Page 8 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Dieu ou le veau d’or?
De là aussi, les hypothèques progressives sur l’agriculture,
l’industrie, le capital et les ressources naturelles de la so-
ciété — hypothèques qui placent l’univers à la merci de ce
monopole bancaire mondial...
L’État devenu esclave
Une autre conséquence désastreuse soulignée par le
Pape, c’est la mise en esclavage, la soumission complète de
l’Etat, de tous les gouvernements, de tous les organismes
politiques, vis-à-vis d’une ploutocratie qui n’est, en somme,
qu’un Etat dans l’Etat. Véritable pouvoir politique usurpé
et conduit par les monopoleurs qui contrôlent l’argent, le
sang même de la vie économique.
C’est là une inversion néfaste de l’ordre. L’organisme
économique et industriel de la société devrait être subor-
donné à l’organisation politique attitrée. Dans le domaine
temporel, le pouvoir politique régulier doit être suprême.
Son autorité, en effet, découle de Dieu, et non pas de la
force ou de la ruse de ceux qui, animés par des sentiments
de domination et de lucre, ont usurpé le pouvoir économi-
que en usurpant le contrôle de l’argent...
Le poids des hypothèques, des dettes est devenu trop
lourd et l’Etat se voit forcé d’intervenir et de prendre sous
sa tutelle l’exercice de maintes fonctions économiques qui
appartiennent de droit aux organismes économiques su-
bordonnés à l’Etat.
Le Pape Pie XI, dans Quadragesimo Anno, indique quel-
ques-uns de ces organismes coopératifs — guildes ou corpo-
rations — par lesquels seraient instaurées des méthodes plus
efficaces de production et de distribution des richesses.
Mais ils ne pourront atteindre leur objectif que si l’Etat
commence par assujettir à l’industrie le système monétaire
du pays en le dirigeant légitimement vers son but: distri-
buer les produits de la société considérée comme produc-
trice à la société considérée comme consommatrice...
L’Etat doit donc, par des actes législatifs —
a) Déterminer la fonction propre du système monétaire;