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Le jeûne qui me plaît: libérer les opprimés

Alain Pilote le mercredi, 01 mars 2017. Dans Éditorial

Face de CarêmeNous voici de nouveau dans la période du Carême, 40 jours pour se convertir (du latin convertere, se tourner vers), donc, se tourner vers Dieu et abandonner le chemin du mal. Pour  nous corriger de nos défauts et penchants mauvais, et obtenir la force de résister aux tentations, l’Évangile nous propose trois moyens traditionnels: la prière, le jeûne,  et l’aumône. Mais pour une vrai conversion, le carême doit être plus que cela : il s’agit de renoncer à soi-même, à son égoïsme, et de s’ouvrir aux autres, à leurs besoins, rendre les autres heureux. On peut lire dans Isaïe (58, 6-7) ces paroles de Dieu: «Le jeûne qui me plaît, c’est faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs, partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable.»

S’ouvrir aux autres, à ceux dans le besoin, à la dimension du monde entier: c’est ce que le Pape Paul VI nous a rappelé dans son encyclique Populorum Progressio sur le développement des peuples, dont nous célébrons ce mois-ci le 50e anniversaire. C’est aussi ce que nous rappelle le Pape François dans son message pour le Carême 2017, qui nous avertit que notre attachement à l’argent peut nous empêcher de voir le pauvre devant nous qui est dans le besoin.

Ce qui plaît à Dieu, dit Isaïe, c’est de libérer les opprimés. La démocratie économique, ou crédit social, est un véritable message de libération pour les pauvres, pour tous les peuples de la terre  opprimés par le système bancaire actuel qui crée l’argent sous forme de dette. Jésus a dit: «La vérité vous rendra libre.» (Jean 8, 23.) Il est grand temps que les gens connaissent l’escroquerie des banques qui s’approprient le crédit de la nation et créent l’argent à partir de rien.

Le Carême est un temps pour être connecté à Dieu, être à l’écoute de Dieu, faire la volonté de Dieu. Un exemple exceptionnel de cette écoute et obéissance à Dieu est celui de saint Joseph, à qui Dieu a confié la garde de Jésus et de Sa Mère. En ce mois de mars, traditionnellement consacré à saint Joseph, il est bon de s’arrêter à méditer sur la figure de ce grand saint, gardien de la Sainte Famille, dont l’Évangile dit peu de choses, sinon qu’il était «un homme juste» (Matthieu 1, 19.) De nombreux saints et souverains pontifes ont écrit de belles choses sur les grandeurs de saint Joseph; ne citons ici que ces extraits du Père Jean-Jacques Olier, fondateur des Sulpiciens :

«L’admirable saint Joseph fut donné à la terre pour exprimer sensiblement les perfections adorables de Dieu le Père... Le Père s’étant choisi ce saint pour en faire sur la terre son image, aussi faut-il considérer l’auguste saint Joseph comme la chose du monde la plus grande, la plus célèbre, la plus incompréhensible...» De récentes apparitions de saint Joseph au Brésil, approuvées par l’évêque du lieu, apportent aussi de nouvelles lumière sur ce grand saint.

Avez-vous un visage de ressuscité?

Le diocèse de Québec a eu l’excellente idée de faire campagne cette année pour le Carême avec des affiches de gens souriants, avec le titre: «Face de carême». On connaît cette expression, qui signifie avoir un visage pâle ou triste, pour montrer qu’on a jeûné et fait pénitence durant le Carême. Pourtant, le Carême n’a pas à être vécu avec des visages tristes, mais avec des visages joyeux. Jésus dit: «Quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites: ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare: ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage…» (Matthieu 6, 16-18.)

Ce qui attire le monde, c’est de voir des gens heureux, souriants. Les gens disaient des premières communautés chrétiennes: «Voyez comme ils s’aiment.»  Le philosophe allemand Nietsche écrivait: «Je croirai en Dieu lorsque les chrétiens auront une tête de ressuscités.» En fait, les gens  sont beaucoup plus touchés par notre témoignage de vie que par nos paroles. Le Pape Paul VI écrivait en 1975 dans son exhortation sur l’évangélisation dans le monde moderne: «L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins.» Alors, témoignons avec des visages de ressuscités!

Alain Pilote

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