EnglishEspañolPolskie

Au Congrès provincial de Drummondville

le dimanche, 01 septembre 1946. Dans La vie créditiste

Grosse assistance

Bien que les heures des trains et des autobus ré­guliers ne soient pas favorables pour amener à Drummondville, pour une pleine journée, les gens venant de l'ouest, du sud ou du nord de cette ville ; malgré la rareté des automobiles en bonnes con­ditions ; malgré le chômage qui prive de moyens financiers un nombre considérable de personnes ; malgré la cherté de la vie qui râfle le salaire de bien d'autres — le Congrès de l'Institut d'Action Politique et de l'Union des Électeurs réunit à Drummondville plus de 1,000 adhérents enthou­siastes, venus de presque tous les coins de la pro­vince.

Si l'Abitibi et le Témiscamingue, où bouillonne l'idée créditiste, furent à peine représentés, c'est pour la bonne raison que l'élection de Pontiac ré­clamait sur les lieux toutes les énergies et ressour­ces disponibles.

La salle de l'École St-Frédéric était trop petite pour asseoir tous les congressistes, et nombre d'en­tre eux, remplissant les allées et les escaliers d'ac­cès, durent suivre debout les séances d'avant et d'après-midi.

L'Honorable Solon Low ne put assister au Con­grès, ses affaires personnelles le réclamant d'urgen­ce en Alberta immédiatement après une session fé­dérale particulièrement longue. Mais l'exécutif na­tional de l'Association Créditiste du Canada était très bien représenté par son premier vice-président, M. J.-Ernest Grégoire.

Le président de la Ligue du Crédit Social de la Saskatchewan, le Dr. Haldeman, s'excusa égale­ment de ne pouvoir tenir sa promesse d'être à Drummondville. La Convention de sa province venait d'être fixée aux 16 et 17 octobre ; les prépa­ratifs de cet événement exigent tout son temps.

Quant à M. Gostick, de l'Ontario, actuellement en Alberta et au programme pour quatre semaines au Manitoba, préalablement à la Convention de Winnipeg, il se fit remplacer à notre Congrès par M. Ed. Williams, de Toronto.

Fraternisation

On conçoit que des hommes venus d'aussi loin que St-Augustin, au fond du comté de Roberval, ou de Rochebeaucourt, dans le nord de l'Abitibi, ou de Kamouraska, ou de North Bay en Ontario, mus par la même ardeur au service du même idéal, ne s'assemblent pas comme des statues de marbre.

Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, sor­taient tout épanouis, jubilant, chantant, d'auto­bus nolisés pour la circonstance et chargés à pleine capacité, arrivant de Montréal, de Sherbrooke, d'East Angus, d'Asbestos, de Québec, et d'ailleurs. Chaque nouvelle vague haussait le niveau de l'en­thousiasme. Bien fou qui aurait voulu freiner ce débordement.

D'ailleurs, sans être inscrite au programme, la fraternisation demeure un des principaux objectifs de nos Congrès. Aussi les centaines de congressis­tes réunis à Drummondville profitèrent de toutes les minutes libres et taillèrent même assez large­ment dans l'horaire officiel, pour se livrer à la flam­me commune, pour se serrer la main, se causer, conter leur voyage, les difficultés surmontées, les expériences vécues, et échanger mutuellement leurs impressions. Tous aussi manifestaient une grande joie à saluer les directeurs provinciaux de leur cher mouvement.

Brève séance du matin

La séance du matin fut très courte. Elle débuta par la prière (une dizaine du chapelet). M. Ed­mond Major, de Drummondville, membre du con­seil de direction de l'Institut, présidait l'assemblée.

Après quelques mots de bienvenue par le prési­dent, on procéda à l'appel des comtés. Il faut dire qu'à la fin de l'appel, il y avait plus de comtés pré­sents qu'au commencement, des groupes ne cessant d'arriver.

Le Président passa ensuite la parole à M. Ed. Williams, qui présenta à la Nouvelle-France les sa­luts des créditistes d'Ontario.

Après lui, M. Louis-Philippe Bouchard apporta à l'assistance, avec son enthousiasme ordinaire, les vœux de nos frères canadiens-français de l'Ouest. On sait que M. Bouchard vient de passer cinq mois en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba.

Séance de l'après-midi

La séance de l'après-midi, d'une heure à cinq heures, fut très occupée. Le président, M. Edmond Major, présenta successivement à l'auditoire MM. Roland Corbeil, Louis Even, Gérard Mercier, Mme Gilberte Côté-Mercier et M. J.-Ernest Grégoire.

M. Roland Corbeil

M. Roland Corbeil, président provincial de l'Union des Électeurs, fait une revue rapide des actes passés de l'Union des Électeurs et des résultats ob­tenus à date.

L'Union des Électeurs s'impose maintenant à l'attention et au respect des hommes publics. S'ils n'accordent pas encore ses demandes, ils ont tout de même soin de ne pas la traiter cavalièrement. Et déjà des résultats concrets sont à son crédit.

Les pressions de l'Union des Électeurs ont em­pêché le tsarisme du Régisseur du Logement :

Montréal et Québec ont été exemptés de cette dictature.

L'Union des Électeurs, par ses pressions sur Ot­tawa, a fait réduire le Bill 15 (bill des pleins pou­voirs d'urgence) à moins du quart de sa brutalité originale.

Par ses pressions contre l'impôt sur le revenu, si elle n'a pas obtenu l'exemption jusqu'à $3,000, elle a tout de même fait monter l'abattement de $1,200 à $1,500.

L'Union des Électeurs a obtenu l'amnistie mal­gré l'opposition très forte en des milieux qui en im­posaient au gouvernement.

La volonté connue de l'Union des Électeurs con­tre toute centralisation a décidé le gouvernement fédéral à retirer le bill qui doublait ou triplait les pouvoirs de Radio-État.

L'Union des Électeurs a aussi donné le poids de son appui à la résistance de l'Hon. Duplessis aux empiétements du pouvoir fédéral.

L'Union des Électeurs participe aux élections lorsqu'il y a lieu ; c'est qu'elle n'entend pas laisser tranquilles des politiciens qui refusent d'écouter leurs électeurs. Mais elle compte surtout sur les pressions pour obtenir des résultats. Les pressions doivent commencer localement. Un groupe d'élec­teurs qui ne peut contrôler son conseil municipal ne peut aspirer à contrôler son député, encore moins le gouvernement provincial ou fédéral.

M. Corbeil donne donc comme programme, d'a­bord, des pressions sur le conseil municipal, pour obtenir les choses locales que réclame la popula­tion ; pour que le conseil municipal se fasse le porte-voix des électeurs locaux près du député, près du gouvernement provincial et près du gouvernement fédéral. Puis les pressions des électeurs se poursui­vent aussi près de leurs députés et des gouverne­ments, soit par des résolutions collectives, soit par des requêtes multi-signées, soit par des cartes de pression, par des lettres individuelles, des télégrammes, des téléphones, ou par des délégations bien préparées.

Au gouvernement fédéral, l'Union des Électeurs demande l'abolition des contrôles, et une résolution unanimement adoptée à cette fin. Au gouverne­ment provincial, elle demande un dividende de $20 par mois à chaque personne, de sa naissance à sa mort. Le texte de ces deux résolutions paraît dans le présent numéro de Vers Demain.

M. Louis Even

Prenant la parole après M. Corbeil, M. Louis Even souligne que l'Union des Électeurs, une fois bien établie, sera une arme puissante. Arme terri­ble, qui pourra servir soit à l'ordre soit au désordre, selon la pureté de ses objectifs politiques. C'est pourquoi l'Institut, formant l'Union des Électeurs, commence par éclairer les électeurs avant de les grouper ; et il continue de guider l'Union des Électeurs une fois formée.

M. Even dit que, pour juger d'un gouvernement ou d'un acte politique, il faut regarder à quoi il tend. S'il tend à bafouer, diminuer, matérialiser la personne humaine, c'est un désordre. S'il tend à permettre à la personne humaine de s'épanouir li­brement, c'est l'ordre. Et M. Even démontra com­ment l'économie à dividende national rentre dans l'ordre, comment elle christianise le système éco­nomique et politique. Cette idée sera sans doute développée dans un futur numéro de Vers Demain.

M. Gérard Mercier

Succédant à M. Even, M. Gérard Mercier, orga­nisateur-en-chef de l'Union des Électeurs, fait un bref exposé des activités de l'Institut depuis une année. Au cours de ces douze mois, l'Institut s'est surtout appliqué à former les cadres de l'Union des Électeurs.

À la Convention de Régina, en avril dernier, le directeur-général de l'Institut d'Action Politique avait promis solennellement, au nom de tout l'Ins­titut, que la province de Québec compterait 25 comtés organisés pour le 1er septembre. On a défini comme comté organisé, tout comté dans lequel au moins les deux tiers des paroisses auraient chacune un groupe de dix abonnés membres de l'Union des Électeurs.

M. Gérard Mercier est fier de proclamer qu'au lieu de 25 comtés, on en compte 33. Les noms en sont donnés dans un tableau accompagnant cet article. Une dizaine d'autres approchent de l'ob­jectif.

Au cours de l'année, on a aussi entamé plusieurs comtés nouveaux dans la province, dont ceux du bas du fleuve, d'autres entre Trois-Rivières et Montréal ; aussi Terrebonne et Châteauguay qui, tous les deux, figurent maintenant parmi les 33.

M. Mercier signale, en outre, l'aide accordée aux autres provinces, surtout les cinq mois que M. Bou­chard vient de consacrer au mouvement dans trois provinces de l'Ouest.

Puis M. Mercier trace le programme pour la nouvelle année. Aux comtés qui n'ont pas encore les deux tiers de leurs paroisses organisées, mot d'ordre : Gagnez votre drapeau. Aux 33 comtés qui ont gagné leur drapeau : Gagnez votre député.

Pour cela, pousser partout l'abonnement à Vers Demain. C'est l'abonnement qui fait le membre. C'est le nombre d'abonnements qui fait les grou­pes. C'est le nombre et la grosseur des groupes qui feront plier le député.

Là-dessus, les congressistes adoptent, à l'unani­mité, une résolution pour placer l'objectif d'abon­nements à 50,000 pour le 1er septembre 1947. (On peut lire ailleurs le texte de cette résolution.)

Comme l'abonnement a un peu souffert cette année de l'accaparement des énergies par la fonda­tion de l'Union des Électeurs, il faudra fournir un effort viril pour le hisser à 50,000. Mais les crédi­tistes de Nouvelle-France ont de l'étoffe et du res­sort. Et le prochain congrès, annoncé pour Québec, le 2 septembre 1947, sera un triomphe. C'est sur les Plaines d'Abraham que se rassembleront les créditistes pour le grand défilé 1947. Ils passeront sous les murs du Parlement qui, pour lors, sera le Par­lement de l'Union des Électeurs. Sans siéger au Parlement, l'Union des Électeurs, forte de son nombre comme de sa qualité, imposera ses objec­tifs aux représentants du peuple.

Distribution de drapeaux

À la suite de l'exposé de Gérard Mercier, a lieu l'impressionnante cérémonie de la distribution de drapeaux. M. Mercier fait l'appel, et M. Even re­met les drapeaux, avec un mot de félicitation.

Sont ainsi honorés, pour les résultats de l'an­née :

    a) Les deux as des as de l'abonnement : MM. Jean-Baptiste Bureau (279 abonnements) et Joseph Bussières (264) ;

    b) Les "Missionnaires 1945-46" : MM. Louis-Philippe Bouchard, Rosaire Fortier, Hervé Provencher, Jean-Robert Ouellet et Paul-Eu­gène Drolet ;

    c) Les 33 comtés ayant atteint l'objectif : le dra­peau, portant le nom du comté, est confié à la garde du commandant de comté en office ;

    d) Le président de l'Union des Électeurs, Roland Corbeil ; il reçoit un drapeau marqué "Nou­velle-France".

Après ces proclamations, M. Even déclare que, selon lui, l'organisateur-en-chef, Gérard Mercier, mérite bien lui-même un drapeau, puisque l'objec­tif provincial est dépassé. Aux applaudissements de toute la salle, M. Even prie donc Mme Gilberte Côté-Mercier de remettre elle-même à son époux, Gérard Mercier, un drapeau marqué "Nouvelle-France".

Mme Gilberte Côté-Mercier

Après la distribution des drapeaux, le président présente Mme Gilberte Côté-Mercier, qui pose à l'auditoire la question : "Que sommes-nous venus faire ici ?" Comme tous les actes des créditistes, le Congrès poursuit un but : Le salut politique du pays.

Elle commente alors cette phrase des Livres Saints : "Le pays sera sauvé par la multitude de ses sages."

Pour sauver le pays, il faut donc des sages. Il faut une multitude de sages. Les créditistes sont-ils des sages ? Sont-ils une multitude ?

La sagesse est la science de la vérité. Le Crédit Social est-il vérité ? La réponse ne peut être qu'affirmative. Les créditistes sont-ils une multitude ? Le Congrès en est une démonstration. Mais les cré­ditistes ont encore beaucoup à faire pour composer une multitude suffisante pour sauver leur pays.

C'est alors que, pour donner suite à la grande résolution du Congrès — l'objectif de 50,000 abon­nés dans un an — Mme Gilberte Côté-Mercier demande à chacun de faire sa part. Quelle va être la part de chaque créditiste pour atteindre cet ob­jectif global ? À chacun d'examiner ses possibilités personnelles, puis de signer sa promesse d'honneur. (Voir en page 8 la formule de cette promesse d'hon­neur).

Ajoutons que les promesses d'honneur qui furent signées séance tenante conduisent au beau total de 7,694 abonnements. Comme elles ne viennent ni d'ivrognes ni de politiciens, ces promesses seront tenues.

M. J.-Ernest Grégoire

Appelé à dire quelques mots avant de clore la séance de l'après-midi, M. J.-Ernest Grégoire féli­cite les honorés de la journée, souligne les progrès accomplis depuis les débuts du mouvement et rap­pelle que le triomphe final exige encore bien des efforts. Mais, conscients de la portée de leur œu­vre, les créditistes ne reculent jamais.

M. Grégoire remarque que M. Even et Mme Gil­berte Côté-Mercier n'ont pas reçu de drapeau. Mais, ajoute-t-il aussitôt, je crois que le meilleur moyen de reconnaître leurs efforts, c'est de grossir l'abonnement au journal dont ils furent les fonda­teurs. D'ailleurs, en travaillant pour Vers Demain, c'est pour nous tous, c'est pour notre cause com­mune que nous travaillons. Ni M. Even ni person­ne n'a été enrichi matériellement par le journal, mais nous en avons tous reçu un gros enrichisse­ment intellectuel.

M. Antonio Mignault, de Ka­mouraska, brille comme orga­nisateur de son district. Mais ce n'est pas en restant assis. Au cours des deux derniers mois avant le Congrès, mal­gré des difficultés de trans­port et d'autres, il a fait 22 sorties pour la cause (moyen­ne de trois par semaine).

Hommages à l'organisateur

Les créditistes de Nouvelle-France doivent de la reconnaissance à M. Edmond Major, de Drummondville, pour la maîtrise avec laquelle il sut organiser les préparatifs du Congrès et conduire la grande parade du soir. Ces homma­ges s'étendent à ses collaborateurs de Drum­mondville, particulièrement à M. Josaphat Ha­mel qui mit gracieusement son expertise de me­nuisier au service de la direction pour ajuster les hampes des 43 drapeaux distribués l'après-midi.

Les 33 comtés honorés

À Drummondville, un drapeau fut décerné à chacun des 33 comtés suivants, dont au moins les deux tiers des paroisses avaient une organisation de l'Union des Électeurs le 1er septembre. Le ta­bleau donne aussi les noms des gardiens du dra­peau. Bel honneur, mais qui entraîne des respon­sabilités. C'est au gardien du drapeau qu'incombe la charge, non seulement de maintenir, mais de dé­velopper l'organisation dans son comté.

Comtés                  Gardiens du drapeau

Abitibi-Est....                   Georges Cliche

Abitibi-Ouest..   . Réal Caouette

Beauce                             Laurent Genesse

Bellechasse..   ..    Donat Frenette

Chateauguay.   ..    Ovila Bourdon

Chicoutimi     Pierre Bouchard

Compton     Antoine Pratte

Dorchester     Henri Borgia

Drummond     Jean-Paul Houle

Frontenac     Adrien Baillargeon

Hull                   Henri Turcotte

Kamouraska.   ..    René Langelier

Lac St-Jean     Ludger Villeneuve

Lévis                        Henri Jobin

L'Islet                       Jos. Guimont

Lotbinière     Abel Paradis

Montmagny     J.-A. Landry

Montmorency...    Emile Bélanger

Montréal St-Henri.    Joseph Bussières

Portneuf     Aimé Simard

Québec-Comté.    Maurice Beaulieu

Québec-Est     Alphonse Tousignant

Richelieu     Roger Tardif

Richmond     Henri-Ls Lapierre

Roberval     Philippe Côté

Rouyn-Noranda.    Jos. Dallaire

Saint-Maurice..    Henri Perron

Saint-Sauveur..    Jean-Paul Paradis

Sherbrooke                Gilbert Rondeau

Témiscamingue        Victorin Trudel

Témiscouata..   .              Paul Cloutier

Terrebonne               Edgar Ouimet

Trois-Rivières..    Roger Dupont

Ces comtés ont gagné leur drapeau. Il leur reste maintenant à gagner leur député.

La démonstration du soir

La belle journée du Congrès se termine par une imposante parade de trois milles dans les rues de St-Joseph, de St-Simon et de Drummondville. Elle part du Marché St-Joseph, en autos, drapeaux au vent. Au parc Ste-Thérèse, la fanfare du Patronage de St-Hyacinthe entre dans le défilé et les hommes se mettent à pied, encadrant leurs 150 drapeaux blanc-rouge-et-or. C'est en chantant comme des vainqueurs qu'ils continuent leur marche jusqu'à l'Aréna, où ils entrent à la nuit tombante.

Dans l'Aréna, les drapeaux des comtés sont dis­posés en cintre derrière l'estrade. La fanfare joue le salut au drapeau. Puis éclate la Marseillaise cré­ditiste.

Les 2,000 personnes réunies là entendent succes­sivement M. Grégoire, Mme Côté-Mercier et M. Even.

M. Grégoire, le principal orateur de la soirée, donne, dit-il, le discours qu'il aurait servi au Con­grès du Jeune Commerce, à Rimouski, si ceux qui l'avaient invité n'avaient pas lâchement cédé à des influences adverses.

Ce discours, dont le thème est "Vers l'avenir par le Crédit Social", sera reproduit en substance dans un prochain numéro de Vers Demain.

Mme Gilberte Côté-Mercier succède à M. Gré­goire. Elle replace devant la foule les trois résolu­tions du Congrès : l'objectif de 50,000 abonnés, la réclamation d'un dividende de $20 par mois à cha­que citoyen de la province, la demande de l'aboli­tion de la Commission des Prix, du rationnement et des autres contrôles de guerre. Elle insiste pour que tous multiplient leurs pressions auprès des dé­putés et des gouvernements. Tout abonné est en même temps membre de l'Union des Électeurs ; donc, tout abonné doit être un homme d'action.

Le discours de Mme Côté-Mercier est suivi d'une demi-heure d'action : vente d'abonnements, de cartes de pression, de littérature.

Pour terminer, M. Even remercie, en quelques mots, tous ceux qui ont collaboré au succès du Congrès, donc tous ceux qui y sont venus de près ou de loin. Il ré-invite chacun à faire sa part pour le progrès du mouvement : c'est le devoir de cha­que amant de la personne humaine d'estimer et de promouvoir une cause qui revendique hautement les droits politiques et économiques de chaque per­sonne, du berceau à la tombe.

M. Even donne rendez-vous aux Congressistes, pour le 2 septembre 1947, dans la capitale de la Nouvelle-France, sur les champs de bataille des Plaines d'Abraham, avec 70 comtés organisés, 500 drapeaux et un journal de 50,000 abonnés.

Objectif de 50,000 abonnés

Résolution du Congrès de Drummondville

ATTENDU que l'abonnement au journal Vers Demain reste le meilleur moyen d'éclairer les électeurs et de les porter à s'organiser pour des résultats ;

ATTENDU que l'augmentation dans le nombre d'abonnés signifie une augmentation du nom­bre de l'Union des Électeurs ;

ATTENDU qu'une grosse circulation du journal Vers Demain sera l'instrument le plus efficace pour donner du poids aux pressions de l'Union des Électeurs ;

Il est proposé par Pierre Bouchard, d'Arvida ;

secondé par Jos. St-Amant, de Montréal :

QUE ce Congrès Provincial de l'Institut d'Action Politique et de l'Union des Électeurs, siégeant à Drummondville, détermine pour l'année 1946-47 l'objectif de 50,000 abonnés à Vers Demain et membres de l'Union des Électeurs, à atteindre d'ici le 1er septembre 1947.

(Adoptée à l'unanimité)

Pour l'abolition des contrôles

Résolution du Congrès de Drummondville

ATTENDU que les contrôles de la production entravent le libre cours de la production ;

ATTENDU que la rareté des produits ainsi causés pousse à la hausse des prix ;

ATTENDU que la fixation des prix est un moyen violent pour s'opposer à la tendance résultant naturellement et logiquement de la rareté des produits, et que le marché noir en est l'inévi­table conséquence ;

ATTENDU que la Commission des Prix et du Ra­tionnement, par ses ordonnances, ralentit plu­tôt qu'elle active la production ;

ATTENDU que la Commission des Prix obtient ainsi un effet contraire à celui qu'elle est sup­posée produire ;

ATTENDU que la guerre est finie depuis un an et demi et que les contrôles de guerre ne sont plus justifiés ;

ATTENDU que les contrôles tuent la liberté et l'initiative ;

Il est proposé par Napoléon Hamel, de St-Hyacinthe ; secondé par Joseph Bussières, de Montréal :

QUE ce Congrès Provincial de l'Union des Électeurs, en session à Drummondville ce 1er jour de septembre 1946, réclame du gouvernement fédéral l'abolition immédiate et totale de la Commission des Prix et du Rationnement, et des autres contrôles établis à la faveur de la guerre ;

QUE copie de cette résolution soit adressée à l'Ho­norable premier-ministre du Canada, à tous les députés fédéraux de la province de Québec, et qu'elle soit communiquée à tous les quoti­diens, et hebdomadaires de cette province.

(Adoptée à l'unanimité)

Pour un dividende à tous

Résolution du Congrès de Drummondville

ATTENDU qu'un dividende périodique à chaque citoyen est le seul moyen de reconnaître con­crètement le droit de chaque membre de la société aux avantages résultant de l'associa­tion ;

ATTENDU qu'un dividende périodique à tous est le seul moyen, dans le monde moderne, d'assu­rer à chacun une part des biens de la nature et de l'industrie ;

ATTENDU que, seul, le dividende national à cha­que individu reconnaît le droit de chaque per­sonne vivante aux bienfaits de la science ap­pliquée et de tout l'héritage de civilisation accumulé au cours des générations précéden­tes ;

ATTENDU que, seul, le dividende indépendant des salaires, peut augmenter le pouvoir d'a­chat déficitaire sans augmenter le prix des produits ;

ATTENDU que, seul, le dividende place le pro­grès au service de l'homme, en suppléant au salaire dans la mesure où la machine augmen­te la production tout en diminuant le nombre des employés ;

ATTENDU que, seul, le dividende à tous et à cha­cun peut mettre fin aux conflits entre patrons et ouvriers, ou entre les autres classes de la société ;

ATTENDU que, seul, le dividende peut distribuer la production qu'on détruit ou qu'on pousse de force à l'étranger ;

ATTENDU que, seul, le dividende, pour acheter les produits qui ne se vendent pas autrement, peut éviter le chômage forcé qui reparaît déjà en face de besoins non satisfaits ;

ATTENDU que, pendant la guerre, avec 750,000 jeunes gens soustraits à la production, le Ca­nada pouvait fournir chaque année, pour dis­tribution gratuite sur la tête des ennemis, une production meurtrière évaluée à trois milliards et quart de dollars ;

ATTENDU que ce montant de production, trans­formé en choses utiles, équivaut à une distri­bution gratuite de $23 de produits par mois à chaque homme, femme et enfant du Canada ;

ATTENDU qu'il est beaucoup plus facile de maintenir ce niveau de production avec le re­tour de nos jeunes gens et avec le développe­ment continuel des moyens mécaniques de production ;

ATTENDU que les mesures de sécurité sociale tombent sous la juridiction provinciale, ainsi que l'a déclaré M. Duplessis lui-même dans son mémoire à la Conférence inter-gouverne­mentale d'Ottawa ;

ATTENDU que le dividende périodique à tous et à chacun serait la formule de sécurité sociale la plus efficace ;

Il est proposé par Maurice Piché, de Montréal ;

secondé par Antonio Mignault, de Kamouraska :

QUE ce Congrès de l'Union des Électeurs, en ses­sion à Drummondville ce 1er jour de septem­bre 1946, réclame du gouvernement provin­cial la distribution d'un dividende de $20 par mois à chaque homme, femme et enfant de la province de Québec, de sa naissance à sa mort, sans exception, sans conditions et sans aug­mentation de taxes ;

QUE copie de cette résolution soit adressée à l'Ho­norable premier-ministre Maurice Duplessis, à chaque député provincial et à chaque Con­seiller législatif ; et qu'elle soit communiquée à tous les quotidiens et hebdomadaires de la province.

(Adoptée à l'unanimité)

Pénible accident

Le comté de Frontenac s'est distingué, récemment, en fait d'organisation de l'Union des Électeurs, sous la dynamique direction de MM. Adrien Baillargeon et Rosaire Lafrenière. Aussi fûmes-nous fort surpris de ne voir aucune délégation de ce comté au Congrès de Drummondville.

Le soir, hélas ! un télégramme nous en apportait la douloureuse explication. M. et Mme Baillargeon, et quatre autres personnes, étaient partis en auto pour Drummondville dès cinq heures du matin. Rendus près de Ham, un freinage trop subit fit déraper la voi­ture qui frappa une grosse pierre. L'auto fut une ruine et les voyageurs durent retourner à Lac Mégantic. Nous apprenons que certains des occupants, Mme Baillargeon entre autres, furent sérieusement blessés.

Au nom des congressistes du 1er septembre et des autres créditistes de Nouvelle-France, le journal Vers Demain transmet l'expression de ses vives sympathies aux accidentés, particulièrement à Mme Baillargeon qui sait si bien appuyer son mari dans son remarqua­ble dévouement pour la cause.

Défricheur oublié

Dans la belle liste de quatre pages et demie des Dé­fricheurs 45-46, publiée dans le numéro du 1er sep­tembre, on a oublié le nom suivant :

Lorenzo Thiffault, Berlin, N. H. (États-Unis) 2

Marc Lallier, décédé

Un de nos Défricheurs 1945-46, M. Marc Lallier, de Val Limoges (comté de Labelle), est décédé le 16 août dernier. En nous apprenant cette triste nouvelle, la veuve qu'il laisse après lui nous écrit qu'elle va es­sayer de continuer à travailler pour la cause que son mari servait si bien. Nous prions cette vaillante Ca­nadienne, si douloureusement éprouvée, et toute sa fa­mille, d'agréer l'expression de nos profondes sympa­thies.

Les as de l'abonnement

Nous donnons ci-dessous, par ordre de résul­tats, les noms de ceux qui ont envoyé au moins 50 abonnements pour l'année 1945-46. C'est la dernière publication se rapportant à cette pé­riode. Les prochains numéros de Vers Demain considéreront la nouvelle période, l'année 1946­-47. La liste d'honneur qui suit couvre donc les abonnements reçus du ter septembre 1945 au 1er août 1946 :

J.-B. Bureau, Québec     ,    279

Joseph Bussières, Montréal...    264

Antonio Mignault, Kamouraska    182

Abel Paradis, Lévis         181

Juliette Lavigne, Montréal...            169

Gaston Gauthier, Angliers...            142

J.-Ernest Grégoire, Québec..   .            141

Léopold Duchaîne, Québec..   .        129

Donat Casaubon, La Sarre...   .    128

Georges Cliche, La Sarre....    127

Joseph Beauchemin, Trois-Rivières 120

Ch.-Eugène Boucher, Plessisville.     114

Henri Jobin, Lauzon         112

Henri Borgia, Québec         110

Alcide Lachapelle, Montréal         110

Delphis Larouche, Metabetchouan.•    108

Pierre Bouchard, Arvida     

Adélard Lord, Montréal.    105

Orphir Desjardins, Lachute.....     104

Arthur Beaudoin, Val d'Or.   ...     96

Émile Bélanger, Québec         96

Alphonse Tousignant, Québec.    96

Jos. St-Amant, Montréal         94

Edmond Major, Drummondville    93

Raymond Chevalier, Rouyn.....    89

Roger Tardif, Sorel                     89

Théo. Castonguay, Val St-Michel.    89

Roméo Gauthier, Sherbroke.....    88

Alphonse Robitaille, Québec....    88

Adélard Bélair, Québec         88

Gédéon Cloutier, St-Frédéric....    86

Joseph Dallaire, Rouyn        85

Gédéon Therrien, St-Félicien....    85

Maurice Luneau, Drummondville    84

Léonide Rancourt, Boulé         83

Roland Pelletier, Asbestos..   ...    83

Roger Phaneuf, St-Jérôme.....    83

Alfred Gauthier, Rouyn         82

Elzéar Charlebois, Montréal....    81

Edgar Ouimet, St-Janvier..   ...    79

Rosario Thibault, Kénogami....     78

Ernest Gendrault, Asbestos.....    77

Arthur Houle, Drummondville    74

Réal Caouette, Val d'Or...   ...    73

Gérard Houle, East-Angus.....    73

Ernest Basque, Montréal         73

Albert Lajoie, St-Jean Eudes        72

Philippe Giasson, Montmagny    70

Oscar Thibodeau Warwick....    70

J.-N. Parent, Québec                    67

Paul Cloutier, St-Elzéar         67

Jean-Paul Houle, Drummondville.    67

Clément-C. Trudel, Montréal.    66

Benoît Patry, Laverlochère.....     66

Laurent Genesse, St-Côme.        65

Henri Turcotte, Hull                     65

Jean-Paul Langlois, Montréal.    64

Emile Perron, Sherbrooke.....    63

Alphonse Pépin, Sherbrooke.....    62

Wellie Vaillancourt, Sorel.....        61

J.-Séraphin Gagné, Montréal                 61    

D. Vanchestein, Montréal   ....    60

P.-E. Bourdon, St-Rémi         60

Wilfrid Roy, Esprit-Saint         60

Albert Gervais, Malartic         59

Hilaire Larrivée„Trois-Pistoles..    59

Albini Laroche, Shawinigan....    59

J.-B. Frégeau, St-Césaire         59

Jos. Lévesque, Montréal         58

Philippe Côté, St-Augustin   ..     58

Lucien Paradis, Québec         58

G.-Albert Tardif, Québec         57

Clément Bégin, Coaticook.   ..    57

Paul Beauparlant, Montréal...    57

Henri Lavoie, La Tuque..        56

Henri Bergeron, Shawinigan....    56

Henri Blanchard, Granby.   ..    56

Rosaire Proulx, Québec         55

Napoléon Hamel, St-Hyacinthe.    55

Paul-L. Dubé, Edmundston, N.B...     55

Edouard Lavoie, St-Jean Port-Joli.     55

J.-B. Lavoie, Grand Falls, N.B....     55

Roméo Boisvert, Drummondville..     55

Rosaire Vachon, Weedon        54

Pascal Rossi, East-Angus         54

Adrien Baillargeon, Lac Mégantic.    54

Lucien Lambert, La Tuque.....    54

E.-A. Leclerc, Montréal         53

Justin Maurice, Actonvale         53

Gabriel D'Amours, Trois-Pistoles.    52

Rosaire Lebel, St-Zacharie         52

J.-Geo. Pilot, Québec            51

Lucienne Mainguy, Everell         51

Nicolas Larochelle, Ste-Marie.    51

Maurice La jeunesse, Montréal...   51

Ludger Villeneuve,    Alma        50 

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com