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Pouquoi le bœuf et l‘âne dans la crèche?
Lors de la création de la première «crèche vivan- qu’ils puissent reconnaître maintenant la voix de leur
te» à Greccio en 1223, saint François d’Assise avait maître, la voix de leur Seigneur.
fait ajouté un bœuf et un âne, bien qu’il ne soit pas Lorsque nous plaçons le bœuf et l'âne à côté
fait mention de ces deux animaux dans les Évangiles de la crèche, nous devons nous souvenir de tout
traitant de la naissance de Jésus. Dans son troisième le passage dans Isaïe, qui n'est pas seulement une
livre sur la vie du Christ, intitulé «L’enfance de Jésus» bonne nouvelle – dans le sens de la promesse d'une
(publié en 2012), le pape Benoît XVI explique que connaissance future – mais aussi un jugement pro-
bien que le bœuf et l'âne, sont toutefois inclus dans noncé sur la cécité contemporaine. Le bœuf et l'âne,
d'autres parties de la Bible, spécialement Isaïe 1, 3, même s’ils n’ont pas la raison, ont la connaissance
et qu’«aucune représentation de la crèche n'est com- (ils reconnaissent Jésus comme leur maître), tandis
plète sans le bœuf et l'âne. Dans son livre «La grâce que les humains eux, ont la raison, mais ne recon-
de Noël», le cardinal Joseph Ratzinger (qui devint par naissent pas Dieu: «Israël ne sait pas, mon peuple ne
la suite le pape Benoît XVI) élabore sur ce sujet: comprend pas.»
Saint François avait ordonné Qui est le bœuf et l'âne
qu'un boeuf et un âne soient pré- aujourd'hui, et qui est «mon peu-
sents dans la grotte de Greccio ple» sans comprendre? Pourquoi
le soir de Noël. Il avait dit au no- le manque de raison reconnaît-il,
ble Jean: «Je souhaite vraiment alors que la raison est aveugle?
éveiller le souvenir de l'enfant Pour découvrir la réponse, nous
qui est né à Bethléem et de tou- devons revenir avec les Pères de
tes les épreuves qu'il a dû subir l'Église au premier Noël. Qui l'a
dans son enfance. Je souhaite reconnu? Et qui ne l'a pas recon-
voir avec mes yeux physiques nu? Et pourquoi en était-il ainsi?
ce que signifie dormir dans une
mangeoire et dormir sur du foin, Celui qui ne l'a pas reconnu
entre un bœuf et un âne.» était Hérode, qui n'a même pas
compris quand ils lui ont parlé
À partir de ce moment-là, le de l'enfant: au lieu de cela, il a
bœuf et l'âne ont pris leur place été encore plus profondément
dans toutes les scènes de crè- aveuglé par sa soif de pouvoir
ches – mais d'où viennent-ils? Il et la paranoïa qui l'accompa-
est bien connu que les récits de gnait (Mt 2, 3). Ceux qui ne l'ont
Noël du Nouveau Testament ne pas reconnu étaient les «gens
les mentionnent pas. Lorsque en habits précieux» – ceux qui
nous examinons cette question, avaient une position sociale éle-
nous découvrons un facteur vée (Mt 11, 8). Ceux qui ne l'ont
important dans toutes les coutu- pas reconnu étaient les savants
mes associées à Noël et, en fait, maîtres qui étaient des experts
dans toute la piété de Noël et de Saint François d’Assise à Greccio de la Bible, les spécialistes de
Pâques de l'Église dans la liturgie lors de la première crèche vivante. l'interprétation biblique qui, cer-
et les coutumes populaires. tes, connaissaient le bon passage dans les Écritures,
Le bœuf et l'âne ne sont pas simplement des pro- mais ne comprenaient toujours rien (Mt 2, 6).
duits de la pieuse imagination: la foi de l'Église en l'unité Ceux qui l'ont reconnu étaient le «bœuf et l'âne»
de l'Ancien et du Nouveau Testament leur a confié leur (par rapport à ces hommes de prestige): les bergers,
rôle d'accompagnateur de l'événement de Noël. Nous les mages, Marie et Joseph. Mais aurait-il pu en être
lisons dans Isaïe (1, 3): «Le bœuf connaît son proprié- autrement? En cette nuit (de Noël), les visages du
taire, et l'âne la mangeoire de son maître; mais Israël bœuf et de l'âne nous regardent avec une question:
ne sait pas, mon peuple ne comprend pas.». mon peuple ne comprend pas, mais toi, perçois-tu
Les Pères de l'Église ont vu dans ces paroles la voix de ton Seigneur? Lorsque nous plaçons les
une prophétie qui visait le nouveau peuple de Dieu, personnages familiers sur la scène de la crèche, nous
l'Église composée à la fois de Juifs et de Gentils. De- devons demander à Dieu de donner à notre cœur la
vant Dieu, tous les hommes, Juifs et Gentils, étaient simplicité qui découvre le Seigneur dans l’enfant -
comme le bœuf et l'âne, sans raison ni connaissance. comme l’avait déjà fait saint François à Greccio. v
Mais l'enfant dans le berceau a ouvert leurs yeux pour Joseph Cardinal Ratzinger
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