Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
M. Gorham Munson, le rédacteur de Men First (organe du mouvement créditiste américain), a pris la peine de découper et conserver les éditoriaux du Times de New-York concernant le Crédit Social en Alberta. Il peut ainsi comparer ce que disait le Times hier et ce que dit le même Times aujourd'hui.
Le 2 septembre 1935, le Times écrivait : "Dans son essence, le plan du Crédit Social apparaîtra simplement comme un nouveau procédé d'inflation ajouté à une infinité d'autres."
Le 28 mars 1938, le Times écrivait : "Le Crédit Social est une chose mystique, dont la mysticité augmente à mesure qu'on l'explique davantage."
Et aujourd'hui ? Le primat protestant d'Angleterre, l'archevêque de Cantorbéry, vient de prononcer un discours retentissant, dans lequel il réclame la cessation des émissions de crédit nouveau par le banquier et l'exercice de ce droit souverain par le gouvernement lui-même, dans les intérêts de la nation. Là-dessus, le Times écrit :
"L'idée de la socialisation du crédit est très répandue et pourrait être adoptée ce soir même. Il n'y a rien de neuf à ce qu'un dignitaire ecclésiastique condamne les opérations du crédit. La théorie qui sert de base à la demande de socialisation du crédit, c'est que notre système conduit à une déficience chronique dans le volume de pouvoir d'achat disponible pour acheter le volume de la production."
Le Times anti-créditiste de 1935 et de 1938 aurait-il ouvert les yeux en 1942 ? Ou bien, les organes des financiers empruntent-ils le langage des créditistes pour mousser un semblant de réforme qui laissera intacte la domination financière ?