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Congrès Allardville

Louis Even le jeudi, 01 octobre 1959. Dans Autres conférences et congrès

Un dividende à chaque citoyen au lieu de financer la guerre

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Conférence de M. Louis Even donnée à un congrès de Vers Demain à Allardville, au Nouveau-Brunswick, en 1959:

Histoire édifiante vécue aux Philippines

Avant de commencer mon discours proprement dit, je vais vous raconter une petite histoire. Vous me demandez pourquoi. Le reste sera plus facile à suivre. Il y aura une leçon après. C’est une histoire vraie. Elle est racontée par une Sœur de l’Immaculée Conception, native de Québec dont le nom de famille est Vézina. Elle était aux Philippines en mission, depuis une vingtaine d’années. Elle raconte que, lorsqu’elle était dans l’église, le matin, l’église de la paroisse, elle remarquait qu’il y avait tous les matins, venant à l’église, un vieux mal habillé, presque en guenilles, pauvre. Il s’assoyait, il se tenait auprès d’un pilier dans le fond de l’église et puis il avait l’air de bien prier le Bon Dieu.

Seulement il n’allait jamais à la Sainte Communion. Et puis la Sœur trouvait ça un peu drôle. Elle ne comprenait pas ça. Mais ne le connaissant pas, elle n’osait pas lui en parler comme ça. Elle s’est mise à prier pour lui. Elle pensait que peut-être, en tous cas, elle ne faisait pas de jugement téméraire, mais elle priait pour lui. Un jour pendant qu’elle était dehors près de l’église, elle voit le vieux qui s’amène. Elle en profite pour l’aborder avec un beau sourire et puis en lui offrant un bouquet de fleurs. Le vieux la regarde tout étonné. Il ne s’attendait pas à ça.

Elle lui demande: «Où restez-vous grand-père?» Il dit: «Je reste là-bas auprès de l’eau.» C’était un village de pêcheurs comme par ici. — «Etes-vous tout seul?» — «Oui je suis tout seul.» Alors c’est bien, là elle lui a dit: «Ah monsieur, vous êtes bien bon de venir comme cela à l’église tous les matins, jusque du bord de l’eau, à votre âge, infirme comme vous êtes, pour prier le Bon Dieu.» Il s’est mis à sourire à son tour et puis c’était tout. Elle n’a pas voulu en dire plus long.

Mais quelques jours plus tard elle se rendait au bord de l’eau avec une de ses élèves qui étudiait le piano. Et elles sont allées voir le vieux. Sa place, c’était en dessous d’une maison. Là au bord de l’eau, les maisons étaient bâties sur des pilotis, sur des pieux, sur des poteaux. Lui, sa maison était en dessous entre les piliers, entre les poteaux qu’il y avait là. Dans ce pays-là, ils ont l’habitude des fois de mettre des animaux comme ça pour les abriter en dessous de la maison. Mais c’est là qu’était son chez-lui (le vieux). Pour tout meuble il avait un grabat, un vieux lit, c’est tout.

Visite de la religieuse chez l’infortuné

Alors la Sœur qui s’était préparée, s’est approchée de lui avec la fille, elle lui a remis cette fois des fruits et une médaille miraculeuse. En regardant la médaille miraculeuse, le vieux était content, il dit: «Pourriez-vous m’apporter un chapelet et un scapulaire?» La sœur dit: «Certain. Je vais vous l’apporter la prochaine fois.» Elle a trouvé que la porte était ouverte pour lui parler. Alors elle est venue à lui demander après, au sujet de la Sainte Communion.

Il lui a dit: «Que voulez-vous ma Sœur? Moi, faudrait que j’aille à la confesse. Puis regardez.» Il avait un défaut, sa langue était presque paralysée. «Je ne peux pas me faire comprendre. Personne ne va me comprendre à la confesse. Ensuite comment voulez-vous que j’aille à la communion habillée comme je le suis puis avec les jambes comme j’ai, je ne suis pas capable de me mettre à genoux.» Voyez-vous sa pauvreté, son abandon l’avait rendu si timide qu’il n’osait plus s’approcher de la Sainte Table. Alors la bonne Sœur dit: «اa va s’arranger.» Et puis dès le lendemain après sa messe, la sœur a arrangé ça avec le curé.

Il (le vieux) est allé au presbytère et à partir de ce jour-là il était si content. Tous les matins, il était encore à l’église et après l’élévation, bien il trottait, il marchait tranquillement pour se rendre à la Sainte Communion où il la recevait, il se tenait comme il pouvait. Ah! Il était content. Une grande joie pour lui. Maintenant à partir de ce temps là il continuait à venir à la messe tous les matins malgré qu’il avait bien de la misère à marcher. Si bien qu’un jour, il a fait un faux pas, il est tombé à l’eau. Les voisins l’ont sorti de l’eau. Il était transi, il n’en est pas mort. Seulement, ce n’était pas bien agréable.

Trois semaines après, la Sœur est allée le voir pour lui dire: «Voici, je dois m’en retourner dans mon pays, au Canada, pour une visite. اa fait vingt ans que je suis partie de chez nous. Je vais aller voir ma famille. Alors je viens vous dire au revoir.» Le vieux qui s’appelait Barbato, le vieux Barbato dit à la Sœur: «Comme ça je vais être tout seul, je n’aurai plus d’ami.» Cela l’a attristé. Seulement que voulez-vous? C’était son devoir à la Sœur. Elle s’est préparée à partir.

Le jour de son départ, comme elle était à faire ses préparatifs, tout d’un coup elle entend sonner une cloche dans l’église. Qu’est-ce que cela veut dire, les cloches sonnaient pour qui? Le curé est venu et lui a dit: «Ma Sœur, c’est votre protégé Barbato qui est mort. J’ai été appelé à temps et j’ai pu lui donner l’Extrême-Onction. Il est mort en bon chrétien.»

Alors la Sœur, avant de partir pour le Canada, est allée voir son protégé qui était mort. Elle l’a trouvé sur le sol en dessous de sa maison, habillé dans l’habit blanc en coton blanc qu’elle lui avait donné. Seulement elle savait qu’elle avait un protecteur au Ciel.

Pourquoi est-ce que je vous raconte cette histoire-là pour commencer? Bien, écoutez. Il y a bien des leçons à tirer de cela, il y en a qui vont vous inspirer. Je vous raconte ça pour le porte en porte par exemple. Qui est-ce qui a été le plus enrichi? Barbato ou la bonne sœur? Les deux. Barbato a reçu ce qu’il n’avait pas et la bonne sœur a reçu amplement de ce qui lui manquait encore. Tant enrichi, elle a un grand protecteur au ciel.

Le bon Dieu s’occupe de nous

Mais moi, la leçon que je vais en tirer d’abord c’est que, le bon Dieu a été bien bon de mettre la Sœur sur le chemin du bon Barbato juste quelque temps avant sa mort. اa veut dire que le bon Dieu s’occupe de nous. Il s’occupe des pauvres, de ceux qui ont des besoins. Et Il regarde. Et quand l’heure est venue pour Lui d’intervenir, quand même qu’il faudrait envoyer un ange, Il l’enverrait. Saint Thomas d’Aquin nous le dit lui-même. Pour le spirituel par exemple, si une âme est bien disposée le bon Dieu lui enverra un ange s’Il ne peut pas lui envoyer un missionnaire pour lui aider à se sauver.

Eh bien! dans notre pays et dans tous les pays du monde, on sait qu’il y a aujourd’hui des gens qui souffrent. On dirait que c’est l’heure du bon Dieu, il a mis sur notre chemin le Crédit Social. Sur le chemin de Barbato il a mis la Sœur Sainte-Amédée, cette demoiselle Vézina là, Sœur Sainte-Amédée. Sur notre chemin à tous Il nous met le Crédit Social. Et pour ma part, tous les jours de ma vie, je pense bien de l’autre bord aussi, je bénirai le bon Dieu d’avoir mis le Crédit Social sur mon chemin.

En 1934, Louis Even a connu le Crédit Social

Je me rappellerai toujours cette journée de 1934 lorsque sur le train qui me conduisait à mon ouvrage, de Montréal à Sainte-Anne-de-Bellevue, j’ai eu le privilège de lire une brochure de 96 pages qui expliquait le Crédit Social (NDLR: C’était le livre «Du Régime de dettes à la Prospérité» de J-Crate Larkin). Je ne cherchais pas le Crédit Social. Je cherchais quelque chose pour en finir avec la crise absurde dans laquelle on se débattait dans ce temps-là.

J’avais lu pas mal de choses à part d’avoir fait mon ouvrage dans la journée, je faisais le professeur, j’étais professeur pour les employés de notre imprimerie. Ils étaient une centaine, un peu plus que cent. Et toutes les semaines on avait une séance d’étude. On avait choisi comme sujet d’étude la question de l’argent et du crédit. Alors on cherchait un manuel. J’avais lu beaucoup de manuscrits et de petits opuscules et des livres qui nous étaient envoyés. Et dans tous je trouvais qu’il y avait des efforts pour améliorer la situation. Mais il y avait quelque chose qui clochait dans tous. On pouvait venir au secours du monde à des conditions, fallait faire des plans, fallait faire de la dictature, fallait faire du socialisme pour venir au secours du monde.

Quand j’ai vu le Crédit Social, mais j’ai dit: «C’est merveilleux.» J’ai trouvé tout de suite, j’ai décidé tout de suite que c’était vrai, que c’était une vérité que je découvrais là. Les autres avaient des ombres dans leurs tableaux. Là il n’y avait pas d’ombre dans le Crédit Social. C’était une vérité. Je n’étais pas bien avancé dans le livre, avant de le finir, en voyant ce que c’était, j’ai dit: «C’est si bon ça, qu’il faut que tout le monde sache qu’est-ce que sait. C’est mis sur mon chemin, il faut que ça soit mis sur le chemin de tout le monde.» C’est la Providence qui avait mis le Crédit Social sous mes yeux et je n’avais pas de moyens beaucoup dans ce temps-là. Je ne savais pas comment m’y prendre trop, mais j’avais le désir, j’en faisais presque le vœu que je me mettrais à répandre ça le plus possible. Je faisais mon ouvrage, je ne pouvais pas faire grand-chose excepté la fin de semaine jusqu’au jour où, grâce à l’initiative et à l’appui de Mme Gilberte Côté-Mercier, j’ai pu décider de quitter mon ouvrage et de me donner à plein temps pour la grande œuvre du Crédit Social.

Le Crédit Social mettrait fin au problème d’argent

Qu’est-ce que ferait donc le Crédit Social? Le Crédit Social finirait un problème qui n’a pas sa raison d’être, un problème dont la seule existence est un affront à la logique humaine. C’est une condamnation de tous ceux qui tiennent les leviers de commande dans les pays civilisés aujourd’hui.

Quel est ce problème-là? C’est le problème qui est celui de tout le monde, en bas et en haut, dans nos familles, dans nos conseils municipaux, dans nos commissions scolaires, partout! Rien qu’un problème d’argent. Or, l’existence de ce problème-là est une preuve que l’humanité est absolument dans les ténèbres comme étaient les idolâtres quand ils adoraient les faux dieux! Ils sont là au pied de l’argent, ils pensent n’être pas capables ou ils ne veulent pas résoudre un problème qui est si facile à régler.

La preuve – d’abord, qu’est-ce que c’est le problème d’argent? C’est l’absence d’argent. Il y en a qui veulent nous faire croire que le problème d’aujourd’hui c’est qu’il y a trop d’argent et ils appellent ça l’inflation. J’invite tout ceux qui ont trop d’argent à venir le porter sur la table ici, je trouverais une place pour le mettre toute suite! Mais ce problème-là est partout!

Je vous parlais des conseils municipaux qui ont des besoins aussi et qui veulent construire des aqueducs. Ils construisent s’ils ont l’argent; s’ils n’ont pas d’argent, ils ne construisent pas. Et pourtant, ils ont exactement le même matériel devant eux — les mêmes matériaux, la même main d’œuvre, les mêmes besoins.

Qu’est-ce que c’est qui dicte les décisions aux conseils municipaux? Ce n’est pas le manque de main d’œuvre, ce ne sont pas les choses naturelles qui dictent les décisions. Qu’est-ce que c’est? Ce sont ceux qui contrôlent l’absence et la présence d’argent. Ceux-là mènent le monde! Ils n’ont pas besoin d’avoir une armée à leurs services, ils n’ont pas besoin de bombe atomique ni de bombe nucléaire, rien qu’en contrôlant le crédit, en serrant le crédit, en faisant disparaître l’argent du pays ou en le rendant rare, ils conduisent toute l’humanité. Ils mettent du monde en pénitence partout, du haut en bas de l’échelle, mais surtout en bas.

Mettez dix dollars, vingt dollars, demain matin dans chacune de vos familles, quelqu’un va-t-il en souffrir? Personne n’en souffrira! Surtout pas dans les magasins! Ils sont capables de vous fournir les produits, et ceux qui fournissent ces produits-là sont capables et bien contents d’en faire davantage. Qui est-ce qui va en souffrir? Personne! Qui est-ce qui va en bénéficier? Vous d’abord, dans vos familles. Et puis tous ceux qui travaillent à cette production-là et à cette distribution-là. Tout le monde en profiterait.

Insulte contre Dieu qui a créé tout ce qu’il faut pour satisfaire les besoins des hommes

Laisser tout le monde en pénitence pour cette simple absence d’argent qui est après tout une chose de l’homme!!! Ce n’est pas le bon Dieu qui a mis un petit peu d’argent et pas plus. C’est insulter le bon Dieu que de dire: «Ah bien! Il n’y a pas assez d’argent, c’est la faute du ciel!» Ce n’est pas du tout la faute du ciel! Le bon Dieu a créé tout ce qu’il fallait pour nous faire vivre. Il n’a pas créé l’argent, c’est une fabrication de l’homme ça! Fabrication de l’homme - on le fait comme on veut. Il a créé des choses, on s’habille avec. Il n’a pas créé les habits, il a créé le matériel pour le faire.

Et l’argent est encore bien plus simple que cela à faire: un bout de papier et des chiffres dessus. Vous avez de l’argent, prenez une dollar, prenez n’importe quel morceau de papier que vous pouvez avoir dans votre poche comme de l’argent.

En voici un par exemple: c’est un morceau de papier, il est marqué cinq dollars dessus. اa veut dire ça, qu’avec ça, je puis aller au magasin m’acheter pour cinq dollars. Si on met bien des cinq dollars dans votre maison, vous pourriez acheter pour bien des cinq dollars de produits. Qu’est-ce que c’est que ça? Un morceau de papier. Avec quoi? Avec des dessins et puis surtout dans le chiffre cinq à chaque. Il n’y en a pas beaucoup d’entre vous qui s’amusent à regarder le dessin.

Qu’est-ce que c’est qui est important là dessus? Le chiffre cinq. Quand vous allez pour acheter vous additionnez les chiffres sur les dollars ou la monnaie. Il y en a qui sont en nickel, d’autres qui sont en argent blanc. Il n’y en a plus en or, c’est fini ça. On a chassé au moins l’or de la circulation. Alors, vous additionnez les chiffres. C’est rien que ça qui compte. Prenez ce petit cinq dollars là. Il a été fait par un imprimeur ça.

L’argent n’est qu‘un chiffre

Moi je connais le métier de l’imprimerie, mais quand même que je voudrais imprimer ça, je n’ai pas le droit de le faire ou bien on va me mettre en prison. Seulement il y a une imprimerie à Ottawa qui s’appelle la Canadian Bank Note Company. Quand elle reçoit l’ordre de la Banque du Canada d’imprimer des cinq dollars comme ça, eh bien! elle les imprime. Si la Banque du Canada dit: «Mettez un zéro après le cinq pour que ça aille plus vite. Faites ça par cinquante dollars au lieu de cinq dollars. Faites tant de cinq dollars, tant de cinquante dollars, tant de dix dollars.» Ils les font. L’imprimeur fait ce que la Banque du Canada lui commande. C’est bien simple. S’il y avait un zéro après le cinq, il n’y aurait pas plus de travail pour le faire, seulement vous achèteriez pour dix fois plus, au lieu de cinq, ça serait cinquante. اa veut dire que c’est une bagatelle de faire l’argent.

Cet argent là, il y en a d’autre, si je vous en parlais tout de suite. Mais cet argent là, c’est une bagatelle! Et mettre le monde en pénitence pour l’absence de bouts de papier comme ça, c’est criminel au suprême degré! Si j’étais le souverain du pays et que je constaterais comme aujourd’hui qu’il y a dans le pays, qu’on manque de dollars, mais mon Dieu, qu’est-ce que c’est que je ferais? Je dirais à l’imprimeur: «Imprimez en de ça!» Et puis j’en mettrais dans les familles. Quelqu’un me dirait: «Vous allez faire de l’inflation.» Je vais lui dire: «Ferme ta boîte!!! Tant qu’il y a des produits dans les magasins, ils vont rentrer dans les maisons avec des cinq dollars comme ça.»

Mais savez-vous bien que ça se fait des fois ça? Il y a quelqu’un qui n’était pas un souverain dans le pays, mais qui était le Premier Ministre du Canada en 1939. Il s’appelait MacKenzie King. Qu’est-ce qu’il a fait? Il a fait faire de l’argent. Écoutez, MacKenzie King a été aussi bête que les autres pendant dix ans. Pendant dix ans on était en pleine crise avant la guerre. Ce n’est pas parce que tu es rouge, bleu c’est pareil. Sous Bennett c’était la même chose. Seulement c’est lui qui était au pouvoir pendant la crise jusqu’à 1939. Et puis MacKenzie King, au mois de septembre 1939, a déclaré la guerre. Remarquez bien qu’on était en crise depuis dix ans. Le monde n’avait pas d’argent. MacKenzie King n’avait pas d’argent pour faire travailler les chômeurs. Il leur disait: «Je n’en ai pas.» Dans les provinces, c’était encore pire, dans les municipalités, encore pire.

Au fédéral il n’y avait pas d’argent. Malgré cela, MacKenzie King nous embarque dans une guerre. Sans nous demander la permission par dessus le marché. Parce que je la lui aurais refusée moi. Il n’a pas demandé la permission à personne. Il a déclaré la guerre.

Mackenzie King a déclaré la guerre. Où a-t-il pris les 80 millions pour la financer?

Pour faire une guerre ça prend de l’argent. Cela a pris des milliards pour faire la guerre. Or, MacKenzie King a déclaré la guerre pareil alors qu’il n’avait pas d’argent. Comment a-t-il pu embarquer dans une guerre avec pas d’argent? Comment? C’est bien simple. Ces jours-là, il s’est montré comme un souverain. Il a dit au banquier: «Bien! Je veux avoir tout de suite 80 millions pour commencer la guerre.» Il a eu ça dans la minute même, ces 80 millions.

Qu’est-ce que le banquier a fait? Est-ce qu’il est allé chercher de l’or dans la terre en Abitibi? Pas du tout! Qu’est-ce qu’il a fait? Est-ce qu’il est allé à une imprimerie pour faire imprimer des papiers comme ça? Pas du tout! Il n’a pas eu besoin de ça. Qu’est-ce qu’il a fait le banquier? C’est très simple. Il a pris son grand livre, on appelle ça un ‘ledger’ (un registre). Si vous allez à la banque une fois quand vous serez assez riche, vous verrez ça, il y a des grands livres pour les banquiers le ledger. Bien quand vous êtes à la caisse, il écrit tout ça sur un petit morceau de papier, vous ne voyez pas tout ce qui se fait par derrière. Mais lui, par derrière, un comptable qui prend le grand livre, et puis il écrit dans le grand livre, si vous apportez de l’argent, il le met à votre crédit. Si vous en retirez, eh bien! il le retire de votre crédit. Si vous en mettez il le met à votre crédit. Alors ce jour-là, MacKenzie King n’a pas apporté de l’argent à la banque lui. Pas du tout! Il n’en avait pas. Il est venu en chercher. Et pourtant le banquier l’a mis à son crédit pareil.

Moi, quand je vais à la banque, si je dépose cinq dollars, le banquier met cinq dollars dans mon crédit. Si je n’apporte rien, il ne me mettra rien dans mon livre. Il attend que j’apporte de l’argent. Mais MacKenzie King n’a pas apporté (d’argent en 1939). Il en a demandé et le banquier qu’est-ce qu’il a fait pour lui en faire, pour lui en donner? Il en a fabriqué. Il a pris sa plume et puis il a mis au crédit du Dominion, ça s’appelait comme ça au Canada, dans ce temps-là: le Dominion du Canada, 80 millions. Comment a-t-il fait ça? Il a pris sa plume et il a écrit un 8, un 0, et puis six autres 0 et puis deux autres 0 pour les sous. Cela fait 80 millions. اa ne prend pas de temps, tout de suite MacKenzie King a pu changer des chômeurs en soldats. Puis ceux qu’il mettait à la porte la veille, l’armée est allée les chercher.

Qui fait l’argent? La banque

Qui a fait cet argent? La banque. Qu’est-ce qui fait l’argent du pays? Il y a des gens qui ne savent pas ça. Moi quand j’étais petit, je ne me demandais pas qui est-ce qui faisait l’argent. Je suis allé à l’école, on m’a dit ce que c’est que l’argent. On ne m’a pas dit d’où il venait. On m’a dit, assurément qu’en France ce sont tous des francs.

Quand on vient en Amérique, eh bien! ce sont des dollars. L’argent, c’est une pièce d’un franc qui pèse 5 grammes. Aujourd’hui on dirait que c’est de l’argent qui a été basé sur l’or dans le temps, mais qui n’est plus basé sur l’or. Qu’est-ce que c’est que l’argent? C’est un papier qui porte la signature de la banque du Canada. Ou bien c’est un crédit dans un livre de banque. On ne nous apprenait pas ça dans le temps. On ne le savait pas.

Il y en avait du monde qui pensait que l’argent, on ne touche pas à ça. C’est comme les étoiles, comme la lune, comme le soleil. Il y a un soleil, une lune et bien des étoiles. On ne peut pas en mettre une de plus, pas une de moins. On ne peut pas changer ça. Et l’argent on pense que c’est pareil. Pourtant je vous assure qu’Adam et بve ne sont pas sortis du Paradis Terrestre avec un paquet d’argent pour le reste de l’humanité. Ils n’en ont même pas apporté du tout et il y en a aujourd’hui. Puis, il n’y en avait pas dans ce temps-là et il y en a aujourd’hui.

Ce n’est pas une deuxième création qui a lieu. C’est l’homme qui a décidé ça, de faire de l’argent et de le mettre comme ça. Cela a changé au cours des siècles. Cela n’a pas toujours été de même, on employait toutes espèces de chose pour faire de l’argent: des pièces de fer, des coquillages dans certains pays. Aujourd’hui dans notre pays, actuellement au Canada, qu’est-ce que c’est qui fait de l’argent? Ce sont de petites rondelles de métal que vous connaissez bien et puis ce sont des chiffres dans les livres de banque que vous ne connaissez peut-être pas beaucoup.

Quand des Conseils Municipaux ou des Commissions Scolaires ou des Gouvernements ou des gros industriels vont emprunter de la banque aujourd’hui, que fait le banquier? Il leur fait du crédit dans son livre. Il écrit à leur compte comme s’ils apportaient de l’argent. Ils viennent en chercher et ils n’en apportent pas, la banque met des chiffres dans leurs livres et ils peuvent faire des chèques là-dessus. Ce n’est pas plus malin que ça.

L’argent rare en face de la production

اa veut dire que l’argent moderne, c’est la chose au monde la plus facile à faire. اa prend bien plus de travail pour élever un enfant, pour élever des animaux aussi. Bien plus de travail pour élever des cochons, des petits veaux et autres choses, que pour faire de l’argent. Et pourtant, on me dit que de ce temps-ci, par exemple il y a des cultivateurs qui sont dans la détresse. Pourquoi? Il y a des plus riches que vous qui sont dans la détresse. Ils élèvent des cochons pour le marché. Il y en a qui ont des 500, 600, 700 cochons sur leurs fermes.

On leur a dit: élevez des cochons ils vont bien se vendre. Et même aujourd’hui, ils ont de la misère parce que pour commencer, avant de les vendre il faut les engraisser. Pour les engraisser il faut acheter de la moulée. Or pour payer la nourriture des cochons il faut avoir de l’argent. Ils vont avoir l’argent quand ils les vendront, mais ils n’ont pas d’argent pour les engraisser. Il faut les engraisser avant de les vendre mais ils n’ont pas d’argent.

Qu’est-ce qu’ils font d’habitude? Ils vont à la Caisse Populaire ou bien à la banque de leur municipalité et ils empruntent de l’argent qu’ils vont rembourser dans 2 mois, dans 3 mois ou après avoir vendu les cochons. Et puis il a emprunté de l’argent, puis il a acheté et ça marchait.

Aujourd’hui, non. Il n’y a plus de crédit. Le crédit est restreint, vous n’en aurez pas. On va restreindre le crédit et vos cochons vont rester maigres. Seigneur, pourquoi? Qu’est-ce qu’il y a de différence avec hier? Pourquoi est-ce que vous restreignez le crédit aujourd’hui? Les cochons sont aussi bons qu’avant. Ils mangent aussi bien. Nous sommes aussi capables de les engraisser. Le monde les achètera pareil. Le monde veut autant de viande qu’auparavant. Pourquoi ça? Ah! c’est le crédit qui est restreint, voyez-vous?

La banque appauvrit le peuple

Ils mettent tout le monde en pénitence. Ils sont la cause que les cochons vont rester maigres. C’est de même que le cultivateur a abandonné l’élevage des cochons. Et puis s’il y a des employés sur la ferme, il les renverra chez eux. Il n’y a pas rien que les cultivateurs, dans les usines, c’est pareil. On laisse les ouvriers s’en aller parce que les produits ne se vendent pas, des fois. Et parce que le monde n’a pas assez d’argent ou bien parce que celui qui fait la production n’a pas assez d’argent pour payer ses ouvriers avant de vendre ses produits. Et ils ne peuvent plus avoir de crédit de la banque parce qu’on leur dit: votre crédit a diminué. اa prend 20 mille dollars pour acheter du matériel pour payer vos ouvriers avant de vendre vos produits. A présent, vous n’aurez plus d’avance de crédit. Tirez-vous d’affaires. Comment je vais me tirer d’affaires? Bien, vendez vos produits. — mais ils ne sont pas faits. Il faut de l’argent pour les faire. — Ah! bien on ne peut pas, le crédit est restreint.

Tout le monde est de même. Après ça, il y a du chômage, il y a du monde qui souffre. Qu’est-ce que c’est qu’on va faire?

On se fie à l’inflation. L’inflation n’est sûrement pas dans nos poches. Qu’est-ce que ça veut dire l’inflation? اa veut dire grossir, enfler. Quand vous soufflez sur un tube vous l’enflez. اa fait l’inflation du tube. Le «flat (la crevaison)» c’est le contraire. Quand un tube éclate, il tombe à plat. Bien, vos porte-monnaie sont bien plus à plat qu’enflés, je pense.

Ceux qui nous disent: il y a de l’inflation, il y a trop d’argent, il faut en retirer, on va augmenter les taxes et diminuer le crédit à la production pour que les banques restreignent le crédit parce qu’il y a trop d’argent en circulation. Il y en a qui sont dans la lune dans ce domaine, il faut les renvoyer le plus vite possible. Ils ne savent pas ce se passe du tout. Quand il y a de l’argent, regardez donc, ça se développe partout. Mais quand il n’y a plus d’argent, cela arrête le développement. Alors quand tout arrête partout on chôme. Puis dans la même maison on souffre. Tout ça à cause du manque d’argent.

27m30 Les banques au-dessus des gouvernements

Si MacKenzie King a su faire fabriquer l’argent pour la guerre, pourquoi au nom du ciel, pourquoi Diefenbaker ne peut-il pas faire de l’argent aujourd’hui? Mais il disait l’autre jour: ‘C’est la faute de la Banque du Canada et la faute des banques à chartes. Ce n’est pas la faute du gouvernement’. Est-ce que les banques à chartes sont au-dessus des gouvernements dans le pays? Sommes-nous sous une dictature bancaire ou bien sommes-nous en démocratie Mr. Diefenbaker? Êtes-vous le Premier ministre d’une démocratie ou bien êtes-vous le valet d’une dictature financière?

Son ministre des Finances, Donald Fleming, a fait la même chose. Il va venir à Halifax le 15 pour parler des taxes à une assemblée de 2 jours.

Une assemblée de deux jours où on va parler de taxes. Qu’est–ce qui va venir dire? Il va venir dire qu’il ne faut pas dépenser autant. Il y en a qui sont les valets du système bancaire, les valets du système financier. Pourquoi ne s’occupent-ils pas du système d’argent? Allez voir les Rouges, les Bleus, ils sont tous pareils. En mettre d’autres à leur place, ça ne changera rien, si on n’a pas le «courage» de réclamer un changement.

Si vous voulez parler de la création de l’argent, la manière dont l’argent se fait, ce n’est rien que pour vous montrer qu’il n’y a pas de problème dans la fabrication de l’argent. Il y a un problème dans la décision de ceux qui commandent, dans la tête de ceux qui commandent. C’est là qui est le problème. C’est là qui est le crime, dans leur tête. La difficulté n’est pas dans la technique de l’argent, la difficulté est justement dans la philosophie de ces gens-là. Les gens qui veulent être dictateurs du public, qui veulent le laisser en pénitence. Le problème n’est rien que ça. C’est cela qu’il faut changer.

L’argent est facile à faire, il faut que l’argent vienne pour servir la production et qu’il vienne pour servir les familles pour que les produits se rendent chez elles. Et nous ne démordrons pas de ça. Le Crédit Social ferait cela.

Luttez contre la dictature financière

Je vais vous démontrer tout de suite comment le Crédit Social ferait cela. C’est pour ça que c’est une grande libération. اa ne sert à rien de parler de croisade contre tel dictateur etc.…parlez donc de la croisade contre la dictature financière qui est dans votre pays.

Et si je m’adressais aujourd’hui à des unions ouvrières, à des syndicats ouvriers, je leur dirais: au lieu de faire la lutte contre votre patron qui est pareil comme vous, qui ne peut pas créer un dollar, qui est obligé lui aussi d’aller emprunter à la banque pour avoir des dollars. Au lieu de faire la lutte contre votre patron, faites donc la lutte contre la dictature qui met votre patron avec vous dans la même pénitence. اa ne sert à rien de faire des syndicats, des unions, de ci et de ça, pour faire quoi? — Pour faire le monde courir après des feux follets et pendant ce temps-là, la pire dictature est sur notre dos. اa ne sert à rien. Et on bénit ces choses-là.

On dit, il faut embarquer dans les unions, il faut embarquer dans les syndicats, il faut embarquer dans les coopératives, il faut embarquer dans les Caisses Populaires etc. Tout cela est soumis à la même dictature d’argent. Levez donc le monde d’abord contre la dictature d’argent. Mettez donc vos énergies à cela. Parlez donc, par exemple d’entrer dans le mouvement créditiste, dans l’union des électeurs tous d’un seul chœur et ça va changer la face du pays.

Que ferait le Crédit Social? Ah! Le Crédit Social dirait: «Des problèmes d’argent il n’y en aura plus.» Il pourra y avoir des problèmes de température, on n’y peut rien. S’il y a des sécheresses, qui font la production du pays très petite, on tâchera de s’en accommoder. On aura l’argent qu’il faudra pour la petite production. Si la température est bonne, et qu’il y a une grande production agricole et si les machines sont bonnes, puis si les ouvriers sont bons, et qu’il y a une grande production industrielle, puis il y a beaucoup de produits de toutes sortes à vendre, alors l’argent sera abondant pour acheter toutes ces sortes de produits.

Aujourd’hui est-ce que la production est petite? Ou si la production est grosse? Mais la production est extra grosse. S’il manque de la production quelque part c’est parce qu’on ne la fait pas. Mais pourquoi ne la fait-on pas? Parce qu’on ne peut pas la payer.

Toujours la question de l’argent. Mettez des dollars dans la main du monde, la production qu’ils ont besoin, va être commandée et va se faire. S’il y a encore de la production qui manque dans certaines choses, c’est parce qu’on perd son temps à la faire dans d’autres choses comme quand on met le monde par exemple aujourd’hui, à faire de la production de guerre, ou bien à faire des astronautes pour aller vers les astres ou essayer d’aller vers la lune ou autre chose. Ça, ça ne met rien dans les familles. On vante ces choses-là dans les journaux. La Russie l’a fait, donc il faut le faire en Amérique. Qu’est-ce que c’est que cette production-là? A quoi sert-elle? Ça prend nos taxes, ça prend le cerveau de nos savants et on les paye, ça prend le génie de nos ingénieurs, et on les paye, ça prend de la main-d’œuvre et on la paye. Ça prend du matériel et on le paye pour faire ça. Pour aller dans l’espace chercher quoi, faire quoi?

Molière disait un jour, j’ai trouvé ça dans les «Femmes savantes»: «Plutôt que de chercher ce qu’il y a sur la lune, mêlez-vous donc un peu de ce qui se fait chez-vous.» Vous allez voir ce qui se fait dans la lune. Ce n’est pas dans la lune qu’on va faire des maisons pour les Canadiens et les Canadiennes, ce n’est pas dans la lune qu’il faut aller chercher du matériel pour bâtir des maisons, ni pour faire les autres produits, ni pour les distribuer. C’est sur la terre. Et c’est envers ces exploits qu’on lance toute la gloire. Quand ce n’est pas sur les champs de bataille, c’est à la conquête de l’espace. Il y a plus de conquis que de conquérants. Quand je pense à ça, C’est ridicule! Absurde! Absurde!

La production aujourd’hui peut venir à flot. Ceux qui en doutent n’ont qu’à aller voir ce qui se fait dans les usines. Avec moins d’ouvriers, on produit plus rapidement. Et il arrive qu’on mette le prix des produits plus gros. Il y a moins de monde à avoir des salaires. Alors ceux qui restent, ils ont un plus gros salaire parce que le prix a grossi. Puis plus on grossit son salaire plus le prix grossit. Puis ceux qui n’ont ni salaire ni rien sont encore bien plus mal pris.

Cela ne règle rien. Le Crédit Social lui, ferait: «L’argent venir d’après la production.» Voici par exemple un constructeur de maisons, voici M. Milot par exemple de New Liskeard, Ontario, c’est un entrepreneur. Il veut construire des maisons, il y a un besoin de maisons. Pour construire des maisons, ça lui prend du matériel. Le matériel est dans le pays, il y a du monde qui veut le vendre. Il n’a qu’à aller au moulin des Rochon ou bien au moulin de Maniwaki ou ailleurs, et il va y trouver tout ce qu’il lui faut. Mais il faut qu’il paye, et sa maison n’est pas encore vendue, même pas encore bâtie. Quand il la vendra il aura de l’argent pour payer le matériel. En attendant il faut de l’argent. Quand il reçoit les matériaux, il reçoit les factures. Pour payer les factures il faut avoir vendu sa maison.

Le Crédit Social financerait la production par des prêts sans intérêt

Qu’est-ce qu’il ferait sous le Crédit Social? C’est bien simple. Il irait à la succursale de la banque du Canada dans sa localité. Il ira à la banque, il montrera la facture. Voici du matériel qui est entré sur mon terrain monsieur. C’est de la richesse. Regardez le nombre de sacs de ciment qui est là. C’est de la richesse ça. Regardez les madriers puis la planche qui est là. C’est de la richesse. Cette facture se monte à $8500. Cela veut dire qu’il y a pour $8500 de production qui est faite et que je veux employer. Elle est faite, je veux la payer.

Je n’ai pas d’argent. Faites de l’argent, vous le banquier. La banque du Canada faites de l’argent basé sur cette production qui est faite. Ce n’est pas encore une maison mais c’est une partie de maison qui commence. C’est 8500 dollars. Faites-moi 8500 dollars. Je vais vous rembourser, quand j’aurai vendu la maison, je vous rapporterai les 8500 dollars. Si c’était aujourd’hui le banquier lui dirait: «Ah! Monsieur! On ne fait plus de crédit comme ça.»

Qu’est-ce que je vais faire? Arrêter les travaux. Ne plus travailler plus. Renvoyer mes ouvriers? Etes-vous fous dans les banques? Mais quand c’est sous la banque du Canada, ce n’est pas de même. La seule facture, la facture, c’est comme une photographie d’une richesse faite. Quand vous voyez des matériaux pour 8500 dollars. C’est une attestation. C’est un certificat qu’une richesse canadienne a été produite par les Canadiens sur le territoire canadien. La richesse elle est marquée sur la facture.

Alors faites de l’argent canadien pour payer la production canadienne. La banque du Canada le ferait sans difficulté. Elle connaît M. Milot. Elle sait qu’il bâtit des maisons qui ne tombent pas à terre dans 2 ans. Elle va dire: «C’est bien. M. Milot va avoir les 8500 dollars dont il a besoin, il va payer ses matériaux. Ceux qui produisent les matériaux vont recevoir les 8500 dollars. Ceux qui aussi ont emprunté de leur banque locale, ils la rembourseront. Cela va marcher tout le long comme ça. Et puis M. Milot va continuer à faire travailler ses ouvriers.

Argent remboursé au fur et à mesure de la vente des produits

Et quand la maison sera finie, voici une maison, disons de 10000 dollars, il va la vendre peut-être 12000 parce qu’il faut qu’il se paye aussi pour vivre. Il va garder les 2000 dollars pour son salaire comme il a payé le salaire des ouvriers. Celui qui va l’acheter, bien il va la payer. L’acheteur, s’il n’est pas capable de la payer au complet tout de suite, il la payera par morceau. La maison est bonne pour au moins 12 ans. Bien il peut payer 1000 dollars par année. Avec ces 1000 dollars, eh bien! M. Milot va rapporter à la banque du Canada chaque année ce qu’il va recevoir de l’acheteur, moins la partie qui est son profit. Et au bout de 10 ans, la maison sera toute payée. Elle sera encore bonne probablement. L’acheteur va l’entretenir. Elle va être là. Quel va être le résultat? M. Milot n’aura pas été mis en chômage. Ses ouvriers n’auront pas été mis en chômage. La maison aura poussé. Il y aura une famille de logée. Cela va être le Crédit Social au service de la production.

Mais M. Milot n’est pas le seul à pouvoir faire ça. اa veut dire que dans tout le pays, les maisons pousseraient pour les besoins des familles. Pas rien que les maisons, il y a des agriculteurs qui veulent avoir des tracteurs au lieu d’atteler le bœuf pour cultiver leurs terres. Ils voudraient avoir des tracteurs. Les tracteurs sont faits. Ils sont là prêts à vendre. Ceux qui font les tracteurs, s’ils ont besoin d’argent pour faire des tracteurs avant de les vendre, ils n’ont qu’à faire exactement comme M. Milot. Puis quand ils vont vendre leur tracteur à l’habitant, l’habitant dirait: «Je ne peux pas payer tout, tout de suite. Combien coûte ton tracteur?» «Il coûte 2000 dollars.» «Bien si je te paye 200 dollars par année pendant dix ans ou bien 400 dollars pendant 5 ans, est-ce que cela te convient?» Il va dire: «C’est correct.» C’est correct. Il peut faire ça, parce qu’avec un tracteur il va bien faire plus que 400 dollars de plus de production dans l’année.

Grâce à ce système de crédit, l’argent qui vient avec la production qui s’en va quand la production est achetée, qui retourne à la banque à sa source, l’argent vient et puis retourne, Pourvu qu’il vienne aussi vite que la production vient et qu’il ne retourne pas plus vite que les produits viennent dans les familles. C’est un bon système.

اa marcherait tout seul. Ah! On aurait ce qu’il faut pour faire fleurir l’agriculture, pour faire pousser les maisons, pour faire monter des aqueducs, pour faire bâtir des écoles pour faire construire des églises, pour faire tout ce dont on a besoin: des routes, des ponts tant qu’il y aurait de la main-d’œuvre et des matériaux. Quand il n’y en a pas, ça ne sert à rien de demander de l’argent.

Il faut du monde pour faire ça. Du monde qui est consentant de le faire. C’est très simple. Du côté de la production il n’y aurait pas de problème. Il n’y a pas de raison d’en avoir ou bien c’est une dictature sur la production et c’est ce qu’on a aujourd’hui. On n’a pas la dictature sur la production de guerre. Allez voir. On a encore fait dépenser 4 milliards pour la production de guerre, pour l’industrie de guerre dans le Canada cette année. Aux États-Unis c’est bien plus que ça. Mais la production de paix devait être financée automatiquement comme ça. La production vient, l’argent doit venir.

L’argent: c’est le chiffrage de la production

Qu’est-ce que c’est que l’argent? C’est le chiffrage de la production. Le vendeur de matériaux va faire une facture qui vous chiffre les produits qui sont venus sur le chantier de M. Milot. Ils sont chiffrés 8500. Eh bien, faites de l’argent en chiffre pour 8500. La production est chiffrée 8500. Chiffrez-moi 8500 d’argent pour payer la production. C’est rien que de la comptabilité. Mais ce n’est pas tout. Si vous financez la production à mesure que le producteur la fait, c’est bien. C’est une grande chose. C’est une bonne chose. Mais qu’est-ce qui arrive? Dans le prix des produits il y a bien plus de chiffres que dans l’argent qui est reçu dans le public. C’est-à-dire, quel est l’argent qu’on distribue au public?

Les salaires, les dividendes aux industriels et les profits. Et les profits ne sont pas distribués avant la vente de produits, remarquez bien. Le marchand ne peut pas garder un profit sur sa vente avant de l’avoir vendu. C’est impossible. Il faut qu’il vende avant. C’est que les profits ne sont pas distribués avant. Il y a bien d’autres dépenses que les salaires et les dividendes aux industriels.

Il y a le prix des machines. Il y a l’argent qu’on met de côté pour remplacer les machines. Il n’y a pas autant d’argent qui va dans le public qu’il y en a dans les prix. Il y a une machine pour laquelle on met de l’argent de côté pendant 10 ans, pour le dépenser dans 10 ans. Et les produits de la machine qui viennent d’ici ce temps-là, l’argent qui a été mis de côté est dans le prix. L’argent qui a été mis de côté pour payer le remplacement de la machine est dans le prix. Il n’est pas dans la poche des gens. Comment le monde va-t-il acheter le produit? C’est impossible.

Si vous ajoutez aujourd’hui tout l’argent que tous les Canadiens ont pour acheter les produits et puis d’un autre côté vous ajoutez les prix de tous les produits qui sont devant eux, vous trouverez que la première somme d’argent dans la poche du monde est plus petite que la deuxième somme sur les étiquettes qui sont sur les produits, les étiquettes des prix. La première somme d’argent qui est dans les mains du monde, on appelle ça du pouvoir d’achat. Et puis les étiquettes qui sont sur les produits on appelle ça des prix. Le pouvoir d’achat est toujours inférieur aux prix.

C’est pour ça qu’il y a des produits qui ne se vendent pas alors que le monde voudrait en avoir. Il y en a parmi vous, quand ils passent dans Bathurst, quand ils sont capables d’aller jusque là, ils regardent les magasins. Il y a bien des choses qui leur conviendraient là-dedans, qui manquent dans leurs maisons et qui abondent dans le magasin. Puis le marchand désire qu’ils viennent acheter. Des fois il annonce dans les journaux, il annonce à la radio, il annonce par des circulaires à vos portes. Il envoie même des agents pour dire: «Venez donc acheter! Venez donc acheter!»

Le porte-monnaie est à plat

Il y en a même qui vous disent: «Venez acheter, vous ne payerez pas tout de suite, vous payerez dans 2 mois, dans 4 mois.» Mais dans 2 mois, dans 4 mois je serai aussi pauvre qu’aujourd’hui. Si je ne suis pas riche, je ne serai pas plus riche dans ce temps-là. Quand même j’entre votre produit dans ma maison, ça ne me donne pas plus d’argent ça. Si je ne peux pas acheter aujourd’hui, je ne peux pas payer dans 4 mois non plus. Ah! Ils sont mal pris. C’est bien dommage. Leur porte-monnaie est à plat et puis le prix n’est pas à plat. C’est le prix qui est enflé plutôt. Le prix est bien trop haut. اa coûte bien trop cher. Alors il n’achète pas. Le magasin ne vend pas. Il emploie moins de commis, puis il achète moins du magasin en gros. Le magasin en gros achète moins de l’industriel. L’industriel renvoie du monde. Quand la production se vendra alors on en reproduira.

Vous avez tellement bien travaillé qu’il y a des produits en masse puis ils sont restés là. Oui, les hommes ont bien travaillé pour faire la production. Mais le système d’argent a mal travaillé. Il n’y a pas d’argent dans la poche du monde. C’est ça qui manque. Ils diront: «Comment faire? Comment faire pour mettre plus d’argent dans la poche du monde? Va-t-on grossir les salaires?» اa ne vaut rien ça. Comment, ça ne vaut rien? Mettez 2 dollars de plus dans le salaire de votre homme. Le bureau va mettre 2 dollars de plus dans le prix tout de suite.

Il le faut bien! Il le faut bien! Ce n’est pas le patron qui est obligé de payer l’augmentation de salaire de son ouvrier, sans mettre le montant dans son prix. C’est un billet de banque. S’il est obligé de payer un ouvrier 2 dollars de plus, il vendra le produit 2 dollars de plus. Il ne peut pas empêcher cela. C’est la comptabilité. On n’est pas pour mettre le patron en banqueroute pour mettre de l’argent dans la poche de l’ouvrier. Le lendemain, si l’ouvrier retrouve son patron en banqueroute, ça ne sera pas mieux et pour lui et pour le patron.

Qu’est-ce qu’il faut faire? Faut augmenter l’argent dans nos poches sans passer par les salaires. Sans passer par le patron. Sans passer par l’industrie. Sans passer par les compagnies. Sans passer par ceux qui payent. Sans passer par les employeurs. Mettre de l’argent dans les poches du monde. Certain! De quel monde? De tout le monde, tout le monde en a besoin. Le Crédit Social appelle ça un dividende à tout le monde. Je vais vous en dire un mot. Je ne veux pas être trop long, je ne veux pas vous ennuyer.

Le dividende à tout le monde. Mettre de l’argent dans la poche de tout le monde. Même ceux qui ne travaillent pas? Même ceux qui ne travaillent pas. Même ceux qui travaillent? Même ceux qui travaillent. Qui est-ce qui mettra de l’argent dans la poche de ceux qui ne travaillent pas? La banque du Canada sous un régime de Crédit Social. Qu’est-ce qui mettra de l’argent dans la poche de ceux qui travaillent? La compagnie en payant le salaire, la banque du Canada en mettant le dividende. Comme ça, ceux qui travaillent auraient le dividende eux aussi? Certain! A part de leur salaire. Et ceux qui ne travaillent pas, bien, ils n’auront rien que le dividende. Bien oui.

Un dividende à tout le monde. Que la personne travaille ou ne travaille pas

Dividende, dividende. Ce n’est pas drôle. C’est de l’argent pas gagné? Certainement, c’est de l’argent pas gagné. Pas gagné par celui qui le reçoit. Mais alors, en voilà une affaire, avoir de l’argent pas gagné. C’est comme ça que ça commence toujours, l’argent n’est jamais gagné en commençant.

Quand la banque créait de l’argent plus haut, pour la guerre, 80 millions, est-ce qu’elle l’avait gagné cet argent là? Elle l’a écrit dans son livre. Tu sais bien qu’après elle se fait payer de l’intérêt dessus. Elle fait comme si c’était de l’argent gagné. L’argent qui commence n’est jamais gagné.

Le dividende, ça serait de l’argent qui commencerait pour tout le monde. Oui, mais est-ce qu’on y a le droit? Mais certainement, on y a droit. Pourquoi? Parce qu’on n’est pas des fous mais des capitalistes. En voilà une affaire!

Allez voir les gens de Rogersville ou de Robertville ou d’ailleurs là. Allez voir dans leurs rangs. Sont-ils des capitalistes ces gens? Certainement ce sont des capitalistes. En voilà une affaire par exemple. Ce sont des gueux. Ce ne sont pas des capitalistes. Ce sont des capitalistes qu’on a faits gueux. Mais ce sont des capitalistes quand même. Nous sommes tous des capitalistes. اa c’est une chose qui parait drôle à ceux qui ne sont pas au courant de ça.

Qu’est-ce que c’est qu’un capital? C’est une chose qui aide l’homme à produire plus que s’il n’avait rien que ses bras. Comment? Je pensais que le capital c’était de l’argent? L’argent c’est rien que pour chiffrer le capital. L’argent ce ne sont rien que des chiffres. Ce n’est pas un capital, des chiffres. Mettez des chiffres hauts comme la maison, s’il n’y a pas personne pour travailler, ni rien, ça ne vaudra rien. Qu’est-ce que c’est qu’un capital? C’est ce qu’on met au bout de nos mains pour travailler mieux.

Prenez une femme qui balaye sa maison, s’il n’y avait pas de balai, comment ferait-elle pour balayer? Elle prendrait ses doigts pour ramasser la poussière. Elle s’userait la peau. Et ça prendrait bien du temps. Avec un balai, ce n’est pas bien gros un balai ordinaire. اa ramasse plus large de poussière à la fois. Puis c’est moins fatiguant. Son balai, c’est son capital. Elle fait plus avec un balai que sans balai. C’est un capital. Il n’est pas gros. Si vous prenez un balai électrique, le capital est plus gros.

Prenez quelqu’un qui a une ferme. Il n’a pas d’argent mais il a une ferme. Il peut produire plus de choses que s’il n’avait pas de ferme. Certain. Sa ferme est un capital. S’il a une bêche pour bêcher la terre, c’est mieux qu’avoir à bouger la terre avec ses doigts ou bien à prendre une branche d’arbre et essayer de labourer la terre. S’il a une bêche, il a un bras puis une fourche ça va plus vite? S’il a une charrue avec des chevaux ça va encore mieux. S’il a un tracteur avec 2 socles l’un à côté de l’autre ça va encore plus vite. Ce sont des capitaux tout ça.

Le principal facteur de la production: Le travail de la science appliquée

Les capitaux ce sont ce qui aide à produire. Bien. Alors qui est-ce qui est capitaliste? Celui qui possède le capital. Celui qui a un capital est capitaliste. Quel est le plus gros capital aujourd’hui dans la production? Qu’est-ce qui aide le plus à faire les produits aujourd’hui? Est-ce les ouvriers qui sont dans les usines qui font le plus de travail dans la production aujourd’hui? Mais non! Enlevez les machines des ateliers, enlevez le courant électrique des usines, enlevez le pétrole, enlevez toutes ces inventions-là, enlevez tout ce qui aide à l’ouvrier, laissez l’ouvrier seul avec ses bras dans les usines, mettez 10 fois plus d’ouvriers, vous aurez quand même 100 fois moins de production qu’aujourd’hui. Pourquoi? Parce que ce n’est pas le travail de l’homme qui est le principal dans la production aujourd’hui.

Qu’est-ce qui est le principal dans la grande production d’aujourd’hui? C’est le travail de la machine. Le travail des inventions. Le travail de la science appliquée. Le travail des découvertes. Vous avez le courant électrique qui fait tourner les moteurs, qui éclaire ceux qui travaillent. Vous n’aviez pas ça il y a 400 ans. Il y a 200 ans. Vous n’aviez pas ça. Vous aviez les mêmes chutes d’eau par exemple mais on ne les changeait pas en électricité. Pourquoi? Parce qu’on ne savait pas le faire. On a appris à le faire. Quand? Il y a à peu près 100 ans, 150 ans. On a appris à faire des automobiles. On a appris à extraire le pétrole. On a appris à le raffiner. On a appris à faire de la gazoline. On a appris à créer des moteurs à 4 temps pour faire marcher les automobiles. On a appris toutes ces choses-là.

À qui appartient les découvertes?

Depuis 250 ans on en a appris plus en fait de développement technique que pendant des milliers d’années auparavant dans l’histoire de l’homme. اa veut dire qu’il y a eu un gros progrès. A qui appartiennent ces découvertes-là? A qui appartiennent ces inventions-là? Aujourd’hui on peut faire des automobiles à la chaîne au lieu de les faire une par une dans une forge de campagne, à cause du développement, à cause du progrès et ceux qui ont fait ces inventions là sont morts aujourd’hui. Et personne sur la terre peut dire: «C’est moi qui a inventé la machine à vapeur pour faire marcher les trains.» Pauvre imbécile! Tu n’étais même pas dans la pensée de personne quand cela a été inventé. Il y a longtemps que ça été inventé. Mais on s’en sert aujourd’hui. C’est un capital la machine à vapeur. Un capital acquis par l’humanité. C’est une invention qui a été transmise.

S’il n’y avait pas eu de société organisée, du monde qui vit ensemble, un monde d’ordre où on ne se tue pas les uns les autres tous les jours, il n’y aurait pas ces inventions là et on ne pourrait pas les transmettre aux générations à venir. Celui qui les invente ne saurait même pas s’en servir. Si on ne vivait pas en société, il n’y aurait pas toutes ces inventions-là. C’est un bien qui appartient à la vie en société. C’est un bien qui appartient à l’humanité qui grossit à travers les générations.

Quelqu’un qui vient au monde en 1959 vient dans un monde riche, enrichi par des siècles passés. Bien plus riche qu’en 1059 par exemple, qu’il y a 900 ans. Il y a une différence. Pourquoi alors qu’il y aurait des gens qui viennent aujourd’hui au monde et qui dirait: «Vous n’avez rien monsieur, vous n’avez rien, si vous voulez avoir ces choses il faut les gagner.» Comment il faut les gagner?

Toutes ces inventions-là, est-ce que ça ne m’appartient pas à moi autant qu’aux autres. Certainement! اa appartient à tout le monde. A vous, à moi, pas plus à vous qu’à moi. Pas plus à moi qu’à vous, autant à vous qu’à moi, autant à moi qu’à vous. اa appartient à tout le monde ces inventions-là. «Oui mais elles appartiennent à des compagnies? C’est elles qui ont acheté les machines.» Très bien, elles ont acheté les machines. C’est bien. Et elles ont payé pour ces machines avec leurs petits dividendes et leurs petits achats. Mais la patente qui est dans la machine, l’invention qui est là-dedans, vous avez beau mettre des morceaux d’acier ensemble, s’il n’y avait pas eu une invention au fond de ça, cela ne ferait que des morceaux d’acier. اa ne marcherait pas, ça ne produirait pas. Il y a une invention derrière ça.

Et le capitaliste d’aujourd’hui, celui qui s’appelle capitaliste à dollars, qui achète des machines pour mettre dans son usine, il ne paye pas l’invention, il paye la machine seulement. Mais l’invention qu’il a dans ça nous appartient à tous. On a par conséquent droit à quelque chose sur cette invention là.

Et comme je vous disais tout de suite, si on supprimait ces inventions du passé, si on commençait à zéro, comme du temps d’Adam aujourd’hui, on travaillerait donc dur et on ferait si peu de choses. Pourquoi y a-t-il une différence à cause de ça? اa veut dire que la différence à ce qu’on ferait en travaillant chacun pour soi en partant de zéro, et ce qui se fait à cause de la vie en société, à cause des inventions, cette différence- là c’est cela qui devrait aller en partage à tout le monde. Oui, mais écoutez: il faut des ouvriers pour mettre en valeur ce capital dont vous parlez. Certainement! Quand bien même qu’une machine bien inventée peut produire des choses, il faut un ouvrier pour en prendre soin, oui. Il faut des ouvriers pour les mettre en valeur. Mais alors, vous payerez l’ouvrier. Oui, mais cela n’empêcherait pas le propriétaire du capital, nous par conséquent, d’avoir notre part.

Quand vous prenez quelqu’un qui met de l’argent, un tout petit capital de chiffres, qui met des chiffres dans une organisation, quand même qu’il ne travaille pas, ce n’est pas lui qui met ces chiffres en valeur, ce sont les ouvriers. Les ouvriers ont leur salaire, et puis le capitaliste dollar a son dividende. C’est pareil pour les affaires qui ont été inventées. Il y a du monde qui les met en valeur: ce sont les entrepreneurs, les patrons, les ouvriers, ils ont leurs honoraires, leurs traitements, leur argent, leur salaire mais la patente elle-même, le capital qui vient d’un siècle à l’autre dont nous sommes tous les héritiers, on doit avoir notre dividende là-dessus. Tout, le monde parce que tout le monde en est copropriétaire.

Un dividende à tous, est-ce du communisme?

Ah! Il y en a quelques-uns qui vont dire: «C’est la première fois qu’on nous dit des choses comme ça. اa ressemble bien au communisme!» Si on vous donne un dividende, est-ce que vous avez besoin de la dictature de l’état pour vous faire vivre? Vous seriez bien plus libres qu’en Russie ou n’importe où. Là-bas ils sont sous la dictature de l’état, ils font ce que leur dit l’état. Ils ont des bureaucrates pour les mener. Mettez un dividende dans la poche des Canadiens, ils vont être bien plus libres qu’avant. Or le communisme ce n’est pas la liberté c’est le contraire. Seulement il faut reconnaître cela.

Cet héritage des générations passées dont nous sommes tous des cohéritiers au même degré sans nuire à la récompense pour celui qui travaille. Et la somme des salaires plus ces dividendes-là qui iraient à tout le monde, c’est cela qui partagerait la production.

Et le dividende devrait être assez gros pour que personne ne soit dans la nécessité. Que personne ne soit dans la pauvreté. Hier soir, Madame Côté-Mercier vous disait bien: «La pauvreté a été vaincue civiquement mais n’a pas été vaincue socialement.» Pourquoi? Parce qu’on n’a pas encore mis cette idée-là dans la tête de tout le monde et surtout pas dans la législation, que tous aujourd’hui nous sommes les cohéritiers des générations passées de ces inventions-là. Tous, nous sommes dans une grande fraternité de capitalistes et nous devrions tous avoir notre dividende à part de ce que nous pouvons gagner. Et ce dividende devrait être assez gros.

Tous cohéritiers des inventions. À tous un dividende en plus des salaires

Nous demandons dans le journal Vers Demain au moins pour commencer, pour commencer seulement un dividende de 25 dollars par mois (en 1959) à chaque personne. Pour commencer, mais c’est une grosse bouchée que vous demandez, 25 dollars à chaque personne. Voilà une maison où il y a 10 personnes, le père, la mère, 8 enfants, allez-vous leur donner 250 dollars de dividende par mois? Parfaitement monsieur! Ah! Mais c’est gros ça! La table est grande ici. Et puis il y a bien des bouches. Puis il y a bien des pieds à chausser. Il a bien des dos à vêtir. Il y en a qui s’effarouchent devant le paquet d’argent et ils ne s’effarouchent pas devant le paquet de monde qui a autour de la table par exemple. Et pourtant c’est là qu’ils ont besoin le plus du dividende.

Oui mais, ça va faire bien de l’argent, ça va faire de l’inflation. Ne me parlez pas d’inflation. Quand on met l’argent d’après la production qui vient et qu’on fait disparaître d’après la production qui disparaît, il ne peut pas y avoir d’inflation. Les 25 dollars par personne, les 250 dollars par maison de 10 personnes qu’est-ce qu’elles vont devenir? Mais ils vont acheter les produits du pays. Où vont aller les produits? Dans les maisons. Ils sont faits pour ça.

Où va aller l’argent? Chez le marchand. De chez le marchand, chez le grossiste, de chez le grossiste chez l’industriel, de chez l’industriel à la Banque du Canada qui a avancé l’argent. Après, il n’y en aura plus, ça recommencera. C’est de même que ça fait le tour. Il n’y a pas d’inflation quand ça ne s’arrête pas en route. Quand ça ne s’arrête pas en route, ça fait le tour comme ça. Il n’y a pas d’engorgement, quand les écluses ne sont pas fermées, quand tout marche rondement.

De même que l’électricité fournit le courant, le Crédit social fournirait l’argent nécessaire

Vous savez ce que c’est que le courant électrique? Quand bien même que vous n’en n’avez pas depuis longtemps chez vous, vous savez bien qu’avec du courant électrique on fait bien des choses. On peut faire tourner des moteurs. Il y en a parmi vous qui sciez encore le bois à la main. S’ils avaient une scie ronde, ça irait bien plus vite. Vous pourriez le scier pour vous et pour vos voisins, ça irait bien plus vite.

Qu’est-ce qui ferait tourner la scie ronde? Un moteur électrique. Qu’est-ce que c’est qu’un moteur électrique? Une machine qui tourne quand le courant vient. Où est le courant? Il vient par les fils. Et puis on pousse un bouton, le courant vient. Où va-t-il après le courant? Il passe dans le moteur. Puis après? Il descend dans la terre et il fini là. Il a fini son travail.

Est-ce qu’il y a une inflation de courant si vous laissez le moteur ouvert? Pas du tout. Mais par exemple, y a-t-il un économiste distingué ou bien un député de Diefenbaker pour venir dire: «Eh! Arrêtez-moi ce bouton-là parce qu’il va y avoir de l’inflation dans votre moteur. Arrêtez le bouton, arrêtez le courant.» Bien monsieur, il n’y aura pas d’inflation, il va y avoir de la bêtise et c’est vous qui faites commettre cette bêtise-là.

Laissez venir le courant, il fait son chemin, il s’en va, il disparaît, il en vient d’autre par derrière. S’il en vient aussi à mesure qu’on en a besoin, faites donc pareil pour l’argent. Faites donc venir l’argent pour la production. Il finit quand on achète les produits. Il revient, il continue, il en vient par derrière, il n’attend pas que les produits finis soient tous disparus pour recommencer à neuf. اa vient parce que la production est continue. L’argent qui vient est continu.

La consommation est continue. L’argent qui disparaît est continu. اa se fait comme ça. Et ça marche très bien. اa, ça serait le Crédit Social. On aurait le Crédit Social pareil comme la technique de l’électricité, pareil comme toutes les techniques modernes. Tandis qu’aujourd’hui on a un système d’argent qui est absurde au possible!

L’intérêt réclamé par le banquier n’existe pas, il est le seul à mettre l’argent en circulation

Tout à l’heure, je parlais de ceux qui vont emprunter pour avoir de quoi à commencer leur production avant le marché de la vente mais quand on va emprunter aujourd’hui qu’est-ce qui arrive? Le banquier nous dit: «C’est très bien. Je vous prête, vous voulez avoir combien? 100 000 dollars. Je vous avance 100 000 dollars. Mais vous allez me rapporter dans un an, 106 000 dollars parce que le prêt est à 6 % d’intérêt et si je pouvais le mettre à 7% je le ferais. La loi m’en empêche mais je vous mets 6% pareil. Le gros maximum. Vous me rapporterez 106 000 dollars. Alors, vous allez recevoir un courant d’argent de 100 000 dollars et puis il faut que vous retourniez un courant d’argent de 106 000 à la banque.

Dites donc, qui est-ce qui va vous donner les 6 000 dollars. Le banquier est le seul qui va mettre de l’argent en circulation. Il met 100 000 et il vous dira: «Apportez-moi 106 000.» Vous avez zéro, vous demandez 100 000, on vous met 100 000 dollars. Celui qui vous mettra 100 000 il n’y a rien que lui qui a le droit de faire des 100 000 pour vous les prêter. Les autres ne le font pas, s’ils en font ils iront en prison, ils passeront pour des faussaires. Alors je vous mets 100 000 dollars, vous allez me rapporter 106 000. Où va-t-il prendre les 6 000 monsieur le banquier? Vous ne le sortez pas de votre banque et vous me demandez de le rentrer dans votre banque. Vous serez obligé de le prendre chez les autres. Les autres où est-ce qu’ils ont pris leur argent? Mais ils l’ont pris à la banque. Est-ce qu’ils l’auraient eu à des conditions plus favorables. Exactement la même chose que vous.

Et l’autre voisin lui aussi pour un emprunt de 50 000 il faut qu’il rapporte 53 000. Moi, pour 100 000 il faut que je vous rapporte 106 000. Un autre pour 200 000 qui va rapporter 212 000. 5 000 plus 6000 plus 12 000 qui n’ont pas été faits par vous (le banquier) et que vous demandez pareil.

Comment va-t-on arranger ça? Arrangez-vous! Battez-vous entre vous autres. Celui qui va réussir va me rembourser, celui qui ne réussit pas je le saisis. Ah! Le banquier met du monde en banqueroute. Mais les plus violents vont réussir. Les autres, je vais les mettre en banqueroute.

C’est de même que ça va. — Ah! Le monde ne s’embarque pas là-dedans, vous pensez bien. — Le monde ne s’embarque pas là-dedans. Regardez nos écoles. On les paye 2 fois le prix, des fois 3 fois le prix. On vient de bâtir une église dans ma paroisse à Montréal, 340 000 dollars. اa coûte plus cher que celle d’ici parce que vous savez pourquoi? Celle de chez nous, nous coûte 340 000. Bien. On nous donne 35 ans pour la payer. Mais si on prend 35 ans, on aura payé 800 000 dans ce temps-là. Pourquoi? Bien c’est l’intérêt. On aura payé 340 000 dollars pour le prix de l’église et puis après ça on aura payé 500 000 dollars pour le droit de la bâtir.

En voilà une affaire! Ceux qui font des chiffres coûtent plus cher que ceux qui font l’église. Pareil pour les écoles. On paye l’école 200 000 dollars peut-être ou 100 000 dollars. Et puis on paye une autre fois le prix ou une fois et demi le prix, ça dépend du temps qu’on prend pour payer. On paye ça à ceux qui ont fait les chiffres pour nous permettre de bâtir l’école. Ah! Puis on dira: «On est endetté.

Les commissions scolaires sont endettées. Les municipalités sont endettées. Le gouvernement est endetté. Le Conseil du comté, de votre comté de Gloucester, il a envoyé une circulaire l’autre jour à tous les contribuables du comté. Qu’est-ce qu’il mettait dedans? On y mettait: «On est rendu au bout, il n’y a pas moyen de marcher. On n’a plus d’argent. On a été obligé d’emprunter 500 000 dollars à la banque. Elle nous a dit: «Il faut rembourser à court terme ou bien vous n’emprunterez plus.» On n’a pas pu rembourser un dollar encore à date. Parce qu’on a 400 000 dollars d'arriérage de taxes de l’année dernière. Il y a un million et demi de taxes de cette année qui ne rentrent pas et qu’on attend avec anxiété. Dépêchez-vous de nous envoyer bien vite ce que vous nous devez parce qu’on ne sait pas où se mettre la tête. Et puis si vous ne l’envoyez pas, on va changer les percepteurs de taxes.

Acharnement par les percepteurs de taxes

On va en mettre des plus capables et des plus violents pour aller chercher votre argent.» C’est écrit dans la circulaire que vous avez reçue. On va changer les percepteurs de taxes. اa veut dire qu’ils vont en mettre des plus capables de vous arracher votre argent de votre poche. Ils n’en n’arracheront pas si vous n’en n’avez pas. Mais s’il y en a un petit peu, ils vont gratter jusqu’au fond. Je vous assure.

Pourquoi? Parce qu’ils sont rendus à bout d’argent. Mais vous aussi vous êtes à bout d’argent. On est tous à bout d’argent. Ce n’est pas rien qu’un problème municipal, ce n’est pas rien qu’un problème de comté, c’est un problème de famille, c’est un problème d’individu, c’est un problème de province, c’est un problème de gouvernement et puis on subit ça? Ah! Il faut protester contre ça! اa ne tient pas debout ça! C’est contraire à toute logique.

Je pense que dans une génération d’ici, parce qu’avant ce temps-là on aura réussi à changer cela, dans une génération d’ici et puis à l’avenir ceux qui liront l’histoire du Canada, s’ils débattent un petit peu la question de la finance, ils vont dire: «Mais les grands du temps étaient donc bien imbéciles! Ils étaient donc bien bêtes de rester les bras croisés ou bien à se désoler parce qu’il n’y avait pas de chiffres pour faire marcher le pays.» Et dans ce temps-là, un grand premier ministre avait été élu avec une grosse majorité, il s’appelle John Diefenbaker. Et puis John Diefenbaker disait: «Je ne veux pas me faire bousculer. Ce n’est pas une chose simple. On étudie le problème. Il faudrait que ça s’arrange. On voudrait que les banques prêtent? On voudrait mais on n’ose pas leur dire, parce qu’on ne leur commande pas. Et puis il y en a qui se plaignent, mais ils ne veulent pas être bousculés.»

Dans ce temps là, on bouscule les familles, monsieur Diefenbaker. C’est vous qu’on devrait bousculer, ça ne bousculerait qu’un seul homme au moins. Là, c’est tout le pays. On pourrait en dire long sur le sujet. Seulement quand je viens de dire qu’il faudrait bousculer ces hommes-là, je ne veux pas dire qu’il faut changer ceux qui sont dans le gouvernement.

Il faut dénoncer un argent libre de dettes

Il faut commencer par se bousculer soi-même. Se bousculer dans nos esprits. Il y a des gens qui ne se bousculent pas assez. Puis on bouscule nos voisins. Oh! pas avec les bras. Non! Non! Non! Mais dans le domaine des idées, leur mettre des choses dans la tête. Après tout, c’est nous qui sommes le pays. Ce n’est pas les parlements qui font le pays. Ce n’est pas le gouvernement qui fait le pays. Ce sont les gens, ce sont les familles qui font le pays. Ce sont elles qui sont les principales cellules du pays. C’est nous qui sommes le pays. Et nous ne voulons pas continuer à être bousculés comme ça par de simple manque de chiffres. Alors on va se mettre tous ensemble puis crier d’une forte voix qui commence à être entendue, remarquez bien.

On commence à avoir la puce à l’oreille, même dans les places hautes comme dans le gouvernement d’Ottawa et ailleurs. Ça ne marche pas. Il faudrait un changement. On dit: Il faudrait changer les producteurs. Il faudrait que les hommes travaillent mieux. Quand on nous dit ça, des fois, ce sont des imbéciles qui parlent comme ça. On voudrait que les hommes travaillent pendant qu’ils sont en chômage. On dit: «Ah! C’est de valeur! C’est un problème d’argent. Puis ça ne se règle pas. C’est difficile. Ah! C’est la finance et puis il ne faut pas toucher à ça.»

La finance c’est une idole

La finance c’est une idole. L’argent qu’on a aujourd’hui c’est une idole. Il faut que l’argent soit un service au lieu d’un démon qu’on adore comme aujourd’hui. Il faut en faire un service pour servir les hommes, une comptabilité pour nous servir. On n’a pas le droit de se mettre à genoux devant le manque d’argent et de laisser souffrir toute l’humanité à cause de ça. اa, ce n’est pas chrétien!

En terminant, pour répondre à ceux qui nous disent: «Ah! Capitalistes, héritiers, tout ça! Ah! Les hommes s’ils ne gagnent pas, il ne faut pas qu’ils aient de l’argent, il ne faut pas qu’ils aient de quoi vivre s’ils ne gagnent pas.»

Écoutez. Ce n’est pas comme ça du tout. Le Bon Dieu a créé la terre et ses richesses pour tous les hommes. Ce n’est pas moi qui dis cela. D’abord c’est le droit naturel, c’est la théologie et le pape Pie XII l’a répété pour le monde qui ne le comprend pas. Il répétait le jour de la Pentecôte 1941:

«Les biens de la terre ont été créés pour tous les hommes.» Il ajoutait: «Chaque personne, chaque homme, en tant qu’il est un être humain, en tant qu’il n’est pas une bête, en tant qu’il est un être humain» il ne dit pas en tant qu’il est embauché ou bien en tant qu’il est fin ou bien en tant qu’il est fort. «En tant qu’il est un être humain, doué de raison, tout homme a le droit d’user des biens de la terre.» Il ajoutait: «C’est laissé aux sociétés civiles, aux peuples même par leur gouvernement, c’est laissé à eux d’établir la législation qu’il faut pour la réalisation pratique de ce droit. Pas pour supprimer le droit.

Chacun de vous, chaque personne du pays en naissant a le droit, de par sa naissance à une part de la richesse qui est offerte dans le pays. اa c’est du pape, la théologie, c’est du droit naturel. Il n’y a pas de droit qui peut aller contre ça. «C’est un droit imprescriptible.» dit le pape. Il ne peut pas disparaître même quand il est nié. Il existe. Et le devoir des gouvernements c’est d’établir une législation pour la réalisation de ce droit-là. Pas pour qu’il reste dans l’ombre, pas pour qu’il reste sur le papier.

En naissant on a droit à un dividende

Et c’est justement pour ça que le Crédit Social vient à point pour répondre à cette grande parole du pape. Voici. Le dividende à chaque personne! On a une loi qui va réaliser pratiquement ce droit: chacun a droit d’avoir une part des biens de la terre. Mettez un dividende dans chaque maison, à chaque personne, chaque personne tout de suite va pouvoir exercer son droit en achetant les produits. Puisqu’on est dans un monde où il faut acheter. Ah! oui il faut vendre aussi. Si on avait un autre système, on a ce système-là, qui est bon en lui-même, mais puisqu’on a le droit à la vie, on a le droit aux produits qui donnent la vie. Et puisqu’il faut payer ces produits-là pour les avoir, on a le droit à l’argent pour acheter les produits. En naissant, on a le droit au dividende. Il faut le réclamer pour tout le monde.

Louis Even

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