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Jean Séguin, de Noëlville, décédé à Noël

le mercredi, 01 mars 1995. Dans Hommage aux Apôtres décédés

Témoin de Vers Demain jusqu'à la mort

par Thérèse Tardif

Les cloches de Noël 1994 annonçait comme d'habitude la naissance de Jésus, Sauveur du monde, mais elles ont aussi annoncé l'envolée au Ciel d'un grand patriote, d'un solide pilier de Vers Demain, Jean Séguin, de Noëlville, Ontario. Il demeurait à Noëlville et il est décédé à Noël. La Divine Providence a de ces délicatesses qui font chaud au cœur, dans ces moments d'épreuves. À Rougemont, nous avions fait célébrer la Messe de Minuit pour Jean Séguin que nous savions mourant à l'hôpital. La Messe de minuit fut suivie de la Messe de l'Aurore qui venait de se terminer lorsque M. Séguin rendit le dernier soupir. Il était 2.30 hres de la nuit de Noël. Le vénérable mourant avait 93 ans et 6 mois.

Tout le monde sait que Jean Séguin était le père de notre si précieuse et si dévouée Florentine Séguin, Pèlerine de saint Michel à plein temps depuis 40 ans.

M. Séguin était malade et bien soigné depuis environ un an par sa fille Marie-Jeanne, Mme Romuald Brosseau. Il voyait venir la mort avec beaucoup de sérénité confiant en la miséricorde de Dieu et conscient d'avoir accompli son devoir de vrai chrétien, de patriote-créditiste et de père d'une nombreuse famille de 9 enfants. À 92 ans, il jouissait d'une bonne santé et travaillait encore à son atelier. Et surtout, il était toujours à l'action pour son Vers Demain.

Son premier contact avec l'œuvre fut en 1945 lorsque son frère lui présenta le journal Vers Demain. M. Séguin ne s'est pas abonné tout de suite parce que disait-il en souriant :

"J'avais peur que ce soit du communisme. J'ai dit à mon frère, laisse m'en quelques copies et je les lirai. Après en avoir pris connaissance, j'ai compris clairement que ce n'était pas du communisme, je fus convaincu du Crédit Social, je me suis abonné, et j'ai commencé à parler de Vers Demain autour de moi. Lorsque le Plein-Temps de Vers Demain, Jean-Robert Ouellet, est venu pour la première fois à Noëlville, il a tenu l'assemblée dans ma maison, c'était le 11 octobre 1946. Le jour même et le lendemain, nous avons fait du porte en porte à Noëlville pour abonner mes concitoyens à Vers Demain. Et depuis, je n'ai jamais cessé de parler de Crédit Social et de Vers Demain en tout temps et en tout lieu...

Oui, M. Séguin fut un fervent porte-drapeau de Vers Demain, pendant 50 années. Il fut le fidèle des fidèles. Personne ne l'ébranlait. En homme intelligent il avait pris la peine de lire Vers Demain avant de le juger et il avait compris. Sa droiture d'esprit ne lui a jamais permis de dévier, peu importe ce que cela pouvait lui valoir en railleries et persécutions. "Je suis créditiste et je le serai jusque dans ma tombe." clamait-il. Il l'a prouvé. Il aimait dire aux créditistes faibles qui sont trop attirés par les mondanités :

"Avoir un pied dans Vers Demain et un pied dans le monde, ça marche mal, un pied qui marche vers la droite et un pied qui marche vers la gauche, ça marche écartelé."

M. Séguin témoignait de Vers Demain partout, il portait son béret blanc, le drapeau flottait constamment sur sa maison, et son foyer hébergeait et restaurait les Pèlerins de saint Michel de passage. Il était aussi un grand bienfaiteur de l'Œuvre, son porte-monnaie était largemer ouvert pour aider.

En plus de ses grandes activités au porte en porte, la tenue des assemblées qu'il organisait chez lui ou ailleurs, M. Séguin assistait à chacun de nos congrès, de nos "Sièges de Jéricho". Il aurait fallu le tuer pour lui faire manquer cela. Lui et son beau-frère Albert Beaulieu ont toujours répondu "présents". Quel appui et quel encouragement pour les directeurs et pour l'équipe des Plein-Temps de les voir arriver de si loin, de 450 milles, avec leur tête de créditistes bien formée.

Jean Séguin était encore "présent" au dernier "Siège de Jéricho" qui eut lieu du 25 septembre au 2 octobre 1994, deux mois et demi avant sa mort. Il savait qu'il allait mourir bientôt, il a tenu à venir faire ses adieux aux Directeurs de Vers Demain, à tous les Pèlerins et à son cher Rougemont. Sa fille Marie-Jeanne et son fils et sa bru M. et Mme Mario l'ont conduit. Le 2 octobre, dimanche après-midi, appelé à venir sur la tribune pour dire un mot, M. Séguin était bien affaibli par la maladie et ne pouvait presque plus s'exprimer, il ramassa le reste de ses forces pour s'écrier : "Je suis témoin de Vers Demain." C'est tout ce qu'il a pu dire, mais c'était éloquent. Il a résumé en ces six mots ce que fut sa vie. Un solide roc pour Vers Demain sur lequel les directeurs pouvaient toujours compter.

Les funérailles de ce vénérable patriarche de l'Œuvre ont pris l'allure d'un triomphe. Il fut vraiment témoin de Vers Demain jusqu'au cimetière. Malgré les longues distances pour se rendre aux funérailles, notre directeur Gérard Mercier et presque tous nos Plein-Temps étaient présents, en plus des Créditistes de la région. Tous les fils et filles de M. Séguin furent d'accord pour accomplir ses dernières volontés. M. Séguin avait d'ailleurs pris la peine de les écrire. Vous en lirez le texte encadré au bas de cette page.

Jean Séguin, souvenez-vous de vos confrères "Bérets Blancs" auprès de Dieu, demandez-Lui de susciter parmi vos nombreux descendants des Plein-Temps exemplaires comme votre chère Florentine et une multitude d'inébranlables défenseurs des pauvres et de la justice comme vous le fûtes. Le beau Ciel que vous connaissez maintenant n'en vaut-il pas la peine ?

Thérèse Tardif

Mes dernières Volontés

Je demande qu'elles soient placées sur ma tombe Au salon mortuaire où je serai exposé

1. Je demande à mes enfants, parents et amis de réciter le chapelet au complet à toutes les heures pendant que mon corps sera exposé. Il pourrait y avoir des cantiques aussi au salon.

2. Je veux être décoré de ma médaille miraculeuse et de ma médaille créditiste dans ma tombe et au salon. Qu'on mette un béret et un drapeau créditistes sur ma tombe et au salon. Et mon chapelet dans mes mains.

3. Je demande aux Pèlerins de saint Michel de chanter à mon service, et de me faire des funérailles créditistes avec drapeaux et bannières de saint Michel, car je fais partie de l'Œuvre des Pèlerins de saint Michel depuis quarante ans (NDLR : Cinquante ans à son décès).

4. Je demande à mes enfants de bien recevoir les Pèlerins de saint Michel qui viendront prier sur ma tombe et à mes funérailles et de les laisser libres de porter leur béret blanc.

5. Je demande de m'enterrer tout de suite après mon service même si je meurs en hiver, je ne veux pas être mis en charnière.

6. Je vous remercie tous de m'avoir aimé, priez pour moi. Je continue à vous aimer et quand je serai auprès de Dieu et de sa Sainte Mère, je les implorerai pour vous tous.

Noëlville, le 7 février 1985

Jean Séguin

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