Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
En octobre 2013, les États-Unis ont connu des jours de crise alors que le plafond de la dette publique, fixé par le Congrès, avait atteint sa limite de 16 394 milliards de dollars. Voici ce que représente cette dette en billets de 100 dollars américains empilés les uns sur les autres Ces gratte-ciel d’argent n’existent pas en réalité, puisque tout argent est créé sous forme de dette: même en confiscant tout l’argent existant, on ne rembourserait même pas un pour cent de cette dette... |
Il y aura exactement 100 ans, le 23 décembre 2013, qu’était votée aux États-Unis la loi de la Réserve Fédérale, créant le plus grand monopole de tous les temps entre les mains d’une oligarchie de quelques grandes familles bancaires internationales. La supercherie consiste dans le fait que la plupart des gens croient que la Réserve fédérale fait partie du gouvernement américain (puisqu’elle joue le rôle de banque centrale des États-Unis) et qu’elle possède des réserves quelque part. La vérité, c’est que la Réserve fédérale (communément appelée «Fed» par les Américains) n’est pas fédérale, et n’a pas de réserves.
Même si les Américains aiment à croire qu’ils sont une nation démocratique, le système de la Réserve fédérale est loin d’être démocratique. La «Fed» est composée de gens non-élus qui n’ont de comptes à rendre à personne. Elle contrôle et prétend posséder ce qui devrait être la masse monétaire du pays, au service du peuple pour le bien commun. En réalité, c’est une compagnie privée dont les actionnaires administrent l’économie de la nation et dirigent le système financier pour leur propre profit.
L’article 1 de la constitution américaine, signée en 1787 par les Pères fondateurs des États-Unis, stipule: «C’est au Congrès qu’appartiendra le droit d’émettre l’argent et d’en régler la valeur.»
C’était le souhait des Pères fondateurs que le pouvoir de créer et de contrôler l’argent soit entre les mains du congrès américain (les députés et sénateurs fédéraux). Ce pouvoir ne devait jamais résider entre les mains de banquiers privés qui pourraient alors charger d’énormes frais d’intérêt, et contrôler en pratique le pays en contrôlant sa monnaie. C’est le banquier européen Mayer Anselm Rothschild (1744-1812) qui déclarait: «Permettez-moi d’émettre et de contrôler la monnaie d’un pays, et je me fiche de qui fait ses lois.» Les Pères fondateurs des États-Unis comprenaient bien les astuces des banquiers privés internationaux. Ils étaient convaincus qu’il revenait à la société elle-même (au moyen d’un organisme créé par le gouvernement souverain de la nation) d’être le seul créateur de l’argent pour le bien du public.
Il faut expliquer ici ce qu’on entend en parlant de «création» d’argent, de faire apparaître de l’argent qui n’existait pas avant. Les banquiers créent de l’argent à partir de rien (en latin ex nihilo, ou en anglais out of nothing) en écrivant simplement des chiffres dans leurs livres de banque et donnant ensuite ces chiffres-argent au peuple américain sous forme de prêts. Cela permet aux Américains de faire des chèques basés sur les chiffres inscrits par les banquiers dans leur compte, mais ils doivent ensuite rembourser avec intérêt ces chiffres qui leur avaient été prêtés. L’argent n’est rien d’autre que des chiffres, qu’ils soient inscrits sur un carnet de banque, un chèque ou du papier-monnaie. En se servant de cette méthode, les banques commerciales peuvent légalement prêter jusqu’à 50 fois le montant de leurs dépôts, créant ainsi littéralement de l’argent qui n’existait pas auparavant, et exigeant le remboursement d’un intérêt sur le prêt de cet argent nouveau. Les banques créent le capital qu’elles prêtent, mais pas l’intérêt qu’elles exigent en retour. L’obligation de rembourser plus d’argent qu’il en existe entraîne le besoin continuel d’emprunter plus d’argent, et d’augmenter ainsi continuellement la dette nationale.
Les États-Unis se sont endettés de façon continue depuis l’adoption de la loi de la Réserve fédérale en 1913. Avant cette date, la dette fédérale était d’un milliard de dollars, ou 12,40 $ par citoyen. Les dettes des États et des municipalités étaient alors pratiquement inexistantes.
l En 1920, seulement six ans après les manigances de la Fed, la dette fédérale était passée à 24 milliards $, ou 228 dollars par personne.
l En 1960, la dette fédérale atteignait 284 milliards $, soit 1 575 dollars par citoyen, et les dettes des États et des municipalités proliféraient.
l En 1981, la dette fédérale dépassait mille milliards de dollars, et augmentait de façon exponentielle, puisque les banquiers avaient triplé les taux d’intérêt. Les dettes des États et des municipalités dépassaient celle du gouvernement fédéral, et en y ajoutant les dettes des compagnies et des individus, la dette totale dépassait les six mille milliards de dollars, ce qui équivalait à trois fois la valeur de toutes les terres et édifices aux États-Unis!
l En octobre 2005, la dette fédérale atteignait le cap des 8 mille milliards (26 672 dollars pour chaque citoyen américain).
l Avant la fin de la crise financière de 2008, la dette publique des États-Unis était de 9 340 milliards.
l En l’espace de cinq ans, cette dette a presque doublé. En date du 24 octobre 2013, la dette du gouvernement fédéral américain avait atteint 17 070 milliards, soit 53 819 dollars par citoyen. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg. puisque la dette totale (États, municipalités, compagnies, individus) dépasse les 150 000 milliards!
Le peuple américain est devenu locataire et esclave des banquiers et de leurs agents. Nos enfants et les générations à venir paieront cette dette à perpétuité. Nous en arrivons à un point où le gouvernement ne possèdera plus rien, le peuple ne possédera plus rien, mais les banquiers seront les propriétaires de tout.
Le siège social de la Réserve fédérale à Washington. Charles A. Lindbergh, membre de la Chambre des Représentants et père du célèbre aviateur, déclara lors du passage de la loi de la Réserve fédérale en 1913 que cette loi «établissait le plus gigantesque trust sur terre» et qu’elle constituait «le pire crime législatif de tous les temps». |
Woodrow Wilson, qui était président des États-Unis lors du passage de la loi de la Réserve fédérale en 1913, déclara: «Une grande nation industrielle est contrôlée par son système de crédit. Notre système de crédit est concentré. La croissance de la nation et de toutes nos activités sont entre les mains de quelques hommes. Nous sommes devenus l’un des gouvernements les plus contrôlés et dominés de la planète — non plus un gouvernement dirigé par la libre opinion et le vote de la majorité, mais un gouvernement mené par l’opinion et la dureté d’un petit groupe d’hommes dominateurs».
(On rapporte que tout juste avant de mourir, Wilson aurait déclaré à certains de ses amis qu’il avait été trompé lors du passage de la loi de la Fed, et qu’il avait trahi son pays en approuvant le passage de cette loi en tant que président.)
Les institutions financières du pays nous réduisent en esclavage. Personne n’ose rien dire. Les professeurs d’économie dans les universités, les politiciens, les médias d’information semblent tous éviter ce sujet de la création d’argent comme étant tabou. En octobre 2013, lors du débat sur le plafond de la dette ayant atteint sa limite, à peu près rien n’a été mentionné par les députés et sénateurs des deux grands partis politiques américains sur le problème de la création de l’argent sous forme de dette.
La vérité est que la Réserve fédérale nous a trompés avec sa combine de création d’argent sous forme de dette, l’entourant de secret. Les banquiers tirent des chiffres de leurs ordinateurs tout comme un magicien tire un lapin de son chapeau, en créant de l’argent qui n’existait pas auparavant, et en prétendant que cet argent leur appartient (même si en réalité cet argent tire sa valeur sur la production du pays, le crédit de la nation, qui ne leur appartient pas). Ensuite ils prêtent cet argent sous forme de crédit aux gouvernements, compagnies et individus, et leur charge des intérêts. Cet intérêt à rembourser n’a jamais été créé par les banquiers, ce qui fait qu’il est impossible de le rembourser (et nous oblige à contracter de nouveaux prêts pour rembourser les prêts précédents, entraînant des dettes qui ne peuvent que continuer à augmenter).
Comme il est expliqué dans la leçon 3 du livre La démocratie économique expliquée en 10 leçons, qui sert de base aux sessions d’étude à Rougemont sur le crédit social: «La dette publique est faite d’argent qui n’existe pas, qui n’a jamais été mis au monde, mais que le gouvernement s’est tout de même engagé à rembourser. C’est un contrat impossible, que les financiers représentent comme un “contrat saint” à respecter, même si les humains dussent en crever.»
Et dans le cadre de l’enseignement social de l’Église catholique, le Pape Pie XI écrivait en 1931 dans son encyclique Quadragesimo anno, au paragraphe 106: «Ce pouvoir est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l’argent et du crédit, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par-là, ils distribuent le sang à l’organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que, sans leur consentement, nul ne peut plus respirer».
Dans sa nouvelle exhortation apostolique Evangelii Gaudium (La joie de l’Évangile) signée le 24 novembre 2013, pour la conclusion de l’Année de la foi, le Pape François écrit: «Nous avons créé de nouvelles idoles. L’adoration de l’antique veau d’or (cf. Ex 32, 1-35) a trouvé une nouvelle et impitoyable version dans le fétichisme de l’argent et dans la dictature de l’économie sans visage et sans un but véritablement humain. La crise mondiale qui investit la finance et l’économie manifeste ses propres déséquilibres et, par-dessus tout, l’absence grave d’une orientation anthropologique qui réduit l’être humain à un seul de ses besoins : la consommation.»
Et le Pape continue: «Une nouvelle tyrannie invisible s’instaure, parfois virtuelle, qui impose ses lois et ses règles, de façon unilatérale et implacable. De plus, la dette et ses intérêts éloignent les pays des possibilités praticables par leur économie et les citoyens de leur pouvoir d’achat réel.» (n. 56)...
«Derrière ce comportement se cachent le refus de l’éthique et le refus de Dieu. Habituellement, on regarde l’éthique avec un certain mépris narquois. On la considère contreproductive, trop humaine, parce qu’elle relativise l’argent et le pouvoir. On la perçoit comme une menace, puisqu’elle condamne la manipulation et la dégradation de la personne. En définitive, l’éthique renvoie à un Dieu qui attend une réponse exigeante, qui se situe hors des catégories du marché. Pour celles-ci, si elles sont absolutisées, Dieu est incontrôlable, non-manipulable, voire dangereux, parce qu’il appelle l’être humain à sa pleine réalisation et à l’indépendance de toute sorte d’esclavage.» (n. 57)
Pour ces banquiers, l’argent est leur dieu, c’est le «veau d’or» qu’ils adorent. Ils sont comme des agents du «voleur (qui) ne vient que pour voler, égorger et détruire.» (Jean 10, 10.) Mais Jésus ajoute: «Moi je suis venu pour qu’elles (mes brebis) aient la vie et qu’elles l’aient en surabondance.» (Jean, 10, 10.) «Nul ne peut servir deux maîtres: ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon (l’argent).» (Matthieu 6, 24.)
Qui possède la Réserve fédérale? Huit grandes dynasties bancaires, la plupart européennes:
La banque Rothschild de Londres
La banque Warburg d’Hambourg
La banque Warburg d’Amsterdam
La banque Rothschild de Berlin
La banque Kuhn Loeb de New-York
La banque Israel Moses Seif de Rome
Goldman Sachs de New-York
La banque Chase Manhattan de New-York
Lazard Brothers de Paris
Prions pour la conversion de tous ces personnages, car «Dieu notre Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.» (1 Thes 3, 4.)
Selon un rapport officiel du gouvernement américain, la Réserve fédérale a accordé 16, 1 trillions (milliers de milliards de dollars) en prêts secrets aux grandes banques lors de la crise financière de 2008. Voici une liste des récipiendaires de ces prêts tirée de la page 131 de ce rapport: Citigroup - 2,513 trillions $ |