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Vigilance

Louis Even le dimanche, 15 septembre 1940. Dans Autres

On nous dit souvent qu'il faut prévoir, qu'il ne faut pas attendre, à être sous la botte d'un envahisseur pour songer à s'armer contre lui. Et l'on nous donne l'exemple de nations dont l'ennemi n'a fait qu'une bouchée au cours de la guerre actuelle.

Mais n'y a-t-il qu'un ennemi et faut-il, en prévoyant, ne prévoir que contre celui-là ?

La figure de Hitler doit-elle nous en faire oublier d'autres qui ont rôdé et rôdent encore autour de notre Canada ? Les événements actuels ont certainement influencé les destinées de notre pays. Dans quel sens ?

Le Canada est pays d'Amérique, et on a l'air de commencer à le comprendre. Voici qu'on trouve de bonne politique canadienne de s'entendre avec les États-Unis et les autres nations d'Amérique pour la protection du continent américain. Nous sommes de ceux qui croient que ce qui se passe en Amérique doit nous intéresser au moins autant, et même plus que ce qui se passe en Europe.

Or, sur notre continent, tout n'est pas très brillant ni rassurant sans mélange. Même l'alliance militaire défensive avec Washington doit nous tenir alertes pour que, de cette alliance, nous ne passions pas, dans d'autres domaines, à la subordination vis-à-vis d'un voisin qui noierait nos idéaux.

Pour nous qui connaissons les méfaits des puissances d'argent, il est certains faits qui ne nous laissent pas sans appréhension.

L'accumulation des quatre-cinquièmes de l'or du monde dans les voûtes du Fort Knox, en Kentucky, place là un démon dangereux. Que font ces dix-huit milliards d'or qui n'empêchent pas des millions d'Américains de chômer, faute d'argent ? Pourquoi tirer l'or de la terre et le renfermer dans la terre sans pour cela augmenter l'argent dont l'absence fait crever les mortels ?

Attend-on une heure propice pour faire reprendre à l'or et à ses grands-prêtres juifs ou enjuivés le contrôle des pays civilisés au gré de joueurs sans patrie ?

Wilson se plaignait de trouver la grande nation américaine sous la férule des contrôleurs du crédit américain. Mais Wilson s'entourait de conseillers juifs formés à la mentalité de Kuhn Lœb. Roosevelt est encore plus engaîné de financiers Juifs que son devancier. Le même Baruch, d'ailleurs, est toujours là, et, le même nid de la Kuhn Lœb garde la même importance.

L'Europe crache à l'Amérique les Rothschilds dont elle ne veut plus. Viennent-ils y faire fleurir le sens chrétien ?

On annonce maintenant que la France, qui se purifie, veut se défaire du quart de millions de communistes espagnols qui se sont réfugiés sur son territoire. L'Espagne de Franco n'en veut pas, mais le Mexique, pays d'Amérique, les juge des immigrants très désirables. Cette vaste migration, sans précédent dans l'histoire, sera-t-elle une acquisition pour notre continent nord-américain ?

On sait que le communisme, chassé d'Espagne et auquel l'Europe Rome-Berlin restera fermée, veut tout de même sa part du monde et convoite l'Amérique du Nord. Un quart de million d'hommes qui préférèrent le communisme à leur patrie, voilà certes de quoi encourager les ambitions du komintern.

La guerre finie, il se fera — cela se dit et s'écrit déjà — une forte immigration d'Européens vers le Canada. De Britanniques, ajoute-t-on. Si estimables soient-ils, nous, les Canadiens-français, déjà incapables de tenir le bout qui nous appartient, devrons gagner en qualité, en lumière et en détermination ce que nous perdrons proportionnellement en nombre, ou nous sommes finis.

Tous ces problèmes se posent. Avec quelles armes les Canadiens-français vont-ils les aborder ? Devant un lendemain gros de luttes et gros de désastres pour les mous et les endormis, la meilleure chose à faire est de former des hommes. Des hommes droits et des hommes renseignés. Une élite qui pense, qui voit, qui veille.

Louis EVEN

Louis Even

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