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Experts en banditisme

le samedi, 15 avril 1944. Dans Histoire bancaire

On les appelle experts financiers. Voici un échantillon de leur expertise — pas le plus dia­bolique — tel que résumé dans l'Ottawa Citizen du 19 février :

"En 1920, alors que les roues de l'industrie con­tinuaient de tourner sous l'impulsion de la finance de guerre, les autorités dirigeantes des banques centrales, d'Amérique, d'Angleterre et d'Europe, se réunirent à Bruxelles. Ils y proclamèrent une po­litique internationale de restriction du crédit. Ils demandèrent aux divers gouvernements de couper dans les dépenses.

"En Angleterre, une commission royale, prési­dée par Lord Cunliffe, composée entièrement de traficants en finance-dette, conseilla au gouverne­ment d'imposer la déflation au pays.

"Le gouvernement anglais nomma Sir Eric Geddes pour mettre à exécution le conseil des ex­perts financiers, et la hache de Geddes s'abattit sur les services publics.

"D'autres pays emboîtèrent le pas. De la pros­périté de 1920, les industries furent bientôt ré­duites à un état de chômage généralisé.

"Les experts financiers demeurèrent en selle. Ils persuadèrent à l'Honorable Baldwin, premier-ministre d'Angleterre, d'imposer une déflation en­core plus rigoureuse afin de pouvoir rétablir l'é­talon-or.

"Winston Churchill, alors chancelier de l'Échi­quier, eut la triste mission d'essayer de comprimer une économie vingtième-siècle dans un étui finan­cier dix-neuvième siècle. Il a depuis fait des re­marques caustiques contre ce funeste avis des pré­tendus experts de la Banque d'Angleterre et de la "City" de Londres.

"Cette action conduisit l'Angleterre au bord de la révolution et précipita la grande grève générale de 1926.

"Sous la conduite des experts financiers, le cours de la livre sterling monta sur le marché du change étranger. Il fallut plus de francs français pour égaler une livre sterling anglaise. Les impor­tateurs français de charbon anglais ne purent payer le montant haussé de francs requis. Ils se tournèrent vers la Pologne pour leurs approvision­nements de charbons.

"Les propriétaires des mines anglaises, pour garder le marché français, ne virent pas d'autres moyens que de réduire le salaire de leurs mineurs. Les mineurs se mirent en grève contre les réductions de salaires. D'autres ouvriers organisés, les cheminots, les employés des ports, et peu à peu tout le travail organisé, firent cause commune avec les mineurs opprimés, et l'Angleterre connut la pire grève de toute son histoire."

Qui était à blâmer : les mineurs, les patrons, les pantins qui s'agitent sur la scène politique, ou les bandits de la finance qui dictent la ligne de con­duite aux gouvernements ?

La fameuse crise de dix années avant la guerre n'eut pas d'autres pères. La dictature financière a fait, chez nous au moins, plus de victimes que la guerre, et elle est antérieure à la dictature mili­taire contre laquelle s'insurge le monde anglo-saxon et ses acolytes.

À quand la déclaration de guerre aux bandits de la finance ?

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