À une réunion tenue à Hollywood en décembre dernier, par une association de banquiers américains (Investment Bankers' Association), M. Vergil Jordon, président de la National Industrial Conference Board, prononça un discours dans lequel New Era relève le passage suivant :
"Le but des États-Unis, dans cette guerre, est d'empêcher la destruction de l'Empire Britannique ; et, si cela n'est pas possible, prendre la place de l'Angleterre comme héritiers et exécuteurs testamentaires ou administrateurs de ce qui pourra survivre en fait d'actif économique et politique de cet empire...
"Même si, grâce à notre aide, l'Angleterre sort de la guerre sans être battue, elle se trouvera appauvrie économiquement et tellement amputée de prestige qu'il lui sera impossible de poursuivre son rôle dominant dans les affaires mondiales...
"Tout au plus, l'Angleterre deviendra l'associé junior d'un nouvel impérialisme anglo-saxon dans lequel les ressources économiques et la puissance militaire et navale des États-Unis occuperont le centre de gravité...
"En termes modernes de puissance économique aussi bien que de prestige politique, le sceptre passe aux États-Unis."
Dans toutes ces considérations, les puissances spirituelles sont totalement ignorées. Dans un monde où l'argent est roi, le trône passe simplement de la City à Wall Street, le dollar supplante la livre sterling — à supposer, toujours, que le dollar plus la livre sterling viennent à bout des canons d'un autre pays qui ne dédaignerait pas, lui non plus, un rôle de premier plan.