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Assoiffés de justice, les Africains s’ouvrent au Crédit Social

Marcel Lefebvre le vendredi, 01 mai 2009. Dans Développement

Côte d’Ivoire, Togo, République Démocratique du Congo

M. Marcel Lefebvre, missionnaire à plein temps dans l’Œuvre de Vers Demain depuis 46 ans, est allé trois mois en Afrique pour faire connaître la grande lumière du Crédit Social. Nous publions des extraits de la conférence de M. Marcel Lefebvre, donnée à son retour d’Afrique, lors de notre Siège de Jéricho, à la fin du mois de mars dernier. M. Lefebvre emploie souvent la première personne du pluriel en parlant de lui-même. Nous avons gardé son style.

Le cardinal Bernard Agré
Le cardinal Bernard Agré

Nous avons l’impression que le temps est arrivé de faire pénétrer le Crédit Social dans tous les milieux. En Côte d’Ivoire, nous avons été reçu à la paroisse Saint-François Xavier d’Abobo, un quartier populaire d’Abidjan. Nous avons vu des gens qui vivent dans une grande pauvreté, mais nous avons eu aussi la possibilité de rencontrer des évêques dont le Cardinal Bernard Agré, des prêtres, des groupements, des associations de toutes sortes. Quand nous avions une demi-heure d’attention des gens, il était très rare qu’ils n’étaient pas conquis à la cause de notre combat pour la justice sociale par le Crédit Social.

La grande pauvreté en Afrique nous fait penser à la crise économique mondiale des années 1929-1939, pendant laquelle M. Louis Even a découvert la philosophie du Crédit Social. Le fondateur de Vers Demain s’était donc mis à la propager premièrement dans les provinces de Québec, Nouveau-Brunswick, Ontario, etc. Tout le monde absorbait, tout le monde reconnaissait dans les propos de M. Even une lumière incomparable pour les sortir de la pauvreté scandaleuse en face de l’abondance.

Le Cardinal Agré

En Afrique, on voit aussi une pauvreté extrême. Ce n’est pas normal. Le Cardinal Agré nous a dit ici, à Rougemont, et il le redit souvent: «La Côte d’Ivoire, mon pays, est un pays très riche. En France, en Italie, il y a des gens qui me plaignent: ‘Vous vivez dans un pays pauvre’. Je leur réponds: ‘Pas du tout. La Côte d’ivoire est un pays très riche’.»

Mgr Nestor, du Congo démocratique, dit: «Mon pays, le Congo est un pays scandaleusement riche. C’est pour cela que tous les vautours se jettent dessus pour venir chercher nos richesses. Et qu’est-ce que cela donne à notre population? Absolument rien!»

Quand le Cardinal Agré a connu le mécanisme d’exploitation du système bancaire actuel, le Crédit Social a été une grande lumière pour lui. Il avait déjà fait une intervention au sujet du système bancaire en disant que «les banques sont un barrage infranchissable» et que «ce n’est pas avec des taux d’intérêt de 17 à 20 % que nous allons développer l’Afrique». Mais le Cardinal ne savait pas que les banques créaient l’argent d’un trait de plume. Ici, à Rougemont, grâce à l’audace que nous avons eue de l’inviter et grâce à l’audace qu’il a eue de venir nous voir, il a appris que les banques créaient l’argent. Il a dit: «Si je comprends bien, ce que vous venez de nous révéler, les banques créent l’argent de rien et deviennent propriétaires de tout.» Nous lui avons répondu: «C’est en plein ça, Éminence».

A partir de cela nous avons pensé développer notre action en Afrique en levant le voile sur le mystère de la création de l’argent. Qui connaît cela à part des créditistes? C’est notre rôle à nous de faire connaître la création d’argent par les banques et d’apporter au monde la lumière du Crédit Social.

Un grand accueil en Côte d’Ivoire

L'abbé Patrice Savadogo
L'abbé Patrice Savadogo

L’abbé Patrice Savadogo m’a accueilli royalement dans sa paroisse dédiée à Saint-François Xavier, à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Ordonné prêtre depuis une dizaine d’années, il a été nommé pour la première fois curé d’une paroisse, alors qu’auparavant il a été le secrétaire du Cardinal Agré, à Abidjan. La paroisse Saint-François Xavier est très populeuse et très pratiquante. L’abbé Patrice se dévoue beaucoup et il y a aussi de précieux collaborateurs dans la personne de trois vicaires et beaucoup de paroissiens très zélés.

Le Mercredi des Cendres, j’ai participé à quatre Messes. Il y a eu 10,000 personnes qui ont assisté à ces quatre Messes. La population, les paroissiens sont d’une amabilité extraordinaire et d’une grande piété. L’abbé Patrice m’a présenté comme Pèlerin de saint Michel. Il a dit que nous avions une formule de rechange pour remplacer le système bancaire vorace par le Crédit Social. Nous leur avons expliqué que le Crédit Social serait avantageux pour les pays d’Afrique comme pour les pays industrialisés, qu’il permettrait de faire de l’argent un moyen de servir la population, servir la personne humaine, servir la nation.

En Côte d’Ivoire, les premières conférences ont été dans la paroisse Saint-François Xavier d’Abobo. L’abbé Patrice m’a dit: «C’est votre quartier général ici. Vous avez toute la liberté d’agir dans la paroisse». Le curé annonçait les réunions. Des petites salles étaient à notre disposition pour les réunions. Ma première expérience avec le public de la Côte d’Ivoire a été dans la paroisse de la Chapelle d’Adoration dans le centre-ville. À la Chapelle d’Adoration qui est près des bureaux du gouvernement, il y a une Messe tous les midis. Beaucoup de fonctionnaires participent à la Messe. L’abbé Gustave, Recteur de la Chapelle, avait annoncé ma venue aux participants de la Messe. Il avait parlé du Crédit Social, de sa participation à la semaine d’étude à Rougemont, au mois de juin 2008. Quand je suis arrivé, l’abbé Gustave a fait une autre annonce pour dire à ses paroissiens que j’étais arrivé et qu’il y aurait tous les après-midi, après la Messe, une conférence donnant des explications sur le Crédit Social. Et le soir, après l’office de six heures, il y aurait un autre exposé. Aux deux réunions, ce n’était pas les mêmes personnes.

Dans l’après-midi, il y avait beaucoup de fonctionnaires: des juristes, des diplomates, des conseillers économiques, des experts comptables, etc. Tous ont été étonnés, surpris de voir combien de gens restaient pour participer aux enseignements du Canadien sur le Crédit Social. Ces intellectuels accueillaient le message d’une manière formidable. Même s’ils ont de grands diplômes quand ils ne connaissent pas le mécanisme du système bancaire actuel, ils leur manquent une grande lumière. Nous leur avons appris le vol du système bancaire. Ils étaient tous estomaqués, étonnés. Les fonctionnaires ont retardé leur retour au travail. Ils étaient tellement captivés par la conférence sur le Crédit Social.

La veille du jour de l’An, j’ai assisté à la Messe à la Cathédrale. L’Archevêque a donné le message du Pape Benoît XVI pour la Journée mondiale de la Paix. Et l’Archevêque a renchéri lui-même le message du Saint-Père en appuyant sur l’importance de la justice. Le Président de la République et toute sa suite assistaient à la Messe. Les autorités religieuses semblent là-bas accomplir leur mission en indiquant le chemin à suivre pour aller au Ciel, pas seulement aux humbles mais aussi aux grands personnages.

Conseil épiscopal Justice et Paix

Nous avons eu l’occasion de rencontrer les deux Vicaires généraux du diocèse d’Abidjan. L’un d’eux a fait ses études à Rome en sociologie. Il était très ouvert à nos propos. Parmi le petit groupe de la Chapelle d’Adoration, il y en a un qui a parlé du Crédit Social à son curé de la paroisse Sainte-Famille. Le curé voulait absolument me rencontrer avant que je parte pour le Togo. Nous avons eu l’occasion d’aller le voir. Il est l’aumônier diocésain de la Commission Justice et Paix. Il a été très intéressé par le Crédit Social. Il a dit: «Il faut absolument, avant votre départ définitif, que vous veniez faire une conférence à ma paroisse.»

Le samedi suivant, à la Cathédrale, il y avait un rassemblement du Conseil épiscopal Justice et Paix. Comme je devais partir pour le Togo, j’ai suggéré comme conférencier M. Fayé qui m’avait accompagné depuis le début de mon apostolat en Côte d’Ivoire et qui avait bien compris le Crédit Social. M. Fayé a donné un magnifique exposé à cette importante réunion. Et le curé l’a réinvité une deuxième fois à faire une conférence dans sa propre paroisse. Il y a eu une autre réunion de toute l’équipe pastorale de la région, qui a été tenue à la Paroisse Saint-François Xavier. M. Fayé a encore présenté notre œuvre. Un des curés d’une paroisse nous a dit: «Il a très bien fait les choses.»

Nous avons rencontré un membre de la direction des scouts. Nous lui avons expliqué la création de l’argent par les banques et l’ensemble du Crédit Social. Un moment donné, ce dirigeant des scouts a dit: «Vous êtes arrivé à temps. On songeait à prendre d’autres moyens pour régler le problème de la misère. On a beau faire des projets, mais on n’a pas de grands résultats.» Après que nous lui avons expliqué la cause de la misère, comment régler la pauvreté par le dividende du Crédit Social et que le gouvernement doit reprendre son droit constitutionnel de créer son argent, il était tout ébahi. Il a dit: «Nous, nous avons 12, 000 scouts, il faut leur faire connaître vos idées».

Nous avons vu d’autres groupes intéressants. Nous avons donné à ces gens-là de la documentation sur le Crédit Social et nous les avons invités à approfondir cette grande philosophie.

Nous avons assisté à la Messe du curé de la paroisse Saint-Jean Baptiste d’Abidjan, qui est venu ici, à Rougemont. Avant la Messe, il a annoncé une réunion pour le mercredi suivant. Après avoir parlé avec les scouts, nous avons rencontré un groupe de femmes catholiques. A la paroisse Saint-François Xavier, nous avons vu l’aumônier national du Conseil épiscopal Justice et Paix. Il est reparti avec sa voiture pleine de littérature, de matériel de Vers Demain pour rayonner dans son milieu.

Après mon départ pour le Togo, quatre tonnes de circulaires et journaux Vers Demain sont arrivées à Abidjan, à la paroisse de l’abbé Patrice. Cette littérature était attendue avec impatience pour satisfaire l’appétit des esprits affamés de la vérité et de la justice.

Conteneur de circulaires pour le Togo

Au Togo, j’ai rencontré Mgr l’Archevêque Denis, de Lomé, la capitale. Dès le début de la conversation, il m’a dit: «J’étais à Paris en septembre dernier, j’ai rencontré le Cardinal Agré qui arrivait de chez-vous. Nous avons parlé longuement au sujet de votre œuvre.» Après avoir parlé avec lui, je lui ai montré les trois circulaires que j’avais apportées avec moi: «L’Île des Naufragés», «Il est urgent de mettre fin au scandale de la pauvreté» et «A qui le progrès ? Pour qui le progrès ?», écrits de Louis Even fort appropriés.

J’ai apporté avec moi, en Afrique, seulement ces trois sortes de circulaires. C’est tellement important de faire connaître aux Africains le Crédit Social. Il faut en faire des créditistes. La situation financière est vraiment propice pour susciter de l’intérêt pour le Crédit Social, parce que les gens cherchent une solution pour sortir de la misère.

Après avoir expliqué ces circulaires à l’Archevêque, je lui ai dit: «Nous sommes une œuvre de presse, nous pouvons mettre à votre disposition un conteneur de 700,000 circulaires, 17 tonnes de papier. Nous n’avons pas les structures nécessaires pour prendre la responsabilité de cette distribution.» Mgr Denis m’a référé au Père Eloi, le secrétaire coordinateur national du Conseil épiscopal Justice et Paix.

Nous avons rencontré le Père Eloi avec un autre assistant. Ils ont accepté avec empressement de recevoir un conteneur de circulaires. Ils vont distribuer cela à travers tout le Togo. J’ai appelé l’Archevêque de retour à Rougemont pour le remercier de son accueil chaleureux et pour lui annoncer que nous étions prêts à envoyer le conteneur. Il a dit: «Merci beaucoup! Merci beaucoup!» Nous avons au Togo, Gabriel Koubang, qui est aussi très intéressé à venir au Congrès et qui est très ardent pour notre mouvement.

Apostolat enrichissant au Congo

Ensuite, pendant cinq belles semaines, accompagné de l’abbé Albert Kaumba, un prêtre congolais qui fait du ministère à Ottawa, je suis allé au Congo démocratique, l’ancien Zaïre. Nous sommes arrivés à Kinshasa, la capitale. Nous avons été accueillis par Mgr Nestor qui est déjà venu à Rougemont. Nous avons apporté avec nous beaucoup de littérature et de matériel sur le Crédit Social.

Mgr Nestor Ngoy présente la carte du diocèse de Kolwezi à Marcel Lefebvre
Mgr Nestor Ngoy présente la carte du diocèse de Kolwezi à Marcel Lefebvre

Mgr Nestor est le Président du Conseil de l’administration de l’université catholique. Il avait des rencontres avec le Conseil d’administration. Le matin, on se rencontrait au déjeuner et le soir au souper. Il nous a demandé de préparer un cours sur le Crédit Social pour présenter cela à l’Université. Le cours, c’est pour l’Afrique. Il faut donc le faire préparer par quelqu’un d’Afrique. Pendant notre tournée, nous avons trouvé tout le personnel nécessaire pour réaliser le cours.

Le Père Albert m’a conduit à la faculté d’économie de l’université catholique de Kinshasa. C’est la première fois que je pénétrais dans une faculté d’économie. Toutes les différentes classes d’économie se trouvaient à cette réunion: 300 personnes. Le Recteur de l’université, un grand ami du Père Albert, a été impressionné par les explications sur le Crédit Social. Le modérateur et le doyen étaient aussi très intéressés.

Au domaine marial dédié à Notre Dame de Fatima à Kolwezi
Au domaine marial dédié à Notre Dame de Fatima à Kolwezi

Nous sommes allés à une université publique. Là, le modérateur est venu nous voir en premier pour être au courant du sujet qui allait être traité. Encore là, il a été très intéressé. Le Recteur a assisté à toute la séance. A la fin de la conférence sur le Crédit Social, le modérateur a parlé dans le même sens que nous. Une question a été posée et c’est lui-même le modérateur qui a répondu à la question: «Nous avons en face de nous la réalisation parfaite de ce que M. Lefebvre disait tantôt: ‘Ceux qui contrôlent l’argent contrôlent nos vies et contrôlent aussi les media d’information, ils contrôlent l’enseignement, la formation’. Le Recteur a dit aux étudiants: «Il est très important de s’intéresser à cette idée-là. C’est votre avenir. C’est pour vous.»

 

 

 

 

Conférence à l’Institut Supérieur de la Promotion humaine intégrale
Conférence à l’Institut Supérieur de la Promotion humaine intégrale
"Monseigneur Mulolwa" à Lubumbashi.
Conférence dans la salle du Forum à Kolwezi
Conférence dans la salle du Forum à Kolwezi
Interview à la Radio de développement communautaire à Kolwezi
Interview à la Radio de développement communautaire à Kolwezi

Nous avons eu d’excellentes rencontres à Kolwezi, diocèse de Mgr Nestor. Son Excellence a été le coordinateur national de notre programme au Congo avec plusieurs autres collaborateurs. Merci infiniment à l’abbé Albert Kaumba qui m’a accompagné, m’a guidé et a ouvert plusieurs portes dans tout le Congo.

A Mbuji-Mayi, nous avons été accueillis royalement. Un comité d’une douzaine de personnes nous attendaient dont Mgr Placide Mukendi Bupole, Vicaire général, et un bon abonné de longue date M. Boni Mwepu, ainsi que «maman Anny» et plusieurs autres. Notre première visite a été à l’évêché et l’évêque a proposé de réaliser une semaine sociale d’étude dans son diocèse, sous la présidence de l’évêque auxiliaire et avec la participation de plusieurs dignitaires dont le directeur de la Banque Centrale du Congo. À notre grande surprise, c’est dans cette banque que nous avons été hébergés.

Encore à Mbuji-Mayi, nous avons eu une réunion avec de nombreux étudiants dans un Institut d’enseignement supérieur dont le Recteur et le modérateur veulent venir au congrès de Vers Demain, à Rougemont.

Je ne puis garder sous silence notre passage au diocèse de Matadi où nous avons eu des rencontres très fructueuses. J’ai terminé mon séjour au Congo par le diocèse de Kisantu. J’ai été accueilli par Mgr Fidèle, par l’abbé Jean-Romain Nioka et d’autres collaborateurs.

Le journal et les circulaires de Vers Demain pénètrent au Congo depuis au-delà de 30 ans. Nous avons déjà eu plusieurs distributeurs de circulaires à Kinshasa et à Lubumbashi. C’est la deuxième fois que le message du Crédit Social a été donné de vive voix au Congo. Il y a 20 ans, notre regretté Pierre Marchildon et M. Jean-Pierre Richard sont allés à Kinshasa visiter nos distributeurs de circulaires et tenir des réunions. Ils avaient aussi visité des autorités religieuses. Ils s’étaient rendus aussi au Ghana, au Nigeria…

De retour en Côte d’Ivoire

Après le Congo, je suis retourné en Côte d’Ivoire pour couronner mon apostolat en Afrique. M. l’Abbé Patrice était enchanté de notre propagande en Afrique, à tel point qu’avant notre départ, les marguilliers ont organisé un repas pour nous remercier de notre visite et en même temps pour nous laisser savoir qu’il y aura dans la paroisse de Saint-François Xavier de Abobo une pastorale du Crédit Social.

Le curé de la paroisse Saint-Jean Baptiste qui logeait juste à côté de moi, à la paroisse Saint-François Xavier, a été aussi gagné à la question de la justice et du Crédit Social. Il a été très intéressé et il en a parlé aux paroisses avoisinantes. Grâce à la propagande de ce prêtre, le jeudi avant mon départ, toutes ces paroisses se sont encore regroupées pour que je leur donne des explications plus élaborées. Il y avait des curés, des vicaires, des membres du Conseil épiscopal Justice et Paix, des gens de Caritas, etc. Ils sont partis avec de la documentation de Vers Demain.

Aimée Pascale Dou reçoit le béret blanc Marcel Lefebvre félicite Jean-Louis Fahé

Photo de gauche: Aimée Pascale Dou reçoit le béret blanc. Encardé du milieu: Sébastien Brou, de la direction des oeuvres diocésaines et coordinateur national des Pèlerins de saint Michel. Photo de droite: Marcel Lefebvre félicite Jean-Louis Fahé, président de Justice et Paix de la paroisse St-François-Xavier de Abobo et coordinateur-adjoint des Pèlerins de saint Michel, en Côte-d’Ivoire.

A Abidjan, le samedi avant mon départ de l’Afrique, il y a eu une rencontre diocésaine avec le Conseil épiscopal Justice et Paix. L’aumônier du Conseil épiscopal, curé de la paroisse Sainte-Famille, qui est très enthousiaste du combat de Vers Demain, était présent. Il y avait un prêtre, professeur d’université, qui a donné un exposé sur la Doctrine Sociale de l’Église. Parmi les questions, on a demandé: «Comment pouvons-nous appliquer la Doctrine Sociale de l’Église, mettre en pratique les grands principes de la justice sociale?» Après son exposé, le professeur de l’université est parti avec de la documentation de Vers Demain que je lui ai donnée.

Moi, j’ai été désigné pour continuer de répondre aux questions. J’ai expliqué comment s’appliquerait la Doctrine Sociale de l’Église par le Crédit Social. Les gens suivaient avec beaucoup d’intérêt les explications. Une personne, assez élevée dans l’administration, a dit: «Pensez-vous que le changement du système économique pourrait causer un remous?»

J’ai répondu: «C’est possible que ceux qui ont actuellement le contrôle du système monétaire fassent tout pour le conserver. Mais quand la population sera suffisamment au courant, suffisamment unie, les gouvernements seront obligés de respecter davantage le peuple. Et ce ne sera pas les banquiers qui vont diriger les hommes d’État en matière d’économie, mais ce sera la population par ses activités économiques qui dictera au gouvernement la quantité d’argent qu’il faut émettre. Les promoteurs d’une réforme du système monétaire dans le sens du Crédit Social doivent être persévérants et s’attendre à subir des persécutions avant d’obtenir la victoire finale. Ils doivent faire tout leur possible et compter sur la grâce du bon Dieu.»

Après cette intervention, l’un des auditeurs a conclu: «Nous devons être prêts à aller jusqu’au martyre pour nous libérer de cette dictature bancaire.»

Ce ne sont pas des politiciens que l’humanité a besoin mais des saints et des martyrs. Quand nous avions des communautés religieuses prêtes à aller au martyre pour enseigner la foi, le catholicisme était prospère. De nombreuses conversions en découlaient. Aujourd’hui, les martyrs sont moins nombreux dans nos pays et la foi diminue.

Nous qui possédons cette grande lumière du Crédit Social, réfléchissons sur la grandeur de notre mission, sur les responsabilités que nous devons prendre. Si nous, nous n’en parlons pas, la lumière restera sous le boisseau. Il faut sensibiliser les gens et les intéresser à l’Œuvre de Vers Demain, les renseigner sur le Crédit Social.

Nous avons ensemencé le sol africain des idées du Crédit Social. L’application de cette philosophie permettrait à l’Afrique de se libérer de l’esclavage du Fonds Monétaire International et de régler le problème crucial de la faim en assurant à chaque Africain le nécessaire pour vivre, car comme nous l’avons mentionné ci-haut, les pays d’Afrique sont riches matériellement mais exploités par la Haute Finance. Prions pour que des apôtres de la justice se lèvent par milliers en Afrique. Des salutations à tous.

Marcel Lefebvre

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