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«Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux»

Alain Pilote le jeudi, 01 octobre 2015. Dans Éditorial

L'enfant prodigue
Le retour de l’enfant prodigue, par Joseph Kastner, église d’Erloserkirche, Vienne

Comme vous l’aurez remarqué, le thème de cette édition de Vers Demain porte sur l’année sainte extraordinaire proclamée par le Pape François, le «Jubilé de la Miséricorde», débutant le 8 décembre 2015, fête de l’Immaculée Conception, et se terminant le 20 novembre 2016, fête du Christ-Roi. C’est un sujet d’une si grande importance qu’il mérite un éditorial un peu plus long que d’habitude.

Pour alimenter notre méditation sur cette année de la miséricorde, il est tout naturel de recourir à la Bulle d’indiction de ce Jubilé écrite par le pape François, Misericordiae Vultus – le visage de la miséricorde du Père — donc Jésus Lui-même, qui, en s’incarnant dans la chair, a donné un visage humain à l’amour de la Sainte Trinité. On peut lire dans ce texte du Saint-Père:

«La miséricorde est le propre de Dieu dont la toute-puissance consiste justement à faire miséricorde». Ces paroles de saint Thomas d’Aquin montrent que la miséricorde n’est pas un signe de faiblesse, mais bien l’expression de la toute-puissance de Dieu.

«Dans les paraboles de la miséricorde, Jésus révèle la nature de Dieu comme celle d’un Père qui ne s’avoue jamais vaincu jusqu’à ce qu’il ait absous le péché et vaincu le refus, par la compassion et la miséricorde. Nous connaissons ces paraboles, trois en particulier: celle de la brebis égarée, celle de la pièce de monnaie perdue, et celle du père et des deux fils (cf. Lc 15, 1-32). Dans ces paraboles, Dieu est toujours présenté comme rempli de joie, surtout quand il pardonne. Nous y trouvons le noyau de l’Evangile et de notre foi, car la miséricorde y est présentée comme la force victorieuse de tout, qui remplit le cœur d’amour, et qui console en pardonnant.»

Dans une méditation sur la parabole de l’enfant prodigue, Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, déclarait: «Dans l’ordre de l’amour, nous avons Dieu comme Père, mais tout être humain est pour nous un frère ou une sœur. Dans l’ordre de l’amour, il ne suffit pas d’être enfant de Dieu, il faut aussi être frères et sœurs les uns des autres.»

Continuons avec le texte du Pape François:

«Nous voulons vivre cette Année Jubilaire à la lumière de la parole du Seigneur: Miséricordieux comme le Père. L’évangéliste rapporte l’enseignement du Christ qui dit: “Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux” (Lc 6, 36). C’est un programme de vie aussi exigeant que riche de joie et de paix... Miséricordieux comme le Père, c’est donc la “devise” de l’Année Sainte.

«Ouvrons nos yeux pour voir les misères du monde, les blessures de tant de frères et sœurs privés de dignité, et sentons-nous appelés à entendre leur cri qui appelle à l’aide. Que nos mains serrent leurs mains et les attirent vers nous afin qu’ils sentent la chaleur de notre présence, de l’amitié et de la fraternité. Que leur cri devienne le nôtre et qu’ensemble, nous puissions briser la barrière d’indifférence qui règne souvent en souveraine pour cacher l’hypocrisie et l’égoïsme.»

Ces paroles du pape François nous rappellent celles de la prière du missionnaire de la miséricorde, telles que dictées par Jésus à Sainte Faustine Kowalska (voir page 48), religieuse polonaise qui fut appelée par Notre-Seigneur à être l’Apôtre de la Miséricorde divine. (Voir pages 8 à 13.) Jésus lui a dévoilé les profondeurs de Sa Miséricorde, par l’entremise d’un tableau (Jésus, j’ai confiance en Toi) et aussi du chapelet de la miséricorde. (Voir pages 24 et 25.)

Les œuvres de miséricorde

la brebis perdue et retrouvéeLe pape François explique ensuite ce que sont les œuvres de miséricorde:

«J’ai un grand désir que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Ce sera une façon de réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le cœur de l’Evangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine. La prédication de Jésus nous dresse le tableau de ces œuvres de miséricorde, pour que nous puissions comprendre si nous vivons, oui ou non, comme ses disciples.

«Redécouvrons les œuvres de miséricorde corporelles: donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts.

«Et n’oublions pas les œuvres de miséricorde spirituelles: conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts.

«Nous ne pouvons pas échapper aux paroles du Seigneur et c’est sur elles que nous serons jugés: aurons-nous donné à manger à qui a faim et à boire à qui a soif? Aurons-nous accueilli l’étranger et vêtu celui qui était nu? Aurons-nous pris le temps de demeurer auprès de celui qui est malade et prisonnier? (cf. Mt 25, 31-45).

«De même, il nous sera demandé si nous avons aidé à sortir du doute qui engendre la peur, et bien souvent la solitude; si nous avons été capable de vaincre l’ignorance dans laquelle vivent des millions de personnes, surtout des enfants privés de l’aide nécessaire pour être libérés de la pauvreté, si nous nous sommes faits proches de celui qui est seul et affligé; si nous avons pardonné à celui qui nous offense, si nous avons rejeté toute forme de rancœur et de haine qui porte à la violence, si nous avons été patients à l’image de Dieu qui est si patient envers nous; si enfin, nous avons confié au Seigneur, dans la prière nos frères et sœurs.

«C’est dans chacun de ces “plus petits” que le Christ est présent. Sa chair devient de nouveau visible en tant que corps torturé, blessé, flagellé, affamé, égaré… pour être reconnu par nous, touché et assisté avec soin. N’oublions pas les paroles de Saint Jean de la Croix: “Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour”.»

On vient de mentionner qu’une des œuvres de miséricorde spirituelle est d’instruire les ignorants. On fait donc œuvre de miséricorde spirituelle en lisant et en faisant lire Vers Demain, qui renseignent les gens sur la foi en Jésus, bien sûr, mais aussi sur leurs droits et devoirs et sur l’escroquerie du système financier actuel, tout en proposant une solution qui respecterait la personne humaine.

C’est l’ignorance du peuple qui fait la force des financiers; c’est pour cette raison que Louis Even fonda Vers Demain en 1939 pour faire connaître la solution du Crédit Social ou démocratie économique, «une lumière sur mon chemin», avait-il déclaré. (Voir pages 32 à 39.)

Cette année sainte est aussi, évidemment, un temps fort pour expérimenter la miséricorde de Dieu par le sacrement du pardon. Dieu est toujours prêt à nous pardonner; la seule chose qu’Il nous demande, c’est la contrition, le regret de nos péchés. (Voir pages 16 à 19.) Le pape François explique:

«Mon appel à la conversion s’adresse avec plus d’insistance à ceux qui se trouvent éloignés de la grâce de Dieu en raison de leur conduite de vie. Je pense en particulier aux hommes et aux femmes qui font partie d’une organisation criminelle quelle qu’elle soit. Pour votre bien, je vous demande de changer de vie. Je vous le demande au nom du Fils de Dieu qui, combattant le péché, n’a jamais rejeté aucun pécheur. Ne tombez pas dans le terrible piège qui consiste à croire que la vie ne dépend que de l’argent, et qu’à côté, le reste n’aurait ni valeur, ni dignité. Ce n’est qu’une illusion. Nous n’emportons pas notre argent dans l’au-delà. L’argent ne donne pas le vrai bonheur. La violence pour amasser de l’argent qui fait couler le sang ne rend ni puissant, ni immortel. Tôt ou tard, le jugement de Dieu viendra, auquel nul ne pourra échapper.

«Voici le moment favorable pour changer de vie! Voici le temps de se laisser toucher au cœur. Face au mal commis, et même aux crimes graves, voici le moment d’écouter pleurer les innocents dépouillés de leurs biens, de leur dignité, de leur affection, de leur vie même. Rester sur le chemin du mal n’est que source d’illusion et de tristesse. La vraie vie est bien autre chose. Dieu ne se lasse pas de tendre la main. Il est toujours prêt à écouter, et moi aussi je le suis, comme mes frères évêques et prêtres. Il suffit d’accueillir l’appel à la conversion et de se soumettre à la justice, tandis que l’Eglise offre la miséricorde.»

Terminons avec cette prière pour l’Année de la Miséricorde, composée par le Pape François:

Seigneur Jésus-Christ, toi qui nous a appris
à être miséricordieux comme le Père céleste,
et nous a dit que te voir, c’est Le voir,
Montre-nous ton visage,
et nous serons sauvés.

Ton regard rempli d’amour a libéré Zachée
et Matthieu de l’esclavage de l’argent,
la femme adultère et Madeleine de la quête
du bonheur à travers les seules créatures;
tu as fais pleurer Pierre après son reniement,
et promis le paradis au larron repenti.

Fais que chacun de nous écoute cette parole
dite à la Samaritaine comme s’adressant
à nous: Si tu savais le don de Dieu !

Tu es le visage visible du Père invisible,
du Dieu qui manifesta sa toute-puissance
par le pardon et la miséricorde: fais que l’Église soit,
dans le monde, ton visage visible,
toi son Seigneur ressuscité dans la gloire.

Tu as voulu que tes serviteurs
soient eux aussi habillés de faiblesse
pour ressentir une vraie compassion à l’égard
de ceux qui sont dans l’ignorance et l’erreur:
fais que quiconque s’adresse à l’un d’eux
se sente attendu, aimé, et pardonné par Dieu.

Envoie ton Esprit
et consacre-nous tous de son onction
pour que le Jubilé de la Miséricorde
soit une année de grâce du Seigneur,
et qu’avec un enthousiasme renouvelé,
ton Église annonce aux pauvres
la bonne nouvelle
aux prisonniers et aux opprimés la liberté,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue.

Nous te le demandons par Marie,
Mère de la Miséricorde,
à toi qui vis et règnes avec le Père
et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles.

Amen.

 

Le logo et la devise de l’Année Sainte

Le logo et la devise de l'Année Sainte représentent une somme théologique de la miséricorde. Tirée de Luc, cette devise propose de vivre la miséricorde à l’exemple du Père, qui demande de ne juger ni condamner, mais de pardonner. d'offrir amour et pardon sans mesure. Le logo, œuvre du Père Rupnick, exprime l’amour du Christ qui charge sur ses épaules l’homme égaré. Le dessin tend à faire comprendre que le Bon Pasteur touche en profondeur la chair de l’homme et qu’il le fait avec un tel amour qu’il lui change la vie. Il y a également un détail qui ne peut pas échapper à l’attention: Avec une miséricorde infinie, le Bon Pasteur charge sur lui l’humanité... Le Christ voit par les yeux d’Adam et celui-ci par les yeux du Christ. Chaque homme découvre ainsi dans le Christ, nouvel Adam, son humanité et le futur qui l’attend. Cette scène se situe à l’intérieur d'une mandorle (figure en forme d’ovale ou d’amande), elle aussi un symbole cher à l’iconographie ancienne appelant la présence de deux natures, la divine et l’humaine, dans le Christ. (Source: Radio Vatican)

Logo de l'année de la miséricorde
Alain Pilote

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