Ce livre parle du Crédit Social, mais il est loin d’être une somme créditiste. Le Crédit Social, en effet, est toute une orientation de la civilisation et touche au social et au politique autant, sinon plus, qu’à l’économique.
"On oublie, on ne voit pas, on ne veut pas voir qu’il y a des gens mal logés, des gens mal nourris, des salaires insuffisants, qu’il y a des pays tout entiers qui souffrent de la faim. Ce n’est pas chrétien de penser, à plus forte raison de dire; c’est leur faute..."
Son Eminence le Cardinal Jules-Géraud Saliège
Cette année, les Journées mondiales de la jeunesse ont eu lieu sous le thème :«Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde». Providentiellement, ces Journées ont eu lieu en l’année jubilaire de la miséricorde, et à Cracovie, l’endroit-même où ont vécu deux personnages clés de la miséricorde de Dieu: sainte Faustine Kowalska, et Karol Wojtyla, archevêque de Cracovie qui allait devenir le pape Jean-Paul II, qui allait lui-même canoniser sœur Faustine et instituer la fête de la Miséricorde Divine. Voici des extraits du discours que le Pape François a adressé aux jeunes durant la veillée de prière, le samedi 30 juillet 2016:
Dans la vie, il existe une paralysie dangereuse et souvent difficile à identifier, et qu’il nous coûte beaucoup de reconnaître. J’aime l’appeler la paralysie qui naît lorsqu’on confond le BONHEUR avec un DIVAN! Oui, croire que pour être heureux, nous avons besoin d’un bon divan. Un divan qui nous aide à nous sentir à l’aise, tranquilles, bien en sécurité. Un divan – comme il y en a maintenant, modernes, avec des massages y compris pour dormir – qui nous garantissent des heures de tranquillité pour nous transférer dans le monde des jeux vidéo et passer des heures devant l’ordinateur. Un divan contre toute espèce de douleur et de crainte. Un divan qui nous maintiendra enfermés à la maison sans nous fatiguer ni sans nous préoccuper. Le «divan-bonheur» est probablement la paralysie silencieuse qui peut nous nuire davantage, qui peut nuire davantage à la jeunesse.
«Et pourquoi en est-il ainsi, Père?» Parce que peu à peu, sans nous en rendre compte, nous nous endormons, nous nous retrouvons étourdis et abrutis. Avant-hier, je parlais des jeunes qui vont à la retraite à 20 ans; aujourd’hui, je parle des jeunes endormis, étourdis, abrutis tandis que d’autres – peut-être plus éveillés, mais pas les meilleurs – décident de l’avenir pour nous. Sûrement, pour beaucoup il est plus facile et avantageux d’avoir des jeunes étourdis et abrutis qui confondent le bonheur avec un divan; pour beaucoup, cela est plus convenable que d’avoir des jeunes éveillés, désireux de répondre, de répondre au rêve de Dieu et à toutes les aspirations du cœur.
La veillée avec les jeunes s’est terminée avec l’adoration eucharistique. À remarquer au fond de l’estrade la grande image de Jésus miséricordieux. |
Vous, je vous le demande, je le demande à vous: voulez-vous être des jeunes endormis, étourdis, abrutis? [Non!]. Voulez-vous que d’autres décident de l’avenir pour vous? [Non!]. Voulez-vous être libres? [Oui!]. Voulez-vous être éveillés? [Oui!]. Voulez-vous lutter pour votre avenir? [Oui!]. Vous n’êtes pas très convaincus… Voulez-vous lutter pour votre avenir? [Oui!].
Mais la vérité est autre: chers jeunes, nous ne sommes pas venus au monde pour «végéter», pour vivre dans la facilité, pour faire de la vie un divan qui nous endorme; au contraire, nous sommes venus pour autre chose, pour laisser une empreinte. Il est très triste de passer dans la vie sans laisser une empreinte. Mais quand nous choisissons le confort, en confondant bonheur et consumérisme, alors le prix que nous payons est très mais très élevé: nous perdons la liberté. Nous ne sommes pas libres de laisser une empreinte. Nous perdons la liberté. C’est le prix. Et il y a tant de gens qui veulent que les jeunes ne soient pas libres; il y a tant de gens qui ne vous aiment pas beaucoup, qui vous veulent abrutis, étourdis, endormis, mais jamais libres. Non, cela non! Nous devons défendre notre liberté. (…)
Chers amis, Jésus est le Seigneur du risque, il est le Seigneur du toujours «plus loin». Jésus n’est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité. Pour suivre Jésus, il faut avoir une dose de courage, il faut se décider à changer le divan contre une paire de chaussures qui t’aideront à marcher, sur des routes jamais rêvées et même pas imaginées, sur des routes qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons, capables de propager la joie, cette joie qui naît de l’amour de Dieu, la joie que laissent dans ton cœur chaque geste, chaque attitude de miséricorde.
Aller par les routes en suivant la «folie» de notre Dieu qui nous enseigne à le rencontrer en celui qui a faim, en celui qui a soif, en celui qui est nu, dans le malade, dans l’ami qui a mal tourné, dans le détenu, dans le réfugié et dans le migrant, dans le voisin qui est seul. Aller par les routes de notre Dieu qui nous invite à être des acteurs politiques, des personnes qui pensent, des animateurs sociaux. Il nous incite à penser à une économie plus solidaire que celle-ci. Dans les milieux où vous vous trouvez, l’amour de Dieu nous invite à porter la Bonne Nouvelle, en faisant de notre propre vie un don fait à lui et aux autres. Et cela signifie être courageux, cela signifie être libre. (…)
«Jésus t’appelle pour construire un monde meilleur. Il veut construire avec toi. Et toi, que réponds-tu? Oui ou non?» |
Dieu attend quelque chose de toi. Avez-vous compris? Dieu attend quelque chose de toi, Dieu veut quelque chose de toi, Dieu t’attend. Dieu vient rompre nos fermetures, il vient ouvrir les portes de nos vies, de nos visions, de nos regards. Dieu vient ouvrir tout ce qui t’enferme. Il t’invite à rêver, il veut te faire voir qu’avec toi le monde peut être différent. C’est ainsi: si tu n’y mets pas le meilleur de toi-même, le monde ne sera pas différent. C’est un défi!
Le temps qu’aujourd’hui nous vivons n’a pas besoin de jeunes-divan, mais de jeunes avec des chaussures, mieux encore, chaussant des crampons. (…)Aujourd’hui Jésus, qui est le chemin, t’appelle toi, toi, toi [le Pape désigne chacun] à laisser ton empreinte dans l’histoire. Lui, qui est la vie, t’invite à laisser une empreinte qui remplira de vie ton histoire et celle de tant d’autres. Lui, qui est la vérité, t’invite à abandonner les routes de la séparation, de la division, du non-sens. Es-tu d’accord? [Oui!]. Es-tu d’accord? [Oui!]. Que répondent maintenant – je veux voir – tes mains et tes pieds au Seigneur, qui est chemin, vérité et vie? Es-tu d’accord? [Oui!]. Que le Seigneur bénisse vos rêves! Merci !