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Servantes du public

le vendredi, 01 octobre 1943. Dans Banques

L'annonce des banques à charte qui court de ce temps-ci déclare :

"Les banques sont, dans tous les sens du mot, les serviteurs du public."

Dans tous les sens du mot. Même dans le sens où un serviteur endette et étrangle son maître.

Servantes du public — rappelant plus d'argent qu'elles n'en laissaient aller, donc raréfiant l'ar­gent pendant les dix années de 1930 à 1940. Ser­vantes du public qu'elles forçaient à se priver devant des montagnes de produits.

Servantes du public pendant la guerre, les ban­ques qui laissent l'argent augmenter à condition que la dette augmente. Servantes du public, qui financent la tuerie à condition de pouvoir drai­ner les poches du public lorsque la paix revien­dra.

Les banques sentent le besoin de se canoniser elles-mêmes, parce qu'elles sont de moins en moins canonisées par un public qui ouvre de plus en plus les yeux.

Si à force d'exposer à nu la supercherie des banques, on allait leur jouer un mauvais tour l'année prochaine, lorsqu'il sera question de re­nouveler leurs privilèges pour dix ans à Ottawa, voilà qui serait irréparable. Une seule brèche dans leur forteresse risquerait de compromettre la per­pétuation de leur contrôle. Elles ne peuvent le permettre.

Aussi l'annonce continue :

"Lord Macmillan, dans le rapport de la Com mission royale de 1933, s'exprimait ainsi : Le mécanisme de la finance est délicat ; si la confiance sur laquelle il repose croît avec len­teur, elle peut être détruite du jour au lende­main ; aussi ceux à qui incombe la responsabi­lité du bien-être du peuple doivent-ils agir avec prudence quand il s'agit d'y apporter des changements."

Si le mécanisme de la finance est délicat, c'est parce qu'il n'est pas conforme aux faits. Est-ce que le mécanisme de la production et du trans­port est si délicat, si précaire ? Est-ce que la pro­duction menace de ne plus pouvoir fournir de biens ?

Si la confiance sur laquelle repose le mécanisme de la finance peut être détruite du jour au len­demain, c'est que la base de cette confiance n'est pas dans les faits, mais dans une supercherie. Si la base de la confiance était dans les produits qui répondent à l'argent, la base serait aussi solide que la capacité de production elle-même. Elle ne ne pourrait que se fortifier à mesure du progrès.

Une base établie sur la tromperie est chance­lante, en effet, à mesure que la lumière se fait. Mais, plus vite on se débarrasse du menteur, le mieux c'est pour les victimes du mensonge.

Ceci n'est pas pour nier la valeur du service de comptabilité des banques. Une banque opérant seulement comme banque serait un service irré­prochable. Une banque opérant comme souverain et comme mécanisme d'endettement n'est qu'une odieuse dictature.

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