Au mois de septembre 2010, M. l’abbé Romain NYANGA MWAMBA, recteur au séminaire à Kinshasa, R.D. du Congo, est venu à notre semaine d’étude sur le Crédit Social. Voici des extraits d’un discours qu’il a donné après la semaine d’étude:
La formation de la semaine d’étude m’a apporté un plus dans mon ministère. En effet, pendant ma formation d’étude à mon séminaire chez nous, il y a un professeur que le gouvernement avait qualifié de gauche qui a publié un livre. Après la publication, il a fait quelques mois de prison. On l’a déjà libéré. Le livre était intitulé «Le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale». Il avait comme sous-titre: «Les uns sont dans la joie mais les autres, les plus nombreux, sont dans la misère». Rien que le sous-titre de ce livre-là lui a valu la prison.
Méfaits du système bancaire
Dans ce livre, il fait sa critique du système financier mondial autour de quatre points. Puis il démontre clairement que lorsque la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International viennent dans un pays pour lui prêter de l’argent, il y a quatre grandes conséquences qui s’en suivent: la première, c’est la dévaluation de la monnaie nationale au profit du roi dollar. Deuxième conséquence de l’argent prêté par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale: c’est la privatisation des entreprises, ce qui entraîne des licenciements massifs et une volonté de libérer, de populariser le peuple. Ils sont nombreux qui vivent dans la misère.
Troisième conséquence de l’argent prêté par le système financier d’après cette étude-là: c’est la déstructuration du système scolaire avec sous-bassement pas d’élites, moins d’ennuis. Notre ami a signifié quelque part que la formation de la population fait partie de la lutte. Maintenant à la rentrée scolaire chez-nous, beaucoup de parents ne peuvent pas dormir. Ils ont du mal à assurer la scolarisation de leurs enfants. Il y a même beaucoup de familles.
Quatrième conséquence de l’argent prêté qui asphyxie la population: c’est la suppression des avantages sociaux: pas de soins médicaux, pas de transports, pas de logements… En fait, chez-nous pas de système social. C’est au fur et à mesure que le professeur (Alain Pilote) donnait ses leçons, que je me suis rappelé que quelque part les grands esprits se retrouvent. Ainsi donc, ce que notre ami avait enseigné, avait écrit, alors que c’était à l’université, c’était déjà les sous-bassements de l’enseignement du Crédit Social. C’est pourquoi je suis très content de cette formation reçue ici.
Corruption par la télévision
En Afrique centrale, nous sommes le seul pays qui a, seulement dans la capitale, plus de 30 chaînes de télévision commerciale. Le programme de ces chaînes-là est conçu de manière à abrutir davantage la population, à longueur de journée, du matin au soir: la musique, les théâtres populaires, les prédications qui viennent des sectes américaines essentiellement, parce qu’ils ont des chaînes de télévision nombreuses. Tout cela est pour montrer au peuple que même si vous priez, vous pouvez être malheureux sur la terre, mais au Ciel vous allez manger, vous allez boire.
Dès lors, on se rend compte effectivement, que notre force réside dans la solidarité parce qu’une armée de fourmis est capable d’empêcher un éléphant d’aller de l’avant.
…Comme prêtre, je m’engage effectivement à contribuer à la formation, comme enseignant, je le suis déjà dans nos grands séminaires ... J’apporterai ma part, parce que le prophète Osée le dit si bien: «Mon peuple périt, faute de connaissance.»
Nous serons vainqueurs
Mais en le disant, je ne suis pas naïf, je sais que la lutte est ardue. «Les bonnes choses sont parsemées dans les épines.» En d’autres termes, tous ceux qui vivent en suçant le sang de notre peuple, ne nous laisseront pas tranquilles. Mais nous sommes convaincus qu’avec une dynamique populaire dans la formation, nous serons plus que vainqueurs.
Je retiens ici également le fait que “si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain travaillent les bâtisseurs”. On se rend compte ici que le message du Crédit Social est porté par une communauté «priante», une communauté qui s’appuie sur le Seigneur parce qu’on sait qu’avec Lui, on est plus que vainqueur.
Abbé Romain N. Mwamba