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Un dividende gratuit à chacun pour distribuer l’abondance gratuite

Louis Even le lundi, 01 mars 2010. Dans Dividende

«Le Crédit Social ferait du bien surtout aux pauvres»

Un grand patriote

Le curé Édouard V. Lavergne
Le curé Édouard V. Lavergne

L’abbé Édouard Valmore Lavergne, curé fondateur de la paroisse Notre-Dame de Grâce de Québec en 1924, et décédé le 19 juillet 1948 à l’âge de 71 ans, fut un grand dévot de la Vierge Marie, ami des pauvres, mais aussi un patriote, un patriote de grande classe, grand ami de Vers Demain. Ce n’est pas lui qui concevait une politique d’où serait absente toute référence à Dieu et aux préceptes évangé­liques, ni une politique dans laquelle la course au pouvoir et aux postes payants passerait avant le souci du service de la multitude.

L’abbé Lavergne ne manquait ni de courage ni d’éloquence pour dénoncer les trahisons et les injustices, si haut placés fussent leurs auteurs. Il flagellait les tractations de coulisses, les achats de consciences, les prostitutions de mandats de ceux qui, parvenus à des postes de responsabilités par des moyens plus ou moins honnêtes, en profitaient pour mousser leurs intérêts person­nels et ceux de leurs amis politiques.

S’il sut flétrir les trahisons des grands et l’es­prit de parti entretenu dans le peuple par ceux qui en profitaient, le curé Lavergne sut, d’autre part, reconnaître et appuyer les hommes de droiture et de courage qui savaient faire les sa­crifices voulus, même sortir de la quiétude de leurs foyers, de leurs bureaux ou de leurs bibliothèques, pour affronter avec des moyens souvent modestes les puissants et les gavés de la politi­que, de la finance, de la presse, du mensonge et de la corruption. Il savait saluer l’avènement de propositions nouvelles chargées de vérité et de justice pour tous. Il savait discerner et épau­ler des initiatives qui s’orientaient vers une po­litique d’éducation et d’apostolat, au lieu d’une politique de pouvoir, d’argent, de combines et de concessions en vue de succès électoraux.

C’est ainsi que le curé Lavergne devint vite un ami et un auxiliaire précieux de la cause créditiste présentée d’abord par les Cahiers du Crédit Social, puis par le journal Vers Demain et le mouvement créé autour de cet organe. Et il n’en fit point mystère. L’abbé Lavergne n’était point homme à masquer ses convictions, pas plus dans le champ social que dans le champ religieux. Il savait dire au grand jour: Cela est faux, ceci est vrai; cela est injuste et nuisible, ceci est juste et bon pour tous. Cette franchise et cette vérité ne lui firent pas que des amis, et lui valurent de grandes persécutions, qu’il supporta de façon héroïque jusqu’à sa mort.

«Ferait du bien aux pauvres»

Mais qu’est-ce qui avait gagné l’adhésion du curé Lavergne à la doctrine du Crédit Social? Était-ce le fruit de longues dissertations techni­ques en matière de finance et d’économie? —Non pas. Encore moins l’idée de voir surgir un parti politique nouveau qui disputerait le pou­voir aux équipes ayant successivement déçu les espoirs de la population. Non. Rien de tel. Le curé Lavergne nous le dit un jour lui-même: «Ce que j’apprécie dans le Crédit Social, c’est que son application, avec son dividende à tous, ferait surtout du bien aux pauvres.» Aux pauvres de sa paroisse, à tous les pauvres du pays. Et au delà, partout où l’exem­ple donné par notre pays en susciterait l’appli­cation ailleurs.

Certains adhèrent à la doctrine du Crédit So­cial de Douglas à cause de sa logique, à cause de sa parfaite conformité au réel, et ils ne se trom­pent pas. D’autres, parce qu’ils voient dans le Crédit Social la meilleure arme à opposer au communisme, sur le terrain économique et social; et eux aussi ont raison. Mais quand le bon curé Lavergne dit: «Le Crédit Social ferait du bien surtout aux pauvres», en même temps que c’est son cœur qui parle, il exprime un argument d’une grande vérité, sur lequel il fait bon de s’arrêter pour mettre en lumière la valeur du Crédit Social.

Que faut-il, en effet, pour faire du bien aux pauvres, aux dépourvus des biens de ce mon­de? Il leur faut les biens matériels qui leur man­quent, oui, mais il leur faut aussi le relèvement de la condition d’humiliés, de piétinés, de mal considérés, de poids sociaux, auxquels ils se sen­tent si souvent réduits.

Incomplet

Le sens social a fait beaucoup de progrès de­puis les années 1930. À cause du travail de Vers Demain, on admet aujourd’hui que la société n’a pas le droit de laisser des personnes, des familles dans le dénuement absolu. Des mesures dites de sécurité sociale ont été établies, qui ont certainement adouci bien des conditions. Mais il reste que ces mesures maintiennent les béné­ficiaires dans le statut de secourus. Outre les en­quêtes et ré-enquêtes dont ils sont l’objet, outre les retards, les vexations, les restrictions, les rationnements, les secourus savent, et on le leur rappelle d’ailleurs souvent, que s’ils obtiennent de quoi vivre, c’est parce que d’autres l’ont gagné pour eux. La caisse où l’on puise les se­cours est alimentée par des taxes imposées à ceux qui tirent leur revenu de leur contribution à la production. Les taxés sont des personnes gagnant des salaires. Les pauvres, eux, doivent savoir qu’ils vivent d’argent non gagné, qu’ils vivent du travail des autres, que la société admet avoir l’obligation de les nourrir, mais qu’ils sont quand même des parasites.

Est-ce bien là réhabiliter le pauvre? Si c’est lui procurer au moins le strict nécessaire, est-ce bien là le sortir de sa condition d’humilié, le délivrer de l’obsession écrasante de se sentir un poids à la charge de la société?

Complet

Mais en quoi le dividende du Crédit Social serait-il différent d’une même somme d’argent fournie, disons, par le Bien-Être social au pau­vre sans revenu?

Différence du tout au tout. Justement parce que ce serait un dividende. Un dividende est un revenu de capitaliste, non pas une aumône à un indigent, pas même un salaire lié à la servitude d’un emploi aux ordres d’un autre. Il n’y a pas d’humiliation à toucher un dividende. Le dividende est le revenu d’un homme libre. Il laisse au capitaliste toute liberté quant l’emploi de son temps et quant au choix de sa carrière.

Et le dividende proposé par le Crédit Social serait un dividende social. Donc, le revenu d’un capital social. À chaque citoyen. Donc, chaque personne reconnue comme capitaliste et traitée en capitaliste. Tous, pauvres ou riches, ga­gnants ou pas gagnants, employés ou non, bien portants ou malades, enfants au berceau ou vieillards vivant leurs derniers jours — tous recevant le même dividende social. Donc, tous capitalistes, au même degré, pour le facteur de production qui n’est du ni au travail des em­ployés ni aux placements des hommes à pias­tres.

Croyez-vous que le bon curé Lavergne pou­vait demeurer insensible à la perspective d’une économie commençant par assurer à tous ses paroissiens, comme à tous les citoyens du pays, ce statut de capitaliste, ce droit à un dividende périodique? Sans avoir à subir une investigation préalable. Sans avoir à se déranger, rece­vant le dividende périodiquement, par un chè­que postal comme les pensions de vieillesse d’au­jourd’hui, ou par une simple inscription à leur crédit personnel dans un compte de banque à leur nom.

Le pauvre ne se sentirait plus un être à char­ge, vivant des revenus enlevés à d’autres. Il serait devenu un capitaliste sur le même pied que le plus gros actionnaire de son pays, au moins pour le capital communautaire dont le dividende social serait l’expression.

Tous capitalistes

— Mais ce serait là de l’argent non gagné!

Justement, ce serait de l’argent gratuit. Gra­tuit comme est gratuit le plus gros facteur de production, de la production moderne surtout.

— Et quel est donc cet élément gratuit au­quel la production est redevable?

— C’est tout d’abord l’abondance des riches­ses naturelles, créées par Dieu, sans aucune contribution humaine. Créées avant l’homme lui-même, pour lui préparer un habitat dans lequel pourraient vivre toutes les générations qui se succéderaient sur la terre. Et c’est vraiment là le plus gros facteur de production, en même temps que le plus gratuit. Sans les richesses na­turelles, sans le sol, la mer, les fleuves, les forêts, les chutes d’eau, le sous-sol et ses minerais, sans la pluie pour arroser les plantations, sans le so­leil pour faire mûrir les fruits et les moissons, que feraient le labeur des travailleurs ou les place­ments des capitalistes à piastres?

Et ce facteur gratuit de production a bien été créé par Dieu pour être au service de tous les hommes, pas seulement d’individus ou de groupes privilégiés.

Fonction sociale

— Cela veut-il condamner la propriété privée du sol, l’exploitation privée d’autres richesses naturelles et de moyens de production dans les­quels entrent ainsi des éléments de nature communautaire?

— Pas du tout. Mais cela veut dire que, quel que soit le mode de production, il doit faciliter et non entraver la destination universelle des biens. Ce qu’on appelle propriété privée, avec tous les privilèges et les responsabilités qu’elle comporte, est bien plus, devant Dieu et l’humanité, une gérance qu’une propriété absolue. Tout en répondant à une tendance naturelle de la personne, tout en contribuant à enrichir la personnalité du propriétaire, la propriété privée des moyens de production garde une fonction socia­le. Que les biens proviennent d’une entreprise privée, ou d’une corporation capitaliste, ou d’u­ne coopérative, ou d’une institution étatisée, c’est toute la communauté, ce sont tous les membres de la société qui, de quelque manière, doivent en obtenir un enrichissement.

Le mode de production est une chose. Le mode de distribution en est une autre. Les deux doivent être ordonnés au même but: le premier, en fournissant efficacement la somme des biens réclamés par la somme des besoins; le second, en rendant ces biens accessibles aux besoins de tous, avec le minimum de difficultés, sans pour cela ôter aux producteurs une récompense pro­portionnée à leur contribution personnelle au maintien du flot de produits et de services.

L’offre des produits sur le marché commu­nautaire ne reconnaît-elle pas ce principe de la destination universelle des biens? Et s’il n’y avait pas carence du côté pouvoir d’achat, si du pouvoir d’achat était garanti à tous, comme par le dividende du Crédit Social, cette destina­tion universelle serait réalisée tout en mainte­nant, par la vente du produit, la récompense due au producteur. Simple question d’un système financier, d’une comptabilité monétaire ajustée à cette véritable fin de la production.

Tous héritiers

Un autre facteur gratuit de production — gratuit en ce sens qu’il n’a été gagné par per­sonne de ceux-la mêmes qui l’utilisent — c’est l’héritage des générations dont disposent les vi­vants actuels. C’est le savoir-faire accumulé et transmis, ce sont les découvertes faites et perfectionnées au cours des siècles, ce sont les pro­grès technologiques — toutes choses sans les­quelles la production moderne serait immensément moindre qu’on la connaît, même si tous les producteurs y consacraient beaucoup plus de temps et beaucoup plus d’efforts. Facteur communautaire aussi, l’existence d’une vie en société, qui a permis la sauvegarde, le développement et la transmission des acquisitions ainsi réalisées au cours des siècles.

C’est donc tout cela — le cadeau sorti des mains du Créateur et l’héritage reçu des géné­rations — c’est tout cela qui constitue un ap­port gratuit à la production. Véritable capital social, gagné par personne, dont tous sont au même degré co-capitalistes, cohéritiers. Capital fécond, qui doit bien valoir un titre gratuit à une part des fruits qui en découlent.

Ces facteurs gratuits ne suffisent pas, il est vrai, pour fournir aux besoins humains des biens qui leur soient adaptés. Le sol doit être cultivé, le bois doit être abattu, les minerais doivent être extraits de leurs gisements, des transformations successives doivent conduire à un produit fini. Et toutes ces opérations demandent la contri­bution de producteurs. Assurément. Mais cela n’enlève en aucune manière le droit de tous à un dividende social, a titre de copropriétaires, cohéritiers du capital social exploité — pas plus que l’actionnaire d’une industrie ne perd le droit à un dividende sur son placement, quand bien même ce n’est pas lui, mais des employés qui mettent ce capital en rendement.

Gratuité sans humiliation

Comme on le voit, il y a toute la différence du monde entre le dividende à tous et le secours au dépourvu, même si les deux peuvent apporter la même quantité de pain sur la table. Il y a dans le dividende une réhabilitation, un relève­ment de l’écrasé, qui ne se trouve pas dans le simple secours au dépourvu. Et d’abord, dans une économie de dividendes à tous, il n’y aurait plus de totalement dépourvus.

Au citoyen recevant son dividende, personne ne pourrait plus dire, comme cela arrive dans le cas du Bien-Être: «Cet argent qu’on te passe a été gagné par d’autres; il a fallu l’enlever à d’autres pour te permettre de vivre.» Non. L’argent du dividende social ne serait pas de l’argent d’abord gagné par certains, puis retiré d’eux pour être distribué en dividendes à tous. Rien de tel, puisque ce serait une gratuité, fruit d’un capital gratuit. Personne ne l’ayant lui-même gagné, il ne pourrait être taxé de person­ne. Dividende à tous, n’enlevant rien à personne. Pouvoir d’achat prioritaire, concrétisant pour chacun son droit à une part des gratuités venues du Créateur et à une part de l’héritage reçu des générations. Quelle joie, et point d’hu­miliation du tout, à recevoir un cadeau, à tou­cher un héritage! Joie que le Crédit Social ferait goûter à tous.

Un dividende croissant

Le capital social prend de plus en plus de prépondérance comme facteur de production, alors que le labeur humain en prend de moins en moins, en prendrait même très peu si l’on n’affectait pas la majeure partie des activités économiques à de la production parfaitement inutile au point de vue satisfaction des besoins normaux des hommes. C’est ce qui a fait le fon­dateur de l’école créditiste, l’ingénieur C. H. Douglas, écrire que le pouvoir d’achat devrait graduellement provenir de plus en plus de divi­dendes, et de moins en moins de salaires, à mesure que la productivité augmente sans aug­mentation et même avec diminution de labeur humain.

Si l’on avait compris et adopté cette concep­tion de l’économie, les salaires d’alors auraient plutôt di­minué qu’augmenté avec la diminution des heu­res d’ouvrage, et les dividendes à tous seraient considérables. Avec satisfaction pour tout le monde, puisque la somme des deux distribuerait sans heurt toute la production répondant à des besoins. Au lieu de cela, parce qu’on a méconnu le capital social et le droit de tous à un dividende social, les producteurs, salariés et capitalistes, ont passé de conflits en conflits, finissant tou­jours par une hausse de leurs rémunérations respectives, incorporant dans leurs salaires et leurs profits ce qui aurait dû légitimement être distribué en dividendes à tous. Ce vol — car c’en est un — ce vol des dividendes dus à tous, le leur y compris, transforme en prix ce qui devrait être gratuités. Source d’inflation crois­sante qui ne satisfait personne, pas même les voleurs, encore moins les volés.

Bien d’autres vices du système financier ac­tuel seraient corrigés graduellement, et très vite, par une économie de dividendes à tous. Men­tionnons seulement la concentration actuelle des grands moyens de production entre quelques mains, engendrant les industries mastodontes qui entassent les populations dans les villes, qui brisent la vie de famille, qui créent des équipes de nuit comme de jour, de dimanches comme de jours ouvrables alors que tant de machines sont au service de l’homme, qui énervent, robo­tisent et dépersonnalisent les masses ouvrières, et quoi encore! Le dividende à tous contribue­rait à libérer les esclaves de ce système, à leur permettre d’envisager eux-mêmes la formation d’entreprises à taille d’hommes, à assainir le progrès et en faire un serviteur au lieu d’un ogre.

L’établissement d’une économie de dividen­des nécessiterait d’ailleurs une élimination des vices mortels du système financier actuel, favo­risant l’éclosion d’un climat économique nouveau, plus propice aux bonnes relations des hommes entre eux.

Les riches

Les riches devraient-ils, eux aussi, toucher un dividende social? Certainement, puisque eux aussi sont, au même titre que tout le monde, co-propriétaires, cohéritiers du capital social.

Évidemment, le dividende à tous ferait sur­tout du bien aux pauvres, comme le comprenait fort bien le curé Lavergne, car ce qui peut n’ê­tre qu’une miette pour le riche est tout un pain pour le pauvre.

Mais nous ajouterons que le fait de toucher le même dividende social que le pauvre pourrait faire beaucoup de bien au riche, en l’amenant à rectifier des erreurs de jugement bien coutumières chez ces messieurs — autre genre de pau­vreté que la richesse en piastres risque d’aggraver.

Disons, pour faire comprendre ce point, que le dividende à tous soit de 1000 $ par mois, donc de 12 000 $ par année, et que monsieur Dupont, lui, tire de ses gros placements des dividendes industriels se totalisent à cent fois ce montant, soit 1 200 000 $ par année.

Eh bien, même regorgeant de revenus per­sonnels considérables, notre Dupont recevrait chaque mois la même gratuité, fort dérisoire pour lui, que son voisin pauvre. Avant cela, monsieur Dupont n’hésitait probablement pas à s’attribuer tout le mérite de ses gains: «J’ai bien réussi dans ma vie, pouvait-il muser. J’ai gagné. J’ai habilement placé mes gains. Je ne dois qu’à moi-même la fortune dont je jouis et que je saurai faire produire encore plus.» Monsieur Dupont pouvait complètement oublier la part de ses acquisitions redevable d’abord à l’existence préalable de sources de richesse créées par Dieu lui-même, puis à des procédés de pro­duction perfectionnés par des devanciers et transmis jusqu’à sa génération sans aucun mérite de sa part.

Mais si notre monsieur Dupont, riche en pias­tres, n’est pas devenu complètement indigent en capacité de réflexion, la réception du petit 1 000 $ par mois pourra susciter une note nouvelle dans son hymne à sa fortune: Ce 1 000 $, pourra­-t-il être amené à se dire, je ne l’ai pas gagné plus que n’importe quel autre membre de la communauté. C’est pour moi, comme pour le pauvre Baptiste du fond de cour là-bas, un ca­deau de Dieu, un héritage du passé auquel je n’ai aucunement contribué. Au fait, et je n’y avais pas pensé, n’y a-t-il pas bien autre chose que mes propres mérites dans le magot annuel de 1 200 000 $ dont je suis gratifié? Qu’en aurais-­je s’il n’y avait pas eu d’abord des richesses naturelles créées par Dieu pour tous? Et s’il n’y avait pas une société établie et ordonnée pour permettre la division du travail, et des compé­tences acquises par d’autres pour faire fructifier mes placements?»

C’est toute une conversion sociale que ce petit dividende peut amorcer chez monsieur Dupont, alors que son magot annuel cent fois plus considérable était en train de faire de lui un aveu­gle social et un égoïste n’ayant même pas cons­cience du déboussolement de sa vie.

Touche de christianisme

Comme quoi, le dividende social comporte un certain caractère sacré, par le soulagement matériel qu’il apporte au pauvre et par l’étin­celle de réflexion salutaire qu’il peut provoquer dans la tête du riche.

De toute façon, ce dividende, le même pour tous pour la tranche de production qu’il représente, sans distinction de rang social ou de for­tune acquise ou de statut dans la vie économi­que, ne vous fait-il pas un peu l’effet d’une table commune autour de laquelle tous sont assis comme des frères, pour recevoir avec actions de grâces une gratuité répondant à la demande apprise du Christ et adressée au Père Éternel: «DONNEZ-nous aujourd’hui notre pain quoti­dien»?

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Louis Even

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