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De l'argent à tous et chacun

Louis Even le dimanche, 01 décembre 1996. Dans Le Crédit Social enseigné par Louis Even

L'article suivant fut écrit par Louis Even en 1941. Alors, Louis Even prouvait que le Crédit Social répond à la perfection aux demandes des Papes réclamant des mesures économiques pour garantir le nécessaire pour vivre à tous les êtres humains de la terre.

En 1984, le Vatican présentait à tous les gouvernements la Charte des Droits de la famille. Comment ne pas reconnaître encore une fois que le dividende du Crédit Social serait la solution parfaite et permanente aux problèmes économiques des familles ? Un dividende social à tous et à chacun, assuré de venir chaque mois dans toutes les maisons, quelle sécurité, quelle espérance pour les familles ! Cela serait vraiment chrétien, selon l'esprit catholique enseigné par notre Eglise de Rome.

GCM

par Louis Even

Le Crédit Social, ce n'est pas seulement de l'argent fait par le gouvernement. Ce n'est pas seulement de l'argent fait en quantité suffisante pour écouler toute la production. C'est aussi de l'argent à tout le monde. Et c'est pour cela qu'il est social.

Oui, de l'argent à tout le monde.

À tout le monde, parce que tout le monde a le droit de vivre. Or, dans notre monde actuel, avec nos règlements actuels d'échange, personne ne peut vivre sans argent. Ceux qui doutent de cela n'ont qu'à essayer.

Un enfant qui vient au monde a le droit de vivre, donc il a le droit à l'argent nécessaire pour obtenir les nécessités de la vie.

Ce droit de vivre n'est pas un droit à payer, à acheter, à gagner. C'est un droit naturel. Chaque personne, de par sa naissance, possède un titre à minimum de produits : à la quantité nécessaire pour lui assurer une honnête subsistance.

Sans doute que chaque personne a des devoirs sociaux. Le membre de la société a le devoir d'occuper dans la société une place utile. Le devoir d'entretenir le flot des biens, marchandises ou services, concerne tous ceux qui en sont capables, et il s'impose dans la mesure où se fait sentir le besoin du travail de l'homme pour alimenter la production. Pas plus.

Mais le droit au minimum de biens existe aussi, et ce droit s'étend à tout le monde, à chaque membre de la société, qu'il soit ou non capable de travailler, qu'il soit ou non requis pour alimenter la production.

La doctrine du Crédit Social n'a pas inventé ce droit, il existe depuis toujours. Mais elle le proclame en face d'un monde qui l'a oublié. En face d'un monde qui l'oublie alors même que c'est extrêmement facile d'assurer à chacun un gros minimum de biens.

Et les créditistes sont fiers de constater que le Pape demande textuellement la même chose : à tous et à chacun une part des biens de la nature et de l'industrie, part suffisante pour assurer une honnête subsistance.

A tous et à chacun. Pas seulement aux salariés. Pas seulement aux employés. A tous et à chacun. A chacun, depuis sa naissance jusqu'à sa mort.

À tous et à chacun, dit le Pape. À tous et à chacun, disent les créditistes.

Le Pape ne dit pas comment. Ce n'est pas à lui de le faire. Les créditistes proposent leur méthode, et elle va droit au but :

De l'argent à tout le monde, pour que chacun puisse se procurer cette part qui lui est due des biens de la nature et de l'industrie. Un minimum d'argent, garanti, pour garantir à chacun le moyen d'exercer son droit de vivre.

La méthode ne va pas à certains. Ils admettent que tout le monde a droit de vivre, mais ils se refusent à ce qu'on place entre les mains de tout le monde la permission de vivre. Ils admettent le droit au minimum vital, mais non pas le droit à un un minimum d'argent, alors même qu'ils savent très bien que sans argent on n'obtient rien.

Demandez-leur s'ils ont une autre méthode à suggérer, parce que ça presse. Ils bafouillent ; mais une chose claire pour eux, et sur laquelle ils ne céderont pas, c'est que l'argent doit être gagné. Pourquoi ? Où ont-ils vu que l'argent doive être gagné ? Comment expliquentils cela ? Ils ne l'expliquent pas, c'est un fait acquis.

On paie le travail avec de l'argent, disent-ils, donc tout l'argent doit être gagné.

En voilà un raisonnement. C'est comme si quelqu'un disait : Il sort de l'eau de mon puits, donc toute l'eau sort de mon puits.

Et s'il faut que l'argent, la licence pour vivre, soit gagné, comment l'enfant, le malade, le vieux, le congédié de l'industrie, vont-ils s'y prendre pour gagner leur licence, leur permission de vivre ?

Ceux-là dépendent d'autres, qui doivent gagner pour eux, vous répond-on. Et voilà qui est réglé !

Vous êtes marié. Chaque fois qu'il vient un enfant nouveau dans votre famille, cet enfant apporte avec lui le droit de vivre. Mais pour qu'il exerce son droit de vivre, il faut que vous diminuiez votre propre droit de vivre et celui de ceux qui sont déjà dans la maison.

C'est à cela qu'on nous accule. Plus de bouches, ration moindre pour chacune. On n'a jamais pensé à introduire ce régime dans nos étables, c'est réservé aux êtres humains. Non par nécessité, puisque la production est abondante et se perd. Mais par bêtise, par respect pour des règlements qui ne tiennent pas debout, qui ne supportent pas l'argumentation, mais qu'on accepte tout faits et sacrés comme évangile.

Il a fallu les créditistes pour ôter le mensonge et exposer la réalité. L'argent est un droit à la production. Ce droit est indépendant de la manière dont il est distribué. Qu'il soit distribué comme récompense d'un service ou comme cadeau, c'est toujours un droit à la production.

Ici, le cadeau répond à un droit naturel ; le paiement à un droit acquis. L'un ne nuit pas à l'autre. Tout le monde a sa part minima garantie. Puis une part plus grosse à ceux qui contribuent à fournir les biens que l'argent achète ; récompense additionnelle, variable d'après les mérites.

Quand même la production serait très limitée, il faudrait tout de même, sans faire les parts toutes égales, garantir à chacun le nécessaire, s'il y a au moins le nécessaire total. C'est le surplus, le plus que le nécessaire qui devrait être rationné le premier.

De l'argent à tout le monde, parce qu'il y a de la production pour tout le monde.

De l'argent à tout le monde, pour que tout le monde ait son mot à dire dans la production. La production n'est bonne que si elle répond à de réels besoins. Et qui peut exprimer efficacement ses besoins, sinon celui qui a de l'argent.

La production peut fournir à peu près n'importe quoi aujourd'hui. Elle ne prend pas de temps à s'adapter. Elle peut vous fournir aussi facilement des aliments ou du poison, du lait ou de l'alcool ; du beurre ou des canons, un lit ou un cercueil.

La production obéit à qui place les commandes. Pour qu'elle obéisse à tout le monde, il faut que tout le monde puisse placer ses commandes. Et, répétons-le, c'est le but de la production de servir tout le monde, tous et chacun des membres de la société.

De l'argent à tout le monde, et ce sera la véritable démocratie économique. L'argent, c'est le droit de vote sur le produit. Vous allez au magasin avec un dollar, vous votez pour les produits que vous voulez, jusqu'au montant d'un dollar. Si vous avez assez d'argent, vous pouvez choisir le bon produit ; si vous avez très peu d'argent, vous vous contentez du bon marché, même si ça ne vaut pas cher pour votre santé.

De l'argent tous les jours, vous votez tous les jours, vous dites tous les jours à l'agriculture et à l'industrie quel produit vous voulez avoir, et et elles vous le donnent, et elles travaillent dans le sens que vous voulez.

Pourquoi les grosses villes industrielles, qui donnent tant de problèmes de chômage et autres à régler à nos gouvernements ? Qui est-ce qui commande les tonnes de papier, les wagons d'amiante, sinon ceux qui ont l'argent ? Où est le mot de l'homme, de la femme. de chez nous dans tout cela ?

De l'argent pour tout le monde. De l'argent entre les mains de tous les hommes et de toutes les femmes du pays, pour voter quelle va être la production du pays, pour avoir leur part de la production du pays. Pas de la production que le pays fait pour des trustards qui ont l'argent aujourd'hui ; mais de la production qu'il ferait pour les familles, lorsque ce sont les familles qui auraient l'argent.

Les familles. Plus il y a de personnes dans une famille, plus il s'y trouve de besoins, donc plus il y faut de l'argent. On tournera autour du sujet tant qu'on voudra ; mais aussi longtemps qu'on n'augmentera pas l'argent qui entre dans une famille à mesure que la famille augmente, la famille est découragée, non pas encouragée.

∗ ∗ ∗

De l'argent à tout le monde, par un dividende national à tous et à chacun. C'est la solution directe, c'est pour cela sans doute que ceux qui ne veulent pas de solution en cherchent une autre.

De l'argent à tout le monde, aussi — pour acheter la part du progrès qui appartient à tout le monde.

De l'argent facile, parce que la production est facile. De l'argent abondant, parce que la production possible est abondante. De l'argent gratuit, dans la mesure où la production est automatique.

De l'argent serviteur qui obéisse en naissant. Non pas de l'argent qui, en naissant, commande et endette.

Le Crédit Social, c'est tout cela, c'est l'argent dompté, assoupli, adapté. Non plus l'homme asservi, brisé, ajusté.

L'argent, ça s'arrange, ça peut se mettre en rapport avec la production et les besoins, puisque ce n'est que de la comptabilité. Mais pour cela, il faut des comptables qui reçoivent l'ordre de le faire, et non pas abandonner le comptabilité à des banquiers qui poursuivent d'autres buts.

De l'argent à tout le monde, pour permettre à tous les Canadiens et Canadiennes de vivre, même s'il faut pour cela chasser les voleurs installés aux postes de commande.

Louis Even

Journal Vers Demain Juin 1941

Louis Even

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