Page 19 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Le but de l’économie   19

                   Le crédit social: la confiance qu’on
                    puisse vivre ensemble en société
                             Dans son pamphlet Qu’est-ce que le Crédit
                         Social?,  Geoffrey  Dobbs écrit: «Le  terme  “cré-
                         dit social” (sans majuscules) désigne  quelque
                         chose qui existe dans toutes les sociétés, mais
                         à laquelle on n’avait jamais donné de nom aupa-
                         ravant, parce qu’on prenait cette chose pour ac-
                         quis. Nous prenons conscience de l’existence du
                         “crédit social”, du crédit de la société, seulement
         Geoffrey Dobbs  lorsque nous le perdons.
                             «Le  mot “crédit” est synonyme  de foi,
        ou confiance; ainsi, nous pouvons dire que le crédit est la foi
        ou confiance qui lie ensemble les membres d’une  société — la
        confiance ou croyance mutuelle dans chaque autre membre de la
        société, sans laquelle c’est la peur, et non la confiance, qui cimente
        cette société... Quoique aucune société ne puisse exister sans une
        certaine sorte de crédit social, ce crédit social, ou confiance en la
        vie en société, atteint son maximum lorsque la religion chrétienne
        est pratiquée, et atteint son minimum lorsqu’on nie le christianisme
        ou qu’on s’en moque.
            «Le crédit social est donc un résultat, ou une expression en
        termes  concrets,  du vrai  christianisme  dans la  société,  un de
        ses fruits les plus reconnaissables; et c’est le but et la ligne de
        conduite des créditistes d’augmenter ce crédit social, et de s’ef-
        forcer  d’empêcher  son déclin.  Il  y a  des milliers  d’exemples  de
        ce crédit social qu’on tient pour acquis dans la vie de tous les
        jours. Comment pourrions-nous vivre le moindrement en paix si
        nous ne pouvons pas faire confiance à nos voisins? Comment
        pourrions-nous utiliser les routes si nous n’avions pas confiance
        que les autres automobilistes observent le Code de la route? (Et
        qu’arrive-t-il lorsqu’ils ne le font pas!)
            «A quoi servirait-il de cultiver des fruits ou des légumes dans
        des jardins ou des fermes si d’autres gens venaient les voler? Com-
        ment n’importe quelle activité économique pourrait-elle exister —
        que ce soit produire, vendre ou acheter — si les gens ne peuvent,
        en général, compter sur l’honnêteté et des transactions justes? Et
        qu’arrive-t-il lorsque le concept de mariage chrétien, de famille chré-
        tienne et d’éducation chrétienne des enfants est abandonné? Nous
        réalisons donc que le christianisme est quelque chose de réel avec
        des conséquences pratiques terriblement vitales, et que d’aucune
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