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Dieu ou Satan (1ère partie)

le vendredi, 01 novembre 1974. Dans Église catholique romaine

Toute la terre est au Seigneur

Nous voulons Dieu dans nos familles;
Nous voulons Dieu dans nos écoles

Jésus couronnéL’article suivant est la première partie d’une conférence donnée à Montréal par Louis Even, le 6 janvier 1974. Cette conférence fut enregistrée sur bande magnétique. Nous la publions par écrit.

On remarquera le style parlé et non écrit. Quand l’orateur a devant lui tout un auditoire qui applaudit, il n’a pas les mêmes tournures de phrases que lorsqu’il écrit.

Il faut entendre cette voix de Louis Even à 89 ans tonner avec force contre les agents de Satan, et soulever avec enthousiasme des apôtres pour les lancer au combat. On dirait que déjà il a trouvé cette jeunesse éternelle qui l’anime depuis qu’il est au Ciel. En janvier 1974, Louis Even n’avait plus que neuf mois à vivre sur terre. Il gravissait les dernières marches de sa montée vers Dieu. On dirait qu’on sent de plus en plus ce grand chrétien s’approcher de son Créateur, de son Sauveur et de la douce Immaculée qu’il aimait tant. Avant sa conférence, Louis Even avait fait chanter le beau cantique: «Nous voulons Dieu dans nos familles. Nous voulons Dieu dans nos écoles....»

Gilberte Côté-Mercier

 

 

 

Nous voulons Dieu

Ce n’est pas pour rien que j’ai choisi de faire chanter ce cantique-là «Nous voulons Dieu». On a à choisir entre Dieu ou Satan. Nous devons choisir entre les deux. Ceux qui ne choisissent pas Dieu sont pour Satan. Ceux qui ne veulent pas de Satan choisissent Dieu. Et, qui peut nous aider à choisir Dieu, la Vierge Marie. C’est pour ça qu’on s’adresse à Elle. Nous sommes des soldats, mais nous L’invoquons comme tendre Mère en même temps. «Bénis, ô tendre Mère, ce cri de notre foi.» C’est un cri de foi: Nous voulons Dieu.

Aujourd’hui, les gens disent: «Nous ne voulons plus de Dieu.» Les savants, les grands, les chefs d’État, les diplomates, tout le monde: «Nous ne voulons plus de Dieu !» Ils ne le disent pas, mais ils le mettent de côté. Ils le mettent de côté complètement, ni invocations de Dieu, ni Dieu premier servi, rien de çà. C’est pour ça que nous ne sommes pas capables d’avoir un monde en paix.

On est plus savant en affaires physiques, en affaires de matières, que n’étaient nos pères, nos arrière-grands-pères. Mais nous mettons beaucoup plus de monde qu’eux en enfer, parce que nous sommes sur la voie de l’enfer. Pas vous, quand je dis «nous», c’est le peuple en général. Ce n’est qu’un petit nombre qui échappe à cela.

Toute la terre est corrompue aujourd’hui. Il faut que ça change, parce que toute la terre est au Seigneur. Satan n’a pas le droit de rester sur la terre. Et il y reste, Notre-Seigneur est venu sur la terre. C’était le Fils de Dieu, la seconde Personne de la Sainte Trinité. Un Dieu.

Un Dieu, il n’y a qu’un Dieu, il y a trois Personnes en Dieu, et chaque Personne n’est pas le tiers de Dieu, chaque Personne est tout Dieu. Çà, c’est le mystère.

La seconde Personne de la Sainte Trinité, le Dieu qui nous a créés, par qui tout à été fait, est venu sur la terre pour nous sauver, pour la reconquérir, parce que Satan l’avait conquise dans le paradis terrestre.

Ceux qui ne veulent pas croire à cela ont toute leur religion de travers, quand ils ont de la religion. Et ils n’en ont pas: «Le péché originel est une invention», disent-ils.

Non, ce n’est pas une invention. Le bon Dieu n’a pas pu faire l’homme tel qu’il est aujourd’hui. Il l’a fait parfait, et il n’est pas parfait aujourd’hui. Dieu a créé Adam un être parfait, bien équilibré. Ce n’était pas un animal. Son corps est un corps animal d’une façon, oui, avec des organes qui vivent un bout de temps, et qui partent après. Il l’a créé un animal, mais Il lui a donné une âme, et l’âme, c’est une image de Dieu, c’est du divin; l’âme, c’est une image de Dieu, et Dieu l’a mise parfaite dans le corps d’Adam. Le corps d’Adam lui-même était parfait. Dieu a mis cette âme qui est une image de Dieu, Il l’a donnée à Adam pour qu'elle aille L’adorer, Le louer toute l’éternité, lorsqu’elle aura fait son passage sur la terre; et pour être heureuse.

Le bon Dieu a créé l’homme par amour, comme les anges d’ailleurs. Il a créé les anges la même chose, à Son image, pas des esprits pour être unis à des corps, des esprits immatériels, sans matière, mais créés à l’image de Dieu. Or, il y en a qui sont tombés par leur orgueil.

Le péché originel

Adam et Eve, eux, sont tombés par orgueil aussi, pour devenir comme des dieux. Ils ont cru Satan qui leur a dit: «Pourquoi ne mangez-vous pas de ce fruit-là?» Ils dirent: «Le bon Dieu nous l’a défendu, et Il nous a dit que si on en mangeait, on mourrait!»

Ça veut dire que si Adam n’avait pas fait ce péché-là, il ne serait pas mort, personne de nous ne serait mort. Nous descendons tous d’Adam, et nous descendons d’Adam après sa chute, avec toute sa nature viciée, démanchée, démanchée par son péché. Sans ça, nous ne serions pas morts, pas plus que lui. Nous aurions passé un certain nombre d’années sur la terre, comme le bon Dieu aurait désigné, et nous aurions été élevés au Ciel, en corps et en âme, comme Notre- Seigneur, notre Rédempteur l’a été depuis. Adam a perdu ce privilège-là, le privilège de l’immortalité.

Et il a perdu le privilège de l’intégrité. Le privilège de l’intégrité, c’est la parfaite soumission du corps à l’âme, la parfaite soumission des sens à la raison, la parfaite soumission de l’instinct naturel animal à la raison humaine. Ça c’est de l’ordre parfait.

Et Adam était dans l’innocence et dans l’état de grâce. Son péché a tout bouleversé le plan de Dieu. Comme Satan avec ses mauvais anges ont bouleversé le plan de Dieu quand Il a créé les anges. Ceux qui sont restés fidèles, ont été confirmés en grâce après. Satan a été confirmé dans le péché. Ce n’est pas le bon Dieu qui l’a confirmé dans le péché. C’est Satan qui a péché, et il n’est pas capable de se repentir.

Les anges ne sont pas faits comme nous. Ils sont des esprits, non unis à des corps, mais ils sont plus parfaits que nous par leur nature. Et quand ils décident une chose, ils gardent leur décision après. Satan a désobéi à Dieu, et maintenant il n’est pas capable de se jeter, — je ne dirai pas à genoux, parce qu’ils n’ont pas de genoux, les anges — mais de s’humilier devant le bon Dieu pour Lui demander pardon. Satan ne regrette pas, il hait Dieu, il veut faire le plus de tort possible au bon Dieu aujourd’hui. Et c’est pour ça qu’il est venu dans le paradis terrestre salir, salir la création de Dieu quand Dieu a créé l’homme.

C’est ça qui est le péché. Nous naissons avec ce péché originel-là. Pour nous, ce n’est pas nous qui l’avons commis personnellement, c’est Adam. Pour Adam c’était un péché personnel, mais comme il était la souche de l’humanité, que c’est de lui que dépendent tous les hommes à venir, de lui et de sa femme, que c’est de lui que dépend toute l’humanité à venir, toute l’humanité est donc démanchée par le péché d’Adam.

Nous naissons avec l’inclination au mal. On appelle ça concupiscence. Pas seulement dans notre chair. C’est la concupiscence de la chair qui nous porte à l’impureté et à tous les péchés qui sont de cette parenté mauvaise-là. Il y a aussi la concupiscence de l’esprit, qui nous porte à l’orgueil, à l’égoïsme. Puis, la concupiscence des yeux; la curiosité qui veut tout voir, tout savoir sans remettre tout ça dans l’ordre que le bon Dieu a créé.

Tout a été créé pour Lui, tout pour Sa gloire: les animaux, les végétaux, les minéraux, les montagnes, les fleuves, les rivières, les bois, tous ces êtres-là rendent gloire à Dieu, sans raison, parce qu’ils n’ont pas de raison. Mais ils sont dans l’ordre, ils ne sont pas dans le désordre.

Mais, l’homme, lui, a été créé avec la raison et avec une âme créée à l’image de Dieu. Ça veut dire une âme qui a la liberté, la responsabilité. À cause qu’elle a l’intelligence et la volonté. L’homme peut dire oui ou non, il peut dire «oui» à une chose, ou «non» à une chose. Il a la liberté de choisir entre ce qui se présente devant lui. Je sais que, des fois, on lui coupe sa liberté, d’autres hommes la lui coupent. Mais, dans sa nature, il a la liberté de choix.

Adam était libre de manger ou de ne pas manger la pomme, et il savait qu’il n’avait pas le droit de la manger. Quelle que soit la nature de la pomme, c’est comme ça que l’Écriture nous représente la chose. En tous cas, le commandement du Seigneur était là. Il a désobéi au Seigneur, il savait qu’il désobéissait. Il pouvait choisir d’obéir, il a choisi de désobéir. Il a été tenté, Eve a reçu la tentation du démon: «Allons donc! qu’il dit, vous ne mourrez pas du tout! C’est une invention du Seigneur, ça! Il est jaloux de vous! Il ne veut pas que vous deveniez des dieux comme Lui! Si vous mangez cette pomme-là, vous allez devenir des dieux! Vous connaîtrez le bien et le mal!»

Il est arrivé qu’Adam a connu le mal depuis. Il ne connaissait que le bien avant. Satan appelait connaître le bien et le mal «c’est être dieu.» C’est épouvantable, et puis Adam et Eve ont cédé. Au lieu de prendre le commandement du Seigneur, ils ont pris l’induction de Satan, l’attraction que Satan leur composait. Et nous sommes les victimes de ça.

Une femme t’écrasera la tête

Mais... mais, Dieu n’a pas abandonné Adam. Adam n’est pas un ange. Dieu sait qu’Adam, sa volonté peut changer des fois. Et Il a eu pitié de lui. Il aurait pu le laisser sous la dépendance du démon pour toujours, faire des enfants, et tous ses enfants seraient nés avec le péché originel comme nous naissons tous avec le péché originel, et il n’y aurait pas eu d’effacement de cela après. Vous appartenez à Satan, Satan a gagné contre le prototype de l’humanité! Mais, le bon Dieu a eu pitié de l’homme. Et dès le premier jour, le bon Dieu a promis à Adam et à Eve qu’Il viendrait à leur secours pour essayer de réparer ce qu'ils avaient fait de mal. Et Il l’a dit au démon: «Une femme t’écrasera la tête».

Elle le fera! Cette femme-là écrasera la tête du démon. Il a gagné dans le paradis terrestre. Il a été maître de la terre pendant des siècles après, jusqu’à la naissance de Notre-Seigneur. Mais, depuis le calvaire, Notre-Seigneur a reconquis la terre.

Seulement, il faut que les hommes se rangent avec Lui. Ces hommes sont encore libres aujourd’hui, comme était Adam dans le paradis terrestre! Ils sont encore libres de dire à Dieu: «Non, je ne veux pas de Toi! J’aime mieux me servir moi-même, mon égoïsme, comme s’il n’y avait pas de commandement à recevoir de Toi, Dieu».

Après tout, tous les péchés sont une désobéissance à Dieu, une préférence du pécheur à Dieu. Le pécheur se préfère lui-même à Dieu, comme Satan a fait Adam se préférer à Dieu, comme lui-même, Satan, s’était préféré à Dieu. Mais, lui, il a sa leçon, il n’a pas été racheté.

Aujourd’hui, après 20 siècles de christianisme, tous les hommes ne sont pas encore rangés du côté de Dieu. Au point de vue structures, au point de vue groupements, il y a dans le monde, à peu près, un catholique sur six personnes. Ça veut dire: il y en a cinq qui ne sont pas catholiques.

Et si on dit chrétiens maintenant, il y en a d’autres qui à cause de leur baptême sont chrétiens mais qui ne sont pas dans l’Église de Jésus-Christ, parce que l’Église de Jésus-Christ c’est l'Église catholique romaine. Ce n’est pas l’église protestante. Or si on considère tous ceux qui sont baptisés, il y en a un sur trois en moyenne. Ça veut dire deux hommes sur trois qui n’ont même pas reçu le baptême, qui n’ont pas le baptême qui efface le péché originel. Ça ne veut pas dire qu’ils iront dans l’enfer, mais ils n’ont pas les sacrements pour les purifier, et il faut qu’il y ait d’autres moyens, par la miséricorde de Dieu, des moyens pour sauver individuellement ceux qui méritent de l’être. Mais, ils ne sont pas sauvés par les religions auxquelles ils appartiennent.

Il n’y a qu’une religion qui sauve les hommes. Il faut le proclamer toujours: c’est la religion catholique romaine qui sauve les hommes, parce que c’est elle qui est l’Épouse du Christ. C’est elle qui a été établie par Notre-Seigneur. Et Notre- Seigneur n’a pas dit en regardant les foules: «Sur vous autres, Je fonde Mon Église.» Il a dit à Pierre: «Pierre, tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai Mon Église. Sur toi, Je bâtirai Mon Église. Et les portes de l’enfer ne prévaudront jamais contre elle».

Les portes de l’enfer se sont ruées sur l’Église. Elles ont gagné en bien des endroits, mais elles ne l’ont pas fait disparaître, quand il y avait autrefois, dans les six premiers siècles de l’Église, avec le travail des premiers apôtres, des premiers chrétiens, de leurs successeurs, il y avait, une belle Église florissante catholique, dans tout le nord de l’Afrique, dans l’Asie mineure, dans l’Europe presque entière — pas au sixième siècle encore, ça a pris à peu près jusqu’au 12° siècle, onzième, douzième siècle, pour convertir toute l’Europe — C’était l’Église catholique.

Et ça a commencé au sixième siècle avec le mahométisme. Aujourd’hui, il n’y a plus d’Église catholique dans le nord de l’Afrique. Il y en avait encore il y a quelques temps, en l’Algérie, mais depuis que De Gaulle a laissé l’Algérie s’en aller aux Algériens, sous prétexte de nationalisme algérien, les dix millions de catholiques qui étaient là sont retournés en France, ou en Espagne, ou ailleurs. Puis, il reste quelques diocèses avec pas de fidèles dedans.

Et tout cela, depuis le septième siècle, le sixième siècle jusqu’à aujourd’hui, plus que douze cents ans, treize cents ans, l’Église n’a pas été remontée là. Des petits groupes seulement.

Le protestantisme

Dans l’Europe, qu’est-ce qui est arrivé du temps du protestantisme? La moitié de l’Europe est passée au protestantisme. Dans les pays du nord, la Norvège, la Suède, la Finlande sont devenues protestantes. Ce ne sont pas les plus peuplées. Mais, l’Angleterre, sauf l’Irlande qui faisait partie de l’Angleterre dans ce temps-là et qui a résisté, l’Angleterre est devenue protestante. L’Allemagne, et une partie de la France, de la Suisse sont devenues protestantes. Et puis, ici et là dans d’autres pays.

Et, à cause de cela, notre Amérique d’aujourd'hui, qui a été peuplée par des catholiques, dans le Canada surtout, et par des protestants dans les États-Unis surtout, eh bien, la grande partie de notre Amérique est protestante. Sur les 210 millions d’Américains d’aujourd’hui, il y a à peu près 50 millions de catholiques. C’est beau comme nombre, mais...

Et quand je dis qu’il y a un catholique sur six, dans le monde, qui est de la vraie religion, est-ce qu’il la pratique? Euh! Pas du tout. Ce sont des catholiques tièdes, des catholiques qui dégringolent, qui descendent, qui capitulent, qui se pervertissent, qui se dissolvent, passant leur vie dans les péchés, de toutes les façons. Ils ne vivent pas comme leurs ancêtres.

Et puis, les conversions, au lieu d’en avoir en montant vers le catholicisme, on trouve des dégringolades vers des sectes, des sectes plus ou moins protestantes, des sectes nouvelles, des sectes anciennes. Ça c’est loin de Dieu. C’est à faire pitié, quand on regarde ça ! Après 20 siècles.

Puis plus le monde s’instruit, plus ils font du progrès, on dirait qu’au fur et à mesure que le bon Dieu leur a permis de se développer avec leur cerveau, de développer le bien matériel sur la terre, on dirait qu’ils se pervertissent par ailleurs. Pourquoi? Parce qu’ils ne mettent pas Dieu à sa place! Dieu doit être le premier.

Nous disons, dans notre consécration, à saint Michel, que nous sommes un groupe de pèlerins qui poursuivons l’établissement sur la terre d’une liberté et d’une prospérité voulues par Dieu. Le bon Dieu veut certainement une certaine prospérité pour l’homme. Il est tout Providence. Il a mis tout ce qu’il faut sur la terre pour les choses dont on a besoin. Sur la terre, dans la terre, sous la terre, profond sous la terre, dans la mer, profond sous la mer, dans les forêts, haut sur les montagnes. Il a mis tout ce qu’il faut pour le bien matériel de l’homme.

Et Il a mis tout ce qu’il faut, surtout depuis le Calvaire, pour son bien spirituel. Depuis que le bon Dieu Lui-même, la seconde Personne de la Sainte Trinité, après avoir pris un corps humain et une âme humaine, un corps humain reçu de la Très Sainte Vierge Marie, par l’opération du Saint-Esprit, et une âme humaine reçue directement de la Très Sainte Trinité, comme chacune de nos âmes d’ailleurs, la Sienne très parfaite, après avoir reçu ça, Il avait le moyen de souffrir, Lui Dieu. Comme Fils de Dieu éternel, Il ne souffre pas. Le Fils de Dieu non incarné ne peut souffrir, Il est dans la gloire, dans le bonheur absolu, infini.

Mais il a pris un corps d’homme et une âme d’homme pour pouvoir souffrir des souffrances physiques et des souffrances morales, pour pouvoir souffrir ça pour notre salut, jusqu’à la mort. Et une mort atroce ! Après trois heures, suspendu à la croix, sous le regard de Sa Mère qui, en dedans souffrait ces souffrances intimes très profondément. Il a racheté l’humanité comme cela. Il a envoyé ses Apôtres. Il y a eu des milliers et des millions de chrétiens, qui ont réussi à répandre la religion partout, et qui l’ont bien pratiquée.

Et aujourd’hui, quand on bénéficie davantage des biens matériels que le bon Dieu a créés, quand on découvre dans la terre des choses qui y sont et qu’on peut les exploiter, quand on découvre des forces qui n’ont pas été créées par l’homme, des forces énergiques qui ont été créées par Dieu Lui-même, et agitées par les anges qui ont la charge de la régie de l’univers, quand on découvre ces forces-là, l’électricité, la vapeur, l’énergie atomique, au lieu de dire merci au Seigneur, on s’en sert pour se gaver, ou bien pour faire du tort aux autres. C’est bien ingrat. Le bon Dieu peut bien être mécontent.

Et quand on voit que la Sainte Vierge vient sur la terre, de plus en plus depuis que l’homme se corrompt de plus en plus... Elle a commencé en 1830 ses tournées, j’allais dire politiques sur la terre, dans le bon sens du mot, ses tournées pour s’occuper de l’état du monde, pour tâcher de ramener le monde dans la bonne voie.

Elle vient faire, sur la terre, l’ouvrage que n’y font plus ceux qui devraient le faire. Vous n’en entendez plus, dans vos églises le dimanche, des prêtres rappeler les fins dernières, la mort, le jugement, le paradis, l’enfer. «Ne faut plus parler de ça. Ça faisait peur au monde! Ça va leur traumatiser l’esprit!»

Ils ont diablement besoin d’avoir l’esprit traumatisé un petit peu. Ils ont diablement besoin d’avoir un peu de peur ! Ils n’en ont pas. La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse. Il faut craindre Dieu pour L’aimer. Il faut croire en Lui. Et la croyance, ça ne marche plus. Ah ! Ah ! Oui, ils vont dire «Je crois en Dieu».

Qu’est-ce que vous dites-là «Je crois en Dieu.» — Vous croyez en Dieu, et vous vivez comme une bête! Vous croyez en Dieu, vous ne vivez même pas comme une personne intelligente, comme une personne raisonnable!

Je ne veux pas m’éterniser là-dessus. C’est pour vous montrer comment, aujourd’hui, le royaume de Dieu n’est pas encore sur la terre. Il y est... gagné, mais il n’est pas établi, parce que les hommes s’opposent et ils servent l’ennemi à la place, ils servent le démon.

Et ça va aujourd’hui dans notre siècle, surtout depuis une quinzaine d’années dans notre pays (en 2006, depuis 47 ans) et ailleurs aussi, depuis 80 ans en France où cela a été perverti plus lentement (en 2006, depuis 112 ans). Aujourd’hui, on dégringole dix fois plus vite pour rattraper ceux qui sont dégringolés.

Les écoles

Aujourd’hui on prend les enfants dans les familles dès l’âge de six ans, on veut les prendre pour la maternelle dès 5 ans, on parle de pré-maternelle à 4 ans pour les enlever aux parents. Pour quoi faire? Pour les mouler dans la corruption, pour les mouler en les instruisant, en leur donnant de l’orgueil, pour les préparer à la révolution. Ils vont sortir des écoles, après y être allés 10 ans, 15 ans, ils ne savent même pas qu’est-ce qu’ils doivent faire pour observer les commandements de Dieu. Ils ne les connaissent pas les commandements de Dieu. Qu’est-ce qu’ils ont appris dans leur catéchèse? Que l’homme descend du singe, et puis qu’il faut s’embrasser les uns les autres, et que tout est parfait. C’est pitoyable de voir ça!

Est-ce qu’on peut rester insensible devant ça? Ceux qui se croisent les bras et qui voient ces choses-là ne sont pas excusables.

La télévision

Ce n’est pas tout. Si les écoles corrompent nos enfants, leur enlèvent leur religion, premièrement négativement en ne l’enseignant pas; deuxièmement, en la diluant, ou bien en la tournant de travers par des hérésies qu’on leur enseigne sans qu’ils s’en aperçoivent, il y a autre chose, que petits et grands ont dans leur maison, un instrument, un instituteur, un professeur, un maître d’école, un maître d’éducation, un maître de civilisation, dans leur maison. Ça s’appelle télévision. Et puis, ça vient sans soumettre leurs programmes à ceux qui sont dans la maison. Ils les font entendre, leurs programmes, et voir leurs programmes. Les parents ne sont plus les maîtres chez eux. Eux-mêmes tombent dans le panneau, ils passent leur temps devant cet instrument-là, un instrument qui a été inventé, qui devrait être inventé pour faire du bien, pour propager l’Évangile. Qu'est-ce que ça propage, dans les maisons?

Puis des catholiques supportent ces instruments-là dans leur maison! Si quelqu’un frappait à leur porte, qui viendrait au nom du diable, et dirait: «Je viens dans votre maison pour pervertir vos enfants», on dirait: Va-t-en!», Mais l’instrument ne dit pas ça; il est installé dans la maison par les parents eux-mêmes. Il fait exactement ce que ferait l’agent du diable s’il venait avec un corps humain. Il vient avec une voix, et avec un cerveau, un cerveau qui est commandé par ceux qui sont en charge. Et qui est-ce qui sont en charge? Ce ne sont pas des apôtres du Seigneur!

Pas seulement ici, dans les autres pays c’est pareil! En France, c’est la même chose. En France, la télévision est à l’État. Ici, on a la radio d’État, on a la radio privée, mais c’est pas mal avancé, pour être pas mal aussi centralisé.

Et en tous cas, tous ceux qui ont accès là, ceux qui s’assoient sur les chaires d’enseignement de la télévision, et souvent aussi de la radio, ce sont des hommes qui pervertissent les esprits, pervertissent les âmes. Et on ne s’en aperçoit pas, ça vient tranquillement. Il y a des programmes qui nous récréent, on voit de belles choses, on se laisse prendre à voir cela.

Pendant ce temps-là, les parents devraient avoir le catéchisme en main, pour l'enseigner à leurs enfants qui reviennent de l’école, et qui n’ont pas appris leur catéchisme, pour le leur enseigner et leur montrer à prier. On ne prie plus à l’école! Même dans les écoles où il y a encore des religieux, des religieux payés pareils comme les laïcs, et non seulement payés pareils comme eux mais qui les imitent en tous points! Et les parents, au lieu de redresser ça à la maison, sont devant la télévision à se délecter de ce qui se passe là. Ils ne s’aperçoivent pas qu’ils sont à boire le péché, à boire les tentations, à les laisser boire par les autres qui sont là. Ils ne s’aperçoivent pas de ça. Quand on leur dit: «Jetez ça à la porte!» — «Ho! ça me coûte 400 $, 500 $, il ne faut pas me parler comme ça!» — Messieurs, mettez ça à la porte ! ou bien vous irez dans l’enfer avec vos enfants!

On est rendu loin, très loin! Est-ce corrigible? Pas humainement. C’est corrigible par la grâce du bon Dieu, par les prières, par le jeûne, par la pénitence, par l’intervention du Ciel.

C’est ce que nous apprenons, dans les différentes places où la Sainte Vierge vient nous crier: «Casse-cou! Faites attention! Faites attention! Vous allez vous retrouver dans le feu éternel! Et vos enfants avec vous à cause de vous!» Elle vient nous dire cela. Elle parle sérieusement. Elle ne vient pas nous dire: «Amusez-vous! Les sens sont bons! Profitez de la vie tant qu’elle passe! Parce qu’elle ne vient qu’une fois, la vie, profitez-en! Ah! bien! des prières, vous avez été baptisés, ça suffit! Vous avez fait une première Communion en sachant à peine ce que c’était, laissez faire! Et puis, après vous vous mariez à l’église pour que ça paraisse mieux! Après, eh bien! oh! vous aurez un prêtre à l’heure de la mort».

Ce n’est pas si sûr que ça! Surtout quand on mène une vie de péché et quand on est intelligent comme les gens d’aujourd’hui, on s’aventure de même! Et il faut bien remarquer: on est pire, on — je ne dis pas vous autres, encore une fois, parce que je vais vous dire votre rôle tout à l’heure ce n’est pas vous autres, mais «on» en général, le monde, le monde — est pire aujourd’hui que du temps du paganisme! Dans le paganisme, le monde avait de la religion. Elle était mal placée, ils adoraient les faux dieux, Jupiter ou bien d’autres, il y en avait de toutes les façons. Ce n’était pas le vrai Dieu, mais au moins ils croyaient en quelque chose de surnaturel, au-dessus d’eux. Il faut choisir: Dieu ou Satan. Si on choisit Satan, c'est l'enfer pour l'éternité. Il vaut mieux choisir Dieu et le Ciel.

Louis Even

6 janvier 1974

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