Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
ROME, Mercredi 1er octobre 2008 (ZENIT.org) - Le cardinal Martino rappelle «l’option préférentielle pour les pauvres» et souligne que l’enseignement social de l’Eglise est apte à donner une nouvelle impulsion et des espérances nouvelles à la politique.
Le cardinal Renato Raffaele Martino, président du Conseil pontifical justice et paix, est en voyage au Chili, à Santiago et à Valparaiso (cf. Zenit du 30 septembre 2008).
A l’université catholique de Valparaiso, ce mercredi matin, il a souligné qu’une politique éclairée par l’enseignement social de l’Eglise place la personne humaine, sa dignité, et ses droits fondamentaux, surtout le droit à la vie, « au centre » de ses décisions.
Le cardinal Martino n’a pas hésité à citer la fameuse phrase de Paul VI: la politique est une «forme exigente de la charité ».
La politique, a rappelé le cardinal Martino, doit être considérée comme «un service du bien commun», et elle doit «s’inspirer d’un humanisme intégral et solidaire, qui met en valeur les corps intermédiaires, principalement la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme ».
Le cardinal citait ce qu’il appelle les quatre «valeurs clefs» de la politique: la vérité, la justice, la liberté et la charité. Or, la politique doit «réguler de façon équitable les rapports économiques, le marché surtout, avec une «option préférentielle pour les pauvres», et elle doit être capable de conférer une «orientation humaniste à la technique».
«Devant des valeurs qui ne dépendent pas d’elle, ou ne sont pas disponibles, la politique doit savoir s’arrêter, sans envoyer la transcendance en exil, du fait qu’une société sans Dieu court le danger de devenir une société contre l’homme», a fait observer le cardinal Martino.
Le président de Justice et Paix a ajouté que «ce doit être une politique de paix et pour la paix», avant de rappeler les «béatitudes du responsable politique» formulées par le cardinal François Xavier Nguyen Van Thuan, son prédécesseur à la tête de ce Conseil pontifical: «Bienheureux le responsable politique qui travaille pour le bien commun, et non pour son intérêt propre; qui sait écouter le peuple avant, pendant et après les élections; qui réalise l’unité et la défend; qui n’a pas peur des media, parce qu’au moment du jugement, il ne devra répondre que devant Dieu».
Au sanctuaire du saint jésuite Alberto Hurtado, à Santiago du Chili, le 29 septembre, le cardinal Martino s’était adressé aux jeunes des mouvements catholiques. Il leur a rappelé les grandes leçons sociales que l’eucharistie enseigne: «la solidarité, la disponibilité au service et l’engagement actif en faveur de la justice sociale dans la défense et la promotion de la dignité et des droits de chaque personne humaine».
«Aujourd’hui, il est nécessaire, a-t-il dit notamment, de renforcer la perception de la politique comme le lieu où exercer la force morale et spirituelle dont la politique a besoin pour affronter les nombreux et grands défis au niveau national et international: pauvreté, corruption, options pour la vie, la famille, le logement, le travail, la recherche scientifique».
C’est pourquoi le cardinal Martino a recommandé aux jeunes l’étude et la mise en œuvre de la doctrine sociale inspirée par l’Evangile. Un enseignement qui ne veut pas «dicter des lois aux pouvoirs publics» et «ne prend pas parti pour l’un ou l’autre», mais a l’intention de «sauver la personne et renouveler la société humaine».
† Renato Cardinal Martino