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Saint Jean-Baptiste, patron des Canadiens français

le dimanche, 01 juin 1997. Dans Saints & Bienheureux

Saint Jean-Baptiste, patron des Canadiens français

Obtenez-nous la grâce de retrouver la foi de nos pères

Dissocier notre culture française du catholicisme

C'est renoncer à l'héritage culturel légué par nos saints fondateurs

Nous publions des extraits de l'allocution de Maître Dominique Godbout, B.A. LL.L., prononcée à La Sarre, sur les ondes de la radio, lors de la célébration de la Fête Nationale des Canadiens français, la Saint-Jean Baptiste, le 24 juin 1962. À cette époque les promoteurs de la Révolution tranquille avaient entrepris une campagne de dénigrement contre les communautés religieuses, afin de chasser les religieux des écoles et des hôpitaux et de jeter à terre tous les fondements de la chrétienté en Nouvelle-France.

M. Godbout avait donné un magnifique exposé sur l'histoire de la fondation du christianisme au Canada pour aller à l'encontre des destructeurs de notre culture catholique. En 1997, près de 40 ans après le lancement de la Révolution tranquille au Québec, nous récoltons les fruits amers des démolisseurs de notre chrétienté : la destruction de la famille, la perte de la foi généralisée, le laïscisme officiel dans l'enseignement... Et voici que maintenant, on entreprend de faire abroger l'article 93 de la Constitution canadienne qui respecte les droits des parents en permettant des Commissions Scolaires confessionnelles avec des écoles confessionnelles.

L'Église de Satan sur terre, la franc-maçonnerie, met tout en œuvre pour saper les derniers vestiges de notre chrétienté en Nouvelle-France. Demandons à saint Jean-Baptiste, notre patron, la grâce de retrouver la foi de nos pères et de défendre avec zèle les intérêts de la sainte Église catholique.

Yvette Poirier

par Me Dominique Godbout, B.A. LL.L

La Fête de la Saint-Jean-Baptiste, c'est avant tout la fête du souvenir... souvenir de nos origines, souvenir de nos destinées. Se souvenir de nos origines, c'est reconnaître l'esprit qui a animé nos ancêtres. Se souvenir de nos destinées, c'est être fidèle à ce même esprit en continuant à remplir la mission qui leur avait été confiée. Cet esprit qui a animé nos ancêtres, c'est l'esprit de foi...

Cartier éleva une croix à Gaspé

Le premier geste de Jacques Cartier à Gaspé, en 1534, fut d'élever une croix, ornée de trois fleurs de lis. Mais voici (un extrait du) récit qu'il nous fait lui-même de l'événement :

"Le 24ème jour dudit mois nous fîmes faire une croix de trente pieds de haut, qui fut faite devant plusieurs d'eux (les Amérindiens)... Et nous plantâmes cette croix sur ladite pointe devant eux, lesquels la regardaient faire et planter. Et après qu'elle fut élevée en l'air, nous nous mîmes tous à genoux, les mains jointes, en adorant la croix devant eux ; et leur fîmes signe, regardant et leur montrant le ciel, que par elle était notre rédemption."

Champlain continuera dans cette voie évangélique, en 1603, lors de son premier voyage, lorsqu'il enseignera aux sauvages la connaissance de la Sainte Trinité. Il viendra donc, fort de cet esprit de foi... fonder Québec en 1608.

"J'ai toujours eu, a-t-il écrit, le désir de faire fleurir dans la Nouvelle-France le lis avec l'unique religion catholique, apostolique et romaine".

II demande donc au roi de bonnes familles de paysans chrétiens qui apprendront aux sauvages à cultiver leurs terres et leur âme par l'exemple. Louis Hébert, avec qui presque tous les Canadiens français sont apparentés, fut le premier colon à répondre à cet appel. Et voici ce que Louis Hébert, après avoir obtenu des concessions de terre "pour donner un commencement à une peuplade chrétienne", suivant ses propres termes, déclarera sur son lit de mort : "Je n'ai passé les mers que pour venir secourir les sauvages plutôt que pour un intérêt particulier", ajoutant qu'il mourrait pour la conversion de "créatures raisonnables" si tel était le bon plaisir de Dieu.

Convertir les peuples

Sous les instances de Champlain le Cardinal Richelieu, le plus grand ministre qu'ait eu un souverain, a-t-on dit, constituera la Compagnie des Cents Associés. Et que donne le grand Cardinal comme but à cette compagnie... :

"Découvrir des pays, terres et contrées de la Nouvelle-France, afin d'essayer, avec l'assistance divine, d'amener les peuples qui y habitent à la connaissance de Dieu". À cette fin le cardinal juge que "le seul moyen de disposer ces peuples à la connaissance du vrai Dieu est de peupler ledit pays de naturels français catholiques pour, par leur exemple, disposer ces nations à la religion chrétienne".

M. de la Dauversière met aussitôt tout en œuvre pour réaliser le désir que lui avait déjà exprimé la Très Sainte Vierge, le 2 février 1630, "d'instituer un nouvel ordre de Filles Hospitalières sous le vocable de saint Joseph et d'envoyer dans l'île de Montréal une colonie d'habitants avec de ces religieuses", "pour commencer à Montréal l'ouvrage de Dieu", Monsieur de la Dauversière fonde avec M. l'abbé Jean Jacques Olier et quelques âmes d'élite « la Société de Notre-Dame de Montréal ». Quel but plus élevé peut-on proposer à des associés que le leur, je lis dans le texte :

"Le dessein des Associés de Montréal est de travailler purement à la gloire de Dieu et au salut des âmes... Les associés espèrent de la bonté de Dieu voir en peu de temps une nouvelle Église qui imitera la pureté et la charité de la primitive."

Il ne faut donc pas se surprendre si tous les actes de concession de terres à défricher par les habitants à Ville-Marie, ainsi nommée en l'honneur de la Sainte Vierge, spécifient en toutes lettres qu'elles leur étaient confiées, et je cite : "afin de procurer par ce moyen la propagation de la foi".

La venue des Jésuites

Le 27 mars 1647, le roi Louis XIV, établissant un Conseil à Québec pour l'administration de la Nouvelle-France, y appela à siéger le Supérieur des Jésuites et prit de nombreuses mesures pour empêcher que, disait-il textuellement "l'effet du glorieux dessein de Sa Majesté, de procurer au Canada l'étendue de la foi" ne fût "frustré..."

Sur l'œuvre de mission alors accomplie par nos ancêtres au Canada, saint Vincent de Paul écrivant à Mère Vironceau de Saint-Joseph, Religieuse hospitalière, le 25 avril 1652, dira :

"Je la regarde comme l'une des plus grandes qui ne soient faites depuis quinze cents ans".

Lorsque notre plus grand intendant Jean Talon concédera des terres, à partir de 1665, il maintiendra lui aussi que, et je vous rapporte ses écrits, la propagation de la foi et la publication de l'Évangile étaient la "fin première et principale de l'établissement de la colonie française au Canada".

"Depuis la commission, selon l'historien l'abbé Lionel Groulx, de François 1er à Jacques Cartier jusqu'à celle de Louis XV à de Vaudreuil-Cavagnal qui est de 1755", cette pensée qui a inspiré nos aïeux resta la même : "Appeler les peuples non convertis, par toutes les voies les plus douces qu'il se pourra, à la connaissance de Dieu et aux lumières de la religion catholique, apostolique et romaine."

L'histoire du Canada liée à l'Église de Rome

Le célèbre historien américain Francis Parkman, un non catholique, ne craignit pas de proclamer que "Paisibles, bénignes et bienfaisantes furent les armes de la conquête française. La France cherchait à soumettre, non par le sabre, mais par la croix ; elle aspirait, non pas à écraser et à détruire les nations qu'elle envahissait mais à les convertir, à les civiliser, et à les embrasser dans son sein comme des enfants... Une grande institution se détache en plein relief sur le tableau de l'histoire du Canada, c'est l'Église de Rome. Plus encore que la puissance royale, elle a modelé le caractère et préparé les destinées de cette colonie. Elle a été sa nourrice et, pour tout dire, sa mère."

L'esprit qui a animé nos ancêtres a été avant tout, et d'une façon irréfutable, l'esprit de foi... nos ancêtres en apportant ici leur foi nous ont aussi apporté leur histoire... C'est donc par l'histoire que nous allons établir en quelques mots les fondements constitutionnels du catholicisme de notre nation de même que la clef de voûte de nos destinées.

Le premier décret promulgué par le roi Clovis, fondateur de notre race, au lendemain de la victoire miraculeuse sur les Alemans à Tolbiac, en l'an 496, vibre de tous ces mots fameux :

"Vive le Christ, qui aime les Francs ! Qu'il garde leur royaume et remplisse leurs chefs de la lumière de sa grâce ! Qu'il protège l'armée, qu'il leur accorde des signes qui attestent leur foi, la joie, la paix, la félicité ! Que le Seigneur dirige dans le chemin de la piété ceux qui gouvernent !..."

Lors du baptême du roi Clovis et de plus de trois mille de ses guerriers en cette nuit à jamais mémorable de Noël de l'an 496, le Christ lui-même fit entendre sa voix au milieu de l'assistance et demanda au Roi et à ses sujets de persévérer dans cette direction ; puis l'Évêque saint Rémi, transfiguré comme Moïse revenant du mont Sinaï, s'adressant au roi Clovis lui apprit solennellement que les Francs étaient prédestinés par Dieu à la défense de l'Église Romaine, la seule véritable Église du Christ, et qu'ils seraient victorieux et prospères tant et aussi longtemps qu'ils seraient fidèles à leur vocation. Voilà la clef de voûte de nos destinées.

La France, Fille aînée de l'Église

Connaissant l'histoire sainte de notre race, Saint Pie X n'a pas craint d'en proclamer le rôle prédestiné, en déclarant le 19 décembre 1907, à l'Archévêque de Reims, Monseigneur Luçon, nouvellement promu Cardinal, ce qui suit :

"Reims conserve la source baptismale d'où est sortie toute la France chrétienne, et elle est justement appelée pour cela le Diadème du Royaume... Le baptême de Clovis marqua la naissance d'une grande nation : la tribu de Juda de l'ère nouvelle, qui prospéra toujours tant qu'elle fut fidèle à l'orthodoxie, tant qu'elle maintint l'alliance du Sacerdoce et du Pouvoir public, tant qu'elle se montra, non en paroles, mais en actes, la Fille aînée de l'Église."

Vous comprenez aussi pourquoi la mission de notre race a été de Clovis à Charlemagne, de Charlemagne à saint Louis, de saint Louis à Jeanne d'Arc, de Jeanne d'Arc à Louis XVI, surnommé le roi martyr, une mission divine, et pourquoi aussi l'histoire a officiellement reconnu cette mission en désignant les prodiges accomplis par nos lointains aïeux par ces mots GESTA DEI PER FRANCOS, c'est-à-dire les œuvres de Dieu par les Francs, et en appelant la vieille France, notre mère patrie, la Fille aînée de l'Église.

Et maintenant vous qui portez chapelets, médailles et scapulaires, croyez-vous que c'est pour la poursuite des richesses, des honneurs et des plaisirs, comme certains s'ingénient à nous le faire croire aujourd'hui que nous ancêtres sont venus au Canada ?

Et vous vaillants colons qui, répondant à l'appel de nos missionnaires colonisateurs, avez enfoui tant de courage, tant de sacrifices et tant de chagrins secrets dans cette terre de l'Abitibi, croyez-vous que nos ancêtres sont venus ici simplement pour répandre les douceurs de la langue française et fonder un état français en Amérique ?

Et vous, mamans canadiennes admirables, dont les portes du cœur se sont arrachées lorsque les fils et les filles que vous avez tissés avec toutes les tendresses de votre âme, sont partis au loin sur les mers en pays de mission user leur jeunesse, et vers qui tout votre amour, mêlé de larmes, s'envole à tout moment..., croyez-vous que Jeanne-Mance, Maisonneuve, Marguerite Bourgeoys et Marie de l'Incarnation sont venus auCanada et y ont vécu par simple goût de l'aventure ?

Seul l'Esprit de foi a donné à nos ancêtres, comme il peut nous les donner aussi, des raisons essentielles de vivre. Et seul l'Esprit de foi les a rendus, comme il peut le faire pour nous, plus grands qu'eux-mêmes. Parce que seule la Foi rend invincible et immortel.

La source de notre vie : La foi catholique

N'attachons donc pas trop d'importance aux idéaux de ceux qui veulent nous mettre dans la tête de nos préoccupations nationales, soit la pureté de la langue, soit la conquête économique, soit la souveraineté politique, tout en traitant comme valeur secondaire la source même de notre vie : la foi catholique, apostolique et romaine. Une vérité nationale, quelle qu'elle soit, ne peut en aucune façon s'écarter de la vérité totale, une et indivisible qui est Dieu. Ce qui a fondamentalement fait la grandeur et la renommée de la culture française ce sont les enseignements de l'Évangile et de l'Église, sur lesquels elle a été basée. Toute culture vient avant tout d'un culte et le culte de nos ancêtres a été et est celui que nous rendons au Christ. C'est en ce sens seul que les mots "civilisation chrétienne" signifient vraiment quelque chose.

Soyons donc éminemment fiers d'être les héritiers et les porteurs de la plus belle foi et de la plus haute des civilisations qui aient encore existé sur notre globe. Car, depuis le commencement du monde en ce jour, il n'y a jamais eu de principes de vie et de morale comparables à ceux de l'Évangile du Christ et aux enseignements de son Église, l'Église catholique, apostolique et romaine, parce qu'il n'y a eu que le Christ qui a rendu à l'homme toute sa noblesse en le recréant Fils de Dieu, et en lui ouvrant les portages de la vie surnaturelle par sa mort et sa résurrection. C'est pour ces grandes vérités seules qu'ont vécu et sont morts nos ancêtres, sachez-le.

Le sang des Saints Martyrs canadiens

Oui, c'est à cause de leur foi au Christ que nos ancêtres ont planté des croix sur tous les promontoires du continent et à tous les quatre chemins, qu'ils ont baptisé les lacs, les fleuves et les rivières. C'est à cause de leur foi au Christ que nos ancêtres ont porté sur tous "les chemins qui marchent" et jusqu'aux confins du Mississipi le message de la Rédemption. C'est à cause de leur foi au Christ que nos ancêtres ont disputé pas à pas, la hache à la main et le mousquet sur l'épaule, le sol à la forêt et leur vie à l'Iroquois. C'est à cause de leur foi au Christ qu'ils ont porté au Long-Sault leur cœur comme un étendard et ont scellé le don total d'eux-mêmes dans le sang des Saints-Martyrs.

Et lorsqu'en 1760, après avoir épuisé en vain tous les champs de bataille du continent et ayant tout perdu de leurs œuvres et de leurs peines, seuls, avec leurs blessures, leur faim et leurs haillons, ils regardaient en pleurant s'éloigner de Québec, les derniers vaisseaux de la France, c'est en serrant sur leur cœur, avec le drapeau de Carillon, la croix qu'il leur avait confiée, qu'étouffant leurs sanglots de leurs gorges oppressées, ils y puisèrent leur résignation à ce sacrifice suprême et y trouvèrent les garanties de leur survivance. Et le Christ leur a donné la vie en surabondance.

Ils continuèrent donc, malgré tout, et envers et contre tous, à baliser inlassablement les chemins du signe conduisant aux chantiers de la Rédemption, comme ils continuèrent à défricher obstinément sous le même carré de ciel pour y faire fleurir, en y mettant toujours un peu de l'âme de la vieille France, les campagnes de clochers et les paroisses d'autels.

Consacrant la mission que nos pères ont eue et que nous avons toujours de répandre, chacun de nous et où que nous soyons, la Foi catholique, apostolique et romaine en Amérique et de par le monde, le pape saint Pie X nous a donné comme Saint Patron, en 1908, saint Jean-Baptiste, en vertu de l'édit suivant :

"Par Notre Autorité Suprême, nous proclamons Saint Jean-Baptiste, patron spécial auprès de Dieu des fidèles franco-canadiens, tant ceux qui sont au Canada que ceux qui vivent sur une terre étrangère".

Comme saint Jean-Baptiste, notre patron rendons témoignage au Christ

Comme saint Jean-Baptiste, soyons des précurseurs et rendons témoignage au Christ comme nos pères l'ont fait en étant dociles à l'Esprit-Saint. Nous aurons vraiment compris nos destinées...

Que ceux donc qui, abandonnant cet esprit de foi qui animait nos pères, enracinent leurs préoccupations dans les seuls biens matériels se rappellent le miracle de la survivance acadienne. Si les Acadiens ont pu se regrouper après "le grand dérangement" ce ne fut pas à cause de la richesse dont ils disposaient, mais à cause de leur esprit de foi seul, seul l'Esprit vivifie, ce qu'ils affirment magnifiquement à la face de l'univers en choisissant et chantant comme hymne national "l'Ave Maris Stella".

Que ceux aussi qui vont jusqu'à renier cet esprit de foi de nos pères, en tronquant pour de la vulgaire verroterie l'héritage sacré et la mission divine, se souviennent de grâce, qu'ils n'auraient même pas eu l'existence n'eut été le courage et le renoncement sans borne de dix générations de femmes qui les ont portés sans faiblir sur les routes de ce pays, avec le corps et le sang de Jésus-Christ. Sans morale, sans principes, sans esprit de foi, il n'y a pas de famille qui dure et se perpétue.

Notre mission divine : bras droits de la chrétienté

La fête de la Saint Jean-Baptiste, c'est la fête, avons-nous dit du souvenir, souvenir de nos origines, souvenir de nos destinées. Ce souvenir ne doit pas être ravivé qu'au jour de la Saint Jean-Baptiste. Non, pour être fidèles à l'esprit de nos pères nous devons graver dans nos cœurs, en lettres de feu, pour nous en souvenir à chaque instant de notre vie, que nous sommes non seulement les fils des découvreurs, des explorateurs, des évangélisateurs, des sacrifiés du Long-Sault, des preux légendaires de Carillon et de Ste-Foye, mais que nous sommes toujours les porteurs de la mission divine et les bras droits de la chrétienté.

Sachant que l'esprit de foi de nos pères leur a permis de survivre, nous sommes tous ici pour en témoigner, et, sachant que c'est le Christ seul qui les a rendus immortels, comme il peut le faire pour nous, nous devons dire à la suite du roi Clovis : "Vive le Christ qui aime les Canadiens français !", afin que nos fils, lorsqu'ils entonneront l'Ô Canada à leur tour, comprennent ce que veulent dire ces mots : "Il sait porter la croix..." et sachent parler eux aussi le langage de la patrie... éternelle.

Me Dominique Godbout

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