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Soixante-deux ans de combat contre la misère et la pauvreté

Thérèse Tardif le mardi, 01 juin 1999. Dans Apostolat

Gilberte Côte-Mercier est encore là à 89 ans

Le 23 mai, à l'occasion de notre grande assemblée du mois, à Saint-Michel de Rougemont, les Pèlerins de saint Michel eurent la joie de voir arriver sur la tribune, leur directrice-générale, madame Gilberte Côté-Mercier. Souffrant d'angine et ayant fait un gros infarctus en avril, elle a vécu un rude calvaire. La voir assez bien portante après une si grave maladie, faisait chaud au cœur. Aussi elle fut longuement ovationnée. Et c'était son anniversaire de naissance. Nous lui avons tout de suite cédé le micro et elle nous a encore ravis par son beau discours de près d'une heure.

Les Pèlerins de saint Michel sont venus nombreux et de partout pour la fêter. Quel plaisir et quel encouragement ce fut pour elle et pour nous du centre, de les voir arriver les uns après les autres, des États-Unis, de toutes les régions de l'Ontario, du Québec et du Nouveau-Brunswick. Plusieurs ont fait de gros efforts pour être présents, mais ces présences furent, avec les belles gerbes d'abonnements, les cadeaux les plus appréciés par la jubilaire.

Notre grande salle était en parures de fête, le parfum des lilas embaumaient l'atmosphère et l'immense écriteau du devant de la tribune donnait tout de suite le ton de la journée.

« De joyeux « vivats » pour les 89 ans de notre bien-aimée cofondatrice, Gilberte Côté-Mercier, exemple de courage et de ténacité »

Oui, exemple de courage et de ténacité, nous l'avons vu par l'éloquente conférence qu'elle a prononcée, malgré une santé très détériorée.

Grand combat contre la pauvreté

On peut comprendre qu'elle soit épuisée après 62 années de grands combats contre la pauvreté, sans ne jamais prendre un seul jour de congé.

On a vu, dans le passé, de ces grandes âmes se dépenser au service des autres. De nos jours, elles sont rares. Mais Gilberte Côté en est une et nous pouvons la citer en exemple à la jeunesse. Pour revivre, notre pays a besoin de héros, de saints parmi les jeunes. Vers Demain leur offre ce milieu qui leur permet d'utiliser leurs énergies à la reconstruction de notre chère patrie si lourdement ébranlée par l'athéisme.

Gilberte Côté vit le jour à Montréal, la Ville-Marie de nos ancêtres, le 25 mai 1910 dans le beau mois de Marie. Elle fut baptisée à l'église de l'Immaculée Conception. La Madone fut donc sa protectrice dès sa naissance.

À l'âge de 4 ans, elle étudiait déjà le piano avec un professeur. Et sa bonne mère nous racontait, qu'étant enfant, Gilberte mettait de petits cailloux dans ses souliers pour aider Notre-Seigneur à expier les péchés du monde.

Une jeune fille cultivée

À 25 ans, Gilberte Côté était une jeune fille cultivée. Dieu l'a gratifiée d'une intelligence supérieure, ses compagnes de classe nous l'ont maintes fois affirmé. D'ailleurs en œuvrant à ses côtés, nous avons pu le constater nous-mêmes. Elle détenait une licence en musique de l'École de Musique de Chicago du Dr. Robert Schmitz. Elle en aurait fait sa carrière si elle n'avait pas craint de perdre son âme au milieu des vedettes.

Alors qu'elle était âgée de 20 ans, son père lui avait offert un voyage en Europe. Elle choisit plutôt la "Somme théologique de saint Thomas d'Aquin". Une phrase du grand docteur angélique a orienté sa vie : « La perfection de la sagesse n'est pas dans la ligne de l'intelligence mais dans la ligne de l'amour ».

Gilberte Côté était bachelière es-art, diplômée en philosophie et en lettres au Collège Marguerite Bourgeois ; en plus elle suivit des cours pendant 4 ans à l'Université de Montréal afin de trouver une solution à la crise économique du temps (1929-39). Elle souffrait tant de voir de nombreuses familles gémir dans une misère sans nom. Comment les secourir ?

Au secours des chômeurs

Elle s'est bien dévouée pour secourir les chômeurs dans l'œuvre du Révérend Père Dugré. Le secours que l'œuvre apportait aux chômeurs consistait à les envoyer colons en Abitibi. Mais, arrivées sur les lieux, les femmes des colons écrivaient à Gilberte Côté : « En Abitibi, nous crevons de faim. » Elle comprit, que loin d'aider les pauvres, malgré sa bonne volonté, elle contribuait à empirer leur sort. Que faire ?

Le Crédit Social

La lumière se fit éclatante dans son esprit losqu'un soir, elle assistait à une assemblée de propriétaires de Montréal, où chacun se lamentait de ne pouvoir se faire payer par ses locataires. Une dame Louart tenait des propos fort intéressants au milieu des stupidités des autres. Gilberte Côté alla s'asseoir près d'elle. Mme Louart l'invita chez elle le soir même et elle lui expliqua le Crédit Social. Puis Gilberte Côté étudia la question dans le livre anglais « Money what is it ? ». En décembre 1936, elle fut invitée à donner une conférence au cercle « Inter-Nos ». Son sujet fut évidemment le Crédit Social. Les journaux en firent paraître un résumé. Et des créditistes ayant lu ce résumé ont bien vu qu'il s'agissait du Crédit Social et ils ont invité Gilberte Côté à l'assemblée de Louis Even, à la salle de la Nativité d'Hochelaga, en février 1937. Elle s'y rendit accompagnée de sa mère, madame Rosario Côté, et de son frère, Rosaire. C'est ce jour-là, jour mémorable, que tous les trois connurent le grand Louis Even. Ils furent ravis de l'entendre exposer de façon si claire et si logique la solution à la crise économique qui sévissait alors dans le monde depuis 8 longues années, et qui causait tant de misère chez les peuples.

Tous les trois se firent, chacun à sa manière, les grands collaborateurs de Louis Even. À 26 ans, jeune, remplie de talents, cultivée et à l'aise financièrement, Gilberte Côté quitta le monde de la musique et de la science et suivra désormais la voie évangélique de l'amour des pauvres. Elle parcourut la province de Québec, Labelle, Abitibi, Lac St-Jean, Beauce, toutes les régions y passèrent, puis le Nouveau-Brunswick, l'Ontario, apportant la lumière du Crédit Social et l'espérance d'un avenir meilleur dans les familles. Elle était hébergée bien souvent dans les cabanes des colons. Elle se fit la voix des humbles. Pour les rejoindre, elle faisait le porte en porte, distribuait des circulaires et tenait des assemblées les soirs sur semaine, les samedis soirs et les dimanches, après la Messe, dans l'après-midi et la soirée.

Contre elle, les persécutions furent implacables et cruelles. Un seul exemple des difficultés des débuts : elle organisait une assemblée pour la soirée à Mont Laurier. Elle avait retenu une salle. Elle avait fait des circulaires pour l'annoncer et elle les avait distribuées de porte en porte. Des politiciens lui ont fait perdre la salle. Sans se décourager, elle alla retenir le salon de l'hôtel, elle refit ses circulaires et les distribua. Les politiciens ont gagné l'hôtelière à refuser la tenue de l'assemblée dans son salon. À la fin, l'assemblée a eu lieu sur la galerie du forgeron. Il a fallu recommencer les circulaires et les distribuer de nouveau de porte en porte. Le soir, la rue était remplie de monde devant la forgerie. Louis Even était monté sur une chaise pour faire son discours. Dès qu'il commençait à parler, la foule enterrait sa voix de cris sauvages. Pour terminer, les gueulards, soudoyés par les politiciens, prirent toute la littérature de Louis Even, la jetèrent dans la rue et y mirent le feu en criant et blasphémant.

Qu'est-ce que les financiers n'ont pas inventé pour arrêter Gilberte Côté ? Elle perdit tous ses amis de la « Haute », mais elle ne s'en plaignait guère, car, comme son Maître, le Christ, elle se plaisait au milieu des petits.

Qui n'a pas entendu ses conférences sans en être ravi, touché, souvent converti ? Elle enseignait le Crédit Social, mais elle était avant tout foncièrement catholique, et combien lui doivent d'être revenus dans le droit chemin ?

Il faudrait continuer des pages et des pages pour relater adéquatement la vie de sacrifices et de travaux qu'elle s'est imposée pour défendre ses amis, les pauvres.

Des gerbes d'abonnements

Ci-contre voyez les noms de ces géants de l'apostolat qui ont offert chacun une gerbe personnelle d'abonnements à Vers Demain et à « Michael » à notre vénérable directrice à l'occasion de son anniversaire de naissance le 25 mai. Elle est la mère de l'Œuvre. On aime offrir une gerbe de roses à une mère à l'occasion d'un anniversaire. Pour elle, la rose qu'elle préfère, c'est un abonnement à Vers Demain. Cela ne l'enrichit pas personnellement, mais c'est la joie de sa vie de voir de plus en plus s'agrandir, par Vers Demain, le champ de lumière du Crédit Social qui à mesure que le nombre d'abonnés augmente, chasse les ténèbres du monde obscurci par les mensonges et les tromperies de la Haute Finance responsable que des millions d'enfants et d'adultes meurent de faim chaque année.

Chers amis de tous les continents, vous désirez vous aussi démontrer un peu votre reconnaissance à celle qui vous présente un si bon journal, ce grand défenseur des pauvres depuis tant d'années, vous voulez l'aider à élargir le champ de lumière de Vers Demain ? Abonnez vos parents, vos amis, vos voisins. Parlez-leur de ce bon journal tout de suite. Vous seriez surpris de tous les abonnements à Vers Demain que vous prendriez, si vous osiez en parler autour de vous. Servez-vous du coupon ci-dessous pour envoyer vos abonnements à Mme Côté- Mercier. Ses 89 ans dureront toute l'année, n'est-ce pas ?

Thérèse Tardif

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