Les trois lois passées par le gouvernement d'Alberta en 1941 et désavouées par Ottawa en 1942 l'ont été, selon une dépêche de presse d'Ottawa, citée par William Aberhart, à la demande de l'Association des Créanciers Hypothécaires du Dominion, de l'Association des Banquiers Canadiens, de la Chambre de Commerce d'Edmonton et du Board of Trade de Calgary.
On voit de quel côté vient l'inspiration.
Ces corps représentent les intérêts financiers qui pressaient tant les fermiers de l'Ouest d'emprunter d'eux lorsque le blé se vendait $1.20 le minot. Les ventes rapportaient bien et les fermiers se laissaient convaincre de signer des emprunts à 8 ou 10 pour cent d'intérêt. Lorsqu'après des manipulations financières, le prix du blé descendit à 30 sous le minot ; il fallait vendre quatre fois plus de blé pour rembourser une même somme. Le service des intérêts équivalait à 40 pour cent, comparé au pouvoir d'achat de l'argent par rapport au blé.
On comprend que les fermiers de l'Ouest cherchent un rajustement. Le gouvernement d'Alberta a essayé par législation d'opérer le rajustement. Le fédéral intervient, et il intervient en faveur des intérêts financiers.
Ou la chose est du ressort fédéral ou elle ne l'est pas. Si elle l'est, pourquoi le fédéral ne se hâte-t-il pas de voir à la situation des fermiers ? Si elle ne l'est pas, pourquoi bloque-t-il l'action du gouvernement provincial ?
Conclusion : Plus un gouvernement est loin du peuple, plus il existe pour protéger les puissances d'argent en se souciant peu du peuple. C'est pourquoi les fonds ne manquent pas à ceux qui font la propagande en vue d'un gouvernement central'universel.