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Échos des Communes

le jeudi, 01 août 1940. Dans Autres

 $12 par mois pour une famille de huit

Voici encore une lettre que m'adressait tout dernièrement un ancien combattant :

"Le gouvernement provincial a condescendu malgré lui à nous allouer un bon de secours de $12. Nous le recevons depuis deux mois pour nourrir une famille de huit, nettement avertis qu'il peut nous être supprimé d'un moment à l'autre. Je me suis trouvé dans l'impossibilité de me trouver du travail ici pour améliorer la situation ; et comme mes enfants sont encore jeunes, les soins du foyer m'empêchent d'aller chercher du travail au loin."

 $12.00 par mois pour huit, tout affecté en nourriture cela fait pour chacun un sou et deux tiers par repas.

Ce n'est d'ailleurs pas un cas unique. Une dizaine de familles de ma circonscription m'ont fait rapport. Sans entrer dans tous les détails, je dirai que la dépense moyenne par personne, en épiceries, pour l'année 1939, a été de $23.16, soit 6 sous et un tiers par jour, un peu plus de 2 sous par repas.

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La pitance de l'enseignement

Voici la photographie d'une des nombreuses écoles nouvelles de ma circonscription. Lorsqu'on l'a construite, on disposait d'une subvention de $200, pas un sou de plus. Quelqu'un a proposé à la commission scolaire d'émettre des bons ou de vendre des obligations. Aucune maison de prêts canadienne ne songerait à acheter des obligations basées sur ces écoles.

Les $200 dépensés pour la construction de l'école en question devaient pourvoir au coût des fenêtres, de la brique, de la ferronnerie, des pupitres et d'autres articles.

Pensons-y : voilà, dans un grand pays comme le nôtre, la faible pitance de l'enseignement.

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La vie agréable des institutrices !

Une lettre d'une institutrice de ma circonscription dit qu'il faudrait un nouveau plancher, qu'il manque des stores et qu'elle a besoin de livres qu'elle est incapable de se procurer parce qu'elle ne peut trouver d'argent. Il n'y a pas de puits aux environs de l'école ni de réservoirs convenables. Elle ajoute :

"La salle de classe est pleine de courants d'air. Il n'y a pas d'extincteur à incendie dans l'école ni dans la maison. La cheminée tombe en ruines. Les quatre municipalités doivent en tout mille dollars à l'école, mais la commission est incapable de percevoir cette somme."

Une autre institutrice, pensionnant dans une famille assistée, écrit :

"J'ai été obligée d'endurer toutes sortes d'insectes, dont les pires sont les punaises et les puces. Je n'ai pour tous meubles que des boîtes de bois et un tabouret. Pous ne pas geler le soir, en hiver, en lisant et en travaillant, je devais m'envelopper de couvertures."

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Les services médicaux

Une lettre du sous-ministre de la Santé de la Saskatchewan attire l'attention sur le fait qu'à l'avenir tous les soins médicaux gratuits seront discontinués. Le premier paragraphe déclare :

"Il a été décidé qu'à compter du 1er mai 1940, le ministère discontinuera tout service médical aux colons assistés du Nord ainsi qu'aux résidents des districts non organisés de la partie septentrionale de la province, comme cela se faisait depuis des années."

...Cette question des soins médicaux à mes commettants en est une que je considère comme très grave. J'allais mentionner les dispositions que l'on se propose de prendre dans ma région à l'égard des médecins. Ils recevront une allocation mensuelle de $25.

...Accorder $25 par mois à un médecin pour assurer des soins médicaux à la population d'une région si clairsemée, c'est l'insulter. Un médecin m'a dit : "Quant à moi, je ne reste pas ; je peux aller ailleurs."

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Les honorables députés ont entendu l'honorable représentante de Battleford l'autre soir. Elle disait :

"J'ai été témoin de cas où un père ou une mère dont l'enfant était malade à la maison, dut parcourir une distance de vingt milles par une température sous zéro, non pour aller chercher un médecin, mais bien pour supplier, tel un chien battu, un administrateur de secours, afin d'obtenir un certificat l'autorisant à obtenir qu'un médecin aille soigner cet enfant."

Député NICHOLSON – Débats 1940, pp. 621 et suivantes

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