Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
C'est lorsque Churchill était chancelier de l'Échiquier (ministre des Finances) en 1925, que fut décidé le retour à l'étalon-or en Angleterre. L'Angleterre eut à s'en repentir et renvoya l'étalon-or au diable en 1931.
Et voici ce que Churchill disait à la Chambre des Communes de Londres, le 21 avril 1932 :
"Lorsque, à force d'arguments et de pressions, on me décida au retour à l'étalon-or, en 1925, les plus grands experts m'assuraient que nous nous ancrions à la réalité et à la stabilité. J'acceptai leur avis. Mais qu'est-ce qui est arrivé ? Nous n'avons eu ni réalité ni stabilité. Le prix de l'or a augmenté depuis, de 70 pour cent. Voyez quelle augmentation de ventes il faut faire pour payer la même hypothèque ou rembourser le même prêt. Cette convulsion monétaire a maintenant atteint un degré où les producteurs de richesse nouvelle ne toléreront pas indéfiniment une oppression aussi hideuse".
Mais le même homme qui, à la tête de la Banque d'Angleterre, préconisait l'étalon-or en 1926, était encore à la tête de la Banque d'Angleterre en 1932. Il s'appelle Montagu Norman. Et il y est encore aujourd'hui, même avec Churchill premier-ministre.
La philosophie de Montagu Norman sur l'étalon-or, sur l'argent-dette, sur la nécessité de la pauvreté pour les masses, n'a pas changé. Et aujourd'hui encore, de concert avec Morgenthau de Washington, Norman rêve du retour à une monnaie internationalement stabilisée et contrôlée, avec un lingot d'or dans le cœur.
Si Churchill sait tenir tête aux Allemands, les financiers savent tenir tête à Churchill. Quels sont les dictateurs les plus durs à décoller : Hitler, Hirohito, — ou les maîtres de l'argent et du crédit ?