Combien de beaux esprits ont fait la moue sur le Crédit Social, et, faute d'arguments, se sont contentés de dire : il n'a encore fait ses preuves nulle part.
Parce qu'il n'a pas fait ses preuves, il ne doit pas avoir le droit de les faire, paraît-il.
Mais voici qu'en Alberta, il existe un mécanisme — les succursales du Trésor — qui fonctionne depuis six ans déjà.
Ce mécanisme-là a fait ses preuves, nous semble. Qu'est-ce qui empêche de l'établir dans notre province, où il ferait au moins autant de bien qu'en Alberta ?
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Dans la province de Québec, on paie une taxe de vente. Dans l'Alberta, grâce au mécanisme des succursales du Trésor, non seulement on ne paie pas de taxes de ventes au Trésor de la province, mais le Trésor de la province octroie un boni aux acheteurs.
Le boni varie suivant la situation économique de la province.
Le boni augmente le pouvoir d'achat de l'acheteur, tandis que la taxe de vente le diminue.
Pendant un certain temps, le Trésor d'Alberta a payé 3 pour cent de boni, chaque mois, sur les achats dont la moitié au moins consistait en produits albertains. Aujourd'hui, il paie 2 pour cent seulement, mais sur tous les achats, qu'il s'agisse de produits albertains ou non. Le changement vient de ce que la guerre prenant la main-d'œuvre, l'industrie domestique ne peut se développer aussi vite. Le pouvoir d'achat doit toujours suivre les réalités de la production correspondant à des besoins.
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Les créditistes de la province de Québec vont demander au gouvernement de Québec d'abolir la taxe de vente et de la remplacer par un boni sur les achats, sur le marché domestique.
Qui dira : C'est impossible, ça n'a pas encore fait ses preuves ! Les preuves sont faites. Si le gouvernement veut savoir comment s'y prendre, qu'il envoie ses experts voir comment ça se fait en Alberta. Au lieu de rire de l'Alberta, les politiciens auraient peut-être mieux fait de se renseigner.
