Page 14 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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14   Leçon 1

                                          La faim, la soif, les intem-
                                       péries,  la  lassitude,  la  maladie,
                                       l’ignorance, créent pour l’homme
                                       le besoin de manger, de boire, de
                                       se vêtir, de se loger, de se chauf-
                                       fer, de se rafraîchir, de se repo-
                                       ser, de se soigner, de s’instruire.
                                       Autant de besoins.
                                          La nourriture, les breuvages,
                                       les vêtements,  les  abris, le  bois,
                                       le charbon, l’eau, un lit, des remè-
                                       des, l’enseignement d’un profes-
                                       seur, des livres — autant de biens
                                       pour venir au secours de ces be-
        Le système financier actuel est-  soins.
         il le reflet exact de la réalité?
                                          Joindre les biens aux besoins
        — voilà le but, la fin de la vie économique.
            Si elle fait cela, la vie économique atteint sa fin. Si elle ne le fait
        pas ou le fait mal et incomplètement, la vie économique manque sa
        fin ou ne l’atteint que très imparfaitement.
            Joindre les biens aux besoins. Les joindre. Pas seulement les
        placer en face les uns des autres.
            En  termes  crus, on  pourrait  donc dire  que  l’économique  est
        bonne,  qu’elle  atteint  sa  fin,  lorsqu’elle  est  assez  bien  ordonnée
        pour que la nourriture entre dans l’estomac qui a faim; pour que les
        vêtements couvrent les épaules qui ont froid; pour que les chaus-
        sures viennent sur les pieds qui sont nus; pour qu’un bon feu ré-
        chauffe la maison en hiver; pour que les malades reçoivent la visite
        du médecin; pour que maîtres et élèves se rencontrent.
            Voilà le domaine de l’économique. Domaine bien temporel.
        L’économique a une fin bien à elle: satisfaire les besoins des hom-
        mes. Que l’homme puisse manger lorsqu’il a faim: ce n’est pas la
        fin dernière de l’homme; non, ce n’est qu’un moyen pour mieux
        tendre à sa fin dernière.
            Mais si la fin de l’économique n’est qu’un moyen par rapport
        à la fin dernière; si ce n’est qu’une fin intermédiaire dans l’ordre
        général, c’est tout de même une fin propre pour l’économique elle-
        même.
            Et lorsque l’économique atteint cette fin propre, lorsqu’elle
        permet aux biens de joindre les besoins, elle est parfaite. Ne lui
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