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Chez le Premier Ministre

le dimanche, 01 avril 1945. Dans La vie créditiste

Mercredi, le 14 mars, le Premier Ministre de la province recevait à son bureau, au Parlement, les directeurs de l'Union Créditiste des Électeurs.

Les ministres Paul Beaulieu, Commerce et In­dustrie, Onésime Gagnon, trésorier provincial et Antonio Talbot, Voirie, assistaient à l'entretien. C'est monsieur Louis Even, monsieur J.-E. Gré­goire, mademoiselle Gilberte Côté et monsieur Gérard Mercier qui représentaient l'Union Créditiste des Électeurs. Ils allaient demander au pre­mier-ministre, non pas des faveurs pour eux-mêmes, ni des privilèges pour les créditistes, mais une loi pour le bien de tout le monde.

Voit-on souvent une délégation aller au Parle­ment demander des faveurs pour tout le monde ? Il y avait bien des gens dans l'anti-chambre du Premier Ministre, ce mercredi-là. Nous sommes à peu près sûrs que tous voulaient des privilèges pour eux-mêmes ou pour des groupes particuliers. Mais demander quelque chose pour tout le mon­de, ça ne se voit pas souvent ! Sans doute que les ministres ont compris cela, car ils reçurent très bien nos directeurs.

Monsieur Duplessis offrit des cigares et des ci­garettes. Cela montrait qu'il avait l'intention de parler longtemps. Il dit en effet qu'il avait une demi-heure à donner.

Monsieur Grégoire représenta d'abord aux mi­nistres qu'il s'agissait d'une question d'autonomie provinciale, et qu'on ne peut songer à une auto­nomie quelconque sans autonomie financière. Puis, monsieur Even fut invité à exposer briève­ment le système des Succursales du Trésor. Quant à mademoiselle Côté, son rôle était de presser monsieur Duplessis d'agir rapidement à cause de l'urgence de régler tous les problèmes.

Le Premier Ministre a tout entendu sans con­tredire et sans discuter. Il paraissait très bien disposé.

On lui demanda de passer la loi cette année, à la présente session. Il répondit qu'il ne pouvait rien faire sans étudier la chose.

Monsieur Grégoire suggéra que le Premier Mi­nistre nommât quelques personnes pour s'occuper de cette étude avec monsieur Even. Monsieur Even donna un texte de la loi de l'Alberta en anglais et en français.

Monsieur Duplessis promit de désigner au plus tôt quelqu'un pour étudier la loi du point de vue légal et du point de vue économique. Il fournira leurs noms aussitôt qu'ils seront désignés. Et monsieur Even pourra communiquer avec eux pour leur donner tous les renseignements voulus.

Nous obtenions tout ce que nous pouvions at­tendre d'une première entrevue.

Quant à la grosse délégation que nous prépa­rons dans toute la province, nous continuons à la monter. Monsieur Duplessis dit qu'il n'a pas le temps de la recevoir. Là-dessus, à l'insistance des directeurs pour qu'il fixe une date de rencontre, monsieur Duplessis répondit : "À quoi cela sert-il de déranger tout ce monde si vous obtenez la même chose sans qu'ils se déplacent ?"

Nos directeurs n'insistèrent pas pour la déléga­tion. Mais, ils n'y renoncèrent pas non plus. Tout dépendra de la diligence avec laquelle monsieur Duplessis procédera.


Montréal en activité

Les créditistes de Montréal, sous la direction de Roland Corbeil, ont entrepris de l'emporter dans le grand concours d'abonnements, d'ici le 15 juin, sur les créditistes de Québec qui ont pour­tant bénéficié de la dynamique impulsion de Gérard Mercier.

Dimanche, 25 mars, 33 Voltigeurs étaient à l'œuvre dans Montréal, et dans cette seule jour­née ont levé 101 abonnements, dont un à vie. Dans la semaine terminée le 24 mars, un Volti­geur de Montréal, Gérard Gagnon prenait, à lui seul, 26 abonnements. Et voici que maintenant le public de Montréal entendra lui aussi des émis­sions hebdomadaires de l'Union Créditiste des Électeurs, par CKAC. Les perspectives sont inté­ressantes.

Tous les mercredis soirs, à huit heures, réunion des créditistes actifs de Montréal à 183 Laurier Est.


Causeries hebdomadaires à CKAC

Le poste CKAC vient de nous offrir un quart d'heure hebdomadaire, de 7.45 à 8 heures, tous les samedis soirs, à commencer le 7 avril. Qu'on le dise partout. Qu'on avertisse voisins, parents et amis. Le poste CKAC couvre une vaste et po­puleuse région. C'est un avantage dont il faudra faire profiter le Crédit Social. Tous les créditistes se font un point chaque semaine de téléphoner au plus de monde possible pour inviter à écou­ter la causerie de l'Union Créditiste des Électeurs. Puis rappeler après la causerie, pour deman­der si on l'a écoutée, si on l'a aimée, qu'est-ce qu'on va faire pour répondre au message ; prendre à cette occasion des abonnements à Vers Demain, enrôler de nouveaux Défricheurs, etc. Le quart d'heure est dispendieux — $80.00. Sans organisa­tion pour en tirer parti, ce serait de l'argent jeté à l'eau, ou dans l'air. Mais avec une organisation aux affûts pour préparer et suivre les réceptions, ce pourra être un excellent placement pour notre mouvement.


L'Ontario français

Nous ne croyons pas nous tromper en disant que, dans la province d'Ontario, ce sont les cen­tres canadiens-français qui battent la marche pour le mouvement créditiste.

Embrun, Casselman, et d'autres places, dans la région d'Ottawa ; Sudbury, North Bay, dans la région du Nipissing, manifestent beaucoup d'acti­vité.

L'Honorable Solon Low eut une nombreuse assistance lors de son passage à Sudbury, il y a déjà plusieurs semaines. Le 11 mars dernier, les créditistes de cette localité tenaient leur assem­blée annuelle. Des représentants de paroisses voi­sines y assistaient et l'assemblée discuta l'oppor­tunité de préparer une convention, exprimant le désir de la voir concorder avec le prochain pas­sage de M. Low, dans les derniers jours de mai.

Joseph Brunet préside le cercle local et Albert Rathwell est l'organisateur.


Coup de filet à Mont-Carmel

Mont-Carmel est une petite paroisse de mon­tagne du comté de Kamouraska. Il y a une couple de semaines, sur réception du message créditiste hebdomadaire, le responsable invitait les parois­siens à une réunion pour en entendre la lecture. Ils furent 31 à la réunion. Le message fini, 30 pri­rent leur abonnement à Vers Demain. Cette se­maine-là, Mont-Carmel a envoyé 32 abonnements, dont 21 par Léon Jean et 11 par Antoine Léves­que.


Témoignage de valeur

D'une lettre de Roger Boulanger, Montmagny :

"Dimanche quinze jours (4 mars), nous avons eu comme prédicateur le soir, à l'Église paroissiale, le R. Père Parent, Oblat, de Falher, Alberta. Après le sermon, trois d'entre nous lui ont de­mandé une entrevue, sans lui dire que nous étions des créditistes.

"Le Père nous a parlé longuement de l'Alberta. Il déclare que, malgré la pauvreté du district qu'il habite, tout le monde est content du gouverne­ment actuel : c'est le meilleur gouvernement que la province d'Alberta ait jamais eu. L'Honorable Lucien Maynard, membre du cabinet provincial, est un bon catholique et aide beaucoup les Cana­diens français.

"Nous lui avons dit qu'il y avait aussi des cré­ditistes dans la province de Québec. Je le sais, répond-il, et ils sont encore plus chanceux que ceux de l'Alberta, parce que, outre la technique, ils possèdent l'idéologie créditiste, qui s'accorde si bien avec la philosophie chrétienne. Et ici, le Père Parent a mentionné élogieusement les noms des directeurs de notre mouvement créditiste québecois...

"J'ai aussi rencontré en une autre occasion une dame de St-Paul, Alberta, Madame Eugène Mar­coux, qui, sans savoir que j'étais créditiste, m'a dit que la Banque d'Aberhart (système des Mai­sons du Trésor) était un véritable succès".


E. Lacroix, prophète raté

Le dimanche, 7 août, après les Vêpres, Édouard Lacroix disait en assemblée publique, à Ste-Marie de Beauce :

"Prenez ma parole d'homme public, citoyens de Ste-Marie de Beauce. Je ne vous ai jamais trom­pés. Eh bien, je vous prédis pour demain soir, le 8 août 1944, pour le gouvernement du Crédit So­cial de l'Alberta la plus grande défaite qu'il ait jamais eue.

"Ces gens-là sont des étrangers, qui viennent d'Angleterre avec leur nouvelle doctrine. Partis de là, ils ont réussi, en trompant le peuple en 1935, à prendre le pouvoir. Mais s'ils ont pu s'ar­rêter pour un moment dans cette province d'Al­berta, ils vont en être chassés définitivement de­main soir. Ils continueront leur marche vers l'Est du pays. Mais n'ayez crainte, ils ne feront que passer dans la province de Québec et même dans les autres provinces de l'Est. Ils vont s'en retour­ner définitivement là d'où ils sont partis."

Ainsi, pour le boss Édouard, les créditistes sont des pèlerins anglais, arrivés en Alberta, en 1935, sans doute par avion au-dessus du continent euro­péen et asiatique, au-dessus du Pacifique et des Rocheuses, puisqu'ils sont en marche vers l'Est, et qu'ils ont fait leur première apparition en Al­berta. Puis, prenez sa parole, le gouvernement d'Alberta devait mordre la poussière le 8 août 1944. Or, c'est exactement le contraire qui est ar­rivé : la plus retentissante victoire créditiste de toujours.

Le Jonas de la Beauce aurait bien dû entrer dans le ventre de la baleine avant de parler, il n'aurait pas l'humiliation de s'y cacher aujour­d'hui.


C'est à voir !

Un député, que nous ne voulons pas trop humilier en l'identifiant, écrit à l'un de ses électeurs : "Lorsque M. Godbout a cédé les droits de la province au gouvernement fédéral, pour la durée de la guerre, en 1939 et en 1940, il avait pleine autorité de le faire, puisqu'il avait été élu par la population de la province avec une forte majorité."

Il est vrai que M. Godbout avait été élu par la population de la province, mais pas pour céder les droits de la province au fédéral. Il n'a jamais demandé un mandat pour cela, il n'avait pas auto­rité pour le faire.

Si un candidat se présentait devant l'électorat en promettant que, une fois élu, il cédera les droits de la province au fédéral, recevrait-il un gros vote ?


La flamme dans Gatineau

Après plusieurs semaines de travail fructueux à Hull, notre ardent et inlassable L.-P. Bouchard a poussé une pointe vers le nord, à Maniwaki. Dès la première semaine, il y prenait deux abon­nements à vie (MM. Mercier et L.-P. Larocque) et plus de 50 abonnements de deux ans.

Le dimanche 11 mars, conduit par L.-P. Laroc­que, M. Bouchard put parler dans la sacristie de la petite paroisse de Ste-Thérèse de Gatineau, à l'issue de la grand'messe. Après une causerie de 45 minutes, il leva 15 abonnements, tous de deux années.

Ces résultats rapides montrent que la moisson attend, abondante. Il suffit que des moissonneurs se lèvent.


Bel exemple de St-Odilon

Les créditistes de St-Odilon de Dorchester sont gens d'initiative. Ils ont récemment fait passer par leur conseil municipal une résolution officielle pour demander au gouvernement provincial l'éta­blissement du système de Maisons du Trésor. Si d'autres municipalités, par centaines, faisaient le même geste !

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