Imaginez, sur le devant de votre maison, bien en vue, un panneau en planches, ou en "beave : board", ou en "wall board", assez grand pour recevoir une feuille de papier blanc de 24 ½ pp : 36 ½ pouces, imprimée en deux couleurs.
En bleu, en haut et en bas, l'annonce des causeries à la radio et du journal Vers Demain.
Au centre, occupant la plus grande partie de surface, une question type avec sa réponse, en grands caractères noirs, se détachant sur le fond blanc pour attirer inévitablement l'attention de tous les passants qui savent lire.
Tous les quinze jours, la question serait changée. Ce serait une prédication à la fois constante et variée.
Ainsi, la première affiche pourrait porter ce message :
Où l'argent commence-t-il ? À la banque. Quand en manque-t-on ? Lorsque la banque en détruit plus qu'elle en fait.
Deux semaines plus tard, le message pourrait être :
Pourquoi pas d'argent devant le pain en 1934, et de l'argent devant les canons en 1944 ?
Le message continuerait de changer ainsi deux fois par mois.
Imaginez-vous, en plus, qu'un panneau de cette sorte se trouve, non seulement sur le devant de votre maison, mais sur celui de 5, 10, 20, 50 maisons créditistes de votre localité (ville, ou village et campagne). Il est facile de deviner quel effet cette annonce vivante et concertée aurait sur le public. Les plus indifférents et les plus ignorants finiraient bien par absorber quelque chose ; et plusieurs voudraient en savoir plus long en écoutant les causeries ou en lisant le journal.
Eh bien, cette imagination peut devenir une réalisation tout de suite, si vous le voulez. Il n'en dépend que de vous. Préparez votre panneau et commandez votre première affiche.
C'est M. Edmond Major, de Drummondville, dont vous avez pu apprécier le calendrier créditiste, qui offre maintenant ce service d'affiches créditistes. L'affiche No 1 est prête à livrer immédiatement. Faites-la donc venir, vous verrez mieux comment tailler votre panneau de grandeur voulue : peut-être y voudrez-vous mettre une moulure vernie ou peinturée, en bordure.
Les affiches sont vendues 25 sous chacune, ou $2.50 la douzaine.
Vous pouvez vous mettre 12 ensemble dans votre localité et en commander une douzaine. Vous pouvez aussi, isolément, envoyer $2.50 pour 12 affiches successives (6 mois), en spécifiant bien à M. Major ce que vous désirez.
M. Major paie lui-même le transport, même pour une seule affiche isolée. Voilà une belle propagande, à 25 sous seulement en deux semaines. Adressez toute commande avec l'argent à M. EDMOND MAJOR, 431 rue Brock Drummondville (Nouvelle-France)
Les créditistes de Rouyn sont en pleine action pour essayer d'avoir un conseil municipal créditiste. Ils présentent des candidats à tous les postes vacants :
Mairie — Rémi Joyal, garagiste
No 1 — Rosaire Lafrince, mineur
No 2 — Maurice Hébert, autobus
No 3 — Edmond Raymond, cordonnier
No 6 — Albert Dallaire, cultivateur
Les journaux locaux, La Frontière de Rouyn, et le journal anglais Rouyn-Noranda Press crient au danger.
La page ci-contre (page 7) de Vers Demain explique le pourquoi de l'action de l'Union des Électeurs. Ceux qui ne comprennent pas ou n'approuvent pas après cela en seront quittes pour leur humeur. Ce n'est qu'un premier pas. Ils ne sont pas au bout de leurs émotions.
Les embourgeoisés semblent se liguer ensemble pour mettre un frein à l'action des créditistes ; ils feraient aussi bien de continuer leur sommeil.
Malartic et Val d'Or s'animent également.