Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
«Personne ne peut attenter à la vie d’un homme innocent sans s’opposer à l’amour de Dieu pour lui, sans violer un droit fondamental inadmissible et inaliénable, et donc sans commettre un crime d’une extrême gravité.»
— La Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la foi
Le serment d’Hippocrate, médecin grec né en 460 avant Jésus-Christ, est formulé comme suit:
“Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté.”
L’Assemblée médicale mondiale à Genève, en septembre 1948, s’est basée sur le serment d’Hippocrate pour énoncer le SERMENT DU MÉDECIN. Voici une clause de ce SERMENT:
“Je maintiendrai le plus scrupuleux respect pour la vie humaine, dès le moment de la conception, et même sous la menace je ne ferai pas usage de la science médicale dans des buts contraires à l’humanité.”
Les médecins n’ont donc pas le droit de pratiquer l’euthanasie ni l’avortement.
Non ! à la campagne de consultation sur l’euthanasie que veut lancer Jean Charest, l’automne prochain, à travers la province de Québec, avec l’appui de Pauline Marois et Francine Lalonde, deux traîtres à la nation canadienne. Ce sera des séances de lavage de cerveau.
Voici un extrait d’un journal démontrant les conséquences d’une loi sur l’euthanasie:
«En Belgique, un récent rapport sur le “rôle des infirmières dans les morts assistés” a montré qu’un cinquième des infirmières interviewées ont déjà été impliquées dans l’euthanasie d’un patient. Près de la moitié de celles-ci ont reconnu que les patients n’avaient pas demandé ou consenti à l’euthanasie. Pour le docteur Peter Saunders, directeur de Care Not Killing alliance, “une fois qu’on a légalisé une forme d’euthanasie, il y a inévitablement des gens qui repoussent toujours plus les limites”.»
La revue romaine des Pères Jésuites, la “Civilatà cattolica” du 19 novembre 1983, a publié un editorial sur l’euthanasie, écrit par Don E. Chivacci. Dans son numéro du 1er avril 1984, “La Documentation Catholique, 5 rue Bayard, 75393 Paris Cedex 8, a publié la traduction faite par elle-même de ce texte italien. Nous avons mis une première partie de cette traduction dans le journal Vers Demain de janvier-février 2010. Nous en publions d’autres extraits. La foi chrétienne donne le vrai sens de la vie et de la mort.
Yvette Poirier
par Don E. Chivacci
En intervenant dans le cours de la vie, et en y mettant fin par la mort, l’homme s’arroge le droit de fixer le temps et le mode d’achèvement de ce dessein, attentant ainsi à la souveraineté de Dieu.
Dans la Déclaration sur l’euthanasie que nous avons citée, la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la foi, après avoir dit que la vie «est aussi un don de l’amour de Dieu que (les croyants) sont appelés à conserver et à faire fructifier», fait remarquer que quelques conséquences découlent de cette dernière considération:
Il est clair que dans le climat actuel de sécularisation, ce pouvoir absolu de Dieu sur la vie humaine est nié et refusé par certains. En effet, l’euthanasie se justifie comme un signe de l’indépendance absolue de l’homme et de son pouvoir sur sa propre vie et sa propre mort. C’est, de leur part, une appropriation de la mort, puisque ce n’est plus Dieu qui en établit le mode et le moment, mais l’homme. L’autonomie est donc une affirmation de l’autonomie en face de Dieu; plus profondément, elle est une forme de négation de Dieu. C’est là sa malice fondamentale du point de vue moral et religieux.
L’homme ne consent plus à la mort fixée par Dieu, mais décide lui-même de sa propre mort. Ceci montre à quel degré l’euthanasie s’oppose à la conception chrétienne de la mort. En effet, pour le croyant, la mort n’est pas seulement le terme temporel de la vie, mais elle est un événement de salut, parce que l’homme se sauve en consentant à la mort, en l’acceptant.
En effet, la mort dévoile à fond la pauvreté de l’homme, sa condition de créature qui n’a rien en propre, mais qui doit tout quitter et est abandonnée de tout et de tous; dans la mort, l’homme découvre son propre néant en face de Dieu, et donc le besoin absolu qu’il a de lui. Dieu seul peut le sauver, lui rendre la vie. La mort est donc, dans son propre mystère, un appel de salut: “Des profondeurs, je crie vers toi, ô Seigneur.” (Ps 129, 1.) C’est seulement en consentant à sa propre mort et en l’acceptant des mains de Dieu que l’homme se sauve.
Il est clair, alors, que l’attitude du chrétien envers la mort ne peut pas être celle du maître qui décide orgueilleusement quand elle doit survenir, mais celle du serviteur — mieux, du fils — qui l’accepte des mains de Dieu, son Seigneur et son Père, en disant son «oui» confiant et filial au temps comme à la modalité de la mort que Dieu, dans son dessein d’amour et de salut, a fixés.
En réalité, «on a le droit de mourir sa propre mort mais, pour le chrétien, la mort est celle que Dieu a voulue pour lui, au moment et de la manière qu’il veut. Seul Dieu peut dire quand les années de chacun sont accomplies et quand le chemin vers lui est achevé. La vie elle-même est une grâce. Le temps de chacun est le temps de l’amour de Dieu et de la grâce de Dieu. Ce n’est pas notre affaire de mettre des limites à sa grâce ou à son amour». (La vie humaine est sacrée. Lettre pastorale des évêques irlandais, 1er mai 1975, dans Oss. Rom., 30 juillet 1975, 2.)
L’argument le plus fort apporté par les défenseurs de l’euthanasie pour l’étayer est que la souffrance inutile est un mal à éviter:
«Il est cruel et barbare — est-il dit dans le Manifeste sur l’euthanasie — d’exiger qu’une personne soit gardée en vie contre sa volonté et qu’on lui refuse la délivrance souhaitée quand sa vie a perdu toute dignité, toute beauté, toute signification, toute perspective d’avenir. La souffrance inutile est un mal qui devrait être évité dans les sociétés civilisées».
Que dire de cette façon de raisonner pour justifier le recours à l’euthanasie ? Certainement, si on se situe dans la perspective du matérialisme et du sécularisme athée, l’argument est imparable. En effet, si — comme le veut le sécularisme athée — l’homme est le seul maître de soi et peut disposer de soi comme il l’entend, on ne comprend pas pourquoi on devrait refuser, à qui a décidé de s’ôter la vie, la possibilité de le faire, et pourquoi on ne pourrait pas l’aider à réaliser une telle décision.
Si — comme l’affirme le matérialisme —l’idéal suprême de l’homme est le bonheur et le bien-être en ce monde, et si les choses qui donnent sens à la vie sont exclusivement la bonne santé, la beauté, la force, la perspective d’un avenir facile, il est clair qu’une vie de souffrances atroces et sans espoir de guérison ou d’amélioration, donc une vie de souffrances «inutiles», ne vaut pas la peine d’être vécue et que l’on peut y renoncer. Aussi dans la perspective matérialiste et athée, la souffrance inutile est un mal à éviter et l’euthanasie peut servir à l’éviter.
Prenons garde, pourtant, que si l’on se place dans la perspective matérialiste et athée, la vie humaine valable est seulement la vie saine, belle, jeune, heureuse; l’homme qui mérite de vivre est l’homme en bonne santé, intelligent, utile. Cela signifie qu’il y a des vies humaines sans valeur et des hommes qui ne méritent pas de vivre: il est donc logique d’éliminer les malades incurables, les handicapés, les nouveau-nés atteints de maladies graves. Alors il ne faut pas se scandaliser si ce qu’a accompli le nazisme hitlérien dans les années 1930 sur une grande échelle est maintenant réalisé à une échelle plus réduite et sans trop se faire voir !
Par contre, l’argument de la souffrance inutile perd toute sa valeur si l’on se place dans la perspective chrétienne. Pour la foi chrétienne, en effet, il n’est pas de souffrances inutiles. Pour le chrétien aussi, certes, la souffrance est un mal qu’il faut combattre, en ce qu’il est fruit et conséquence du péché; c’est pourquoi il collabore avec tous les autres hommes pour combattre et vaincre la souffrance et en alléger le terrible poids chez ceux qui en sont victimes, souvent innocentes.
Toutefois, la souffrance humaine a été rachetée par le Christ, dans sa passion et sa mort. Elle a ainsi changé de signe et, de fruit du péché, elle est devenue instrument de salut pour celui qui souffre «dans le Christ», et unit ainsi ses propres souffrances à celles du Christ. Aussi, pour le croyant, aucune souffrance n’est-elle inutile. En particulier, les souffrances des innocents et les ultimes souffrances de l’agonie et de la mort ont une valeur spéciale de salut, du fait que dans l’homme agonisant et mourant se reproduit l’image — et, plus profondément, le mystère — du Christ innocent qui agonise et meurt sur la croix pour la rédemption du monde.
Ainsi, seule la foi chrétienne peut répondre de manière raisonnable et convaincante au problème de la souffrance inutile qui conduit à l’euthanasie. C’est une preuve de plus que seule une vision chrétienne de l’existence peut fournir la réponse aux grands problèmes qui regardent le destin de l’homme, le sens de la vie et de la mort.