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La Banque Nationale de Pologne au service du peuple ?

Alain Pilote le mardi, 07 mars 2006. Dans Pologne

Chefs du parti Droit et Justice

Les chefs des trois partis de la
coalition. Au centre, Jaroslaw
Kaczynski, du Parti Droit et Justice.

Le 3 février 2006, le parti conservateur au pouvoir en Pologne Droit et Justice (PiS) concluait une alliance avec le parti populiste Samoobrona («autodéfense») et les nationalistes catholiques de la Ligue des familles polonaises (LPR). Selon le chef du PiS, Jaroslaw Kaczynski (frère jumeau du président polonais Lech Kaczynski), ce pacte «marque un changement radical dans le pays.»

A l’élection générale du 25 septembre dernier, le Parti Droit et Justice obtenait 155 des 460 sièges du Parlement polonais, contre 133 pour les libéraux du Parti de la Plate-Forme civique (appuyés par les milieux financiers et favorables à l’Union européenne), avec lequel il avait prévu former une alliance avant les élections. Mais le lendemain du vote, le PiS remettait cette alliance en question, pour finalement passer, quatre mois plus tard, un accord avec les deux autres partis de droite opposés à l’Union européenne, et disposer d’une majorité de 248 députés sur 460, faisant ainsi s’éloigner le spectre d’élections anticipées. Les chefs des trois partis de la coalition. Au centre, Jaroslaw Kaczynski, du Parti Droit et Justice.

Avec ce «pacte de stabilisation», valide pour une période de 12 mois avec la possibilité d’être renouvelé, les trois partis se sont mis d’accord pour adopter 144 lois au Parlement. «Cette coalition va aider à renforcer la position de la Pologne face aux autres nations, a déclaré M. Kaczynski. La protection des intérêts nationaux de la Pologne sera notre programme en tout temps, et nos partenaires doivent le savoir.»

L’agence de nouvelles Interfax a rapporté le commentaire suivant, qui attire tout particulièrement notre attention:

«La courte liste de propositions économiques établies par la coalition parlementaire va donner aux investisseurs quelques maux de tête… Le projet de loi qui risque le plus de bouleverser les marchés financiers est celui qui prévoit de modifier la loi de la Banque Nationale de Pologne (NBP).

«Alors que les trois partis ont en tout temps demandé l’abolition du Conseil de Politique Monétaire (établi lors du référendum de 1997, qui interdit au gouvernement de donner quelque directive que ce soit à la banque centrale du pays ou de se servir de cette banque pour financer son budget), le pacte de stabilisation ne fait aucune mention de cette demande. A la place, les trois partis se sont mis d’accord pour demander que la Banque Nationale de Pologne soit déclarée responsable par la loi d’appuyer la croissance économique.

«“Ce projet de loi peut être tout à fait inoffensif (après tout, le deuxième objectif de la Banque centrale est déjà, selon la loi actuelle, d’appuyer les politiques économiques gouvernementales) ou bien dommageable, selon la façon dont la loi sera formulée”, a déclaré Bartosz Pawloski, économiste à la Banque ING.

«Tandis que les termes employés dans le pacte semblent assez vagues pour demeurer inoffensifs, les critiques répétées du gouvernement sur les politiques monétaires “trop restrictives” de la banque centrale signifient que tout changement dans la loi de la Banque Nationale de Pologne tendrait vraisemblablement vers une réduction de son indépendance, ont déclaré certains économistes. Toute législation semblable serait négative, si entreprise en vue de gains politiques à court terme, a déclaré M. Pawlowski.

Commentaires de Vers Demain

Les chefs de ces trois partis ont souvent déclaré dans le passé que la Banque Nationale de Pologne devrait financer la nation avec des prêts sans intérêt, et qu’il est tout simplement stupide pour un gouvernement d’emprunter à intérêt de banques privées de l’argent qu’il peut obtenir sans intérêt de sa propre banque centrale, comme nous le disons souvent dans notre journal Vers Demain.

Les Financiers internationaux voudraient que les gouvernements de chaque pays abandonnent leur droit souverain de se servir de leur banque centrale (et même d’avoir cette interdiction de se servir de la banque centrale inscrite dans la Constitution, comme c’est le cas avec le plus récent traité de l’Union européenne), car les Financiers internationaux savent très bien que si un pays reprend le contrôle de l’émission de sa propre monnaie, cela porterait un coup mortel à leur monopole de la création du crédit, puisque ce pays prouverait au monde entier qu’un pays peut être administré sans emprunter des banques privées, et donc sans s’endetter, et que tous les autres pays suivraient bientôt cet exemple.

Si cet argent sans intérêt prêté par la Banque centrale est émis pour de la production nouvelle et remboursé au rythme de la consommation (tel que proposé par la technique du Crédit Social), il n’y aurait aucun risque d’inflation, et la Pologne connaîtrait une période de prospérité sans précédent. Avec un système d’argent juste, il serait possible de financer, sans intérêt, tout ce qui est physiquement réalisable, pour répondre aux besoins de la population. Les milieux financiers ont donc raison de s’inquiéter, car la solution créditiste est maintenant bien connue en Pologne, grâce à notre journal et circulaires en polonais. Si cette solution est répandue parmi la population, le gouvernement polonais aura l’appui nécessaire pour appliquer cette juste réforme, malgré toute l’opposition des banquiers internationaux. Que la Pologne donne l’exemple au monde entier dans l’établissement d’un système d'argent juste au service de son peuple.

Alain Pilote

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