Pendant l'année 1943, le Canada a fourni, pour seules fins de guerre, une production valant $3,279,000,000.
Production de guerre seulement. Donc, sans compter la production civile, la production de nourriture, d'habits et autres choses utilisées par la population du pays.
En 12 mois, $3,279,000,000 de production de guerre. Cette production-là n'entre pas dans les maisons des Canadiens. Non, elle est envoyée aux armées, et les armées la distribuent gratuitement, tant qu'elles peuvent, sur la tête des ennemis.
Donc, cadeau canadien à la grande boucherie mondiale No. 2, dans l'espace d'une année : $3,279,000,000.
Une fois la guerre terminée, les machines et les hommes qui ont fait cette production pour la guerre seront certainement capables de répéter une production équivalente pour la paix. Plus facilement même : parce qu'il y aura 700,000 jeunes gens solides de plus à la disposition des entreprises productives.
Et si ces $3,279,000,000 de produits peuvent être donnés en cadeau pour la mort, ils peuvent certainement être donnés en cadeau pour la vie. Si ce n'est pas un crime de servir gratuitement des bombes aux Allemands, pourquoi serait-ce un crime de donner gratuitement un sac de farine à une famille canadienne ?
Sans rien ôter à personne de ce qu'il reçoit aujourd'hui, on peut donc inscrire pour l'après-guerre :
Cadeau annuel aux Canadiens : production de $3,279,000,000.
Si l'on divise ce montant total par le nombre de Canadiens, comptant les hommes, les femmes et les enfants, cela fait $280 pour chacun.
$280 dans une année, c'est la même chose que $23 par mois. En remplaçant les choses meurtrières par des choses bienfaisantes, et en remplaçant les destinataires allemands par des bénéficiaires canadiens, l'agriculture et l'industrie canadiennes peuvent donc faire un cadeau de $23 de produits par mois à chaque homme, femme et enfant du Canada.
Qui soutiendra encore qu'un dividende national à chaque citoyen est une chose impossible ? Les faits de 1943 démontrent que le dividende est possible, jusqu'à un montant de $23 par mois, sans augmenter les heures d'ouvrage de personne, sans diminuer le salaire actuel de personne, sans accrocher dans les profits actuels de personne, sans rien nationaliser ni rien confisquer.
Une seule chose à faire : changer la nature des produits pour qu'ils soient aimables au lieu d'être terribles, puis vouloir du bien aux êtres humains de notre pays au lieu de vouloir du mal aux êtres humains du pays d'Hitler. Si ce simple changement est incompatible avec l'état de guerre, il n'est toujours pas incompatible avec l'état de paix.