EnglishEspañolPolskie

Bouchée trop grosse

le vendredi, 15 décembre 1944. Dans La vie créditiste

Par Victor Quelch, député créditiste à la Chambre des Communes, le 24 novembre   ; :

"Avons-nous pris une bouchée plus grosse que nous ne pouvons avaler   ; ? Le général MacNaughton prévoit-il que nous pourrons être obligés, soit de fractionner la cinquième division pour l'utiliser comme renforts, soit de mobiliser jusqu'au dernier homme du pays pour maintenir une armée qui est peut-être plus grande que nos forces ne nous le permettent   ; ? J'estime le point d'importance pour la population canadienne."

D'autres députés ont parlé dans le même sens. Comme le remarque l'honorable Power, ministre démissionnaire, il ne s'agit pas d'une course entre les Nations-Unies pour savoir qui aura l'honneur d'éprouver les pertes les plus fortes   ; !

Même résultat

Le "voleur à la tire" est un homme qui se fau­file derrière sa victime, lui ravit sa bourse, sa sa­coche ou sa valise à main, et s'éloigne avec le bu­tin.

Personne n'accuserait le ministre des Finances, J.-L. Ilsley, d'être un voleur à la tire   ; ; mais lors­qu'il a fini avec vous, le résultat est à peu près le même. 

Norman James.

Onze équipes à Montréal

Roland Corbeil, particulièrement chargé de l'or­ganisation dans la métropole, a divisé la ville en onze quartiers. Chaque quartier a son équipe, peut-être faible en nombre, mais bien décidée à grossir et à bouger. Ci-après nous donnons la liste des quartiers et des chefs d'équipes. Pour les quartiers dans lesquels se fait une soirée d'action par semai­ne, à part du dimanche, nous donnons le jour et le lieu du rendez-vous. Tous les créditistes de Montréal qui veulent prendre part à l'action sont invités à la place qui leur convient le mieux   ; :

Nord — Camille Roberge — Le jeudi, à 7234 Chambord   ; ;

Maisonneuve — Jos. Gagnon — Le lundi, à 543 Valois   ; ;

Rosemont — Alph. Bernier et Roger Phaneuf — Le jeudi, à 6316 Louis-Hébert   ; ;

St-Henri — Jos. St-Amant — Le mercredi, à 4734 Palm   ; ;

Verdun — J.-B. Ducharme — Le mardi, à 3465 Verdun   ; ;

Ville La Salle — Alcide Lachapelle   ; ;

Centre — Élie Tremblay — Le mercredi, à 4885 Chabot   ; ;

Bas — Alfred Naud et Ernest Cadotte — 1181 St-Georges   ; ;

Westmount — Henri Turcotte et Oscar Hamel   ; ;

Outremont — M. et Mme P. Beauparlant, 733 Champagneur   ; ;

Pointe-aux-Trembles — Jos. Gagnon — Le mardi, à 95, 8e avenue.

Assemblée générale régulière   ; : Tous les vendredis soirs, à 543 Valois (Maisonneuve). Bienvenue.

Oublie-t-il sa fonction   ; ?

Deux citoyens de Plessisville ont envoyé un télégramme à leur député fédéral, Jos. Lafontaine (Mégantic-Frontenac), lui demandant de voir à ce qu'aucun de ses électeurs ne soit conscrit pour outre-mer contre son gré.

Le député répond que ceux qui ont assisté à ses assemblées lors de la dernière campagne électorale connaissent son attitude anti-conscriptionniste. (On pourrait dire la même chose de son chef Mackenzie King, ce qui ne l'empêche pas de passer outre aujourd'hui.)

Le député dit ensuite à ses correspondants de ne pas s'adresser aux députés fédéraux de la province de Québec, mais à Graydon, Coldwell, Blackmore, etc.

À quoi bon alors avoir un député, s'il n'est pas là pour faire lui-même les démarches voulues pour rencontrer les vues de ses électeurs   ; ? Faudrait-il maintenant que les électeurs remplissent la fonc­tion de député   ; ?

Encore la taxe de vente

À un de ses électeurs, qui écrit pour demander d'établir un escompte sur les produits de la pro­vince à la place de la taxe de vente, le député provincial du comté répond   ; :

"Vous devriez savoir que pour faire ou amen­der une loi, il faut une session. Je sais que vous êtes un électeur de mon comté, mais je ne sais pas dans quelle circonstance vous avez été choisi comme représentant de tous les électeurs du comté. Cependant, d'une manière ou d'une autre, lorsque nous serons en session, il me fera plaisir de vous recevoir avec votre supposée délégation".

L'électeur lui ré-écrit   ; :

"De la manière que vous me répondez, je crois que vous n'êtes pas au courant qu'il existe une Union des Électeurs dans votre comté, et je suis un des porte-parole de cette même union. D'ail­leurs, si vous ne le savez pas, vous allez vous en apercevoir... Il me semble, monsieur, que vous ne nous avez jamais dit que vous n'étiez vi­sible qu'au parlement et en temps de session. J'espère que vous serez assez bon de nous fixer une date afin que nous puissions vous voir chez vous, à votre bureau privé, avec ma "supposée délégation".

Ajoutons que, depuis, le député a reçu la délé­gation, et avec beaucoup de bienveillance.

"Plus créditiste que jamais"

"Plus créditiste que jamais" — c'est ainsi que J.-A. Pelchat, de Gould (Comté de Compton), signe une note qu'il nous envoie, avec un rap­port de la pression anti-conscriptionniste faite par les créditistes de Gould sur leurs deux dépu­tés. Le 28 novembre, ils ont envoyé conjointe­ment un télégramme à leur député fédéral et un autre à leur député provincial. Les télégrammes portent chacun 36 signatures  ; : c'est beaucoup pour une petite paroisse de 65 familles canadien­nes-françaises.

"Ce travail, écrit M. Pelchat, s'est fait dans environ quatre heures, bien que j'aie dû me ren­dre à la station à dix milles d'ici et cueillir les 36 signatures. Cela prouve bien quelle force nous aurons quand nous serons organisés partout".

Ces réflexions d'un créditiste rural sont parfai­tement justes.

Le dérangeur et le dérangé

Le dérangeur, c'est l'Épistolier de l'Union Cré­ditiste des Électeurs. Le dérangé, c'est le député habitué à ce qu'on le laisse tranquille.

L'Épistolier — Demandez à Maurice Duplessis d'abolir la taxe de vente et de la remplacer par un boni (octroi) à l'acheteur.

Le député — La taxe de vente sera abolie, comme l'a promis M. Duplessis. Mais elle sera remplacée par d'autres taxes, et non pas par un octroi. C'est une impossibilité que vous deman­dez.

L'Épistolier (2e lettre) — Je ne vous demande pas une impossibilité, puisque ça se fait en Alber­ta. On y a aboli la taxe de vente et on l'a rem­placée par un octroi à l'acheteur, actuellement de 2 pour cent du montant des achats.

Le député (2e réponse) — Ce qui se fait en Alberta ne doit pas être bien vu par les voisins les plus proches, puisque la Saskatchewan a voté C.C.F. et non pas Crédit Social.

Morale — L'électeur demande une chose  ; ; son député veut maintenir le contraire  ; : cela s'appelle démocratie. L'électeur cherche des résultats pra­tiques  ; ; le député n'a la tête que dans les élections. Faudrait-il raisonner comme le député et dire que puisque nos voisins d'Ontario n'ont pas de gou­vernement Union Nationale, c'est que les œuvres de l'Union Nationale de la province de Québec ne valent pas grand'chose  ; ?

Deux Montréalais tenaces

Nous avons actuellement un beau groupe de créditistes d'action dans la métropole. Semaine après semaine, ils bûchent et apportent des ré­sultats. Il faut du courage pour continuer ainsi à mordre dans la grande ville, parce qu'on n'y a pas, comme ailleurs, la consolation de constater un mouvement sensible. Mais la ténacité fait des forts de ceux qui la pratiquent et finit bien aussi par obtenir des victoires.

Nos Voltigeurs de Montréal ne nous en voudront certainement pas de signaler deux d'entre eux qui se sont particulièrement distingués par leur cons­tance. Depuis plus d'une année, beau temps mauvais temps, ils n'ont pas manqué un appel. L'un est Henri Turcotte, autrefois de Drummondville, transplanté à Montréal par l'industrie de guerre. L'autre est Origène Arvisais, autrefois d'Almaville, près de Shawinigan  ; : Lui aussi fut amené à Mont­réal par l'industrie de guerre. Mais l'emploi com­mençant à baisser, il vient de retourner en Mau­ricie, où un beau champ d'action créditiste s'ouvre à son zèle.

Dans les autres provinces

La Convention créditiste en Colombie fut un succès, si l'on tient compte du degré relativement faible d'où est parti le mouvement cet été, et de la force relativement élevée de la C.C.F. dans cette province. C'est la C.C.F. qui constitue l'opposition officielle dans la législature provinciale.

Lorsque nos lecteurs recevront ce numéro, la Saskatchewan aura eu sa Convention créditiste, tenue à Régina le 9 de ce mois. On sait que la Saskatchewan est le château-fort de la C.C.F. La législature provinciale est presque complètement C.C.F. La C.C.F. était tellement fière de son résultat électoral en Saskatchewan qu'elle s'est ruée sur l'Alberta aux élections du mois d'août. Elle y a fait un fiasco complet  ; ; mais les créditistes rendent la politesse aux C.C.F., en Saskatchewan même.

Nous apprenons avec grande joie que les divers groupes créditistes du Manitoba se sont joints pour mettre à point une forte organisation provinciale. Un comité provisoire est actuellement en train de préparer la Convention provinciale qui aura pro­bablement lieu dans les premières semaines de janvier.

Même en Ontario, jusqu'à cette année à peine effleuré ici et là par la propagande créditiste, le mouvement donne des signes de vitalité et d'ex­pansion. On nous dit que les forces seront suffi­santes pour y tenir une Convention provinciale dès la fin de janvier.

Évidemment, la plus belle de toutes les Conven­tions récentes fut la Convention annuelle de la Ligue du Crédit Social de l'Alberta. C'était la dixième de son histoire. Elle eut lieu à Edmonton les 21 et 22 novembre. La Ligue a augmenté ses effectifs de 25 pour cent sur le chiffre de 1943. L'or­ganisation est plus puissante que jamais, assure-t-on. La Convention groupait 175 délégués, venus de tous les Comtés de la province. Le gérant du Canadian Social Crediter (autrefois Today and Tomorrow) dit aux délégués que la circulation de cet organe de langue anglaise avait triplé depuis 1943. Il tire actuellement plus de 10,000 par semaine.

Où sont les rêveurs ?

Un Épistolier de St-Georges de Beauce deman­de à son député de faire changer la taxe de vente en prime à l'acheteur, comme en Alberta.

Réponse d'Édouard Lacroix  ; :

"Je ne pratique pas la politique du Crédit Social et il est impossible pour moi de vivre avec ce rêve-là. Alors inutile pour vous d'insister davan­tage."

Réplique de l'Épistolier     ; :

"Je me demande pourquoi vous parlez d'un rêve. Il ne s'agit pas de rêver, mais de mettre en pratique dans cette province ce qui l'a déjà été par des gens bien réveillés, ceux de l'Alberta."

Nos députés vont bien finir par savoir qu'il se fait quelque chose à l'envers de la taxe de vente en Alberta. 

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com