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Le Marxistes

Louis Even le samedi, 04 septembre 1965. Dans Conspiration

Marxisme — Fabianisme — Communisme

Trois dénominations, mais même but : un Etat totalitaire universel

3,000 Fabiens frayent la voie aux 40 millions de communistes qui contrôlent déjà plus d'un milliard d'hommes

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Situation surprenante

Mesdames, Messieur,

Louis EvenLes pays évolués du monde encore libre — l'Ouest de l'Europe, l,Angleterre, les États-Unis, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande — sont des pays de production abondante. La prospérité y est possible pour tous, même si elle n'est pas intégralement actualisée à cause d'un système financier en désaccord avec le réel.

Par contre, les principaux pays communistes — la Russie, la Chine — se montrent incapables de fournir à leur population le nécessaire pour vivre. Les exploits spatiaux spectaculaires et les amoncellements d'armes nucléaires de la Russie ne mettent pas de pain sur la table des Russes. Il faut à la Russie et à la Chine du blé américain et canadien, et d'autres produits alimentaires des pays capitalistes.

Voilà pour ce qui est de l'économie.

Et maintenant pour ce qui est de la liberté :

Dans les pays du monde libre, les citoyens peuvent exprimer leurs idées tout à leur aise. Ils peuvent critiquer les gouvernants à longueur de discours ou de pages imprimées, sans être aucunement molestés par les détenteurs du pouvoir. Il y bien des prisons pour les criminels de droit commun mais on n'y trouve pas de prisonniers politiques, pas de camps de concentration ou de travaux forcés pour les dirigeants des oppositions politiques.

Dans les pays communistes, au contraire, tout est surveillé, épié, enregistré. La police secrète veille et fonce sans avis. On fait de la délation un devoir civique. Toute opposition politique manifestée est punissable comme une atteinte à la sécurité de l'État. Le silence imposé sur ces faits par les gouvernements communistes ne peut réussir à les cacher complètement, et dans le monde libre en connaît suffisamment ce qui se passe là pour se former une idée de la vie peu enviable sous un joug communiste.

Comment donc se fait-il que, malgré tout cela, la guerre froide tourne partout à l'avantage du camp communiste ? Sans affrontement par les armes, les frontières du monde communiste s'élargissent et celles du monde libre se rétrécissent. Comment expliquer cette surprenante situation ?

Les précurseurs

Les raisons sont certainement multiples. Mais l'une d'elles, c'est que l'avance communiste est favorisée par la propagande et les actions de personnes qui, tout en vivant dans des pays libres et bénéficiant des avantages du monde libre, poursuivent, sciemment ou sous impulsion, les mêmes buts que le communisme.

Ces précurseurs du communisme se présentent sous diverses étiquettes, sauf celle de communistes. Ils se diront volontiers de gauche, ou même socialistes : socialistes tout courts ou socialistes avec une épithète accolée au bout, car le socialisme a bien des habits comme il a bien des degrés. Le mot "socialiste" toutefois apeure moins que le mot "communiste".

Dans notre catholique province de Québec, un type qui se proclamerait communiste risquerait de faire le vide autour de lui. Mais s'il passe seulement pour un homme de gauche, s'il se dit simplement libéral à la gauche du centre, il n'épouvante pas. Et s'il est le choix d'un parti pour une candidature, il pourra obtenir la faveur de l'électorat sans que personne ou à peu près ne se soucie de savoir à quelle distance du centre il se situe vers la gauche.

Dans un parti au pouvoir assez libéral pour admettre au gouvernement du pays quelques bonnes âmes de droite avec d'autres voisinant le centre, et d'autres de l'extrême gauche, c'est généralement cette dernière catégorie, - l'extrême gauche - qui oriente le char, même si celui qui tient le volant se classe plus près du centre. À Québec, on a vu le premier ministre Lesage se dit légèrement à gauche du centre, mais les manitous du cabinet sont les gens les plus à gauche : Lévesque, Lajoie, Laporte.

Quant aux citoyens assez clairvoyants pour pressentir où la voie risque d'aboutir, qu'ils se taisent : s'ils se permettent de crier à la menace communiste, les haut-parleurs de la gauche leur diront et feront dire : "Vous voyez du communisme partout, vous avez besoin d'un psychiatre."

Si plus tard, l'avance communiste est devenue plus que visible, les mêmes haut-parleurs, et d'autres avec eux — même des prêtres, comme c'est actuellement le cas chez trop de membres du clergé de France — déclareront que l'avenir est au communisme, que c'est inévitable, que c'est dans le sens de l'Histoire. Ils en concluront qu'il faut s'accommoder du communisme, lui reconnaître du bon; que l'Église elle-même devrait l'admettre comme structure sociale, quitte à tâcher de le christianiser (!). Comme s'il était possible de christianiser la haine de Dieu et le piétinement de la personne humaine.

Le Marxisme

Le credo du communisme fut énoncé par Karl Marx il y a 125 ans. Qui est Karl Marx?

Karl Marx naquit en Allemagne en 1818, de parents juifs instruits qui plus tard abandonnèrent leur religion judaïque pour accepter le protestantisme.

Dès sa jeunesse, le garçon fit montre de radicalisme et se fit rejeter de plusieurs universités. Il visita alors les principales capitales intellectuelles et politiques de l'Europe, fréquentant surtout des athées et libres-penseurs. Puis il s'établit à Londres. Marié, il eut six enfants, mais il ne s'occupa guère de sa famille : trois des six enfants moururent de faim, deux autres se suicidèrent. Ayant reçu un jour une somme d'environ $500 d'un riche oncle d'Allemagne, Marx alla le gaspiller avec des compagnons de son cru sur le continent européen, pendant que sa femme se faisait expulser de la maison de Londres où son mari l'avait délaissée sans payer le loyer.

C'est en 1848 que Marx, alors dans sa trentième année, écrivit son "Manifeste Communiste". Vingt années plus tard, il allait publier "Das Kapital". Il mourut à l'âge de 65 ans, en 1883. Il n'y eut que 6 personnes à son enterrement.

Et qu'est-ce que le marxiste?

Son fondateur appelait sa doctrine "socialisme scientifique". Ce marxisme repose sur des enseignements que les disciples actuels de Marx, les communistes, considèrent comme des lois scientifiques. On peut les résumer à 3 :

  1. Il n'y a pas de Dieu. Donc pas de morale absolue de bien et de mal. Tout ce qui sert la cause du communisme c'est cela qui est bien; tout ce qui lui nuit, c'est cela qui est mal.. La morale est entièrement subordonnée à la lutte de classes.

  2. L'homme n'est que matière en mouvement. Il n'a donc pas d'âme. Il n'a pas de volonté libre et ne peut pas être tenu responsable de ses actes.

  3. L'homme est un animal déterminé par des conditions économiques. Tout ce que l'on peut constater de qualité ou de défectueux chez l'homme n'est que le reflet du milieu dans lequel il vit.

De ces points là, Marx en conclut que si l'on veut améliorer l'homme et son sort, il faut changer ou éliminer tout ce qui est mal dans son milieu. Or, d'après lui le milieu qui exerce une influence commune chez tous les hommes, c'est le milieu économique et dans ce milieu, c'est le capitalisme qui domine. Donc, il faut tuer le capitalisme, cause de tout le mal dans l'homme et dans le monde.

Le moyen pour tuer le capitalisme : la lutte de classes. Les non-possédants contre les possédants. Jusqu'à la mort du capitalisme et à son remplacement par le socialisme. Le socialisme, sous la dictature du prolétariat, travaillera à l'établissement alors à l'établissement du communisme.

L'avènement du communisme, prédit-il, signifiera la fin de toute voracité, de toute avarice, de toute ambition de dominer les autres. La fin de toute haine, de tout conflit. La nature de l'homme en sera transformée. Ce sera le paradis sur terre, sans plus aucun besoin de gouvernement, ni de lois, ni de police.

Ce n'est certainement pas ce que l'on constate en Russie après bientôt cinquante ans de gouvernement communiste, ni en Chine après seize années de communisation menée à toute vapeur.

Mais, enseigne Marx, ce but ne peut être atteint que si le communisme couvre toute la terre. Toute trace de poison capitaliste doit disparaître de tout pays afin qu'il n'y ait pas de recul par nouvelle contamination. Il ne faut donc pas que ceux qui refusent le communisme puissent transmettre leur infection à leurs descendants. Donc il faut exterminer les résistants. Aux yeux des communistes, d'ailleurs, le meurtre n'est véritablement un meurtre que s'il est commis dans un mauvais but. Il est donc permis, disent-ils, de tuer les bourgeois quand c'est pour l'établissement du communisme puisque le communisme est une bonne fin. La fin justifie les moyens.

Et Marx se disait assuré que la lutte de classes donnerait la victoire au communisme, parce que, selon lui, la bourgeoisie faite de possédants est une classe dégénérée, tandis que le prolétariat fait de non-possédants est la classe progressiste.

Dans les vues de Marx, c'est donc une révolution menée par la masse des prolétaires et étendue au monde entier qui apporterait le bonheur au genre humain.

Le Fabianisme

En mourant, Karl Marx laissait ses écrits maispeu de disciples et aucun parti ni aucun mouvement pour répandre ses idées. Leur diffusion s'est faite depuis, grâce à des intellectuels socialistes d'abord, puis plus tard grâce au Parti communiste de Lénine. En fait de socialiste chez les intellectuels, il y eut, surtout dans les pays anglo-saxons, Angleterre, États-Unis, Canada, Australie Nouvelle-Zélande, il y eu le Fabianisme.

La Société des Fabiens fut fondée en Angleterre dès l'année suivant la mort de Marx, donc en 1884, par un petit groupe d'intellectuels, sous le leadership de Sydney Webb, de sa femme (Béatrice Potter) et de George Bernard Shaw. Sydney Webb était un économiste. Il se lança plus tard dans la politique comme socialiste, fut député, ministre, et fut créé pair en 1929, sous le nom de Lord Passfield. Quant à George Bernard Shaw, il est bien connu dans le monde des lettres comme écrivain et dramaturge.

Shaw se déclarait communiste, mais différait d'avec Marx sur la manière d'accomplir la révolution et sur quelle classe compter pour la réaliser.

Marx ne connaissait pas la classe ouvrière, écrivait-il ce n'est pas sur la classe ouvrière qu'il faut compter pour faire la révolution mais sur les fils révoltés de bourgeois, comme moi-même, ce sont eux qui ont peint le drapeau rouge. L'élément révolutionnaire doit être cherché dans la classe élevée et dans la classe moyenne; le prolétariat, lui, est qu'un élément conservateur.

C'est justement sur la base de cette idée que Shaw et les Fabiens ont procédé en vue de préparer une révolution mondiale. Non pas par un soulèvement du monde ouvrier, mais par l'endoctrinement de jeunes intellectuels.

Les Fabiens étaient d'avis qu'avec le temps, ces révolutionnaires intellectuels acquerraient assez de poids pour exercer leur influence sur tout ce qui façonnent l'opinion publique, ainsi que sur toutes les agences mondiales détenant de la puissance. Et alors, ils pourraient établir tranquillement, sans violence, un ordre mondial socialiste.

Les Fabiens mettent leur confiance dans ce qu'ils appellent "l'infaillibilité de la gradation". Dans la pratique, cela veut dire opérer des changements lents, morceau par morceau, dans les concepts existants en matière de loi, de morale, de gouvernement, d'économie politique, d'éducation. Chaque changement doit se faire par degrés insensibles de sorte que la population ne s'éveillera jamais à temps pour empêcher ce qui sera devenu "l'inévitable".

Dans une prochaine émission je continuerai de vous parler de ce sujet et du parti bolchéviste de Lénine.

Louis Even

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