Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
Gilberte Côté-Mercier |
La taxe actuelle pour payer la route me prive de pain. Elle me vole mon pain. Cette taxe est un vol. Les taxes d'aujourd'hui qui me rationnent au milieu de l'abondance ne sont pas conformes au réel. Elles me volent les biens privés que je me procurerais avec l'argent que je dois destiner aux taxes.
Les taxes actuelles sont un vol. Il faut abolir les taxes actuelles. Vous avez, maintes fois, entendu les Bérets Blancs répéter ces deux phrases-là. Vous croyez peut-être que ce ne sont que de purs slogans de propagande utilisés pour frapper l'imagination !
Un homme d'affaires, de passage aux bureaux de Vers Demain, nous disait, en quittant notre maison: «Je suis bien content de ma visite ici. J'y ai appris quelque chose que je ne savais pas, que les taxes actuelles sont réellement un vol et qu'elles doivent disparaître et qu'elles peuvent disparaître. Je croyais que vos pancartes n'exprimaient qu'un slogan. Mais je vois maintenant que c'est une vérité établie sur des arguments solides.»
A l'une de nos assemblées assistait un jeune étudiant de l'Université d'Ottawa. Il se déclara ravi de comprendre enfin comment les travaux publics seraient financés sans taxes par un Crédit-Québec, et comment se ferait le retrait de l'argent comme l'émission de l'argent par une finance créditiste.
Les taxes actuelles sont un vol. Nous le répéterons avec conviction et acharnement tant qu'elles n'auront pas été abolies. Car elles sont la ruine de nos familles et de notre société. Cet impôt sur le revenu avec ses rapports insupportables, est un cauchemar pour tous. Les taxes foncières et scolaires qui augmentent sans cesse et qui chassent les familles de leurs maisons, qui arrachent les fermes et entreprises des mains de leurs bâtisseurs. Les taxes scolaires ei des campagnes ont déjà chassé vers la ville les héritiers des fondateurs du pays. La taxe fédérale de 9% sur la production est une cause de comptabilité, de rapports, d'enquêtes, de mauvaises surprises pour nos hommes d'affaires. Ce régime de rentes, taxe nouvelle déguisée sous un faux nom, ajoute au fardeau déjà insupportable des impôts. Et ce vol légalisé continue et grossit toujours. C'est un vol accompli par la de loi elle-même — le gouvernement — supposé être, d'abord, le protecteur du peuple contre tout envahisseur, les voleurs et les autres.
Toutes ces taxes devraient disparaître sans délai. Les pirouettes les plus savantes de nos gouvernements ne continueront à être que de vains ébats tant que le système actuel de taxation ne sera pas aboli. Nos gouvernements ne servent qu'à protéger les voleurs. Ils sont leur doublure et leur appui.
Les taxes actuelles sont un vol. Pour le comprendre, procédons par questions et réponses.
La population possède de l'argent, du pouvoir d'achat, pour payer les services des deux secteurs, secteur public et secteur privé, la route et le pain quotidien.
Tant que continue au même rythme la production du secteur privé, le gouvernement ne doit pas prendre un sou dans ma poche pour payer le secteur public. Je dois garder tout mon pouvoir d'achat pour les biens et services privés, tant que les services privés ne diminuent pas. Et la construction de la route ne les fait pas diminuer. Au contraire, la construction de la route fait marcher les affaires, elle fait même augmenter la production du secteur privé.
Si le boulanger arrêtait de cuire du pain parce qu'une route est construite, alors la taxe pourrait venir m'enlever mon pouvoir d'achat pour le pain et en disposer pour la route. Mais, les taxes d'aujourd'hui, qui me privent au milieu de l'abondance, ne sont pas conformes au réel. Elles sont illégitimes. Elles sont un vol. Elles me volent les biens privés que je me procurerais avec l'argent que je destine aux taxes.
De l'argent créé tout exprès pour la route. Production créée, argent créé. Route nouvelle, argent nouveau. Comme vous voyez, on ne paiera pas la route avec des taxes, mais avec du crédit nouveau. Du crédit, c'est de l'argent.
Par cet équilibre, les individus sont pourvus de tout l'argent nécessaire pour payer tous les services privés et publics.
Le rôle de l'office de crédit est de fournir l'argent au pays, comme le rôle des cultivateurs est de fournir l'alimentation au pays. Les cultivateurs ne se font pas tirer l'oreille pour remplir leur rôle, pourquoi l'office de crédit se ferait-il tirer l'oreille? Aujourd'hui l'office de crédit n'est pas un office national, c'est un office de particuliers, ce sont les banques, qui existent pour le profit des banquiers. Au lieu qu'un véritable office de crédit, bien tenu, existerait pour la population tout entière. Ce serait un office national ou un office provincial de crédit. Un Crédit-Québec, un Crédit-Ontario, un Crédit-Nouveau-Brunswick, etc.