneurs, sans doute !

Aujourd'hui, Roland Corbeil est au service des électeurs du comté de Shefford, qui l'ont choisi pour leur candidat.

Roland ne peut pas faire autre chose que du Crédit Social. Il est de ceux qui ne font pas de bruit, qui s'en vont tranquillement, avec une gran­de fermeté, vers le but.

Il a inauguré le journal municipal donnant des nouvelles de ce qui se passe à l'Hôtel-de-ville de Granby. Il conduit son équipe à toutes les assem­blées du conseil et de la commission scolaire.

Ce que Roland édifie est systématique, solide comme le roc.

Il y a de la clarté dans son esprit. Il y a des rayons sur son front, et du feu dans son cœur.

G. C.

Convention de Stanstead

La convention de Stanstead fut un succès remar­quable. Elle se tint le soir du dimanche 16 juillet, à Coaticook, salle du Collège, avec haut-parleur pour accommoder les personnes qui ne purent trouver place à l'intérieur.

Le candidat choisi à l'unanimité, Roméo Gauthier, reçut une ovation délirante, au grand désappoin­tement de quelques bloquistes présents à l'assemblée pour essayer d'y jeter la scission et le froid.

L'assemblée avait été ouverte par M. Clément Bégin, cultivateur. La proposition à l'effet de nommer Roméo Gauthier candidat, fut faite par Henri Brousseau de Coaticook, secondée par Édouard Lemelin de Magog, et appuyée par Placide Desruisseaux de Kings croft, Fernand St-Pierre de Coaticook, Isidore Madore de Barnston, Joseph Philippon de Stanstead et Joseph d'Auteuil de Coaticook.

La levée de fonds, sous la conduite de Mlle Côté, fut marquée au coin du même enthousiasme. Sans grosses contributions individuelles, le total atteignit,séance tenante, près de $700.

M. Even et Mlle Côté profitèrent de la présence des jaloux du Bloc pour démasquer cette bande d'hypo­crites, d'intrigants, de sépulcres-blanchis, qui pro­mènent leurs passions sous un manteau de patriotisme et de vertu.

Convention de Shefford

La convention créditiste du comté de Shefford eut lieu à Granby le dimanche après-midi, 16 juillet. Assemblée ouverte par Léonard Arcouette, qui passe la présidence à M. Even.

Candidat choisi à l'unanimité : Roland Corbeil. La proposition en avait été faite par Antonio Rousseau, de Granby ; secondée par Lauréat Martel de Granby ; appuyée par Paul Desmarais de Roxton Falls, René Lapierre de West Shefford, J.-B. Lasnier de Milton, R. Brodeur de Granby et Léonard Arcouette de Granby.

La levée de fonds conduite par Mlle Gilberte Côté fournit une caisse de plus de $950, grâce surtout à la généreuse souscription de $500 par le Dr Ch. Tétrault de St-Césaire et une souscription de $200 par une famille créditiste de Drummondville.

Convention de Rouyn-Noranda

Précédée d'une parade, avec drapeaux, dans les deux villes-sœurs, la Convention du comté de Rouyn­Noranda groupa une salle comble au sous-sol de l'église St-Michel-Archange, de Rouyn, malgré que ce fût un soir de semaine, le vendredi 21 juillet, et mal­gré l'orage et les averses de pluie.

Au nom des créditistes de Rouyn, Raymond Che­valier souhaita la bienvenue aux délégués venus de partout et passa immédiatement la présidence au leader provincial, Louis Even, et à son assistante, Mlle Gilberte Côté. M. Chevalier agit ensuite comme secrétaire de la Convention.

Un seul nom fut proposé, celui de Gérard Mercier, le missionnaire créditiste connu partout en Nouvelle-France. On eut de la peine, au milieu du tonnerre d'applaudissements qui suivit, à maintenir les forma­lités d'usage. Voici tout de même les notes du secrétaire :

Proposé par Albert Dallaire de Rouyn, secondé par Hector Lagacé de Ste-Agnès de Bellecombe, que Gérard Mercier soit nommé candidat du Crédit Social pour le comté de Rouyn-Noranda aux élections du 8 août prochain. Proposition appuyée par Gérard Beau­mont de Montbrun, Paul Brun de St-Roch-le-Belle-combe, Eddy Gélinas de Rollet, Maurice Jalbert de Beaudry, André Ricard d'Evain, Fernand Crégheur de Noranda, Uldéric Hébert de Cloutier, Siméon La­tulippe de St-Augustin.

Ayant obtenu la suspension des applaudissements, M. Even demanda une seconde proposition ; mais la salle repartit en délire, lorsque M. J.-L. Brunet, secondé par Henri Marleau, proposa que les propo­sitions soient closes.

La levée de fonds, cérémonie devenue dans les conventions la spécialité de Mlle Gilberte Côté, plaça près de $700 sur la table, dont un chèque de $100 par Rémi Joyal, garagiste de Rouyn-Sud. D'autres dollars viennent d'ailleurs à toutes les assemblées de la cam­pagne électorale.

Là, comme dans les dix autres comtés, des hommes donnent généreusement deux semaines de leur temps, et d'autres l'usage de leur auto, à la campagne électorale. Nous ferons le tableau d'honneur de ces bienfaiteurs et patriotes après les élections.

Convention d'Abitibi-Est

La dernière convention créditiste de la présente campagne eut lieu à Barraute, Abitibi-Est, le diman­che après-midi, 23 juillet. Ouverte par M. Alfred Naud, de Barraute, elle fut présidée par Louis Even.

Ce fut la fête des colons. La salle était paquetée de monde ; dehors, une autre foule aussi nombreuse. Des autos pour la plupart démodés, et surtout des camions pleins de colons, étaient venus de toutes les paroisses rurales. Des représentants des mineurs de Val d'Or, Sullivan, Malartic et Cadillac, se trouvaient aussi là, malgré la distance.

Le nom de Jean-Robert Ouellette, colon de Ville­montel, mineur à l'hiver, fut proposé par Ovide For­tier de Villemontel, proposition secondée par Narcisse Gosselin de Malartic. Comme M. Ouellette est main­tenant connu et apprécié de tous les créditistes du comté, c'est à qui aurait l'honneur d'appuyer la pro­position. Le président voulut limiter le nombre à cinq ; il ne put résister à l'inflation, et les dix suivants de dix paroisses différentes furent enregistrés : Désiré Sévigny de St-Mathieu, Albert Racine de Rochebeau­court, Arthur Beaudoin de Val d'Or, Gilles Savard de Lamothe, Apollinaire Grenier de St-Marc, Victor Bédard de Rivière-Héva, Jean Leblanc de Cadillac, Eugène Létourneau de Ste-Gertrude, Alfred Naud de Barraute, Xavier Gagnon de Lamorandière.

Une quête d'élection parmi cette population de pauvres donna $163.00. La veille de la convention, une salle pleine à Malartic avait apporté $175.00. Déjà Cadillac avait fourni $71.00 en deux jours. Une assemblée qui bonda la salle de l'Académie St-Sauveur à Val d'Or, avec nombre de personnes au dehors faute de place, le soir de la Convention, couronna cette belle journée. Plusieurs créditiste offrirent leur temps, d'autres leurs piastres. Le jeune candidat (il n'a que 22 ans) disposait ce soir-là d'une caisse de $710.00, dont $550.00 payés et le reste souscrit à trois jours, pour financer les deux dernières semaines de sa cam­pagne.

M. Even garde bon souvenir de toutes les conven­tions créditistes qu'il a présidées ; mais celle de Bar­raute, celle des colons, l'a particulièrement touché. C'est la signature des pauvres, dont le mouvement créditiste se trouve honoré.

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